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| Ouvrages de Mona Ozouf | |
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madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Ouvrages de Mona Ozouf Mer 16 Avr - 9:18 | |
| Bonjour, L'historienne Mona OZOUF, spécialiste de la Révolution, vient de recevoir le Prix de la BnF 2014. http://www.actualitte.com/recompenses/recompense-pour-une-grande-dame-des-lettres-49536.htm C'est l'occasion de rappeler son importante liste de publications. Par ordre de publication L'École, l'Église et la République 1871–1914, Paris, Armand Colin, 1962 (ISBN 2-02-014730-0) La Fête révolutionnaire 1789–1799, Paris, Gallimard, 1976 (ISBN 2-08-081264-5) L'École de la France : essai sur la Révolution, l'utopie et l'enseignement, Paris, Gallimard, 1984 (ISBN 2-07-070202-2) Dictionnaire critique de la Révolution française, en coll. avec François Furet, Paris, Flammarion, 1988 (ISBN 2-08-211537-2) Dictionnaire critique de la Révolution française, Institutions et créations, en coll. avec François Furet, Paris, Flammarion, 1993 (ISBN 2-08-081265-3) Dictionnaire critique de la Révolution française, Événements, en coll. avec François Furet, Paris, Flammarion, 1993 (ISBN 2-08-081266-1) Dictionnaire critique de la Révolution française, Acteurs, en coll. avec François Furet, Paris, Flammarion, 1993 (ISBN 2-08-081264-5) L'Homme régénéré : essai sur la Révolution française, Paris, Gallimard, 1989 (ISBN 2-07-071742-9) La République des instituteurs, avec Jacques Ozouf, Paris, Gallimard, 1989 (ISBN 2-02-047962-1) La Gironde et les girondins, Paris, Payot, 1991, (ISBN 2-228-88400-6) Le Siècle de l'avènement républicain, en coll. avec François Furet, Paris, Gallimard, 1993 Les Mots des femmes, essai sur la singularité française, Paris, Fayard, 1995, (ISBN 2-213-59394-9) Das Pantheon, Wagenbach, 1996 La Muse démocratique, Henry James ou les pouvoirs du roman, Paris, Calmann-Lévy, 1998 (ISBN 2-7021-2824-6) Un itinéraire intellectuel, en coll. avec François Furet, Paris, Calmann-Lévy, 1999 (ISBN 2-7021-2952- Les Aveux du roman, Le xixe siècle entre Ancien Régime et Révolution, Paris, Fayard, 2001 (ISBN 2-213-61012-6), prix Guizot-Calvados Le langage blessé : reparler après un accident cérébral, Paris, Albin Michel, 2001 (ISBN 2-226-11684-2) Une autre République, 1791 L'occasion et le destin d'une initiative républicaine, en coll. avec Laurence Cornu, Paris, L'Harmattan, 2004 (ISBN 2747574776) Varennes, La mort de la royauté, 21 juin 1791, Paris, Gallimard, 2005 (ISBN 2-07-077169-5) Jules Ferry, Paris, Bayard-Centurion, 2005 (ISBN 2-227-47493-9) Varennes, la mort de la royauté, Paris, Gallimard, 2006 (ISBN 2-07-077169-5), prix des Ambassadeurs 2006 Composition française : retour sur une enfance bretonne, Paris, Gallimard, 2009 (ISBN 2-07-012464-9), prix du Mémorial-grand prix littéraire d'Ajaccio 2009 La cause des livres, Paris, Gallimard, 2011 (ISBN 978-2-07-013457-1) madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Ouvrages de Mona Ozouf Mer 21 Jan - 9:54 | |
| Voici un article où vous trouverez à la fois une interview de Mona Ozouf retraçant son passage à l'émission Apostrophes en 1988 et une vidéo de cet événement télévisuel. http://www.lefigaro.fr/livres/2015/01/20/03005-20150120ARTFIG00161-mona-ozouf-pivot-avait-toujours-une-petite-question-redoutable.php En 1988, vous êtes invitée à présenter Le Dictionnaire critique de la Révolution française que vous avez coécrit avec François Furet. Était-ce un exercice que vous redoutiez? J'avais horreur de passer à la télévision. L'émission dont vous parlez, je ne