Versailles: les métiers du château

Cet été, le journal L'Est Républicain nous propose une série consacrée aux métiers du château de Versailles.

Les métiers du château de Versailles : agent de surveillance du domaine



Jean-Louis Calmette, agent desurveillance du domaine de Versailles.


Cet été, nous vous proposons d'entrer dans les coulisses du château de Versailles - qui accueille sept millions de visiteurs chaque année - en allant à la rencontre de ceux et celles qui travaillent, tous les jours, dans l'ombre. Aujourd'hui : Jean-Louis Calmette, agent de surveillance domaine.
Lorsque j'arrive pour rencontrer Jean-Louis Calmette, il est en pleine discussion avec l'un des vendeurs à la sauvette devant le château. Depuis le début de la matinée, des pickpockets sévissent sur le domaine et le vendeur en a repéré un. Jean-Louis Calmette recueille son témoignage et pourra ainsi l'interpeller.

« C'est l'un des aspects de notre métier », précise-t-il, « éviter les vols dans le parc. Mais c'est difficile car ce sont des bandes très organisées. Les jeunes de moins de 26 ans ne payent pas ici et ils peuvent donc entrer et sortir à leur guise. Leur butin est parfois énorme : la semaine dernière, ils ont volé 30.000 euros en une matinée ! »

Jean-Louis Calmette est l'un des soixante-cinq agents de surveillance du domaine de Versailles. Et avec 850 hectares de parc, il y a du travail !

« Nous avons un rôle d'accueil et de sécurité. Nous devons faire respecter certaines règles : ne pas monter sur les statues ou ne pas piétiner les pelouses, par exemple. »

« On apprend toujours quelque chose de nouveau »
Chaque jour, un secteur précis d'intervention leur est attribué. Ce jour-là, Jean-Louis Calmette doit surveiller le domaine en voiture.

Il me propose de le suivre dans sa tournée. « Notre métier est d'abord visuel. Il faut regarder un peu partout et vérifier que tout se passe normalement. »

Justement, quelques minutes plus tard, il aperçoit des cyclistes dans les allées du parc. Jean-Louis Calmette se saisit alors de son talkie-walkie relié à une sono sur le toit. « Les vélos sont interdits dans les allées. S'il vous plaît, veuillez retourner sur les chemins autorisés. »

Les cyclistes, surpris, par ce rappel à l'ordre sonore se retournent et font demi-tour rapidement. « Merci messieurs ! » lance alors l'agent de surveillance, satisfait. La balade de contrôle peut reprendre son cours.

« La plupart des visiteurs sont respectueux des lieux et du règlement. Il arrive que certains dépassent les bornes comme ceux qui ont colorié les chèvres et les moutons du parc en bleu, blanc, rouge ou ceux qui avaient planté une tente sur le tapis vert, mais ces exemples restent rares. »

D'ailleurs quelques agents sont assermentés et peuvent délivrer des amendes (qui vont jusqu'à quelques milliers d'euros en cas de tags sur les statues).

Mais pour Jean-Louis Calmette, ce métier est surtout source de rencontres et de découvertes : « Tous les jours, on discute avec des gens différents avec qui on apprend toujours quelque chose de nouveau. Il ne faut surtout pas que ce soit une routine. Mais dans un lieu aussi magique, il n'y a pas de crainte à avoir ! »
http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/yvelines/2014/07/03/les-metiers-du-chateau-de-versailles-agent-de-surveillance-du-domaine-1-8_11067728.html

Episode suivant de notre feuilleton...   


Les métiers du château : fontainier



Les fontainiers sur le chantier du bassin de Latone


Ils représentent la particularité et la magnificence du château : les bassins et les fontaines de Versailles sont connus dans le monde entier.

Mais, derrière cette image de carte postale, se cache le travail de neuf fontainiers professionnels qui travaillent tous les jours à leur entretien et la conservation du réseau (à Versailles mais aussi à Marly-le-Roi, Saint-Cloud et Ville-d'Avray).

« Les gens croient que, notre métier, c'est juste de tourner une vanne et d'attendre que l'eau jaillisse », relève Jean-Pierre Bianchin, fontainier à Versailles depuis dix ans. « Mais c'est bien plus compliqué que cela! »

Un réseau de 35 km
Le travail est difficile souvent effectué dans le froid et l'humidité et s'adapte au gré des saisons.

« En automne, on met en hivernage tous les circuits d'eau et on vidange les bassins et les conduites. L'hiver, c'est l'entretien du circuit », détaille celui qui travaille, ce jour-là, au bosquet des rocailles. « Au printemps, on reprépare le réseau et on remet en charge l'ensemble des conduites. Enfin, l'été ce sont les grandes eaux et il faut veiller, tous les jours, qu'il y ait assez d'eau et aucune fuite! »

Il faut dire que le réseau du château de Versailles est exceptionnel. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 35 kms sous le château et le parc, une quinzaine sous le Trianon qui alimentent 35 fontaines et bassins.

C'est un circuit fermé qui prend sa source au grand canal, lui-même approvisionné par le ru de la Lanterne (au fond du parc) et les eaux de pluies.

