Coiffures du XVIIIeme: poufs, postiches, bonnets et chapeaux

J'ai eut le plaisir d'expérimenter la mise en plis 1755 l'an dernier...et je compte le refaire à maintes reprises cet été pour mes ativités de reconstitution.

Pour ce faire, je ne me lave pas les cheveux pendant au moins 1 à 2 semaines. Ensuite, je poudre mes cheveux en commençant par les racines. Déjà leur volume s'intensifie.  Au besoin, je fait fondre un peu de pommade dans mes mains que j'étends sur les cheveux afin de leur donner la forme désirée et permettre à plus de poudre de tenir. Je coiffe mes cheveux et remet de la pommade afin de bien les coller. Je poudre le tout. La coiffure reste bien en place toute la journée. Le soir, on utilise un peigne fin (appelé aussi décrassoir ou peigne à poux) pour bien gratter la poudre, la pommade, le sébum et les poussières. Les cheveux sont ainsi nettoyés. On se coiffe pour la nuit et met son bonnet. On recommence ainsi de suite le lendemain!

J'ai fait cette reconstitution pendant 5 jours! Le résultat est vraiment bien, la tête de pique pas et ne sent pas mauvais. Bref, bien des mythes qui s'envolent!!!

Avant de terminer, il y a une personne qui a dit pouvoir poster des photos de postiches de tapé XVIIIe...Je suis preneuse!!!!  

Madame de Périgny

Merci, Madame de Périgny ! Vous répondez à plusieurs questions que je me pose. La poudre bien appliquée donne donc cet effet sur les cheveux foncés.

Quant au fait que les cheveux, même pas lavés ne sentent pas mauvais, n'est-ce pas dû, justement, aux parfums de cette poudre ?

Pardonnez-moi cette disgression d'ancienne combattante, mais votre expérience me rappelle une vieille habitude des ados boutonneux que nous étions dans les années 70.

Se laver les cheveux tous les jours n'étaient pas encore entré dans les moeurs. Au contraire, on nous disait que les lavages trop fréquents excitent les glandes sébacées et que, bref, "plus on les lave, plus y sont gras".  :s:

J'avais donc pris l'habitude de m'enduire la tête de ces sprays appelés "shampoings secs", qui dégageaient une odeur poudrées absolument délicieuse, et modifiaient la structure de mes cheveux. De fins qu'ils étaient, ils devenaient matière à la fois compacte et volatile... Ah, j'adorais !  

Mais, bon... c'est pas l'idéal non plus pour les racines... ça les étouffe... Donc, vu l'expérience que vous décrivez, et qui me rappelle ma folle jeunesse (uh uh uh), il n'est pas étonnant que Marie Antoinette ait souffert d'alopécies répétées, et que Madame du Barry ait fini sa vie presque chauve...  

Merci, en tout cas, pour toutes ces précisions que vous nous apportez. C'est du vécu, et ça n'a pas de prix !  

Merci infiniment, Madame de Périgny , pour cette visite dans les salons de Léonard , du côté aussi intime qu'on aurait voulu la vivre en lisant ses "Mémoires" ...
C'est passionnant et cette poudre qui fait gonfler le volume capillaire nous explique en effet la masse de ces coiffures vaporeuses!
Merci, merci !

pimprenelle a écrit:

et que Madame du Barry ait fini sa vie presque chauve...

Ah bon?
Je ne crois pas avoir déjà lu ça !
ça te vient d'où, Pim?

Bien à vous.

Citation :

ça te vient d'où, Pim?

Ah la la... sais plus ! Par contre, je suis positive, je l'ai lu. Et je n'ai pas retenu qu'il fallait faire gaffe, donc, ce devait être une info plutôt sérieuse.

Promis, si je retrouve la source, je la mets.

Déjà, mon moteur de recherche ne me donne rien... C'est plutôt pas bon signe... Au contraire, certains vieux livres mentionnent ses boucles blondes coupées par le bourreau.

C'est peut-être comme pour Marie Antoinette, que les gravures montrent dotée de l'admirable chevelure qui plaît à Castelot... quand Antonia Fraser, dans le docu de la BBC, la voit clairsemée...

pimprenelle a écrit:

Au contraire, certains vieux livres mentionnent ses boucles blondes coupées par le bourreau.

C'est la version que je connais plutôt , en effet !
Jeanne du Barry savait se faire passer pour plus jeune qu'elle était. Les postiches existaient , certes, mais de là à remplacer une sorte de calvitie

Bien à vous.

Sais pas... Mais il n'est pas impossible que l'usage intensif que ces poudres et pommades aient étouffé le cuir chevelu de ces dames...

Je trouve que sur ce portrait qu'on doit à Joseph Hauzinger (1728-1786), et qui date de 1778, Marie-Antoinette, du moins Sa coiffure, illustre bien les propos de Madame de Périgny...


Bien à vous.

Et quand je pense qu'on se couchait en protégeant de tels échafaudages... De tels traitements devaient vraiment malmener les cheveux... :s:

Merci Madame de Périgny
On en apprend tous les jours c`est une chance de vous avoir ici.
Fleurdelys

bonjour a tous

j'aimerai savoir si vous pourriez m'aider pour mon examen de fin d'année que je fais sur la coiffure de Marie-Antoinette .
j'aurais besoin d'historique, de rumeurs...
je vous remercie d'avance pour votre aide

ps:le site est très bien fait et d'après ce que j'ai déjà lu du forum vous êtes tous des gens passionnés et ça c'est rare de nos jours

merci, Vincent

Bonjour, Vincent !