peux pas ne pas m'en souvenir parce que Furet et moi on s'est téléphoné la veille une bonne dizaine de fois dans la journée comme de grands malades. Nous vivions une terreur complète. François Furet aussi n'aimait pas la télé. Il n'y était pas bon du reste. Au fil du temps, il a fini par être moins crispé. Quant à moi, j'étais morte de trouille. Je me méfiais de Pivot, qui était délicieux, débonnaire, mais qui cachait toujours dans sa poche la petite question un peu redoutable sur laquelle, on peut complètement sécher.Avez-vous gardé le souvenir de cette question? Oui. Il avait fini l'émission en demandant: «Quelle est la phrase que vous retiendriez dans la Révolution française?» Je me suis dit: «Pourvu que j'en trouve une». Quelle que soit son érudition, sous l'emprise du stress, on peut se retrouver complètement sec. j'ai dit: «J'ai la mienne!» C'est une phrase sublime de Mirabeau: «Il nous est permis de croire que nous recommençons l'histoire des hommes». Elle dit tout de la Révolution, du rêve de créer quelque chose d'absolument neuf. (Rire) Je l'ai tout de suite balancée pour ne plus avoir à m'en préoccuper.madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | levengeur
Nombre de messages : 747 Date d'inscription : 31/03/2014
| Sujet: Re: Ouvrages de Mona Ozouf Mer 21 Jan - 23:09 | |
| deux grands de la culture francaise |
| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Ouvrages de Mona Ozouf Mar 17 Fév - 8:38 | |
| Voici l'ouvrage le plus récent de Mona Ozouf. «Qui s'intéresse à la Révolution française rencontre toujours, peu ou prou, l'ivresse que procure l'idée, ou l'espérance, d'une société régénérée et d'un homme neuf. Mais c'est pour découvrir l'ingéniosité mise par les hommes à résister à la refonte autoritaire de leurs vies. La Révolution, qui a fendu en deux l'histoire nationale, réserve le même sort à ses historiens. Fille de la Révolution, la République hérite de cette ambivalence. Tout ce Quarto raconte comment elle a dû composer avec les particularités religieuses, régionales et sociales, renoncer au modèle républicain pur, apporter des correctifs à l'esprit d'uniformité. Elle n'a pu se pérenniser en France qu'en se prêtant à ces accomodements. Aujourd'hui, la France que dessine ce livre semble se dérober à nos yeux. L'idée révolutionnaire a cessé de déterminer nos choix et nos affrontements. Et perdant ses ennemis, la République a perdu la ferveur militante que lui donnaient leurs anathèmes. L'école, hier dépositaire de l'identité nationale, est aujourd'hui l'objet d'un profond désarroi. Toutefois, il arrive à l'histoire de réanimer des enjeux engourdis, et l'apparition de menaces inédites peut redonner de l'éclat à des idées qui semblaient avoir perdu leur force inspiratrice. Et comme nous avons appris à quel point nos héritages conditionnent notre liberté, il n'est pas inutile de remettre nos pas dans les chemins buissonniers que, de Révolution en République, les Français ont dû emprunter.» Mona Ozouf.http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/De-Revolution-en-Republique Voici une analyse du propos de cet ouvrage. Ce recueil, synthèse de l'oeuvre de Mona Ozouf, classé par ses soins selon un "ordre thématique", la Révolution, la République, la ou les France, raconte comment "la République a dû composer avec les particularités religieuses, régionales et sociales, renoncer au modèle républicain pur, apporter des correctifs à l'esprit d'uniformité". Autrement dit, comment la République a dû mettre un peu d'eau dans son "surmoi jacobin", accepter des compromis pour ne pas se compromettre. Et durer.