« C'est un système très judicieux. L'eau qui jaillit alimente un autre bassin qui permet le jaillissement d'un autre. C'est magique et hyper bien calculé : une structure hydraulique unique! Et puis, aucune fontaine ne ressemble à une autre visuellement et techniquement. »

Jean-Pierre Bianchin dévoile alors le c'ur même du réseau, dans les sous sols, là où passent des centaines d'énormes tuyaux méthodiquement arrangés : impressionnant! « Tout fonctionne comme à l'époque de Louis XIV. Nous avons un atlas écrit au moment de la construction du réseau avec des plans de l'ensemble des fontaines, des débits et des alimentations. Tout est expliqué : il n'y a qu'à suivre les explications des ingénieurs de l'époque! »

« Bien sûr, des améliorations ont été effectués au fil des années, comme le doublement des conduits, le contrôle informatique des fuites, mais le but premier est de restaurer avant de remplacer. »

Un savoir faire qui continue de se transmettre directement d'homme à homme puisque Jean-Pierre Bianchin, comme tous ses collègues, est plombier de formation, mais a appris son métier sur le terrain, avec les anciens.
http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/yvelines/2014/07/10/les-metiers-du-chateau-fontainier-2-8_11076745.html

Troisième volet de notre série sur les métiers du château de Versailles:


Les métiers du château : chef sécurité incendie



Stéphane Ceccaldi, chef du service sécurité incendie château de Versailles,
veille « jour et nuit » sur le château


Dès que l'on entre dans le bureau de Stéphane Ceccaldi, on comprend à qui l'on a à faire. Au vu des posters au mur, l'homme ne cache pas ses origines corses mais surtout photos et médailles témoignent de sa mission quotidienne au service des autres. « Nous veillons jour et nuit à la protection des biens et des personnes au château, explique-t-il. C'est un travail prenant mais passionnant. »

Ils sont vingt-cinq pompiers affiliés au château de Versailles pour prévenir les risques d'incendie, d'inondations ou d'effondrement.

200 logements
de fonction
« Avec 25 mille m â de toiture et des centaines de charpentes, les risques sont très importants et la propagation plus rapide, précise Stéphane, mais par chance, il y a beaucoup d'endroits sans électricité dans le château, cela limite donc les départs de feu ! »

Leur mission est d'abord préventive. Ils vérifient tout au long de la journée les systèmes de secours, de détection d'incendie, de balisages et d'ouvertures des portes et des fenêtres. Un travail de contrôle indispensable d'autant qu'ils travaillent dans un lieu connu de tous.

« Nous savons très bien qu'en cas de sinistre, l'impact sur le public sera immense. Nous redoublons donc d'attention. »

Mais au-delà du bâtiment, leur travail est aussi tourné vers les personnes : « Il y a 200 logements de fonction donc nous avons à gérer quelques imprudences ménagères, mais ce sont surtout les visiteurs qui nous occupent : chevilles foulées, crises d'hypoglycémie après avoir fait la queue des heures au soleil ou malaises. En tout, 1500 interventions par an : finalement pas plus que dans une caserne en ville ! »

Ce dernier reste conscient que ce lieu de travail est exceptionnel. « Versailles, c'est particulier car il y a une âme », avoue Stéphane. « Ce n'est pas seulement un musée mais aussi une maison où des gens ont habité. »

Et « la récente soirée de Kenny West et Kim Kardashian »…
Un attachement viscéral à ce château incroyable qui pousse Stéphane Ceccaldi et ses hommes à rester encore plus vigilants notamment en cas d'événements exceptionnels où ils doivent rester en alerte. Mais dans ces cas-là, leur mission est souvent simplifiée. « Lorsqu'il y a des visites d'État comme récemment le Président chinois et François Hollande ou des tournages de films, comme la semaine dernière avec Pierce Brosnan, tout est verrouillé, bien préparé et il y a rarement des problèmes. Donc on est juste en attente » explique Stéphane. « Pareil lors de la récente soirée de Kenny West et Kim Kardashian. En fin de soirée, le couple a même invité tout le personnel de sécurité présent pour boire un dernier verre ! »
http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/yvelines/2014/07/17/les-metiers-du-chateau-chef-securite-incendie-3-8_11084169.html

C'est une très bonne idée qu'a eue ce journal de faire ce reportage.

madame antoine

Je trouve aussi!   

Quatrième métier étudié:


Les métiers du château : surveillance



ulien Pocielli, agent de surveillance au château de Versailles


Ils sont postés dans les salles, dans les couloirs ou aux portiques de sécurité.

Ils semblent se fondre dans le décor et pourtant sans les agents de surveillance, la visite du plus célèbre palace du monde serait sans doute impossible.

« Nous avons d'abord une mission d'accueil et d'orientation du public », explique Julien Pocielli, l'un de ces 80 agents qui travaillent tous les jours à Versailles.

« Par exemple, nous sommes placés à des endroits stratégiques en cas d'évacuation, poursuit-il, mais nous nous sommes surtout présents pour que tout se passe sans problème et pour répondre à toutes les questions que se posent les visiteurs. »

Et justement, au même instant, un touriste chinois lui demande où se trouve la galerie des Glaces. Julien indique le chemin et reprend notre conversation.

« Versailles est très connu et, en même temps, les gens ne le connaissent pas vraiment. Pour moi, il y a deux catégories de public : les promeneurs qui visitent rapidement et les visiteurs qui s'intéressent et nous posent des questions pointues. On aime bien discuter avec eux et les éclairer ! »

Les agents de surveillance sont affectés tous les jours sur un secteur différent qui regroupe souvent trois ou quatre salles.

