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Sujet: Re: Versailles: les métiers du château Lun 13 Nov - 8:52
Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,
Je propose ce matin à votre lecture un beau portrait d'une passionnée comme nous les aimons dans notre forum. Il s'agit d'une ancienne restauratrice du Château de Versailles qui continue à mettre son expertise au service de l'Art.
Ancienne restauratrice au château de Versailles (Yvelines) pendant une quinzaine d’années, cette amoureuse du patrimoine vient désormais au secours des municipalités de l’Oise. A 75 ans, son dévouement pour les peintures occupe toutes ses journées.
Le Déluge, jeudi. L’œil expert de Monique Lecas analyse en quelques minutes les actions qu’elle devra faire pour restaurer cette toile qu’un particulier lui a confiée. LP/E.J
Face à chaque tableau, elle ne peut s’empêcher de raconter le vécu de la toile. De son année de conception aux raisons de son mauvais état, elle peut faire parler chaque coup de poignet. Il faut dire qu’en plus de trente ans de carrière dans la restauration de tableau, Monique Lecas, 75 ans, est une experte, reconnue jusque dans les coulisses du château de Versailles (Yvelines).
En 1994, cette habitante du Déluge, à quelques kilomètres de Méru, a d’ailleurs obtenu, dès sa première participation, le titre de meilleur ouvrier de France en restauration de tableau. « Je n’avais aucun diplôme, c’était le moyen d’avoir une reconnaissance pour mon travail », commente la septuagénaire.
Elle fait le bonheur de nombreuses petites communes de l’Oise
A la retraite depuis une quinzaine d’années, Monique n’a pour autant pas rangé ses pinceaux. Au grand dam de son mari, le garage et ses différentes pièces sont devenus petit à petit son domaine. « C’est pourtant lui qui m’a poussé à me lancer », se remémore-t-elle.
Partout des cadres, des toiles vierges, des tableaux à rénover, des peintures pour son plaisir. L’art est omniprésent. Aujourd’hui, elle fait le bonheur de nombreuses petites communes de l'Oise qui ont dû mal à entretenir les œuvres de leurs églises face aux sommes souvent importantes demandées par les institutions. « Avec madame Lecas, c’était trois fois moins cher que les 15 000 € de devis annoncés par les monuments historiques », applaudit Thierry Levasseur, le maire de Lihus.
En effet, après le chemin de croix de Thieux, deux des trois tableaux monumentaux de Lihus, des communes de la Somme, des châteaux privés, Monique pourrait travailler pour la commune d’Hétomesnil en 2018. « Il y a tant à faire. Il faut essayer d’en entretenir un maximum », assure-t-elle. A chaque fois, ce sont des centaines d’heures étalés sur 10 à 12 mois pour un tableau de 2,50 x 1,30 m par exemple.
Enfant, elle passait beaucoup de temps a dessiner
Cette passion pour le dessin et l’art, Monique l’a depuis toujours. Enfant, elle passait déjà beaucoup de temps à dessiner chez elle. Alors à 14 ans, certificat d’études tout juste en poche, sa mère lui trouve un poste de dessinatrice dans une enseigne de textile. « Il fallait que je travaille après le décès de mon père », se souvient-elle. Ses missions : dessiner des motifs pour les marques, parfois pour les plus grandes comme Dior, Yves-Saint-Laurent… « Ma spécialité, c’était surtout les fleurs. On faisait des motifs et les marques venaient choisir sur catalogue. Mon défaut, c’est que je mettais trop de couleurs », s’amuse la restauratrice.
Après quatre ans d’apprentissage et quinze ans dans les locaux du quai Voltaire à Paris, Monique réalise un essai d’une journée aux services restauration du château de Versailles. « J’avais une petite surface à faire. A la fin de la journée, le responsable m’a dit tu peux revenir demain ».