La Révolution, ennemie du nombre La meilleure entrée sur le chemin de cette grande historienne au style souverain se situe à la fin de ce Quarto de plus de 1 300 pages : très exactement à la postface, en grande partie extraite de Composition française, ce "retour sur une enfance bretonne", "moins une autobiographie qu'une formation tiraillée entre deux fidélités violemment affrontées". L'amateur a tout loisir, ensuite, d'une lecture au long cours de cette somme exigeante.
La Révolution (plus précisément, la "fête révolutionnaire"), point de départ de la recherche historique de Mona Ozouf, n'a cessé de "manifester sa répugnance à concevoir qu'il puisse y avoir des mondes différents et différemment régis". N'y a-t-il pas pire injure jacobine qu'"hydre", tour à tour serpent à sept têtes, repoussant sitôt coupées et, par extension, mal se renouvelant en dépit des efforts pour l'éradiquer? La "malédiction du multiple" commence tôt, dès le chiffre deux, lors du débat de 1789 sur l'opportunité d'instituer deux chambres.
La Révolution, ennemie du nombre, n'accepte aucune autre appartenance, d'autant que celle-ci est une prison. De ce fait, l'émancipation, l'acte consistant à s'échapper de cette geôle, ne peut s'effectuer que dans l'arrachement, c'est-à-dire la brutalité et le renoncement. Mais comment pourrait-il en être autrement pour des révolutionnaires qui ne jurent que par l'homme nouveau, la table rase, le rejet de la tradition et le début de l'Histoire, scandé par un nouveau calendrier célébrant l'an I de la liberté ?
La République, fille aînée de la Révolution, ne déroge pas : la communauté est "une prison qui exerce un contrôle absolu et exclusif sur ses membres ; une entité close, compacte et cadenassée". Voilà pour la doctrine. Pourtant, en répertoriant les récits de voyage dans les départements nouvellement créés (1790), l'historienne découvre tous les cas d'insoumission à "l'organisation de la vie révolutionnée", de liberté prise avec l'ordre nouveau : conscrits cachés pour échapper à leurs obligations militaires, prêtres célébrant des messes clandestines, paysans scandant leur vie quotidienne au rythme de l'antique calendrier...
Elle en conclut à l'"ambiguïté" de la Révolution qui, "en simplifiant brutalement l'espace français, [...] le complique à l'infini ; en combattant la différence régionale au nom de la raison, [...] invente le régionalisme du sentiment", qui, en voulant "fabriquer une France d'une seule et même étoffe, identique de Calais à Port-Vendres", a rendu "si visibles les dissemblances des terroirs, des paysages, des langues, des coutumes, des mille manières de vivre et de mourir". Le Tableau géographique de la France de Vidal de La Blache, enseigné à toutes les chères têtes blondes de la République, exprime cette synthèse-là.
Entre attaches et liberté, un accord impossible? Mona Ozouf, on l'a compris, se méfie des jacobins sectaires. Elle leur préfère un Jules Ferry (Jules Ferry. La liberté et la tradition, Gallimard) nourri de Tocqueville et des libertés locales anglo-saxonnes, partisan d'une société forte s'exprimant par une presse libre et des associations, misant sur une école dispensatrice d'un enseignement historique et civique capable de recoudre la France d'Ancien Régime à la France moderne. Toutes les interrogations de l'historienne peuvent finalement se résumer à une question : "Faut-il penser qu'entre l'obligation d'appartenir et la revendication d'indépendance nulle négociation ne peut s'ouvrir, qu'entre les attaches et la liberté il y a une invincible incompatibilité ?"
Comment mieux résumer le débat de la France de l'hiver 2014-2015? Mona Ozouf l'explicite avec d'autant plus d'acuité qu'enfant elle a appris à naviguer entre cette double entité, française et républicaine d'un côté, bretonne de l'autre. Son père, enlevé à l'amour des siens par une broncho-pneumonie alors qu'elle n'a que 4 ans, l'aide à jeter une passerelle entre ces deux mondes, puisqu'il est à la fois instituteur laïque-pacifiste-fédéraliste et partisan de l'enseignement du breton.