« Il faut être patient et calme, précise Julien, surtout lorsque l'on doit réguler la foule. Normalement les gens ne doivent pas rester plus de trois minutes dans chaque salle pour éviter les embouteillages. »

Mais la mission des agents de surveillance dans le château de Versailles ne s'arrête pas là. Il faut aussi et surtout faire respecter le règlement. Il est interdit d'ouvrir les fenêtres, de se mettre sur les balcons, de manger dans les salles ou de toucher. Et ce n'est pas toujours facile : « Surtout que certains nous font remarquer que c'est avec leurs impôts que le château est entretenu donc qu'ils ont le droit ! »

« J'ai déjà vu
des amoureux
se coucher dans le lit du roi »
Mais il leur arrive tout de même de faire quelques entorses : « L'autre jour, j'ai permis à un jeune aveugle de toucher une statue pendant quelques secondes. Il était très ému et sa maman m'a bien remercié. En revanche, d'autres n'en font qu'à leur tête. J'ai déjà vu des amoureux se coucher dans le lit du roi et une famille allemande assise sur les fauteuils des salons pour goûter tranquillement ! Mais dans l'ensemble, les visiteurs sont enthousiastes et sages. D'ailleurs notre plus belle récompense c'est quand les gens nous disent qu'ils vont revenir très vite », conclut Julien.
http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/yvelines/2014/07/24/les-metiers-du-chateau-surveillance-4-8_11091609.html

Des amoureux dans le lit du roi?! Ca craint!

Merci pour ce reportage ! Il est vrai qu'à Versailles (et ailleurs), même si nous ne les remarquons pas forcément, des personnes travaillent pour nous permettre de visiter le château dans de bonnes conditions.

Ah, tant mieux que cela vous intéresse, chère Françoise!   Je suis doublement contente d'avoir développé ce sujet!   

Et je continue donc avec enthousiasme!   


Cinquième volet:    Les métiers du château : jardinier



Alain Baraton, jardinier en chef du domaine royal de Versailles


On s'attend à le voir arriver en bottes et salopette de travail mais quand le plus célèbre des jardiniers français vous accueille à Versailles, c'est en veste et au volant d'une petite voiture hors d'âge.

Bien que très médiatique, Alain Baraton ne se lasse jamais de parler encore et encore de son métier, de sa passion.

Et pour se faire, il m'entraîne dans son bosquet préféré -le bosquet de la salle triangulaire-, peu connu du grand public et donc au calme de l'agitation.

« Mon plaisir, c'est de recréer cette merveille mais pour quelques-uns, qu'ils se sentent seuls au monde au milieu de ces magnifiques jardins. Et puis ce parc a une histoire à raconter. C'est un fantasme pour tous de s'asseoir sur un banc où s'est peut-être assis le Roi Soleil ! ».

Un million de fleurs
Pourtant le quotidien de son équipe de 80 jardiniers (renforcée par des vacataires et une dizaine d'entreprises extérieures) est beaucoup moins bucolique qu'il n'y paraît.

Il faut dire qu'avec 850 hectares, dont 43 kilomètres d'allées, 32 hectares de pelouse, un million de fleurs et la production de 700.000 plantes annuelles, le travail ne manque pas à Versailles.

« Ici, il n'y a pas de journée type », précise Alain Baraton « le travail change selon le temps, les saisons ou l'actualité de la journée (réception, tournage, cocktail). Les jardiniers sont répartis par secteur (orangerie, serres, parterres). »

C'est pour cela qu'il demande d'abord à ses jardiniers une connaissance historique des lieux très forte : « Louis XIV était fan de jardin, explique-t-il, pas par plaisir mais pour asseoir son pouvoir. Il a domestiqué la nature pour briller. »

D'ailleurs il n'a qu'un seul objectif : que le domaine ressemble à celui de l'époque (ils utilisent certaines méthodes vieilles de 300 ans comme le désherbage à la binette ou la coupe à la cisaille) tout en étant exemplaire en matière de diversité.

« Si le parc n'avait pas de visiteurs, il serait mort »
« Par exemple, quand je suis arrivé, les pelouses étaient tondues façon golf mais sous Louis XIV l'endroit était plutôt champêtre alors j'ai laissé pousser la pelouse telle quelle. »

Et la présence du public, pas toujours respectueux des lieux, ne le dérange pas, au contraire : « Un jardin n'a d'intérêt que s'il est admiré. Si le parc n'avait pas de visiteurs, il serait mort depuis longtemps ! ».

Un parc qu'il a fallu soigner en 1999 lors de la tempête. « C'est notre plus grande fierté : avoir pansé les plaies et sauver le domaine car nous avons une responsabilité notamment vis-à-vis des vieux arbres qui étaient là avant nous et seront là bien après nous. »

Depuis Le Nôtre, les gardiens de Versailles seront toujours ses jardiniers.
http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/yvelines/2014/07/31/les-metiers-du-chateau-jardinier-5-8_11097951.html

Sixième chapitre.   


Les métiers du château : horloger



Bernard Draux règle toutes les horloges du château de Versailles, chaque lundi


Cet été, nous vous proposons d'entrer dans les coulisses du château de Versailles qui accueille sept millions de visiteurs chaque année - en allant à la rencontre de ceux et celles qui travaillent tous les jours dans l'ombre. Aujourd'hui : Bernard Draux, horloger.


Sacoche remplie de clés sur l'épaule, Bernard ouvre avec assurance l'une des grandes portes de la salle du conseil. En ce lundi, jour de fermeture, il est « comme chez lui » dans ce grand château vide.

À peine entré, il se dirige vers la cheminée où trône une magnifique horloge Louis XV. « Il y a 80 horloges exposées, précise-t-il, mais une bonne centaine reste dans la réserve à l'abri des regards. »

« Le réglage se fait à l'horloge »
Il soulève la cloche en verre posée sur l'horloge, ouvre avec délicatesse la protection sur le cadran, sort une clé papillon, l'introduit dans l'un des deux trous situé sur le bas de l'écran, approche son visage de l'horloge et ferme les yeux avant de tourner la clé. « Le réglage se fait à l'oreille uniquement, explique Bernard. C'est comme ça que l'on sait si le mécanisme fonctionne bien et si le balancier est suffisamment relevé. »

Il tourne entre quatre et dix fois la clé selon les besoins puis vérifie que l'horloge est bien à l'heure et bien droite pour assurer au mieux l'efficacité du balancier.