Au milieu d’une équipe d’une douzaine de personnes, elle va ainsi participer à la rénovation de la Chapelle pendant un an, du jeu de Paume tout au long d’un hiver ou encore du conservatoire d’Art dramatique de Paris toute une année. « J’ai pu aller dans des endroits magnifiques, c’était un privilège ». C’est avec ces bons souvenirs qu’elle propose aux habitants de la commune, depuis quinze ans, des ateliers peinture . Sous ses conseils, maintenant, ce sont eux les privilégiés. http://www.leparisien.fr/le-deluge-60790/oise-monique-lecas-des-doigts-de-fee-au-service-de-l-art-11-11-2017-7386966.php
Bien à vous
madame antoine
_________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
de Neubourg
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Sujet: Re: Versailles: les métiers du château Ven 10 Aoû - 11:19
Un reportage sur les fontaines et fontainiers de Versailles.
Versailles (Yvelines) et ses jardins fascinent par la beauté et le nombre de ses fontaines et bassins. Mais derrière tout ce spectacle quotidien se cachent les maîtres de l'eau.
Les spectacles des eaux de Versailles battent leurs plein depuis la reprise de la saison, fin mars dernier.
Derrière les fontaines, des personnes œuvrent dans l’ombre pour faire vivre la magie, chaque jour, aux visiteurs des jardins : les fontainiers.
À la tête d’une équipe d’une dizaine de personnes, Jean-Pierre Bianchin entretient près de 34 km de canalisations hydrauliques qui parcourent les 800 ha du domaine et viennent ainsi alimenter les 55 bassins et fontaines.
Des compétences élargies
Il existe 7 km de galerie d’époque sur l’ensemble du parc, commente le fontainier. Le réseau historique est un vrai patrimoine à préserver, restaurer et entretenir. Que ce soit un souci de fuite, d’érosion, il faut refaire les pièces en fonte à l’identique.
Préserver et entretenir les tuyauteries, c’est bien là l’enjeu majeur du travail de ces hommes de l’ombre.
Et pour ce faire, ils se forment depuis les atlas et archives d’époque et réalisent eux-mêmes les soudures et les pièces en plomb sur les canalisations.
Elles sont de deux époques différentes : Louis XIV et Napoléon. »
L’entretien s’effectue l’hiver, entre les mois d’octobre et la fin mars dans des galeries pourvues d’éclairages depuis 10 ans.
Avant, on explorait à l’aide de la lampe torche et depuis le temps que je travaille dans les galeries et les jardins, j’ai une véritable carte mentale des réseaux, indique Jean-Pierre Bianchin.
Les canalisations observées à la loupe
Et pendant cette période, les 7 réservoirs gérés par l’équipe sont purgés, inspectés et toutes les canalisations examinées.
Les hommes gèrent aussi les quelques centaines de vannes non-visibles du public, dans les bosquets, derrière les fontaines.
Ces vannes s’activent toutes manuellement à l’aide d’une clé à lyre dont la manipulation est relativement sportive.
En fonction des effets recherchés, les hommes communiquent entre eux pour lâcher les eaux dans les fontaines, au bon moment.
On a 2 000 effets d’eau. Et on doit assurer le spectacle en respectant un timing très précis pour obtenir l’effet escompté. On ne peut pas fermer une fontaine et en ouvrir une autre puisque l’eau qui s’écoule d’une fontaine vient en alimenter une autre. Cela veut dire que si l’on ferme une vanne alors qu’une autre plus haut et encore ouverte, on risque l’inondation.
Et le spectacle doit continuer sans que les spectateurs ne se doutent de quoi ce soit.
Même en cas de panne, Jean-Michel Bianchin gère le problème et détourne l’attention des flâneurs afin de continuer leurs promenades dans les bosquets de Versailles (Yvelines).
L’eau, une ressource en surveillance constante
Je dispose d’un stock de, 600 000 m3 d’eau, issu du réservoir du Grand Canal, d’une profondeur d’1,95 m. Durant une journée, pendant la saison des grandes eaux, on a entre 30 et 35 % de pertes de cette eau, dû notamment au vent (brumisation), à la chaleur (évaporation), etc.