Si l'on veut mieux saisir comment la jeune Mona, gamine blonde souriante au bord de la grève, est passée de Plouha, où, dans leurs prêches en breton, des prêtres salissent "Marianna fri louz" ("Marianne au nez sale, Marianne morveuse"), à Jules Ferry, il faut, d'emblée, après la lecture de la postface, retourner au premier chapitre, intitulé "Parcours". Cet album photo d'une vie, d'une sensibilité, s'ouvre surYann Sohier, le père, et se termine sur l'autre grand amour disparu, Jacques Ozouf, son mari, "toujours présent", grand historien lui aussi, à qui est dédié ce Quarto, et sur leurs enfants.
Entre ces bornes se succèdent les photos de la mère, institutrice émérite de la République; de Marie-Scholastique, merveilleuse grand-mère, et de Charles, son époux; celles des copains, François Furet, Pierre Nora, historiens d'élite. Et celle de Louis Guilloux, l'écrivain du Sang noir, qui a cette formule prémonitoire à l'endroit de la jeune Mona, littéraire contrariée : "Tu vois, si on n'est pas capable d'écrire un roman, on peut quand même écrire, et devenir la personne qui sait le plus de choses sur Chateaubriand." http://www.lexpress.fr/culture/livre/mona-ozouf-chemin-faisant_1650867.html#wZM598uammyfkfFV.99 madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Ouvrages de Mona Ozouf Mer 17 Juin - 9:30 | |
| Vous trouverez ci-après le lien menant à une critique littéraire de ce dernier opus.
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/45521
madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Ouvrages de Mona Ozouf Jeu 15 Oct - 6:43 | |
| L'historienne Mona Ozouf a reçu le Prix de la langue française. http://www.lefigaro.fr/livres/2015/10/14/03005-20151014ARTFIG00362-mona-ozouf-recoit-le-prix-de-la-langue-francaise.php https://www.actualitte.com/article/culture-arts-lettres/mona-ozouf-laure-ate-du-prix-de-la-langue-franc-aise-2015/61061 madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Ouvrages de Mona Ozouf Lun 8 Fév - 8:48 | |
| Je citerai dans cette rubrique cette intéressante interview de Mme Ozouf sur la spécificité de la notion de Laïcité en France. Mona Ozouf : « Je suis Charlie car je ne suis pas Charlie »Spécialiste de la Révolution française, de la République et de la laïcité, Mona Ozouf, directrice de recherches au CNRS, offre sa vision d’historienne sur les notions républicaines qui font aujourd’hui débat.