Des gestes précis et minutieux appris auprès de son grand-père puis de son père. « Quand j'étais petit, je passais tous mes moments libres dans l'atelier familial à démonter et monter les horloges ».

Aujourd'hui, Bernard est l'horloger officiel du Sénat, du palais de Justice de Paris et du château de Versailles où il vient tous les lundis matin depuis dix ans.

Ici, il y a des horloges de toutes les époques, de Louis XIII à Napoléon, de toutes les tailles et de toutes les formes, mais toujours sur le même modèle de mécanisme en laiton et en acier. Seule la décoration change.

« Elles sont toutes inestimables. Sous Louis XV et Louis XVI, c'étaient des objets d'art pour mesurer le temps avec précision ou de beaux cadeaux comme celle offerte à Marie Antoinette par le roi à la naissance du Dauphin. Sous Louis XIV, c'était différent : elles faisaient partie du luxe et de la richesse du décor », relate-t-il.

Et si l'horloge tombe en panne ?
Et si l'horloge tombe en panne ? Bernard possède un atelier au sein même du château mais le plus souvent il ramène le boîtier chez lui pour suivre la réparation au plus près. Il lui arrive même parfois de les nettoyer ou de faire des petites réparations de marqueterie.

Mais pour l'instant, il faut continuer la tournée pour remettre à l'heure toutes ces pendules avant la réouverture au public dans quelques heures.
http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/yvelines/2014/08/07/les-metiers-du-chateau-horloger-6-8_11104966.html

serie interessante sur les metiers qui font vivre le chateau mais ils auraient pu aller plus loin et parler des netoyeurs et baleyeurs sans lesquels il n'y aurait pas de versailles   

Avant-dernier volet de notre passionnante série!   


Les métiers du château : restaurateur



Xavier Beugnot mène son deuxième chantier de restauration au sein du château de Versailles


Cet été, nous vous proposons d'entrer dans les coulisses du château de Versailles - qui accueille sept millions de visiteurs chaque année - en allant à la rencontre de ceux et celles qui travaillent tous les jours dans l'ombre. Aujourd'hui : Xavier Beugnot, restaurateur.

Un énorme échafaudage, de gros tuyaux d'aération, plus aucun meuble, ni tableau…

Lorsque je pénètre dans le salon d'Apollon pour rencontrer Xavier Beugnot, difficile de reconnaître cette superbe pièce du château de Versailles dédiée à la gloire du Dieu grec. Depuis mars, ce salon fait l'objet d'un important chantier de restauration.

« Toujours impressionnant »
Plusieurs entreprises travaillent d'arrache-pied. Parmi elles, l'équipe de Xavier Beugnot s'occupe de la partie peinture. C'est le deuxième chantier de restauration qu'il effectue au Château après celui du salon de l'abondance.

« C'est toujours impressionnant de travailler dans ces lieux » avoue-t-il. « Le chantier devrait durer huit mois et nous sommes une quinzaine de personnes. »

Le chantier se divisera en trois grandes étapes : la consolidation de la peinture, le nettoyage et la retouche en elle-même. Il concerne principalement le fameux plafond et les tableaux en dessous sur les courbes de la voûte.

« À Versailles, tout n'est pas possible », avance Xavier Beugnot. « On doit se confronter aux réalités du bâtiment, aux contraintes d'argent et aux différentes restaurations effectuées avec plus ou moins de délicatesse depuis deux siècles. C'est un véritable millefeuille ! »

Et un chantier d'une telle valeur nécessite évidemment matériaux adaptés et gestes professionnels.

« Nous sommes équipés de masques de protection et nous faisons attention à tout bien ranger pour éviter les chutes d'objets ou de produits. Nous n'utilisons que des produits spécifiques : du gel de solvant fabriqué par nos soins, des solutions aqueuses d'eau, de fins bâtonnets de coton et des pinceaux doux. »

« C'est un véritable millefeuille ! »
Pour le plafond (en fait une toile collée sur le support), il n'y aura besoin que d'un décrassage et d'un masticage. Mais, pour le reste, un travail minutieux sera nécessaire, centimètre par centimètre, pour enlever la poussière, dissoudre le vernis, consolider les fissures et refixer la peinture et la couleur d'origine.

Bien entendu, tous ces gestes sont d'abord réfléchis et concertés. « Les décisions ne sont prises qu'après la consultation d'un comité scientifique composé d'historiens d'art, de conservateurs et de spécialistes du XVII e siècle. »

Encore une spécificité du château de Versailles.
http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/yvelines/2014/08/14/les-metiers-du-chateau-restaurateur-7-8_11111232.html

Epilogue de notre feuilleton:


Les métiers du château : doreuse



Céline Blondel Henquel est la seule doreuse travaillant au Château de Versailles


Cet été, nous vous proposons d'entrer dans les coulisses du château de Versailles - qui accueille sept millions de visiteurs chaque année - en allant à la rencontre de ceux et celles qui travaillent tous les jours dans l'ombre. Dernier volet aujourd'hui : Céline Blondel Henquel, doreuse.

Pour rencontrer Céline Blondel Henquel, une fois n'est pas coutume, je ne me rends pas au Château même, mais en face, dans les petites écuries du Roi. Son atelier occupe trois grandes pièces au 2 e étage de l'aile droite.

