Le Boudoir de Marie-Antoinette

Prenons une tasse de thé dans les jardins du Petit Trianon
 
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 16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): Midi sonne

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yann sinclair

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16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): Midi sonne Empty
MessageSujet: 16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): Midi sonne   16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): Midi sonne Icon_minitimeVen 1 Mar - 18:13

Mercredi 16 octobre 1793
Ste Hedwige
Quintidi 25 vendémiaire an II Bœuf

Midi sonne

Depuis 8 heure du matin, la place de la Révolution se remplit; elle est maintenant noire de monde

Dès que l'on voit s'avancer la voiture par l'ex-rue Royale, les applaudissements crépitent, les cris de Vive la République! se font entendre

"Les aristocrates sont faciles à reconnaître, écrit un policier, par les lèvres serrées et la contenance gênée"


16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): Midi sonne Antoin10


Va-t-elle marcher sur le pied du bourreau ?

Perdre sa chaussure ?



Ou se taire en faisant choir son bonnet d'un mouvement crâne ?
16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): Midi sonne 22448110
" PLACE DE LA CONCORDE , UN JOUR COMME CELUI CI , LE 16 OCTOBRE 1793 , LA REINE DE FRANCE , MARIE-ANTOINETTE MONTAIT À L'ÉCHAFAUD " ! ! !
( EN COLLECTION PRIVÉE , DANS CE SOUS-VERRE , LE BONNET QU'ELLE PORTA CET ABOMINABLE ET CRIMINEL JOUR-LÀ )


16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): Midi sonne Index10

Voilà le récit qu’on trouve dans le livre Histoire de la Conciergerie du Palais de Paris: depuis les origines jusqu'à nos jours (1031-1886) par Eugène Pottet, œuvre publiée en 1887 par Quantin à Paris (pp. 197-198)

Une demoiselle Fouché, fille d'une revendeuse de la rue Saint-Martin qui avait recueilli M. l'abbé Magnin (pendant la révolution M. Charles), parvint, après des efforts inouïs, à pénétrer dans le cachot de la Reine.

Son but était d'adoucir son sort, autant que cela était matériellement possible et de lui faciliter l'obtention de secours religieux.

Bien que contestés par plusieurs auteurs, les faits que nous allons raconter, paraissent cependant véridiques.

Suivant M. le comte de Robiano (Fragments historiques), Mlle Fouché, après argent donné à Richard (prédécesseur de Bault), fut introduite auprès de la Reine au milieu de la nuit

Elle la trouva levée.

Tout d'abord, Marie-Antoinette se montra surprise et défiante.

Mlle Fouché, après avoir parlé avec elle, lui offrit quelques aliments et lui manifesta l'intention de manger la première, mais elle n'obtint pas de réponse satisfaisante.

En la quittant, elle lui demanda si elle devait revenir

« Comme vous voudrez », lui répondit la Reine.

Voici, du reste, le récit de Mlle Fouché à ce sujet:

« La Reine fut surprise de mon apparition. Elle fut d'abord dans la crainte, mais elle comprit bientôt qu'elle pouvait avoir toute confiance en moi et que je lui étais toute dévouée. Je lui parlais de M. l'abbé Magnin et je lui proposai de lui conduire cet excellent prêtre.

« Mais, répondit-elle, vous en connaissez donc un qui ne soit pas jureur?

« Rassurée sur ce point, auquel elle attachait la plus grande importance, il fut convenu que je chercherais à lui amener M. l’abbé Magnin.

« Richard, voyant que nous avions grand soin de ne pas le compromettre consentit à ouvrir le cachot à l'abbé Magnin.

« La reine se confessa, plusieurs fois, à lui, et environ quinze jours après son admission, ce saint prêtre lui apporta la communion dans une boîte suspendue sur sa poitrine »


Quelques jours après, Marie-Antoinette voyant arriver le moment de son jugement, pria Mlle Fouché de demander au nouveau concierge, Bault, d'autoriser l’abbé Magnin à lui dire la messe.

Cette faveur fut accordée.