L’histoire a souvent vocation à expliquer le présent. Spécialiste des thèmes liés à l’histoire de la laïcité, de l’école et de la République en France, Mona Ozouf, agrégée de philosophie et directrice de recherches au CNRS, se dit « rattrapée par l’actualité ». Rencontre.Avec les événements de 2015, on réinterroge la laïcité. À quelle période de l’histoire peut-on faire remonter cette notion ? Cela dépend quelle définition on lui donne. Sur le plan culturel, c’est-à-dire quand le savoir devient indépendant de la théologie, la date d’avènement de la laïcité, c’est le XVIe siècle. Pour une définition institutionnelle, c’est la Révolution française car l’état civil est enlevé au clergé et c’est le maire qui en devient l’officier. Autre changement, la Constitution de 1795 dira que « la République ne salarie aucun culte ». Mais il y a beaucoup d’autres définitions, d’ordre existentiel par exemple. Un révolutionnaire du nom de Boissy d’Anglas en donnait une belle définition. Il disait : “Le cœur de l’homme est un asile sacré, où l’œil du gouvernement ne doit point descendre”. Pas mal non ?Et aujourd’hui, où en est cette laïcité ?Il y a plusieurs formes de laïcité. Aujourd’hui, on constate une résurgence d’une laïcité que l’on peut qualifier de réactive ou d’offensive. L’histoire de la laïcité en France est particulière car au cours du XIXe siècle, l’Église catholique s’est engagée au côté des forces conservatrices, monarchiques et contre l’installation de la République. Et la laïcité française en a gardé son caractère très offensif, ce qui rend difficile d’expliquer à des étudiants étrangers ce qu’est la laïcité française. Aujourd’hui il y a des résurgences de cette vision, ce qui mène à des prises de position que l’on pourrait qualifier de “laïcisme intégriste”. Par exemple, certains proposent un retour en arrière concernant les dispositions concordataires dans les départements d’Alsace et de Moselle. Cette laïcité est donc aujourd’hui susceptible de redéfinition. Il est vrai que ce qu’on appelle le retour du religieux donne à la laïcité un caractère problématique.Une bataille se joue entre cette laïcité offensive et l’intégrisme religieux ? Oui, regardez par exemple la question du blasphème qui ressurgit alors que l’on croyait la question réglée. On voit des horizons très différents, islamistes mais aussi catholiques. Et les religions peuvent s’entendre pour déclarer que le blasphème est un péché sinon un crime. Selon moi, la question est “peut-on blesser une conscience ou pas ?”. Je pense que le mot “blesser” a une connotation physique et doit être réservé à des agressions physiques. Personne n’est obligé de lire un livre, de regarder une caricature. Si l’on devait publier un livre qui ne blesse aucune opinion, on ne publierait rien. Il faut être vigilant sur les injures à la personne mais en aucun cas remettre au goût du jour le blasphème.Quel sens donnez-vous au slogan « Je suis Charlie ? » La formule « Je suis Charlie » ne doit pas s’entendre comme une formule d’identification au journal. C’est parce que je ne suis pas Charlie que je suis Charlie, ai-je envie de dire. Autrement dit, on pouvait trouver que Charlie frôlait le mauvais goût, ou la misogynie, ne pas être d’accord avec tel ou tel dessin. Mais c’est parce que je ne suis pas totalement Charlie que je le suis. Il faut l’être car la liberté d’expression est un droit pour nos adversaires, pour ceux qui ne sont pas d’accord avec nous.Pourquoi ce slogan a-t-il fédéré autant de personnes autour de lui ?Dans ce slogan les Français ont retrouvé quelque chose de lié à leur identité. Après tant de discours et d’articles déclinistes disant que le sentiment national était en crise, que l’identité française était menacée, au point que l’on fait un best-seller quand on intitule un livre Le déclin français, le « Je suis Charlie » a montré qu’il y avait quelque chose qui résistait à cela. Ce quelque chose c’est le sentiment de l’inacceptable. Nous avons découvert que, pour les Français, l’inacceptable est l’atteinte à la liberté d’expression, parce que c’est une tradition française. C’est pour cela que « je suis Charlie » conserve son sens, même si on n’est pas en admiration devant ses dessins.http://www.lepopulaire.fr/france-monde/mag/2016/02/07/mona-ozouf-je-suis-charlie-car-je-ne-suis-pas-charlie_11773407.html madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | Lucrezia P
Nombre de messages : 505 Date d'inscription : 07/04/2015
| Sujet: Re: Ouvrages de Mona Ozouf Sam 30 Sep - 19:52 | |
| Mona Ozouf : "Le surgissement de 1789 a quelque chose qui reste totalement énigmatique"Retour sur un entretien de 1998. Dans cette quatrième partie de la série "A voix nue" diffusée en 1998, Mona Ozouf évoque la parution en 1988 du livre Le dictionnaire critique de la Révolution française qu'elle a dirigé avec François Furet et comment il a été reçu par les historiographes. L'historienne met ainsi en avant les "trois étrangetés dans la Révolution française", à savoir "ce surgissement mystérieux", la transformation de "la promesse de liberté" en un "despotisme inédit" et enfin il reste la "question fondamentale de la révolution française" qui est de "savoir si ce passage de l'aube éblouissante de 89 à 93 est simplement lié aux événements, à ce qu'on a appelé les circonstances, ou s'il y avait déjà dans le projet initial quelque chose qui contenait, qui appelait, qui explique ce despotisme". Mona Ozouf présente ensuite le bilan révolutionnaire pour les femmes. "Il y a une sorte d’antinomie entre la Révolution et le statut des femmes" reconnaît-elle mais en rester là ce serait faire l'impasse sur des "avancées extraordinaires" pour les droits des femmes. - Citation :
- A terme, la Révolution annonce un monde de l'égalité où les places ne sont pas assignées à quelqu'un en fonction de sa naissance, en fonction de son rang et aussi, c'est un peu plus long à venir, en fonction de son sexe. Si bien qu'il y a, à mon avis, dans la Révolution française à terme, et en particulier parce qu'elle met l'accent sur l'éducation, une immense promesse pour les femmes.
