Uchronies

Oh mon Dieu ! C'est délicieux
Oserais-je demander si ce texte charmant est de vous, chère Aglaé ?

C'est trop bien écrit ! J'adore ce style qui mélange l'ancien et le moderne.

Merci beaucoup toutes les deux ! oui, oui, j'ai fait la fo-folle, et je me suis amusée... il faut dire que de notre place, nous voyons tellement les faits qui ont conduit à l'échec de l'Ancien Régime, que quelques fois, cela fait "bouillir", ET SI.....

je me suis tellement amusée que dans ma tête, j'ai continué tout ce matin = guérison du premier Dauphin grâce à la science et donc modification totale de la succession de Louis XVI, détestation de Marie-Antoinette à l'égard de Fersen qu'elle trouve laid et bête, ruine de Rose Bertin, Marie-Antoinette créé l'éducation nationale avec des concours pour récompenser les plus brillants et faire progresser science et techniques, Louis XVI se débarrasse du Parlement, en y plaçant des hommes à lui, et en interdisant le port de titres de noblesse...

j'ai même songé à en faire un livre historique très sérieux ( nous connaissons si bien les faits, les citations) qui inverserait le cours des évènements, sans modifier les citations ... de façon perverse et diabolique.....

Aglae a écrit:

En relation avec la nouvelle série " Franklin......

Connu jusque là, par ses expériences physiques, vieux, ébouriffé grisonnant, ridé mal vêtu, Franklin étonne et choque à son arrivée à Versailles..
Louis XVI semble impassible, et laisse parler fiévreusement tous ces jeunes aristocrates excités qui vilipendent l'Angleterre, dénoncent ses espions en France....

Seul et muet, il observe.....

Que veulent-ils tous, en définitive ? la liberté ? des colons Anglais ? que ne vont-ils la réclamer là bas, à la perfide Albion ?
Que leur faut-il ? ici en France ? parbleu, de L'ARGENT ! or, Louis n'en n'a pas, les finances du royaume sont grevées par les pensions exorbitantes versées déjà à ces excités, qui en réclament encore et encore pour aller défendre la liberté disent-ils de ces révoltés qui ont la justice pour eux.....

S'il n'était si réservé Louis ricanerait.....

Un mois plus tard, le calme est enfin revenu, on chuchote dans les couloirs déserts que la Reine boude et n'adresse plus la parole au Roi; la cour ne voit plus passer de courtisans jeunes, tous complotent et sont revenus sur leurs terres....

Il a dit NON = si ces messieurs veulent engager leur fortune pour défendre ces malheureux colons, libre à eux; lui refuse;

L'Angleterre reconnaissante multiplie les entretiens diplomatiques avec la France;

C'est le bon moment, Louis a décidé de faire lui aussi sa "révolution" = désormais, toutes les classes sociales seront assujetties à l'impôt, et d'un montant en rapport avec leurs revenus....

Le coup d'éclat a abasourdi l'aristocratie, qui fiévreusement fait ses comptes = ne vaut-il pas mieux refuser les pensions royales pour diminuer leurs gains ? et tenter d'échaper à l'impôt....plusieurs chafouins, avec un maintien modeste et sournois ont fait savoir au Roi, que, non, telle charge est trop lourde pour eux, vu leur âge, que leurs domaines requèrent leur présence.....

Rose Bertin s'arrache les cheveux = la Reine ne s'habille plus que d'une seule robe par jour, à qui montrer ses atours ? Versailles est vide hormis quelques vieilles duchesses qui n'y voient plus clair.....

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Bref, au royaume de France qui a désormais ses finances en équilibre, et même s'enrichit doucettement, tout va mal.....

Le Roi a ordonné d'augmenter les salaires et fait vérifier minutieusement que chacun est payé selon ses efforts, il a créé plusieurs maisons de bienfaisance, où les sans abris nourris, soignés apprennent un métier, plus de maraudeurs ni de malandrins pour vous arracher votre bourse....

Une désolation... le bon peuple lui n'est pas dupe, Louis XVI est un second Henri IV, Dieu le bénisse; Le Roi dont c'était le rêve ne souffle mot mais dort bien mieux et chasse moins....

De ses loisirs désormais plus nombreux, il décide de tenter une discrète incursion au domaine de la Reine, ce fameux petit Trianon, si "exotique" et peu connu de lui;
Là aussi, c'est la désolation = allées vides sauf un jardinier ici ou là, qui le salue respectueusement....Où donc est la Reine ?

Attiré par un vacarme de coups de rabots et de marteaux, il se dirige vers les bâtiments.....

A sa grande surprise, l'intérieur du palais est en chantier désordonné = peintures effacées, murs démolis, meubles entassés, Louis frémit, qu'a-t-elle donc encore inventé ???