Ce sont 4 500 m3 d’eau par heure qui s’écoule, en circuit fermé. Le Grand Canal recueille l’eau de toutes les fontaines et est alimenté par les eaux de pluie.
Ses eaux remontent jusqu’à Montbauron et redescendent ensuite vers les réservoirs aménagés sous la terrasse et les différentes fontaines : réservoirs des jambettes, aériens, Montbauron et Aile nord.
Il faut savoir gérer l’afflux des fontaines et économiser l’eau pour assurer le spectacle tout au long de la saison.
Pratique
Les Grandes Eaux Musicales : les samedis et dimanches jusqu’au 28 octobre et le 15 août, de 9 h à 19 h. Les Grandes Eaux Nocturnes : les samedis, jusqu’au 15 septembre, de 20 h 30 à 23 h 05. Les Jardins Musicaux : les mardis, jusqu’au 30 octobre et les vendredis, jusqu’au 26 octobre, de 9 h à 19 h.
Mylène Andrieux https://actu.fr/
de Neubourg
Nombre de messages : 386 Date d'inscription : 08/08/2018
Sujet: Re: Versailles: les métiers du château Ven 10 Aoû - 11:24
Nombre de messages : 1005 Date d'inscription : 19/09/2015
Sujet: Re: Versailles: les métiers du château Dim 14 Juil - 22:50
Penchons-nous sur une profession que nous n'avons pas encore abordée, celle d'électricien au Château de Versailles.
Cochevis de Thekla
Nombre de messages : 507 Date d'inscription : 01/07/2018
Sujet: Re: Versailles: les métiers du château Mer 28 Aoû - 20:29
Nous retrouvons avec le plus grand plaisir Bernard Draux, l'horloger du château.
Tic. Tac. Ces deux onomatopées résument pratiquement le travail de Bernard Draux, au château de Versailles (Yvelines). Dans la demeure de Louis XIV, c’est lui le maître du temps.
Chaque semaine, sa mission est simple mais essentielle : remonter un maximum d’horloges, remettre les pendules à l’heure et au besoin huiler les précieux engrenages.
Bernard Draux est une des abeilles qui s’active dans la ruche historique chaque lundi.
Le monument est fermé au public. Alors on cire les parquets, on dépoussière, on vérifie les luminaires…
Il donne de la vie au château
Bref, on remet tout en ordre pour que les touristes y trouvent leur compte dès le lendemain.
"Mon travail permet de donner de la vie à ce château. Dans chaque pièce, on ne trouve que des meubles et des œuvres d’art. Beaux mais inertes. Une horloge, c’est vivant, ça fait du bruit et ça sonne… Je m’occupe d’en vérifier entre 60 et 70."
Impossible pour Bernard de les reconnaître les yeux fermés.
En revanche, son oreille décèle tout de suite le moindre tic problématique.
"Elles sont très sensibles au froid, au chaud, à l’humidité. Cela peut leur faire prendre du retard d’une semaine à l’autre. Ou même les arrêter. Parfois, un peu d’huile suffit. Parfois, c’est tout le mouvement qu’il faut reprendre."
Sa tocante est toute simple
Dans le calme du château, le rituel est immuable. Bernard écoute, ouvre le cadran de verre, donne quelques tours de clés, écoute encore. Avant de refermer, un coup d’œil à sa propre montre bracelet pour remettre la belle à l’heure.
"Je suis comme les cordonniers… Ma tocante est toute simple. À quartz. Elle m’a coûté une quarantaine d’euros. Et c’est pourtant elle qui permet de tout accorder ici."
Un peu historien dans l’âme, Bernard aime jouer les guides lorsqu’il est accompagné, généreux en anecdotes. Il commente la beauté ou le travail de telle ou telle œuvre. Il se plaît à imaginer…
Dans la chambre de la reine
"Allez ! On va aller faire un tour chez la reine, dans sa chambre. Des fois qu’elle nous offre le café…"
Face à la pendule accrochée en hauteur, sur un gigantesque miroir, l’horloger s’interroge.