Et là, surprise. Elle est la seule et unique doreuse à travailler à Versailles ! « Les grands chantiers sont confiés à des entreprises extérieures », explique-t-elle. « Pour le reste, il n'y a que moi au Château. »

Actuellement, elle restaure plusieurs objets différents : un cadre de tableau en argent verni, destiné à la prochaine exposition sur le mobilier du XVIII e siècle, un petit tabouret ayant appartenu à Marie Antoinette et deux prie-dieu de la chapelle royale.

Des techniques vieilles de deux siècles
« Comme il y a beaucoup de moments de pose et d'attente, je travaille toujours sur deux ou trois objets en même temps. » « La plupart du temps, ce sont des commandes des conservateurs quand il y a des prêts extérieurs ou des expositions. »

La technique de la dorure n'a pas beaucoup évolué depuis deux siècles. On utilise toujours les mêmes gestes et du matériel naturel (le plus souvent fait avec de la peau animale). Mais avant de déposer la feuille d'or sur le support voulu, il y a un long travail de préparation.

« Il faut d'abord rapprêter le bois pour créer une épaisseur entre le bois et l'or, en posant une gélatine faite de colle de peau de lapin chauffée avec une sorte de craie, le blanc de Meudon. Ensuite, on retravaille le support pour refaire les galbes, redessiner l'ornement avec des fers à réparer. Puis on jaunit l'ensemble avec ce que l'on appelle l'assiette : un mélange de terre et d'argile sanguine. C'est ce qui donne le ton de l'or. »

Vient, alors, le moment de recouvrir avec une feuille d'or. Céline Blondel Henquel les commande au seul batteur d'or encore en activité en France qui habite près du Lac Léman. Un matériau précieux, fin (17 g pour 1.000 feuilles d'or !) et qu'il faut manipuler avec dextérité et respect.

« C'est un moment presque religieux »
« La feuille d'or se travaille au souffle et non à la main. On prend le morceau d'or sur le peigne brosse, on tapisse le support d'eau mélangé à de la colle de peau de lapin, on dépose la feuille qui est happée par l'eau puis on appuie tout doucement pour retirer les bulles d'air. C'est le moment que je préfère, c'est un moment presque religieux. On est comme dans une bulle ! »

Les trois Louis ont toujours aimé l'or qui recouvrait leurs meubles et objets. Un or plus chaud, plus rosé que sous l'Empire. À partir de Louis XVI, économies obligent, la peinture remplace souvent la dorure.

« Mais l'or n'était pas seulement le symbole de la puissance et la richesse royale. Il apportait aussi de la lumière dans des pièces éclairées à la bougie qui se reflétait dans les objets. »
http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/yvelines/2014/08/21/les-metiers-du-chateau-doreuse-8-8_11111232.html


Voilà qui clôt cette passionnante série sur les métiers du château de Versailles. Merci à l'Echo Républicain et à la journaliste Véronique de La Maisonneuve de nous avoir offert ces beaux moments de lecture et de découverte.  

Voici le restaurateur en plein travail, qui pose du mastic sur les fissures de la fresque qui orne le plafond du salon d'Apollon:



https://www.facebook.com/chateauversailles/photos/a.90344918673.84126.43375083673/10152739650013674/?type=1&theater

Bonjour,

Ces photos montrant ces artistes en plein travail sont remarquables.

madame antoine

Vous avez ici aussi un article sur les artisans qui travaillent à l'entretien et à la restauration du Domaine de Versailles, illustré par un diaporama.

http://www.la-croix.com/Actualite/France/Au-chateau-de-Versailles-l-excellence-des-metiers-d-art-2014-09-19-1208935

madame antoine

Bonjour,

Voici un article avec vidéo sur les restaurateurs des lustres de Versailles.

Dans le Vaucluse, la Lustrerie Mathieu est l'un des rares ateliers en France qui perpétue encore la tradition des artisans du lustre. Ciseleur, doreur, des métiers d'arts qui permettent de redonner une vie aux plus belles pièces de notre patrimoine. Le Château de Versailles, Notre-Dame de Paris ou encore le Palais Garnier font appel à ces ateliers pour restaurer leurs plus beaux lustres.

http://videos.tf1.fr/jt-13h/2014/artisans-passionnes-1-5-les-restaurateurs-des-lustres-de-versailles-8514982.html

Ces métiers de passion suscitent toute mon admiration.











madame antoine

pimprenelle a écrit:

Voici le restaurateur en plein travail, qui pose du mastic sur les fissures de la fresque qui orne le plafond du salon d'Apollon

Une autre restauration qui se poursuit!



@CVersailles pic.twitter.com/XECVYoOrdH

Bonjour à Tous Les Amis du Boudoir,

Je poste dans ce sujet-ci une photo de la Restauration de l'Antichambre du Roi. C'est une photo d'un artiste à son travail comme nous les aimons.


© EPV/ Didier Saulnier

madame antoine

Coralie règne sur les jardins des Trianon



Rencontre avec une femmes de caractère!

Le château de Versailles reçoit des millions de visiteurs chaque année. Pour les accueillir dans les meilleures conditions l’établissement public emploie des centaines de salariés. Nous partons à la rencontre de celles et ceux qui font vivre le château du Roi-Soleil à travers leurs différents métiers.

