Et une question en passant. Qui ici a lu ce livre ?
_________________ Citoyens, effacez des tombeaux cette maxime gravée par des mains sacrilèges
Chou d'amour Administrateur
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Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Sam 20 Fév - 13:11
Toutes les références sont les bienvenues ici Terminator Bienvenue sur notre forum!
Merci pour celle-ci d'ailleurs, je ne la connaissais pas et non je ne l'ai pas lue! Mais elle m'intéresse, le cas Robespierre est très instructif, j'aime bien lire des oeuvres sur lui
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Sido Scorpion
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Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Sam 20 Fév - 14:44
Bienvenue !
Je n'ai pas lu ce livre mais j'avoue que sans être, comme vous dites marie-antoinettolatre, je ne m'intéresse que de très loin à Robespierre. C'est sans doute un tort me direz-vous
_________________ Avais-je atteint ici ce qu'on ne recommence point ?
levengeur
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Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Sam 20 Fév - 16:32
salut et fraternité
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Lily of the Valley
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Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Dim 21 Fév - 17:25
ptdr
The Collector
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Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Dim 21 Fév - 19:14
Je vous souhaite la bienvenue, Terminator Vous pouvez d'ores et déjà me rayer de votre liste de marie-antoinettolâtres car je ne lui voue aucun culte. Mon intérêt pour le XVIIIe est plus général Vous vous en rendrez assez rapidement compte en me lisant
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Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Mar 23 Fév - 15:18
Et bien moi je n'ai pas honte de dire que je n'ai pas lu ce livre et ne compte pas le lire ! Je préfère me consacrer aux amis de Marie-Antoinette qu'à ses ennemis.
Ce qui ne m'empêche pas de vous souhaiter la bienvenue dans le Boudoir de ..... Marie-Antoinette !
_________________ Je préfère l'original à la copie
Chou d'amour Administrateur
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Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Mar 23 Fév - 22:57
Je vous comprends aussi Lucrezia P, j'ai longtemps pensé comme vous
Mais...avec le temps j'ai finalement compris que pour bien comprendre une personne et son époque, il peut être préférable de connaître ses amis comme ses ennemis
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Thainville
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Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Mer 24 Fév - 10:38
Bonjour,
Cette présentation du livre par son auteur, dans l'émission "la Fabrique de l'Histoire" (France Culture) m'avait donné l'envie de le lire.
Ce qui m'attire dans ce livre, tel qu'il y est présenté, c'est une approche originale ( en tout cas, pour moi ) : Maximilien aurait été en somme un type assez ordinaire - un parmi beaucoup d'autres - qui se serait trouvé projeté sur le devant de la scène pendant une période de temps assez limitée.
Les trois critiques présentées m'ont un peu refroidi ; mais je le lirai.
Chou d'amour Administrateur
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Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Sam 27 Fév - 14:24
Oui à cette période beaucoup de personnes ont eu à jouer des rôles clé qu'elles n'auraient jamais eu en temps normal, c'est ce qui fait aussi sa complexité et sa richesse
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Le Chevalier de la Tour
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Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Lun 7 Mar - 14:01
Terminator a écrit:
J'espère ne pas me faire jeter par les marie-antoinettolâtres.
A l'occasion de la parution du livre signé par Jean-Clément Martin,
Et une question en passant. Qui ici a lu ce livre ?
Et si l'on demandait son avis à l'auteur ? http://parolesdactu.canalblog.com/archives/2016/03/04/33465260.html
_________________ Je me fie à vous. Je viendrai
Chou d'amour Administrateur
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Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Sam 12 Mar - 14:08
Cet interview donne envie de lire son livre
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Namtar
Nombre de messages : 219 Date d'inscription : 12/04/2016
Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Mar 27 Sep - 17:16
Madame Elisabeth a écrit:
Bonjour, je me permets d'apporter quelques précisions à ce sujet, moi qui suis généralement lectrice silencieuse ^^
Déjà, je m'excuse, je ne me rappelle plus de ma source (de mémoire, je pense à la biographie d'Anne Bernet sur Madame Elisabeth). Le fait est que Maximilien était un peu coincé sur ce sujet, qu'il prenne la défense de la princesse ou pas, qu'il la laisse périr ou non : il était forcément perdant. S'il la condamnait trop facilement, il s'attirait l'opinion populaire contre lui car le peuple ne la haïssait pas. D'un coté, s'il la laissait vivre, il se mettait le comité à dos (ce qui n'est pas franchement mieux.) Alors dans les deux cas, il jouait sa tête (sans mauvais jeu de mot )
Au sujet de la biographie de Jean-Clément Martin, je dois dire que j'ai personnellement été très déçu du résultat final. Je trouve cette oeuvre assez impersonnelle, et le ton monotone de l'auteur m'a ennuyé. J'aime que l'historien prenne la défense de son personnage, et rende son récit vivant ! Je l'accorde, il est assez délicat de prendre la défense de Maximilien Robespierre. Je ne sais pas si je suis la seule...et ce n'est que mon avis personnel.