"Combien de princes et de rois a-t-elle vu naître ? Je me le demande…"
Pas le temps de rêvasser cependant.
"D’autres m’attendent. Et je dois rester concentré. Une fausse manipulation et tout sera déréglé. Une horloge, ça se remonte toujours dans le sens des aiguilles. Et à chaque fois, il faut lui laisser le temps de sonner ce qu’elle doit sonner avant de continuer."
Arrivé dans la salle de bains de la reine Marie-Antoinette, Bernard retrouve probablement celle qui est sa petite préférée.
"En bronze, ni trop grande ni trop petite, colorée et avec un tout petit tic-tac. Une merveille !"
Tout comme celle qui trône dans le salon de Mercure.
Lorsqu’elle sonne, le roi sort
"Elle a été faite pour Louis XIV, compte 18 cloches et 7 poids. On y retrouve les armes royales. Lorsqu’elle sonne, une porte s’ouvre. Le roi sort, ainsi qu’un archange pour le couronner. Un véritable trésor que l’on ne fait fonctionner que de temps en temps pour ne pas l’user."
Son travail achevé, Bernard Draux n’a plus qu’à ranger son matériel. Finalement assez simple face à l’ampleur de la tâche.
Des clés de toutes les tailles, une petite lampe de poche et une burette d’huile.
Il les ressortira la semaine suivante pour sa visite hebdomadaire du château. Et bien avant aussi.
Au Sénat, à la gare Montparnasse
L’horloger intervient aussi au Sénat, dans les écoles, les mairies, les châteaux et les gares.
"À celle de Montparnasse (Paris), j’ai réglé l’immense horloge. L’aiguille des minutes pèse plusieurs dizaines de kilos… Autant dire que là, ce n’est pas du bout des doigts que ça se fait."
Pas de quoi l’effrayer pour autant. Bernard est pratiquement né avec une horloge dans les mains.
Son père et son grand-père mettaient déjà les pendules à l’heure, pour tout le monde. https://actu.fr/societe/metier-lete-horloger-bernard-est-maitre-temps-chateau-versailles_26775211.html
Que voilà un beau métier !
_________________ un peu vif
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Sujet: Re: Versailles: les métiers du château Mer 8 Avr - 13:09
Versailles met en valeur ses artisans.
@ EPV / Thomas Garnier
Malgré l'annulation des Journées européennes des métiers d'art, qui devaient avoir lieu du 3 au 13 avril dans près de 2200 sites (dont plus de mille en France) partout en Europe - l'édition 2019 a rassemblé 1 million de visiteurs - le château de Versailles tient à rendre hommage aux multiples artisans des métiers d'art qui travaillent en collaboration avec lui, du doreur au tapissier en passant par le peintre ou le jardinier.
Et puisque les amoureux de patrimoine et de savoir-faire traditionnel ne pourront se rendre directement au coeur des ateliers et à la rencontre des professionnels, l'ancien palais royal leur propose grâce aux réseaux sociaux d'accéder aux coulisses de Versailles.
Se joignant à l'opération #JEMAchezmoi, mis en place pour cette 14eme édition pour s'adapter au confinement, les comptes Instagram, Facebook et Twitter du site des Yvelines mettent ainsi en lumière ces pratiques traditionnelles au travers de vidéos, reportages photos inédits, quizz ou encore défis.
Un métier d'art est ainsi présenté chaque jour, avec la possibilité pour les internautes de poser leurs questions à l'artisan qui sera là pour présenter son univers. Alors que le doreur était au centre de l'attention lundi 6, ce sera au tour du tapissier de dévoiler ses secrets et techniques le mardi 7 avril, suivi du jardinier le mercredi, du restaurateur de sculpture le jeudi, le fontainier le vendredi, l'ebéniste le samedi, pour finir dimanche avec le peintre.