- Citation :
- La commémoration est consensuelle par son essence même et donc il y a quelque chose de difficile à commémorer dans la Révolution française. [...] Il ne faut pas attendre de la commémoration les qualités rigoureuses de l'Histoire, la commémoration fait toujours la toilette des gens qu'elle commémore... arrange. Elle n'est pas faite pour mettre l'accent sur les défauts des êtres quand on commémore un être par exemple, quand on célèbre une personne. Elle n'est pas faite non plus dans le cas d'un événement pour mettre en évidence les violences ou les dérives sanglantes. La Terreur est incommémorable.
"A voix nue 4/5" avec Mona Ozouf Première diffusion le 16/04/1998 Producteur : Jean-Maurice de Montremy Réalisation : Bruno Sourcis Indexation web : Odile Dereuddre, de la Documentation de Radio France Ecouter https://www.franceculture.fr/histoire/mona-ozouf-le-surgissement-de-1789-quelque-chose-qui-reste-totalement-enigmatique _________________ Je préfère l'original à la copie
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| | | globule Administrateur
Nombre de messages : 2236 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: Ouvrages de Mona Ozouf Dim 10 Fév - 9:54 | |
| Grande passionnée aussi, Aglae ! Vous allez adorez sa vidéo. - Aglae a écrit:
- Si cet épisode décisif vous intéresse, à lire absolument =
https://www.amazon.fr/Varennes-mort-royaut%C3%A9-juin-1791/dp/2070771695
Voici décodé ce point de non retour de la Monarchie Française, qui aboutira de façon implacable à la mort du Roi et de la Reine, puis de Madame Elisabeth; et au martyre du malheureux petit Louis XVII;
En voici un compte rendu =
https://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_2007_num_348_1_3532_t1_0236_0000_1
Sans sensiblerie, avec finesse et pénétration, Mona Ozouf, l'une de nos historienne les plus instruite et les plus perspicace sur cette époque bouleversée et encore énigmatique, donne une lecture troublante de lucidité sur ce qui conduira à l'exécution de la Famille Royale;
https://maria-antonia.forumactif.com/t23297-21-juin-1791-arrestation-de-louis-xvi-a-varennes#366911Merci à toutes, mesdames. _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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| | | Airin
Nombre de messages : 1005 Date d'inscription : 19/09/2015
| Sujet: Re: Ouvrages de Mona Ozouf Ven 26 Juin - 22:52 | |
| Je vous propose une nouvelle rencontre avec cette grande dame. - Mona Ozouf fait sa Masterclasse à la BNF, dans le cadre de la Nuit des idées. Elle y raconte son parcours, fait de hasards, de rencontres et de nécessités, son goût de l'Histoire mais aussi de la littérature.