Elle est passée de l’effervescence du commerce international à la quiétude des jardins du château de Versailles. Coralie, 33 ans, est responsable des parterres et bosquets des deux Trianon ainsi que du Domaine de Marly. Une quinzaine de jardiniers travaillent sous ses ordres. Une nouvelle responsabilité endossée il y a quelques mois seulement. « J’ai commencé en janvier dernier », sourit la jeune femme. Car Coralie a d’abord eu une autre vie. « Après mon bac L, j’ai fait une école de commerce puis j’ai ensuite travaillé dans différentes sociétés », poursuit la jeune femme. Sans grande conviction. « J’avais fait ça pour faire plaisir à mon père. » Le déclic survient en 2009, suite à un licenciement économique. « Je me suis dit qu’il était temps de faire quelque chose qui me plaise. Je voulais être dehors et en contact avec la nature ». L’été 2009 fera le reste. « J’ai rencontré un garçon qui était passionné d’oiseaux », glisse Coralie. Une rencontre qui la convainc définitivement que son avenir professionnel rime dorénavant avec le vert. « A la rentrée je me suis inscrite à des cours du soir sur le paysage. C’était passionnant. » Elle présente ensuite le concours de l’Ecole nationale supérieure de paysage de Versailles qu’elle réussit. Elle en sort avec son diplôme de concepteur de parcs et jardins. Le début d’une nouvelle aventure. Après deux années à son compte, elle s’inscrit au concours national de technicien d’art des végétaux en avril 2014. « Je ne pensais pas réussirtant le niveau était élevé », sourit-elle, modeste. Elle décroche pourtant la première place. Sa lettre d’affectation l’envoie à Versailles. « En tant que Parisienne j’ai toujours rêvé des Tuileries mais Versailles c’est autre chose. Et puis travailler avec Alain Baraton est très agréable car il est à l’écoute et fait confiance ». En cet été très sec, les pelouses sont un peu moins vertes que souhaité. La Pyrale du buis est une plaie pour les massifs et l’arrachage de l’adventice (NDLR : mauvaise herbe) un combat quotidien. « On voudrait toujours que tout soit parfait », lance Coralie, qui ne peut s’empêcher de traquer la moindre imperfection dans les parterres où se mélangent Sauge des marais, Lys, Gaura et Polemonium.
http://www.leparisien.fr/versailles-78000/versailles-coralie-a-fait-des-trianon-son-jardin-23-08-2015-5029039.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.com%2F

Voici également une femme exerçant un métier particulier dans le Domaine de Versailles. Il s'agit d'une Chercheuse d'Eau.



Daniella, ici près du Grand canal, connaît tous les secrets ou presque de l’eau à Versailles.
Une ressource naturelle que le château tente de préserver au mieux. (LP/F.-X.C.)

Les bassins et fontaines n’ont aucun secret pour elle. « Vous savez que le réseau de tuyaux du château va jusqu’à Rambouillet ? » lance Daniella, 42 ans, qui travaille au service des fontaines du château de Versailles depuis plus de 10 ans. De quoi acquérir une parfaite connaissance de l’ingénieux réseau hydraulique inventé sous Louis XIV et que les fontainiers et les architectes continuent de faire vivre. Car l’eau est, contrairement aux apparences, une denrée rare et de fait un enjeu majeur à Versailles. « Initialement les fontainiers étaient d’abord ceux qui devaient trouver les sources et le cheminement de l’eau. C’est en quelque sorte mon travail de cartographier le parcours de l’eau et de trouver de nouvelles ressources », explique la jeune femme dont les yeux sont assortis à la couleur de l’or bleu.

Cette chercheuse d’eau du XXIe siècle qui travaille désormais avec un ordinateur et des logiciels. Mais pas seulement. « Récemment des ouvriers qui étaient sur un chantier rue de l’Ermitage, nous ont appelés car ils ont découvert un gros tuyau de plomb de l’époque Louis XIV. Il alimentait le bassin de Chèvreloup (NDLR : au Chesnay) qui est aujourd’hui asséché. Cette conduite en parfait état pourra peut-être resservir un jour », détaille Daniella. Elle a également participé à la rénovation du bassin de Latone. « L’idée était de le restituer tel qu’il était en 1687 », poursuit la jeune femme entrée au château suite à une candidature spontanée. « J’ai d’abord travaillé auprès de l’architecte des bâtiments de France avant d’intégrer le service des fontaines. Honnêtement, je ne pensais pas trouver une telle richesse dans mon métier à Versailles. » Passionnée, elle prépare actuellement une thèse sur l’évolution des réseaux hydrauliques au XIXe siècle. « J’apprends des choses sur la résistance des matériaux ce qui pourra permettre d’anticiper les travaux. » L’anticipation et l’innovation symboles du Versailles voulu par le roi Soleil, qui restent plus que jamais d’actualité 300 ans après sa mort.

http://www.leparisien.fr/versailles-78000/versailles-daniella-chercheuse-d-eau-au-chateau-24-08-2015-5031567.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.com%2F

madame antoine

Voici le portrait d'un autre métier passionnant du Château de Versailles.



Versailles, le 15 juillet.
Eric et son équipe de quatre ébénistes restaurent plusieurs pièces chaque année dans leurs ateliers.
(LP/F.-X.C.)

« Mon oncle était sculpteur sur bois. J’adorais l’odeur de la colle et des copeaux. Petit, je fabriquais toutes sortes de choses. Je crois que j’ai toujours voulu faire ça. » Eric, 52 ans, chef de travaux d’art au château est maître ouvrier ébéniste depuis 1988. Après un début de carrière au palais de la Cour des comptes, il est arrivé à Versailles en 2001. Depuis, avec son équipe de quatre personnes installée dans les ateliers situés dans les petites écuries en face du château, ils restaurent, vernissent, décorent le mobilier des collections du château. Chaises, tables, commodes, tableaux... de nombreuses pièces passent entre leurs mains chaque année. « Nous créons également des choses sur demande. Cela peut aller de l’embout de tringle à rideau à l’estrade sur mesure pour exposer un meuble », poursuit Eric. Après avoir travaillé dans l’agencement de magasins et d’hôtels de luxe, c’est une rencontre qui fait basculer son parcours professionnel vers les musées de France. « J’ai rencontré quelqu’un qui travaillait au Mobilier national et j’ai décidé de me préparer au concours. Je voulais entrer dans un musée de France comme le Louvre, Versailles ou Fontainebleau (Seine-et-Marne). » La passion le gagne petit à petit à tel point qu’il s’inscrit à la célèbre école Boulle à paris pour continuer à se perfectionner. « J’y passais tout mon temps. J’ai réalisé une copie de meuble ancien. » Récemment, il a restauré la commode Bellevue (NDLR : du nom du château de Bellevue à Meudon dans les Hauts-de-Seine), achetée aux enchères par le château. Prochaine mission restaurer une vingtaine de chaises de tous styles. « Nous ne sommes pas des artistes car nous ne créons pas mais nous cherchons à améliorer les méthodes de travail », ajoute-t-il.