Pour la situation de Robespierre, tu as bien analyser Concernant la biographie, je trouve que c'est une force justement qu'il n'ait pas pris parti, l'historien se doit d'etre impartiale. Après chacun a son ressenti
Madame Elisabeth
Nombre de messages : 10 Age : 26 Localisation : Montreuil ? Date d'inscription : 24/01/2016
Sujet: Roby martin Mar 27 Sep - 18:09
Namtar a écrit:
Concernant la biographie, je trouve que c'est une force justement qu'il n'ait pas pris parti, l'historien se doit d'etre impartiale. Après chacun a son ressenti
Je suis entièrement d'accord, et c'est ce que j'ai aimé dans un premier temps. Vraiment, cette biographie est une mine d'informations et apporte quelque chose de nouveau à la personnalité tachée de Robespierre. Mais le fait qu'il ne prenne pas parti ne veut pas dire que le récit ne peut pas être vivant. C'est pour moi, un petit manque. Je reconnais que c'est un sentiment très subjectif, qui ne peut donc pas être pris en compte dans une critique générale de la biographie.
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madame antoine
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Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Jeu 29 Sep - 8:22
Présentation de l’éditeur : Maximilien Robespierre (1758-1794) fait partie de ces figures historiques qui suscitent toujours le débat, non seulement parmi les historiens, mais aussi dans la société travaillée encore aujourd’hui par la référence à la Révolution française. Si Robespierre n’a jamais cessé d’être d’actualité, c’est parce qu’à chaque étape de leur histoire, les Français se sont affrontés sur la signification et l’héritage de la Révolution dont il fut un des acteurs les plus importants. Deux siècles après son exécution le 10 thermidor an II (28 juillet 1794), il est impossible de comprendre Robespierre sans entreprendre une déconstruction des légendes, des représentations iconographiques, historiographiques ou politiques qui se sont succédés jusqu’à nos jours. C’est l’objet de cet ouvrage qui constitue non une biographie de l’Incorruptible, mais plutôt une histoire de la fabrication du « mythe Robespierre », de sa genèse et de ses enjeux politiques. De ses adversaires thermidoriens jusqu’à ceux qui le voient en ce début de XXIe siècle comme un utopiste glacé et sanglant, de ses admirateurs républicains du début du XIXe siècle jusqu’à ceux qui le considèrent aujourd’hui encore comme une source d’inspiration dans les combats politiques et sociaux de notre temps, Robespierre, ou plutôt les Robespierre, n’ont pas fini d’être un objet d’histoire conflictuel et actuel.
À propos de l’auteur : Marc Belissa est maître de conférences et directeur de recherches en histoire moderne à l’université de Paris Ouest Nanterre. Il a publié de nombreux ouvrages sur le XVIIIe siècle, les Lumières et la Révolution française dont Fraternité Universelle et Intérêt National (1713-1795), Les cosmopolitiques du droit des gens, Paris, Kimé, 1998, Repenser l’ordre européen 1795-1802, Paris, Kimé, 2006, ainsi que Haendel en son temps, Paris, Ellipses, 2011. Yannick Bosc est maître de conférences en histoire moderne à l’université de Rouen, il a publié notamment Les voix de la Révolution : projets pour la démocratie, Paris, La Documentation française, 1990, une anthologie des discours de Robespierre, Pour le bonheur et pour la liberté, Paris, La Fabrique, 2000 ainsi que l’ouvrage collectif Républicanismes et droit naturel, Paris, Kimé, 2009.
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madame antoine
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Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Dim 18 Mar - 11:10
Et une question en passant. Qui ici a lu ce livre ?
L'auteur parle de son sujet d'investigation :
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Noche de Varennes
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Sujet: Re: Robespierre, objet de passion Mar 10 Mar - 10:56
"Robespierre était quelqu’un de très humain jusque dans ses névroses"
Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Robin Verner, journaliste pour BFM TV dans Marianne.
Dans son premier roman, Au nom de quoi ? (Anfortas), Robin Verner, journaliste spécialisé dans les questions politiques, historiques et religieuses, retrace les derniers mois de Robespierre, de la mort de Danton en avril 1794, à la sienne le 28 juillet 1794.
Marianne : Quelles sources historiques avez-vous utilisé pour votre roman ?