Merci pour vos gentilles paroles ! Nous vous aiderons avec le plus grand plaisir. Avez-vous des questions particulières ? Cherchez-vous de références ? Je ne me souviens plus par coeur chez quels mémorialistes exactement on trouve des allusions aux poufs invraisemblables de l'époque de Marie Antoinette... Mais mes amis en savent bien plus que moi sur le sujet...

Voici déjà un lien vers une conversation que nous avons eue sur ce forum :
https://maria-antonia.forumactif.com/la-reine-de-france-1774-1792-f4/coiffures-du-xviiieme-t605.htm

Un sujet sur Léonard Autié, le coiffeur de la reine :
https://maria-antonia.forumactif.com/ses-relations-amicales-f5/leonard-autie-t114.htm

Un sujet sur Rose Bertin, la marchande de modes de la reine, qui partage avec Léonard Autié la paternité des "poufs aux sentiments".
https://maria-antonia.forumactif.com/ses-relations-amicales-f5/mademoiselle-marie-jeanne-bertin-dite-rose-t28.htm

Bonjour Vincent ! Vous avez Mme d'Oberkirch qui s'étend beaucoup, dans ses mémoires, sur les coiffures à la Cour.
Je ne résiste pas au plaisir de vous transmettre un petit extrait que voici:
" j'essayai pour la première fois une chose fort à la mode, mais assez gênante: des petites bouteilles plates et courbées dans la forme de la tête, contenant un peu d'eau, pour y tremper la queue de fleurs naturelles et les entretenir fraîches dans la coiffure. Cela ne réussissait pas toujours, mais lorsqu'on en venait à bout, c'était charmant. Le printemps sur la tête, au milieu de la neige poudrée, produisait un effet sans pareil."
La baronne parle aussi d'un petit oiseau de pierreries que son amie la comtesse du Nord a sur la tête et "qu'on ne pouvait regarder tant il était brillant". Il se balance au dessus d'une rose, grâce à un ressort caché dans le volume des cheveux, en battant des ailes au moindre des mouvements de Mme du Nord.
On appelle "physionomie" dit Jacob Nicolas Moreau, un toupet de cheveux en avant, que l'on tire sur le front et qui doit encadrer le nez d'une ligne.
Trois plumes portées derrière la tête forment le panache à la "ques a co".
Vous ne pouvez pas manquer Jules Clarétie "Léonard, coiffeur de la Reine Marie-Antoinette" et ses fameux poufs aux sentiments, le comble du burlesque.
De telles coiffures mettent le visage des femmes au milieu de la silhouette, d'où ce bon mot de M. de Bièvre: "On ne peut plus répéter que les femmes ont la tête près du bonnet."
Vous allez trouver des tonnes d'informations désopilantes, cher Vincent ...

Merci pour cet extrait savoureux !  

Et, ça :

Citation :

On appelle "physionomie" dit Jacob Nicolas Moreau, un toupet de cheveux en avant, que l'on tire sur le front et qui doit encadrer le nez d'une ligne.

           

J'ai beau faire des efforts d"imagination, je je parviens pas à visualiser la chose. Comment le toupet fait-il pour "encadrer le nez d'une ligne" ?

           

Bonjour Vincent !
Passionnés, oui, nous le sommes tous...ou presque
A propos de la coiffure XVIIIème , nous avions déjà évoqué ce film de youtube :

Vous l'avez sans doute déjà consulté...c'est bon pour les bases...ensuite , pour les agréments, on vous a cité le témoignage le plus fréquemment utilisé pour parler cheveux de cette époque...
Nous sommes tout ouïs des questions que vous auriez à nous poser;)

Bien à vous.

Bonjour et bienvenue sur le Boudoir Vincent!

J'allais vous conseiller les mémoires de Léonard le coiffeur de Marie-Antoinette ainsi que la biographie de Rose Bertin par Michelle Sapori, mais Pim m'a devancé

Les mémoires de Léonard sont apocryphes, et ne contiennent qui plus est pas beaucoup de renseignements sur les coiffures.

Campan ne fait-elle pas allusion aux poufs, quelque part ? Je vais tâcher de retrouver la lettre où Marie Thérèse compare Marie Antoinette à une actrice, à cause de ses plumes.

pimprenelle a écrit:

Les mémoires de Léonard sont apocryphes, et ne contiennent qui plus est pas beaucoup de renseignements sur les coiffures.

C'est vrai, et c'est ce dernier point qui m'a le plus déçu à vrai dire...
Mais peut-être qu'avec Vincent, nous pourrions rattraper ce manque d'infos de ces mémoires?

Bien à vous.

pimprenelle a écrit:

Merci pour cet extrait savoureux !  

Et, ça :

Citation :

On appelle "physionomie" dit Jacob Nicolas Moreau, un toupet de cheveux en avant, que l'on tire sur le front et qui doit encadrer le nez d'une ligne.

           

J'ai beau faire des efforts d"imagination, je je parviens pas à visualiser la chose. Comment le toupet fait-il pour "encadrer le nez d'une ligne" ?

           

Eh bien, euh ...  très franchement, moi non plus !
Je me contente de très scrupuleusement citer Moreau ...

Ce ne serait pas tout simplement une frange ? La ligne étant au dessus du nez...

Une frange ou une raie qui prolongerait la l'arête du nez, non?

Bien à vous.

Possiblement ...

Citation :

Possiblement ...

Pardon;  ce n'est pas français.

Mais c'est joli ! Et puis, Brel l'utilise quelque part... "c'est possiblement vrai", dit-il.