Au centre du dispositif, sur Facebook et Twitter, le château de Versailles propose aussi de plonger au coeur de la restauration d'un des bijoux du site royal, la Chapelle royale, qui mobilise tout le savoir-faire français en la matière : maîtres verriers, maîtres charpentiers, tailleurs de pierre...Tous les matins à 9h, les passionnés et néophytes pourront découvrir une vidéo inédite en lien avec le chantier.
Par ailleurs, les #JEMAchezmoi offrent aussi la possibilité de se changer un peu les idées en cette période de confinement, par la découverte des restaurations majeures du château de Versailles, comme le bassin de Latone ou le fameux cabinet de la Méridienne.
https://www.cnews.fr/
Merci à tous ces métiers qui font vivre le Château que nous aimons tant.
Visiteur
Nombre de messages : 30 Date d'inscription : 02/02/2020
Sujet: Re: Versailles: les métiers du château Mer 8 Avr - 13:09
Versailles met en valeur ses artisans.
@ EPV / Thomas Garnier
Malgré l'annulation des Journées européennes des métiers d'art, qui devaient avoir lieu du 3 au 13 avril dans près de 2200 sites (dont plus de mille en France) partout en Europe - l'édition 2019 a rassemblé 1 million de visiteurs - le château de Versailles tient à rendre hommage aux multiples artisans des métiers d'art qui travaillent en collaboration avec lui, du doreur au tapissier en passant par le peintre ou le jardinier.
Et puisque les amoureux de patrimoine et de savoir-faire traditionnel ne pourront se rendre directement au coeur des ateliers et à la rencontre des professionnels, l'ancien palais royal leur propose grâce aux réseaux sociaux d'accéder aux coulisses de Versailles.
Se joignant à l'opération #JEMAchezmoi, mis en place pour cette 14eme édition pour s'adapter au confinement, les comptes Instagram, Facebook et Twitter du site des Yvelines mettent ainsi en lumière ces pratiques traditionnelles au travers de vidéos, reportages photos inédits, quizz ou encore défis.
Un métier d'art est ainsi présenté chaque jour, avec la possibilité pour les internautes de poser leurs questions à l'artisan qui sera là pour présenter son univers. Alors que le doreur était au centre de l'attention lundi 6, ce sera au tour du tapissier de dévoiler ses secrets et techniques le mardi 7 avril, suivi du jardinier le mercredi, du restaurateur de sculpture le jeudi, le fontainier le vendredi, l'ebéniste le samedi, pour finir dimanche avec le peintre.
Au centre du dispositif, sur Facebook et Twitter, le château de Versailles propose aussi de plonger au coeur de la restauration d'un des bijoux du site royal, la Chapelle royale, qui mobilise tout le savoir-faire français en la matière : maîtres verriers, maîtres charpentiers, tailleurs de pierre...Tous les matins à 9h, les passionnés et néophytes pourront découvrir une vidéo inédite en lien avec le chantier.
Par ailleurs, les #JEMAchezmoi offrent aussi la possibilité de se changer un peu les idées en cette période de confinement, par la découverte des restaurations majeures du château de Versailles, comme le bassin de Latone ou le fameux cabinet de la Méridienne.
https://www.cnews.fr/
Merci à tous ces métiers qui font vivre le Château que nous aimons tant.
de Neubourg
Nombre de messages : 386 Date d'inscription : 08/08/2018
Sujet: Re: Versailles: les métiers du château Lun 22 Juin - 8:58
Nous avons des nouvelles de l'horloger de Versailles.
Bernard Draux dit que, lorsque les horloges s’arrêtent, c’est la fin du monde. N’étant pas lui-même cavalier de l’Apocalypse, il s’est rendu chaque semaine du confinement au château de Versailles pour continuer à les faire tourner. « J’ai voulu que celles des salles où des gens venaient encore travailler ainsi que l’horloge extérieure continuent d’indiquer la bonne heure. Le contraire aurait eu un impact psychologique très néfaste. » Sur les 80 horloges du château, 70 ont été mises à l’arrêt. Mais Bernard Draux, 63 ans, est resté fidèle à son tour de ronde, notamment pour l’entretien.