Robin Verner : Au total, j’ai passé deux ans à lire, prendre des notes avant de me lancer dans l’écriture. D’ailleurs, c’est une biographie de Saint-Just par Albert Ollivier découverte un peu par hasard chez des amis qui m’a donné envie d’écrire sur la Révolution. Après ça, j’ai lu pas mal de choses et souvent très différentes : des ouvrages généraux, des classiques absolus, comme Michelet évidemment. J’ai lu beaucoup de biographies de Robespierre, parce que j’ai toujours su qu’il serait mon personnage principal vu qu’il avait plus naturellement l’étoffe d’un personnage principal. Là aussi, il y a eu un peu de tout : des bios très récentes, et d’autres un peu anciennes, comme celle de Guillemin, ou celle, psychanalytique et complètement déconnante à mon sens, de Jean Artarit, des textes de Gérard Walter, des historiens robespierristes comme Soboul ou Mathiez mais aussi les livres de Mona Ozouf et Furet. J’ai aussi assisté à des conférences. Je me souviens d’ailleurs d’une conférence donnée par Jean-Clément Martin dans la chapelle expiatoire que la Restauration a construite pour la mémoire de Louis XVI ! Je suis aussi allé écouter Cécile Obligi et Hervé Leuwers.
Écrire un roman permet-il d’humaniser Robespierre ?
Par la force des choses, c’est ce qui se produit, oui. J’ai vraiment écrit un roman et pas une biographie, même si la trame historique est bien là, et on ne fait pas un roman avec une statue de commandeur, ni avec un épouvantail d’ailleurs. Je ne risque pas de faire de Robespierre un type ordinaire mais c’est quelqu’un de très humain dans son côté très rigide, très abstrait, jusque dans ses névroses si on peut dire, bien que je n’ai surtout pas voulu psychologiser. Pour le reste, certes c’est un personnage historique bien identifié mais quand on colle à un type pareil par l’écriture, on remplit forcément les blancs de sa vie, on change des scènes un peu canoniques, on invente des moments, on en rend un portrait vivant.
Robespierre et Danton : deux visions de la Révolution qui sont à la fois très proches et irréconciliables
Pourquoi commencer par un dialogue fictif entre Robespierre Danton, sur le point de se faire exécuter ?
Alors, il y a deux choses. D’abord, j’aimais bien l’unité dramatique que ça permettait de donner au roman. On commence par Danton qui tente de sauver sa peau face à Robespierre et, spoiler alert, n’y arrive pas et on termine par la fin de Robespierre. Et puis la seconde raison, c’est qu’ils sont nombreux à penser que cette rencontre a eu lieu. Bon, j’avoue que je ne sais plus s’il existe un consensus là-dessus chez les historiens mais c’est une image qui obsède la culture, entre autres le théâtre avec Büchner, le ciné, avec Wajda. C’est quand même extraordinaire à imaginer. Un face à face entre un homme qui sait au fond qu’il ne pourra pas sauver sa vie et un homme qui ne sait pas encore qu’il la perdra à peu près aussi vite, deux visions de la Révolution qui sont à la fois très proches et irréconciliables, et puis deux natures très contrastées. Le feu et la glace, ça marche toujours.
Dans votre roman, Robespierre apparaît comme un révolutionnaire modéré par rapport à d’autres et en proie au doute…
Ah, pour le doute, on est entièrement dans la fiction et on retombe dans la dimension humaine dont on parlait justement. Ce que je veux dire par là, c’est que personne n’était vraiment là pour témoigner de ses doutes intérieurs. Bien sûr, en cinq ans de vie politique, Robespierre s’est beaucoup contredit, a souvent changé de position mais il peut s’agir de stratégie politique, d’évolution de la situation ou même d’erreur. Mais j’ai du mal à imaginer que Robespierre n’ait pas douté dans une situation aussi changeante, difficile ou, par exemple, en élaborant les lois de Prairial.
Je n’ai pas écrit pour le réhabiliter
Pour ce qui est de la modération, c’est factuel, même si les gens peuvent avoir du mal à s’en rendre compte après deux siècles de caricature quasi-Thermidorienne. A la Convention, ou dans les départements, il y a des députés qui sont des fous furieux de la Terreur et dont certains vont jouer un rôle dans la chute de Robespierre : Fouché bien sûr, Tallien, Carrier. D’ailleurs, ils vont en général passer directement de l’extrême-gauche à la réaction en quelques mois quand ils vont comprendre qu’ils ont cassé leur jouet, la Terreur en l’occurrence, en se débarrassant de Robespierre. Nos maoïstes des années 1960 qui ont fini au Rotary n’ont rien inventé. Au Comité de salut public, aussi, il y a des personnalités plus engagées que lui dans cette voie, comme Billaud-Varenne et Collot d’Herbois.
Les arrestations de Danton et Camille Desmoulin, pourtant vieil ami de l’Incorruptible, ne condamnent-elles pas pourtant Robespierre ?
