Greta de Fleurville
Nombre de messages : 47 Date d'inscription : 25/08/2020
| Sujet: Le réchauffement climatique tue Versailles Ven 8 Sep - 10:04 | |
| Il n'y a pas que Versailles, le réchauffement climatique détruit tout le patrimoine culturel mondial. Cet article alerte. - Sauver Venise, l’Acropole ou l’église du coin?
Le réchauffement climatique met aussi en péril notre patrimoine bâti. Mais tous les monuments en péril ne sont pas égaux face à l’urgence de les sauver.
Virginie Lenk Publié: 04.09.2023, 06h36
https://www.tdg.ch/la-redaction-sauver-venise-lacropole-ou-leglise-du-coin-281028606513
Si vous avez l’occasion de visiter le château de Versailles, vous croiserez peut-être ces scientifiques qui scrutent les pièces à la recherche de fissures, qui traquent les moisissures sur le trésor mobilier dans les cabinets intérieurs de Marie-Antoinette. Au surtourisme et aux déprédations habituelles des visiteurs, le célèbre monument français compte un nouvel ennemi: le réchauffement climatique.
Chaleur et sécheresse attaquent les murs et les jardins. Dehors les arbres souffrent, dedans, le soleil de plus en plus fort altère les décors. Les spécialistes du Protocole européen pour la prévention de la conservation collectent des données et cherchent des solutions pour préserver Versailles, et dans son sillage d’autres châteaux européens.
- «Les moyens alloués pour sauver ce qui reste à sauver sont injustement proportionnels à l’instagrammisation du monde.»
Depuis plusieurs années, les archéologues et les conservateurs du patrimoine alertent sur les effets dramatiques du réchauffement climatique sur les vestiges de l’humanité, qui subissent déjà la pollution et les pluies acides. L’UNESCO en première ligne, en inscrivant ces sites sur la liste des patrimoines mondiaux en péril. L’eau engloutit inexorablement Venise, la sécheresse fissure les murs de l’Acropole d’Athènes, les dunes dévorent Tombouctou et ses mausolées centenaires. La Montre des Monuments du Monde (WMF) publie tous les deux ans une liste des derniers sites menacés et pas forcément les plus connus. En 2022, on y découvrait ainsi le cimetière de Koagannu aux Maldives, ou encore la Mosquée de Bagerhat au Bangladesh, tous deux victimes de la montée des eaux. Et puis, il y a les monuments dont tout le monde se fiche. Dans le sud de la France ou en Italie, je me suis parfois retrouvée devant une porte d’église ou de cloître close, avec pour seul panneau explicatif, un risque d’effondrement. Au printemps de cette année, avant les canicules estivales, la sécheresse a eu raison de l’église de Saramon dans le Gers, dont la tour du XIe siècle s’est effondrée, emportant avec elle une partie de l’histoire de ce petit bourg. Le temps presse et les experts sont pessimistes. Ils redoutent que les conséquences de nos émissions de gaz à effet de serre persistent encore longtemps, même après que nous aurons atteint comme nous l’espérons un monde à zéro carbone. D’où la complexité pour adapter nos monuments à cette nouvelle donne. Dans cette course contre la montre, les moyens alloués pour sauver ce qui reste à sauver sont injustement proportionnels à l’instagrammisation du monde. On va ainsi planter 240’000 arbres sur l’île de Pâques pour conserver les célèbres statues de l’érosion. Mais monsieur le curé sera le seul à regretter la petite église romane du coin. En France, les fondations du patrimoine croulent sous les demandes et l’argent manque. Le célèbre château d’If au large de Marseille qui présente des fissures inquiétantes dues à la sécheresse n’aura sans doute aucun mal à trouver des mécènes. L’église de Saramon, elle, attend toujours des dons. _________________ Un murmure peut être plus puissant qu'un cri.
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