L’abbé Magnin apporta tout ce qui était nécessaire pour cette cérémonie et dit la messe sur une simple table recouverte d'un linge.

La Reine communia, paraît-il, ainsi que deux des gendarmes (1) chargés de la garder, pendant que deux autres envoyaient de la famée de tabac à travers le paravent qui les séparait du cachot.

M. Charles (l’abbé Magnin) aurait revêtu pour pénétrer dans la prison un uniforme de garde national.

La communion de la Reine à la Conciergerie a été mentionnée par Rosalie Lamorlière.

Il en est question dans les ouvrages de Campardon, de Troche, dans les « Souvenirs » de Mme la marquise de Créquy, dans le Dictionnaire historique (t. VIII), dans la Déclaration du vicomte de Walsh, etc.

Enfin une peinture de Drölling (1817), qui se trouve encore actuellement dans le cachot de la Reine, en a consacré le souvenir.
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Ce tableau, dit Communion de la Reine, représente, outre la prisonnière, M. l’abbé Magnin, Mlle Fouché et les deux gendarmes.

Cet acte religieux accompli, on s'explique dès lors parfaitement que la Reine ait refusé, à ses derniers moments, les secours du prêtre qui lui fut envoyé, M. Girard, prêtre assermenté, ancien curé de Saint-Landry.
https://maria-antonia.forumactif.com/t1812-confession-de-la-reine-avec-l-abbe-magnin
https://maria-antonia.forumactif.com/t1812p45-confession-de-la-reine-avec-l-abbe-magnin
On ajoute, du reste, que M. l’abbé Magnin (2), tombé malade, peu de temps avant l'exécution de la Reine, avait été remplacé auprès d'elle par M. Cholet, prêtre vendéen, qui lui donna les sacrements la surveille de sa comparution devant le tribunal révolutionnaire.

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______________

(1) L'un était officier, l'autre simple brigadier

(2) M. l’abbé Magnin est mort curé de Saint-Germain-l'Auxerrois. Il avait quatre-vingt-trois ans.

On a cité pour contredire le témoignage de Mlle Fouché ces mots de la Reine dans sa dernière lettre ou « testament »:

« Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle où j’ai été élevée et que j’ai toujours professée, n’ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas s’il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposerait trop s’ils y entraient une fois »

Mais il est tout à fait naturel que Marie-Antoinette écrivît de cette façon pour dérouter ses bourreaux, qui allaient assurément lire sa lettre adressée à Madame Elisabeth: elle en effet ne voulait aucunement compromettre le prêtre qui avait risqué sa liberté et même sa vie pour la secourir spirituellement.

On peut donc croire pieusement, avec fondement, qu'elle mourut en Reine Très Chrétienne.

*************************************************

A midi et quelques minutes

la reine finit par arriver Place Louis XV, devenue Place de la Révolution et connu aujourd’hui sous le nom de Place de la Concorde.

Sur cette même Place où Marie-Antoinette arrive triomphante en carrosse après son mariage,

La charrette brimbale sur le sol mal nivelé de la place

La Reine est toujours impassible

"La garce a été audacieuse et insolente jusqu'au bout", dira Hébert

Elle tourne la tête, voit à sa droite les Tuilerie, change de couleur et "devient beaucoup plus pâle"

Encore quelques tours de roues, la voiture approche du lieu du supplice

Les cris et les applaudissements redoublent, les chapeaux volent en l'air

La Reine regarde toujours à sa droite; par la grande allée, elle voit maintenant la façade du château

il y a vingt ans, le soir de sa joyeuse entrée, la foule massée jusque sur la place Louis XV applaudissait, comme aujourd'hui et les hommes lançaient également en l'air leurs chapeaux lorsque Marie-Antoinette et son mari étaient apparus sur la terrasse

"Les larmes d'attendrissement se mêlaient aux cris d'allégresse chaque fois que M. le Dauphin et Mme la Dauphine avaient la bonté de donner aux citoyens des marques de leur satisfactions"


"Vous avez là deux mille amoureux Madame !..."