Bernard Draux, en 2019, aux petits soins de la pendule aux sultanes, dans la chambre à coucher de Marie-Antoinette. Château de Versailles. Francois Guillot / AFP
Au vrai, exercer dans des salles vides ne l’a pas bouleversé, puisque, même lorsque le château n’est pas fermé, Bernard n’y vient que lorsque ses portes sont closes, le lundi. Il a néanmoins perçu pendant ces trois mois quelque chose de différent dans l’air. « Quand la plupart des 80 pendules du château sont à l’arrêt, comme en mai, il n’y a plus un bruit, on est comme dans un musée vide, sans vie. » Et le bruit, c’est ce qui lui permet d’exercer son art : son sacerdoce n’est qu’une quête de la fausse note. C’est à l’oreille qu’il reconnaît les horloges défectueuses.
Infos Le Monde https://www.lemonde.fr/
madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
Sujet: Re: Versailles: les métiers du château Lun 16 Mai - 8:02
Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,
Voici également un article rendant hommage aux Métiers du Château.
Ils sont doreurs, ébénistes, tapissiers. Leur quotidien ? Restaurer le mobilier du château de Versailles, et transmettre leur savoir-faire à de jeunes apprentis. Car nous voulions comprendre comment un domaine aussi prestigieux, immense et touristique prend soin de son patrimoine ancien, ils nous ont ouvert les portes de leurs ateliers, et nous ont raconté leur travail, leur passion. Bienvenue à Versailles !
Elle ne peut pas s’en empêcher. Céline Blondel, doreuse au château de Versailles, visite toujours les expositions deux fois : d’abord pour regarder de près les cadres, sa grande spécialité… Puis elle rebrousse chemin et – enfin – s’attarde sur les œuvres exposées. Comme elle, les artisans que nous rencontrons en ce vendredi ensoleillé d’avril ont leur métier dans le sang. Souvent, ils emploient des mots et des expressions jamais entendus jusqu’ici : une indispensable pâte à base de « colle de peau de lapin » et de blanc de Meudon chez notre doreuse pour réparer les petites brisures des cadres, une « cardeuse » chez le tapissier (un instrument ancien qui permet de démêler le crin de cheval, utilisé pour le rembourrage des fauteuils) ou encore le processus d’« anoxie » auquel les ébénistes soumettent les meubles, les enfermant dans des poches hermétiques sans oxygène pour dissuader d’éventuelles bestioles.
Leurs ateliers sont répartis dans le château (pour les tapissiers) et dans la Petite Écurie (pour les doreuses et les ébénistes). Les grandes fenêtres de l’atelier dorure donnent d’ailleurs directement sur son entrée, et sur les flots ininterrompus de touristes qui s’avancent en grappes. On s’étonne du contraste entre ce domaine si sollicité (8 millions de visiteurs en 2019 !) et le calme qui règne dans ces grandes pièces anciennes, où ont vécu jadis des personnalités de la cour – comme le marquis de Beringhen, premier écuyer du roi. Et si Céline préfère le silence, d’autres aiment à travailler en musique : chez Jérôme Lebouc le tapissier, ce sont les harmonies douces de Radio Classique qui nimbent l’atmosphère.
Tous collaborent avec des apprentis et des stagiaires, collègues indispensables qui resteront jusqu’à deux ans au domaine. Très jeunes, déjà précis et concentrés, ceux-ci témoignent d’un savoir-faire en mouvement, pourtant plusieurs fois centenaire, mais qui s’enrichit toujours. « On est à l’école », ira jusqu’à dire l’ébéniste Éric de Meyer, 45 ans de métier, et toujours habité par « la dynamique de se perfectionner ». La formation, la transmission, l’apprentissage sont donc au cœur du quotidien des artisans – y compris auprès des gardiens de salle, à qui ils dédient un stage pour, par exemple, les « sensibiliser aux fragilités de la dorure ».