Car si la matière est ancienne, les outils et les méthodes sont-elles tout ce qu’il y a de plus moderne. « Nous sommes au service de l’œuvre avant tout car l’idée est de conserver et de mettre en valeur. » Soucieux de valoriser son métier, Eric a mis en place des visites pour les scolaires. Des apprentis viennent régulièrement se former également. Il faut transmettre notre savoir c’est aussi notre rôle. »

http://www.leparisien.fr/versailles-78000/versailles-nicolas-redonne-vie-au-mobilier-du-chateau-25-08-2015-5034031.php

madame antoine

Céline veille sur les salles et les collections du château




« Le premier mois je marchais toujours dans le château avec un plan pour tenter de me repérer. Maintenant je peux dire que je le connais très bien, mais le site est tellement grand qu’une vie entière ne serait pas suffisante pour le connaître comme sa poche ! », confie dans un sourire Céline, agent de sécurité depuis 9 ans au château de Versailles. Armée de son trousseau de clés, elle emprunte les portes dérobées, et les couloirs interdits au public. « Mon endroit préféré c’est l’Opéra royal, que l’on peut visiter uniquement avec un guide conférencier. J’aime venir m’y reposer quelques minutes parfois. L’endroit est à la fois magique et apaisant », explique-t-elle.

Car la journée de travail d’un agent de sécurité n’est pas de tout repos. « Nous ne sommes pas toujours chargés de surveiller le même endroit. Ça varie souvent », détaille-t-elle. Et les missions peuvent être différentes. Un agent de sécurité peut par exemple être posté en salle. Sa mission est alors de surveiller et gérer le public mais également vérifier que toutes les œuvres soient en place. Mais il peut également suivre un guide conférencier lors d’une visite. « Pour pouvoir faire ce travail il faut être multitâches, poursuit-elle, car entre les enfants perdus, les évacuations du public, la gestion des entrées et des sorties, où les problèmes d’échafaudages liés aux travaux de restauration, on est toujours sur le qui-vive. » Environ 400 agents de sécurité officient sur le site, dont 120 en moyenne chaque jour. « Un chiffre insuffisant vu la taille de l’établissement et on est parfois obligés de fermer certains espaces », explique Céline à regret. Un travail qui est aussi très sportif. « Surveiller le grand appartement du roi c’est faire environ 5 fois le tour du site dans la journée. Cela représente quand même 7 km de marche ! », ajoute la jeune femme. Cette ancienne secrétaire dans le privé n’avait jamais visité le château avant d’y travailler. « Les premiers mois j’étais vraiment émerveillée mais maintenant c’est différent et je m’y suis habituée. Je vois désormais le château plus comme mon bureau qu’autre chose », conclut-elle.
http://www.leparisien.fr/versailles-78000/versailles-celine-veille-sur-les-salles-et-les-collections-du-chateau-26-08-2015-5036871.php

Voici le portrait d'un Historien de Versailles.



Versailles, le 15 juillet. Mathieu da Vinha, historien chercheur, est un spécialiste de la cour de Louis XIV.
Il dirige le centre de recherche du château. (LP/M.C.)

« C’est à l’école primaire que j’ai découvert Louis XIV. Je me suis dit que c’était un type génial et depuis, cette passion pour le Roi-Soleil ne m’a jamais quittée », lance Mathieu da Vinha, historien et directeur scientifique du Centre de Recherche du Château de Versailles depuis 11 ans. Le Centre se situe dans le parc du château entre le petit et le grand Trianon. « Tout près du théâtre de la Reine Marie-Antoinette », ajoute Mathieu da Vinha, qui connaît le château et son parc « presque comme sa poche ».

« Le centre étudie la cour royale sous tous ses aspects. Pour résumer, le château s’occupe uniquement des objets, nous nous travaillons sur la vie dans les lieux. Mais notre vocation est aussi plus large, nous effectuons un travail de recherche dans le but de comparer les différentes cours royales en Europe principalement au XVIIème et XVIIIe siècle », explique-t-il. Un tel travail peut paraître assez obscur pour le non initié, mais il se révèle d’une importance capitale. Concrètement, beaucoup d’expositions sont le résultat de projets de recherche menés par le centre. C’est notamment le cas de l’exposition « Sciences et curiosités à la cour de Versailles » qui a eu lieu en 2011, ou de celle à venir intituler « Le roi est mort », pour commémorer les 300 ans de la mort de Louis XIV qui s’est éteint le 1er septembre 1715. Un travail qui a aussi évolué, notamment grâce à Internet. « Maintenant on travaille avec des outils de numérisation. Actuellement nous avons plusieurs programmes en cours, notamment celui de numérisation des plans du Grand appartement du roi afin de développer une application qui pourra modéliser en 3D son évolution depuis le XVIIe siècle. »

Titulaire d’une thèse sur les valets de chambre du roi au XVIIe siècle, c’était « une évidence » pour lui de venir travailler au château de Versailles. Le directeur scientifique du centre fait, de temps en temps, des visites particulières du château, pendant les heures de fermeture. Une aubaine pour ce passionné, pour qui « faire visiter le château lorsqu’il n’y a plus de visiteurs, par un coucher de soleil, représente un instant magique et uniquedans une vie. »

http://www.leparisien.fr/versailles-78000/versailles-mathieu-da-vinha-historien-passionne-27-08-2015-5039897.php

madame antoine

Voici le dernier volet de cette série. Il s'agit d'un portrait d'une Guide-Conférencière à Versailles.