La charrette s'est arrêtée

Feignant toujours d'ignorer la présence du prêtre, elle n'écoute pas ses ultimes paroles,


Rapidement, sans accepter aucune aide, Marie-Antoinette descend, se retourne et voit les deux bras levés tenant le lourd triangle d'acier

Elle monte les marches sans hésiter, Samson père et fils la tenant chacun par un bras

"Les Révolutions de Paris" prétendirent que, ayant par mégarde marché sur le pied de son bourreau, elle s'en serait poliment excusée, ce qui fut pris pour un ultime moyen de faire parler d'elle en bien dans les journaux

"Elle se hâte...gravit la raide échelle, avec tant de précipitations  à la bravade", dit un témoin, "qu'elle perd l'un de ses petits souliers prunelle à la Saint-Huberty"


"Monsieur, je vous demande excuse, je ne l'ai pas fait exprès"


Ce sont ses derniers mots

L'anecdote a été constamment reprise, mais est probablement fausse

Marie-Antoinette regarde autour d'elle la vaste place

Les aides s'avancent...

D'un mouvement elle fait tomber la bonnette de sa tête

Elle ferme les yeux, devine qu'on l'entraine vers la planche dressée toute droite

Les apprêts du supplice durent quatre minutes interminables

C'est long...

Atrocement long

Les bourreaux l'attachèrent sur la planche, la firent basculer

, elle sent contre son cou dénudé le lourd collier de bois que l'on visse


Ils relâchèrent le couperet... Un déclic ...

Samson père brandit ensuite sa tête pour la montrer au peuple

Son corps fut transporté au cimetière de la Madeleine et jeté dans un coin de l'enclos

Au bout de deux semaines seulement, on daigna enterrer sa dépouille en putréfaction dans une fosse profonde de 12 pieds (3 mètres.6576), autant que pour Louis XVI, et comme lui la tête entre les genoux, recouverte de chaux

La veuve du fossoyeur Joly adressa des années plus tard à la reine Marie-Amélie une supplique affirmant que, au moment de la mettre dans son cercueil, son mari avait été bouleversé de voir que ses souliers avaient été reprisés plusieurs fois, ce qui selon elle valait bien une pension
16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): Midi sonne 22548610
《 LE SOULIER DE LA REINE 》

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MessageSujet: Mercredi 16 octobre 1793   16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): Midi sonne Icon_minitimeVen 1 Mar - 18:14

Carnot, dit-on, reçut la nuit un avis important.

Quel ? on ne le sait pas.

Mais on peut bien le deviner.

Il reçut, dans cette nuit du 15 au 16, la nouvelle que, le 13, la Prusse et l'Autriche, lançant devant eux la valeur furieuse, désespérée, des émigrés, avaient forcé les lignes de l'Alsace, les portes de la France.

Donc, il fallait absolument, et sous peine de mort, vaincre le 16.

Le 16 aussi mourait la Reine.

Le 16, l'ébranlement immense de la Vendée eut son effet; elle passa la Loire; cette grande armée désespérée courut l'Ouest, plus redoutable que jamais.

Où se jetterait-elle? sur Nantes ou sur Paris ?

Le désespoir aussi illumina Carnot, Jourdan.

Ils firent cette chose incroyable.

Sur quarante-cinq mille hommes qu'ils avaient, ils en prirent vint-quatre mille, et ils les portèrent à la gauche, laissant au centre et à la droite des lignes faibles, minces et sûres d'être battues.

Ce centre et cette droite sacrifiés devaient cependant agir, agir tout doucement.

Le destin de la France, complice d'une opération si hasardeuse, nous accorda un grand brouillard d'octobre. Si Clairfayt avait eu du soleil, une longue-vue, tout était perdu.

L'affaire devenait ridicule; on guillotinait Jourdan et Carnot, et le ridicule éternel les poursuivrait dans l'avenir.

Le 16 du mois d'octobre 93, à midi (l'heure précise où la tête de la Reine tombait sur la place de la Révolution), Carnot, Jourdan, silencieux, marchaient avec la moitié de l'armée (et laissant derrière eux le vide!)  vers le plateau de Wattignies'

Wattignies est une position superbe, formidable, bordée d'une petite rivière, de deux ruisseaux, cernée?