Portrait de la philosophe et historienne Mona Ozouf chez elle, à Paris, en juin 2019• Crédits : Sophie Bassouls/Sygma - GettyMona Ozouf est historienne de l'école, de la Révolution et de la République et directrice de recherche au CNRS. Elle est également une grande lectrice de Roman : elle a récemment écrit sur Henry James et George Eliot et est l'auteure de nombreuses critiques littéraires pour le Nouvel Observateur. Mona Ozouf a publié entre autres : La fête révolutionnaire, codirigé Le dictionnaire critique de la révolution française avec François Furet et a donné une nouvelle impulsion historiographique à cette occasion dans l'histoire de la révolution. Mona Ozouf revient sur son enfance bretonne, son arrivée à Paris, ses premières rencontres et ses débuts dans l'écriture. C'est l'occasion pour elle de revenir avec force détails sur son enfance en Bretagne, dans un cercle familial marqué par un fort sentiment d'appartenance et de fierté vis-à-vis de la culture bretonne. - J'ai eu une enfance perplexe. Perplexe parce que ce qu'on m'enseignait à la maison était contradictoire de ce qu'on m'enseignait à l'école. Par ailleurs, l'église, que je fréquentais aussi était à la fois antinomique des deux autres lieux, de l'école et de la maison. J'ajoute que l'école et la maison ne faisaient qu'un seul et même lieu parce que mon enfance toute entière s'est faite de manière tout à fait claustrale dans une maison d'école : j'habite le logement de fonction de l'institutrice.
Mona Ozouf
Si elle va à l'école républicaine, ce qu'on y enseigne laisse parfois perplexes les parents de Mona Ozouf. Une ambiguïté dont elle fera le récit dans son ouvrage Composition française : - Les héros de l'école sont ceux que la maison considère avec beaucoup plus de distance.[...] L'école les honore, la maison les méprise ou en tous les cas les tient presque pour des traîtres.[...] Cela fait une existence un peu perplexe. Quand je reviens à la maison en disant que nos ancêtres sont les gaulois, ma mère me dit que nous avons des ancêtres plus convenables qui sont les gallois et les celtes. C'est une enfance où je ne me sens jamais tout à fait là où il faut. Et ça introduit un doute dans mon esprit.
Mona Ozouf
Elle raconte aussi sa rencontre et ses échanges, adolescente, avec l'écrivain Louis Guilloux, à Saint-Brieuc. Puis l'arrivée à Paris, les rencontres, et les interrogations sur son orientation professionnelle. Interrogée sur sa manière de faire de l'histoire, Mona Ozouf parle de son rapport à la "méthode" : - Ce qu'Alphonse Dupront - mon maître en histoire, grand historien des religions, duquel j'ai beaucoup appris - m'a transmis, c'est qu'il faut avoir un certain recul, une certaine distance par rapport à la "méthode". Il n'aimait pas le mot "méthode", il préférait de beaucoup le mot d'attitude, qu'il empruntait du reste à Alain, le philosophe. Ce qui était important pour lui, devant un sujet, c'était une attitude de compréhension ouverte et presque immédiate. Ce qu'il m'apprend, c'est un certain recul à l'égard d'une lourde méthodologie historique . Et ça rejoint chez moi quelque chose que je percevais, c'est qu'au fond, tout sujet appelle sa méthode propre.
Mona Ozouf
Enfin, elle revient sur ses travaux autour de la Révolution française. La fuite à Varennes, ou surtout le Dictionnaire critique de la Révolution française qu'elle élabore en toute amitié avec François Furet au moment du bicentenaire en 1989 et qui donne lieu à quelques polémiques : - Je pense que le Dictionnaire a son originalité dans la mesure où il montre, à travers ses différents articles, que l'essentiel pour comprendre la Révolution française n'est pas l'histoire sociale mais l'histoire politique. Et que la Révolution est de bout en bout un événement politique.