Elisabeth connaît le château et ses petites et grandes histoires sur le bout des doigts.
Une connaissance qu’elle fait partager aux visiteurs depuis 30 ans. (LP/M.C.)

« En théorie je peux tout faire visiter au châteaumais une visite, ça se prépare ! En fonction du thème, il peut y avoir plusieurs jours de travail, voire même un mois de préparation », confie Elisabeth guide conférencière qui exerce depuis trente ans au château.

Une longévité qui lui a permis de suivre l’évolution perpétuelle du monument où les travaux de modernisation se poursuivent année après année. « Le deuxième étage des appartements privés de Marie-Antoinette n’existait pas lorsque j’ai commencé à travailler. Ils ont été reconstruits à partir des plans de l’époque et maintenant on peut faire visiter cette partie au public », explique-t-elle.

Être guide conférencière c’est avoir une parfaite maîtrise de l’enfilade des pièces, être capable d’expliquer comment le roi et la reine y vivaient, connaître les très étroits escaliers en bois inaccessibles au public et raconter les anecdotes les plus drôles sur la vie quotidienne au château. Et il faut également savoir s’adapter à son auditoire. « Chaque visite est différente. Aujourd’hui (NDLR : lire le 15 juillet) en visite dans les appartements privés de Marie-Antoinette, j’ai pu développer sur les toilettes et leur utilisation par la reine, mais uniquement parce que les personnes étaient intéressées et posaient des questions. » Il y a plus de 60 000 œuvres dans les collections du château réparties sur 23 000 m2 d’espaces de musée en visite libre ou guidée. De quoi faire pour les 51 guides conférenciers affiliés à la Réunion des musées nationaux (RMN) travaillant au château. « Le château fait une liste de visites qui comprend environ 200 thèmes et chaque conférencier s’inscrit. Il y a des thèmes que je ne veux absolument pas faire, comme la médecine au XVIIe siècle… Je n’ai pas envie de tourner de l’œil pendant la conférence ! », sourit Elisabeth. La guide qui après chaque retour de vacances « éprouve toujours le même émerveillement » face au château, comme si elle y pénétrait pour la première fois.

http://www.leparisien.fr/versailles-78000/versailles-elisabeth-guide-conferenciere-au-chateau-28-08-2015-5042801.php

madame antoine

Vous pouvez lire ici un reportage sur un des métiers qui vivent en profondeur le Château :
http://www.leparisien.fr/versailles-78000/versailles-des-caves-aux-combles-il-connait-le-chateau-sur-le-bout-des-doigts-09-08-2016-6027325.php

« Ici, nous sommes sur les voûtes de la galerie des glaces », indique Stéphane Ceccaldi, chef du service incendie du château de Versailles. Pour lui, rien d’inhabituel. Alors que la saison touristique bat son plein, son équipe assure des rondes régulières dans les espaces fermés au public. Leur mission est de taille : prévenir les risques d’incendie, d’inondation ou d’effondrement, dans un château qui a accueilli pas moins de 7,4 millions de visiteurs en 2015. Et assurer la sécurité des personnes lors d’événements qui rassemblent plusieurs milliers de personnes, comme les Grandes eaux nocturnes, chaque samedi jusqu’au 17 septembre. Chaque année, son équipe assure quelque 1 300 interventions dont 800 à la personne.



« Versailles, ça s’apprend par les pieds. » Stéphane Ceccaldi a fait sienne cette phrase de Béatrix Saule, directrice générale des châteaux de Versailles et de Trianon, « une grande dame du château ». Quand il a pris ses fonctions, en 2005, les plans du château en poche, il s’est « astreint à deux heures de visite quotidienne, pendant trois mois ». Les caves, les combles, les passages dérobés n’ont aucun secret pour lui. Quant à savoir combien de kilomètres il fait par jour, « aucune idée ». Un indice tout de même : « Il y a 18 ha de plancher bâti, uniquement pour le château ». Et entre chacun des deux étages, des entresols à n’en plus finir.

p>Docteur en histoire et en histoire de l’art, le chef du service incendie connaît mille et une anecdotes sur les prestigieux hôtes du palais royal. Dans la salle de bains de Louis XV, très rarement ouverte à la visite, Stéphane Ceccaldi fait remarquer l’emplacement de deux baignoires, « une pour se laver, une pour se rincer », ainsi que la présence d’une bonde d’évacuation au sol « pour passer la raclette ». « C’était un roi beaucoup plus propre qu’on veut bien le dire », commente-t-il.

A la différence des guides, les sapeurs-pompiers ont accès à tout. Y compris aux toits de l’édifice où ils jettent un œil amusé aux premiers graffitis du début du XVIIIe siècle, « une tradition chez les couvreurs », et à l’envers des statues qui ornent les corniches, plus ou moins travaillées suivant les époques.

Merci de veiller si bien sur nous !

La chaîne ARTE a consacré un reportage aux ateliers de dorure situés dans les murs de la Petite Ecurie.
http://info.arte.tv/fr/grandes-restaurations-au-chateau-de-versailles

En voici quelques images montrant cet art de grande précision.















Bien à vous

madame antoine