Marie Antoinette et la monarchie constitutionnelle

Citation :

....  et  un peu plus loin, elle continue    :

Là, c'est Barnave qui parle, n'est-ce pas?

Citation :

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Cela rejoint tout ce que nous avons dit plus haut.

N'est-ce pas ! C'est fou !!!  

Oui !  Marie-Antoinette n'est pas contre le changement, elle est contre l'anarchie, les "enragés". Elle écrit à son frère qu'elle espère redevenir, non pas "ce qu'elle a été" mais "ce qu'elle doit être", ce qui signifie bien que pour elle, le processus de démocratisation, qu'elle accepte, est inévitable, et qu'elle n'entend pas revenir à l'Ancien Régime. Quoi de plus normal, pour elle, de se tourner vers les puissances étrangères, puisque l'Assemblée, terrorisée par les enragés, reste totalement passive face à la situation d'anarchie qui se développe dans le royaume et que les assassins restent impunis.

Citation :

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....  et  un peu plus loin, elle continue    :

Là, c'est Barnave qui parle, n'est-ce pas?

Attends, attends !!!   C'est toujours elle qui écrit, c'est sa petite note qui se poursuit, mais elle recopie la réponse des Feuillants .
Je dis les Feuillants parce que ce n'est pas Barnave seul qui répond .
 La " profession de foi "  de Marie-Antoinette  l'a enthousiasmé .   Il l'a lue plusieurs fois, avec transport .  Mais il doit en référer à ses collègues .

En fait donc, Marie-Antoinette recopie la réponse dictée par un comité secret composé de : Duport, Barnave, Alexandre de Lameth, Dandré et Dumas.
Il existe un autre comité (plus considérable où l'intimité et la confiance ne règnent pas  écrit-elle  ) dans lequel nous trouvons : la Fayette, Maubourg, Lacoste, Emmery et quelques autres dont elle dit ne pas se rappeler les noms .

Pour faire preuve de bonne volonté, Marie-Antoinette va demander à la princesse de Lamballe de revenir.

Elle aurait pu/dû être un exemple auprès des autres émigrés, de part son rang princier.
Mais les émigrés étaient tout autant enragés que ceux de l'intérieur... Et je crois que la princesse de Lamballe qui était restée en France jusqu'au 20 juin 1791 et reviendra dès l'appel de la reine était beaucoup plus "démocrate" que le plupart de ses pairs (qui pour à part les frères du roi et les princes du sang étaient de moindre naissance qu'elle  ).

Reinette a écrit:

Pour faire preuve de bonne volonté, Marie-Antoinette va demander à la princesse de Lamballe de revenir.
.

... comme Agamemnon fait venir Iphigénie en Aulide ? ...  

Citation :

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Est-ce que cet extrait de la suite de la petite note placée en tête de la correspondance ne ressemble pas à un véritable acte de foi, de la part de Marie-Antoinette ?!!!  

Superbe ! Cela rejoint tout ce que nous avons dit plus haut. Nul doute qu'avec de telles idées, les émigrés la traitaient de "démocrate". Elle était beaucoup plus ouverte au changement que ce que la plupart des historiens prétendent aujourd'hui.

Mais oui ! En entamant ce dialogue avec Barnave, la reine y croyait, c'est sûr !

Malheureusement, Barnave n'avait plus le poids nécessaire, et des enragés, dans l'ombre, exigeaient toujours plus, jusqu'à la chute entière de la monarchie et son remplacement par la république.

Et, depuis des siècles, pour donner à tout ce tableau des airs de légitimité, on nous raconte, avec plus ou moins de nuances, que c'est la faute du gros bourrin Louis Capet et de sa grue d'autrichienne.

Merci pour ces beaux passages... dans le texte, avec les fautes originales, comme je les aime !

... contente de te faire plaisir !  

pimprenelle a écrit:

... dans le texte, avec les fautes originales 

Voilà ce qui manque dans l'anthologie trop aseptisée de Mme Lever !  

Ce redoublement des consonnes qui signe l'accent autrichien...  

Mais, si elle n'a pas cette saveur incomparable de l'écriture dans son jus ( si j'ose dire ), la compilation des lettres de Marie-Antoinette de Mme Lever présente l'intérêt d'inclure, insérées entre celles de la reine et de Barnave, les lettres adressées au même moment à Fersen, Mercy, Leopold ....

Citation :

Reinette a écrit:

Pour faire preuve de bonne volonté, Marie-Antoinette va demander à la princesse de Lamballe de revenir.

... comme Agamemnon fait venir Iphigénie en Aulide ?   ...    

Elle avait peut-être l'espoir justement que les choses s'arrangeraient...

Reinette a écrit:

Elle avait peut-être l'espoir justement que les choses s'arrangeraient... 

Oui, oui . Le retour de Mme de Lamballe devait, d'une certaine manière, concourir à restaurer la confiance . C'était comme un gage de retour à la sérénité .
Vois plutôt !

Malheureusement on va vite croire que la princesse organisait un comité autrichien chez elle... 

Merci pour ces précisions !

Très curieux : Marie-Antoinette remarque, sans s'en formaliser outre mesure, ne pas être prise au sérieux par Duport et Lameth !  
( je respecte ses petites erreurs d'orthographe pour le plaisir de Pim )

Après cette réponce, j'ai eu d'autres affaires, et j'ai laissé passer quelques jours sans rien écrire . L'inquiétude a prit; on a envoyez chercher l'agent 2 :1 lui a demandé si je n'avois rien à leur faire dire de nouveau; les deux amis ( Duport et Lameth ) n'ont pas caché qu'il me croyoit très légère, capable d'entreprendre et de même capable de ne mettre aucune suite à mes idées ....

... qu'il me croyait très légère... C'est curieux que ce soit au singulier...  

C'est, fidèlement retranscrite, l'aurtografe de Marie-Antoinette !  

Mais oui, justement, parle-t-elle bien des deux mecs, ou d'un seul ?

Les deux, je crois . Ce doit être une faute d'étourderie .
Parce que cela ne peut être : Les deux amis n'ont pas caché qu'il ( l'agent 2 : 1 , c'est à dire Barnave ) me croyait très légère, etc ...
Nous savons que Barnave a bonne opinion de Marie-Antoinette .

Etonnant de voir comment elle rapporte, sans ciller, les doutes et critiques de Duport et Lameth... je me demande ce qu'elle en pensait! Elle ne dit rien en tout cas.

Citation :

elle rapporte, sans ciller  ...

Oui, n'est-ce pas !
D'ailleurs, la suite dénote d'une certaine désinvolture :

Je suppose que l'orthographe est d'origine...    

Bien à vous.

Citation :

D'ailleurs, la suite dénote d'une certaine désinvolture :

Est-elle désinvolte ou ronge-t-elle son frein?...