Mona Ozouf Pour aller plus loinMona Ozouf, femme des Lumières, film documentaire de Juliette Senik (Schuch productions, 2011) https://www.kubweb.media/page/mona-ozouf-portrait-historienne-philosophe-bretonne/ Le livre qui a changé ma vie (La Grande Librairie, France 5, 12/2018) https://www.youtube.com/watch?v=7bgTkXdZFXA Mona Ozouf, conversation sur l’histoire littéraire,avec Philippe Le Guillou ( Le Rendez-vous des Lettres à la BnF, 02/2019) https://www.canal-u.tv/video/eduscol/mona_ozouf_conversation_sur_l_histoire_litteraire_avec_philippe_le_guillou.49077 Mona Ozouf évoque son enfance, sa mère et sa grand-mère (J.-C. Raspiengas pour La Croix, 07/2018) https://www.la-croix.com/France/Mona-Ozouf-adolescente-dautrefois-2018-07-27-1200958094 Le moment est venu de vous donner le lien qui vous permettra, chers amis, d'écouter cette émission de France Culture. https://www.franceculture.fr/emissions/les-masterclasses/mona-ozouf-avec-des-hasards-peut-fabriquer-une-vocation-et-une-necessite-interieure _________________ Cet été-là, l'extravagance était à la mode.
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| | | Juin 1791
Nombre de messages : 156 Date d'inscription : 04/07/2015
| Sujet: Re: Ouvrages de Mona Ozouf Ven 17 Juil - 13:41 | |
| Mona Ozouf sera en conférence le 19 dans le Finistère. Entretien. - Sur quel sujet portera la conférence à l’École des filles ?
L’idée de cette conférence est partie d’une interrogation de Françoise Livinec [la directrice de l’École des filles] sur le changement après le Covid-19. Elle était alors convaincue que rien ne serait plus comme avant, que le monde avait vraiment changé. Mais entre tout a changé et rien n’a changé, il y a beaucoup de nuances. La littérature et les livres peuvent nous apporter diverses réponses. C’est de cela dont nous allons parler.
- En quoi la littérature peut-elle nous aider à comprendre ce que nous avons vécu ?
La littérature n’aime pas les généralités, c’est le domaine de la particularité, l’apprentissage de la nuance. La fréquentation des livres nous délivre du simplisme et de la pensée binaire. C’est précieux à une époque ou règne la passion de juger et celle de punir. Lire de grandes œuvres aide à déchiffrer ce qui nous entoure.
- Certains auteurs, comme Albert Camus avec La Peste, ont déjà écrit sur des pandémies…
Oui, nous avons vécu ce virus comme une atteinte brutale, mais beaucoup de récits littéraires avaient déjà abordé ce thème. Camus bien sûr, mais aussi Giono dans Le Hussard sur le toit.
- Cette crise va-t-elle vraiment opérer un changement selon vous ?
C’est un peu tôt pour le voir ou le dire. Par exemple, lors de la Révolution française, les Français ont mis quasiment un siècle à digérer la nouveauté de leur révolution. Au fond, aimons-nous le changement autant que nous l’imaginons ? Il y a une douceur consolante, un repos, dans les habitudes. Elles s’entendent à freiner les désirs du changement.
- Quels apprentissages peut-on retirer de cette pandémie, d’après vous ?
Pour moi, cette pandémie nous a appris par anticipation ce que sera le monde numérique. Le confinement nous en a donné un avant-goût. Enseigner à distance, soigner à distance : un monde sinistre, vidé de la présence humaine. Je ne le verrais pas, mais je le redoute pour mes petits-enfants.
Dimanche 19 juillet 2020, à 15 h, à l’École des filles, 25, rue du Pouly, à Huelgoat. Tarifs : 5 € ; gratuit pour les moins de 18 ans. https://www.ouest-france.fr/culture/finistere-l-historienne-mona-ozouf-en-conference-inedite-a-l-ecole-des-filles-6908349 _________________ Si on hésite un instant, le palais s’effondre comme les nuages qu'on voit quelquefois
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