L'ouvrage capital sur la bataille est celui de M. Piérart, de Maubeuge.

Il donne avec une précision admirable le détail topographique et les faits, les dates, toutes les circonstances, avec infiniment d'intérêt et de clarté.
RÉV. - T. VIII.
10
de gorges étroites et profondes.


La roideur de ces pentes, pour remonter, est rude, et au haut se trouvaient les plus féroces de l'armée ennemie, les Croates, les plus vaillants, les émigrés.

Le brouillard se lève à une heure.

Le soleil montre aux Autrichiens une masse énorme d'infanterie en bas.

Un cri immense éclate: « Vive la République ! »

Trois colonnes montaient.


Elles montent. Et, de l'escarpement, les décharges les retardent.

Elles montent, mais de leurs flancs, ouverts et fermés tour à tour, sortait la foudre; chaque colonne avait sa pièce d'artillerie volante.

Rien ne charmait plus nos soldats.

Ils ont toujours été amoureux de l'artillerie.

Les canons étaient adorés.

A la vigueur rapide dont ils étaient servis, à la mobilité parfaite dont les bataillons les facilitaient en s'ouvrant et se refermant, on eût pu reconnaître non-seulement le peuple héros, mais le peuple militaire.

Du reste, les Autrichiens avouèrent que jamais telle artillerie ne frappa leur oreille. Cela évidemment veut dire qu'aucune ne tira des coups si pressés.

Trois régiments autrichiens furent mis en pièces, et disparurent. Leur artillerie tourna contre eux.
Une seule de nos brigades échoua, ayant reçu de front l'épouvantable orage de la cavalerie ennemie. Cobourg s'était enfin éveillé; il avait lancé la tempête.

Prodigieuse fermeté de nos soldats! rien ne fut troublé.

Cette malheureuse colonne se reforma à deux pas de là. Carnot et Duquesnoy, les représentants du peuple, destituèrent le général, prirent le fusil, et marchèrent à pied, montrant aux jeunes soldats comment il fallait s'en servir.
Carnot, avait avec lui deux dogues de combat, très féroces: Duquesnoy, le représentant, et son frère, le général.

Le premier, ancien moine, et depuis paysan, était né furieux.

En prairial, il ne se manqua pas; d'autres se blessèrent, lui, d'un mauvais ciseau, il se perça le cœur.

Son frère, l'un des exterminateurs de la Vendée, et blessé des pieds à la tête, est bientôt mort aux Invalides.

Ce furent en réalité ces deux enragés qui, avec Carnot et Jourdan, gagnèrent la bataille.

Jourdan se fixa, invincible, sur le plateau de Wattignies.

L'armée ennemie avait profité de l'affaiblissement extrême où était restée notre droite.

Elle l'avait fait fléchir sans peine et lui avait pris ses canons.

Cobourg ne savait même pas son avantage de ce côté; mais il était si saisi du coup frappé sur Wattignies, qu'il partit sans s'informer de l'état des choses.

Il n'attendit pas York, qui venait le secourir.

Il multiplia ses feux pour donner le change aux nôtres, et prudemment repassa la Sambre.

Maubeuge était délivré.

Cette bataille eut des résultats tels qu'aucune autre peut-être n'en eut de semblables:


Elle couvrit la France pour longtemps au nord, et lui permit bientôt sur le Rhin et de défendre et d'attaquer.


Elle nous donna, l'hiver aidant, une longue paix intérieure, et malheureusement aux partis le loisir de s'exterminer.

Carnot, qui l'avait gagnée, revint s'enfermer à son bureau des Tuileries, et laissa triompher ses collègues.
Jourdan, qu'on voulait lancer en Belgique sans vivres ni cavalerie, fit quelques observations et fut destitué.




La grande affaire du Rhin fut confiée à Pichegru et Hoche, deux soldats devenus tout à coup généraux en chef. La République allait tout emporter.

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