Le fonctionnement est simple : tout commence avec les conservateurs du musée, qui identifient régulièrement des défauts sur des objets des collections. Cela peut concerner « un textile encrassé, une dorure égratignée », nous explique Benoît Delcourte, conservateur chargé de l’encadrement des ateliers d’art et de restauration. Parfois, il y a des projets plus globaux, comme récemment la restauration de l’appartement du Dauphin, ou actuellement celle de fauteuils destinés à rejoindre à l’automne l’appartement de Madame du Barry. C’est le conservateur qui priorise les choix de restauration, décide de ce qui est urgent ou peut attendre l’année prochaine. Puis, il en discute avec l’artisan, qui fait un « constat d’état », propose différents traitements. Ceux-ci doivent respecter des règles déontologiques : toute intervention doit être réversible, compatible avec le matériau, lisible et traçable, grâce à un « rapport de restauration ».
Un face-à-face avec la matière
Il arrive que les artisans aillent directement dans le château. Dans ce cas, ils s’arment d’un « sac d’intervention » et travaillent sur place, par exemple sur un cadre trop lourd pour être transporté. Les horlogers – que nous ne rencontrerons pas – arpentent même chaque semaine ses couloirs et ses immenses pièces pour remonter toutes les horloges ! Chaque journée offre à chacun un face-à-face avec une matière et des outils qu’il connaît par cœur, mais tous diront qu’aucune ne se ressemble, tant il est nécessaire de s’adapter aux spécificités des objets. Loin d’être monotone, leur quotidien est donc source de renouvellements…. Cela dit, il y a aussi les gestes habituels, où se niche toute leur expertise et qu’on observe fasciné : la doreuse qui passe son pinceau sur sa joue, comme si elle se maquillait, pour en prendre le léger gras et venir attraper la feuille d’or, posée sur une petite palette de velours ; les doigts fins du tapissier Jérôme Lebouc, qui s’emparent de l’aiguille courbe pour faire passer le fil dans le rembourrage d’un fauteuil ; l’absolue précision d’Éric de Meyer, à califourchon sur son chevalet de marqueterie pour découper de minuscules motifs de bois.
Côté parcours, tous varient. On s’attendait à ce qu’ils aient passé le très difficile concours de l’Institut national du patrimoine, mais non. Petit-fils d’une couturière, Jérôme Lebouc a découvert son métier lors d’un stage de 3e à Montfort-l’Amaury : « Tout m’a plu, le parfum du crin dans l’atelier, la lumière… » Il y est revenu les week-ends et pendant les vacances, a passé un BAC Pro artisanat et métiers d’art, avec un CAP tapissier-ameublement en trois ans puis un deuxième, et est arrivé au château après avoir travaillé dix ans au Mobilier national, à l’entretien des meubles de la Présidence, côtoyant Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Céline Blondel est elle aussi passée par la case CAP, et a travaillé 18 ans au musée du Louvre. Les artisans se sont également pliés au fil de leurs parcours à l’exercice épineux de différents concours, gravissant à petits pas les échelons de la fonction publique.
On note enfin que, souvent, ils collaborent. Et s’entraident. Jérôme Lebouc cite : « J’ai demandé aux ébénistes de me faire un métier à tisser pour fabriquer des sangles en chanvre ; on a fait les plans ensemble. » L’atelier bois est d’ailleurs souvent sollicité pour fabriquer des meubles usuels, comme « des outils pour les jardiniers » nous dira Éric : « On est menuisier à la base, et ébéniste ensuite. » Un détail amusant : il arrive que son atelier travaille avec le bois des arbres du domaine ! Une production ultra-locale, qui rappelle au passage que ces artisans utilisent volontiers des produits naturels, d’origine végétale ou animale, qu’ils fabriquent leurs propres pâtes, avec des recettes ancestrales. Petites mains du château, ils en conservent également l’esprit, connaissant sur le bout des doigts chaque période, chaque style. Leur sérieux fait plaisir à voir : c’est désormais sûr, le château est assuré de traverser les siècles sans perdre de sa superbe.
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Bien à vous
madame antoine
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