Sa surprise est à son comble lorsqu'il voit accourir vers lui une Marie-Antoinette échevelée, en petite robe grise, manches retroussées et dentelles froissées ;

- Ah, vous êtes là, mon Ami !  Dieu vous bénisse, j'avais besoin de conseils !

Louis frémit et serre les dents.....

- Voici = je pensais que les enfants gagneraient en étant désormais logés ici, l'air y est bien meilleur, notamment pour notre fils aîné, et je pensais également, leur y faire donner tout ce qui est nécessaire à leur éducation

- M-m-mais balbutie le Roi, leur gouvernante ?

- Ah ! ne m'en parlez pas, rugit la Reine, la Polignac vient de me planter là, soit disant qu'elle se sent désormais tenue à une vie plus modeste et plus humble, sur ses terres ! vous y comprenez quelque chose ?

- A-hum, hum, non certes répond Louis qui sent venir de gros gros ennuis.....

Mais la Reine ne l'écoute pas =

- peu me chaut mon Ami, de toutes façons elle n'en foutait pas une rame, jamais vu une feignasse pareile ! alors hop ! c'est dit, désormais j'élèverai ces pauvres amours moi-même, et d'ailleurs ajoute sa Majesté survoltée en pointant un index menaçant sur le Roi, vous ferez de même, m'entendez-vous ? vous êtes Dieu merci, fort cultivé et n'employez à rien tout ce bagage culturel, alors hop ! à vous les cours et les leçons

- ahh..euh, marmonne Louis pour masquer son ravissement, si vous pensez que j'en suis capable.....

Mais déjà la Reine s'est éloignée dans un frou frou furieux .....

Oui, tout va décidément bien mal au Royaume de France.....

D'ailleurs l'histoire n'en retient que peu, qu'évoquer de longues années paisibles d'un pays qui ne connaît ni guerres ni misère, où la science, les techniques, les progrès de la médecine, assurent à son peuple une vie longue et heureuse ?

C'est ainsi que la France disparut peu à peu des annales historiques, on n'en trouve plus guère mention de nos jours.....

Vous écrivez diablement bien Dame Aglae. J'apprécie votre vision du Roi Louis XVI que nous partageons. Un homme fin, d'humour et d'esprit, plein de qualités de coeur trop méconnu. Vous lui rendez justice dans ce récit plein d'esprit.

merci beaucoup, cher Bang Bang !

C'est superbe ! J'adore votre uchronie, chère Aglae !

Je me joins à nos amis du Boudoir pour admirer votre talent d'écriture et votre imagination... et j'aime aussi à reconnaître quelques unes de mes obsessions.

Bien sûr, Louis Joseph guérit. Dans mes rêves, c'est la bonne Lamballe qui fait venir à Versailles les meilleurs médecins du monde, que sa santé délicate et sa qualité de franche maçonne lui a permis de connaître. Comme dans votre uchronie, la reine finit par voir clair dans le jeu de Fersen, et le maintient à distance avec toute la diplomatie qui la caractérise. Cette discrète disgrâce signe la fin de la carrière du Suédois. Par contre, Marie-Antoinette et Louis conservent leur faveur aux fidèles Eleanor Sullivan et Quintin Craufurd qui, eux, ont fait passer la survie de la couronne de France avant leur intérêt personnel. De même, Madame Atkyns, Toulan, les Jarjayes, Rougeville, les Perruquiers... et tous les anonymes qui ont apporté leur aide sont distingués et récompensés...

... ainsi de Marie-Jeanne Bertin que, contrairement à vous, je laisse prospérer. Idem pour les peintres restés présents à leur poste, Dumont et Kucharski.

Louis XVI fait adopter une monarchie constitutionnelle, mais à sa sauce, en s'entourant des meilleurs conseillers. Et c'est dans cette optique qu'il forme son fils Louis Joseph, très doué pour la fonction politique.

Marie Antoinette, elle, se tourne de plus en plus vers les arts sous toutes leurs formes et brille dans le mécénat occidental. Reconnue internationalement pour son goût, son flair et ses talents, elle aussi s'entoure des meilleurs et ce règne restera comme l'un des plus florissants pour la musique, le théâtre, l'architecture et la peinture. La princesse Sophie Beatrix se retrouve très jeune en charge du département des Beaux Arts, où elle excelle.

Libérée des contraintes des affaires, la reine se rend souvent auprès des siens, à Bruxelles toute proche (oui, je veux absolument la voir passer ), à Naples chez sa chère Charlotte et, bien entendu, à Vienne, berceau de leur enfance commune. Elles retournent souvent à Schönbrunn en famille, faisant revivre et vibrer les joyeuses allées du parc.

rhâ, elle est bien aussi "votre" uchronie, chère Pimprenelle.... Eh oui ! ET SI......Il s'en est fallu parfois de si peu.....

Enfin....

Merci Aglae

Nos histoires ont plein de points communs.