Manon Roland coiffée du bonnet girondinArrestation de Madame Rolandou Jeanne Marie, ou Manon Phlipon, communément appelée Madame Roland
devenue par mariage vicomtesse Roland de la Platière
Née le 17 mars 1754 à Paris
Guillotinée le 8 novembre 1793 à Paris à l'âge de 39 ans
figure de la Révolution française
Elle joua un rôle considérable au sein du parti girondin, et poussa son mari au premier plan de la politique.
Le 31 mai 1793, lors de la proscription des Girondins, elle ne fuit pas, comme elle aurait pu le faire et comme le font, entre autres, son mari et Buzot.
Son époux s’échappe vers Rouen, mais Manon Roland se laisse arrêter le 1er juin 1793 à son domicile situé au second étage du no 51 rue de la Vieille Bouclerie; elle est incarcérée dans la prison de l’Abbaye.
Détachée de la vie, libérée de la présence de son mari, elle ressent son arrestation comme un soulagement qu’elle décrit à Buzot dans une de ces pages de la correspondance passionnée et déchirante qu’ils échangent alors:
« Je chéris ces fers où il m’est libre de t’aimer sans partage »
Le 22, elle écrit au même, avec une farouche détermination:
« Les tyrans peuvent m’opprimer, mais m’avilir ? jamais, jamais ! »
Relâchée le 24 juin, pendant une heure, elle est à nouveau arrêtée et placée à Sainte-Pélagie puis transférée à la Conciergerie où elle reste cinq mois.
En prison, elle est respectée par tous les gardiens et certains privilèges lui sont accordés.
Elle peut ainsi avoir de quoi écrire et recevoir des visites occasionnelles de ses amis dévoués.
Elle y reçoit la visite de son amie Henriette Cannet qui lui propose d’échanger leurs vêtements pour qu’elle puisse s’échapper, ce qu’elle refuse
C’est à la Conciergerie qu’elle écrit son Appel à l’impartiale postérité, mémoires destinés à sa fille Eudora où elle montre une étrange alternance entre louanges personnelles et patriotisme, entre l’insignifiant et le sublime
Elle est jugée le 8 novembre 1793.
Tout de blanc vêtue, elle se présente devant le Tribunal révolutionnaire.
Le procès se déroule entre 9 h et 14 h 30, et la sentence est mise à exécution le soir même, en même temps qu’un autre condamné, Simon-François Lamarche, ancien directeur de la fabrication des assignats, accusé de s’être rendu aux Tuileries, auprès du roi, le 9 août.
La journée finissait et déjà la brume légère et la cendre grise du crépuscule enveloppaient les rues de Paris
Quand la charrette est arrivée devant Saint-Roch, des forcenés les accablèrent d’injures, leur montrant le poing et criant: « À la guillotine ! à la guillotine ! » sans paraitre la troubler
Se penchant vers Lamarche, de plus en plus accablé, elle tâcha de lui rendre un peu de courage et parut y parvenir
La charrette s’arrêta au pied de l’échafaud à 5 heures et quart
Elle aurait dû être exécutée avant Lamarche, mais c’est le contraire qui eut lieu
Elle aurait proposé à ce dernier de passer le premier, mais ceci parait aussi apocryphe que la fameuse exclamation qu'elle aurait dite en montrant à l'échafaud:
« Liberté, que de crimes on commet en ton nom! »
Le procès de Madame Roland
https://fr.wikipedia.org/wiki/Manon_Roland