Moralement, vous voulez dire ? Je ne crois pas. Bien sûr les liens entre Desmoulin et Robespierre étaient anciens, ils remontaient à leur scolarité à Louis-le-Grand. Et puis, Robespierre était le parrain du gamin de Camille et Lucile Desmoulin. Mais au fond, ami ou pas, c’est la question de la mort comme arme politique qui se pose. Comme beaucoup de gens, j’ai une opposition absolue à la peine de mort en raison de croyances personnelles et parce qu’on est l’enfant de son époque mais, justement, je ne crois pas qu’il faille juger les enfants des époques qui ont précédé à l’aune de la nôtre. En plus, Robespierre, qui a dit plus tôt dans la Révolution qu’il voulait l’abolition de la peine de mort, est un responsable politique dans des circonstances franchement désespérées. La France est vraiment envahie sur toutes ses frontières, vraiment isolée politiquement, vraiment désorganisée, vraiment déstabilisée par des conspirations, et la Révolution balance toujours entre réaction et fuites en avant terroristes mortifères. D’un point de vue politique, est-ce qu’il avait le choix ? Je n’ai pas écrit pour le réhabiliter, parfois le texte est assez dur avec Robespierre, simplement je ne crois pas qu’on puisse le condamner sur cette base.
Vous avez choisi de décrire une relation amoureuse entre Maximilien de Robespierre et Éléonore Duplay. Pourtant, si la famille Duplay affirmait qu’elle était sa fiancée, ce point est largement démenti, à commencer par Charlotte, la sœur de l’Incorruptible, mais aussi par l’historien Jules Michelet. Pourquoi ce choix ?
C’est vrai, tous ceux qui parlent de Robespierre et d’Eléonore Duplay nient qu’ils aient eu une liaison. Ils ont une bonne raison d’ailleurs : il n’y en a pas eu. Dans mes recherches, je suis tombé sur un plan de la maison Duplay. Apparemment, pour passer de la chambre occupée par Robespierre à celle d’Eléonore, il aurait fallu passer par celle des parents, ça complique déjà la chose, et puis on a l’impression que Robespierre n’était pas débordé par sa libido. De la même manière, je parle d’une Anaïs Deshorties dans le roman. Il a bien connu une Anaïs Deshorties dans sa jeunesse mais il n’a sans doute jamais couché avec elle non plus. C’est assez simple en fait, j’ai voulu lui inventer une vie sexuelle et amoureuse parce que c’est un roman, et que, bêtement, je trouve que c’est mieux quand il y en a dans un roman. Et puis, c’est très particulier ce genre de scènes à écrire, ça m’amusait de le faire, presque comme un exercice de style.
Ce serait plus intéressant pour tout le monde d’essayer de le regarder dans les yeux plutôt que d’en faire une légende, noire ou dorée.
Comment expliquer que Robespierre fasse encore autant débat ?
On peut répondre de plusieurs façons à cette question. La manière polémique serait de dire que les Thermidoriens, qui ont fait de Robespierre un hors-la-loi et l’ont tué, ont pris le pouvoir et ne l’ont plus lâché jusqu’à nos jours. Des gens pas étouffés par leurs convictions, qui préfèrent d’ailleurs se présenter comme pragmatiques, qui en font des tonnes sur la rhétorique républicaine et les symboles de la République à mesure qu’ils la vident de sa substance, qui préfèrent le marché à leurs parents, ça n’a rien pour nous dépayser. Plus sérieusement, on a divisé la Révolution en deux pôles : 1789 et 1793-1794. 1789, ce serait la part idyllique de la Révolution, et au besoin on le réduit à quelque chose d’un peu abstrait, gentillet, et l’an II c’est l’héritage dont personne ne veut, ce serait la part de sang de la Révolution. C’est une dichotomie très caricaturale qui alimente et fausse le débat en même temps. Et là-dedans, Robespierre incarne bien sûr le deuxième volet – d’ailleurs, le premier, 1789, n’a plus vraiment de visage, on a globalement oublié Mirabeau, Barnave et les autres, on ne retient plus que la vignette de la prise de la Bastille. On décide de faire de 1793-1794 une époque criminelle et on la fait tenir tout entière sur les petites épaules de Robespierre. C’est commode mais pas très sérieux quand on essaye d’avoir un rapport un peu critique, et donc un peu honnête à l’histoire. En face, il y a une petite minorité qui sait ce qu’on doit à Robespierre, mais parfois malheureusement l’idolâtre un peu, qui essaye de se faire entendre depuis deux cents ans.
De toute façon, il n’y a pas besoin de sauver le soldat Robespierre, pas besoin de le réhabiliter et on se fout qu’il ait une rue à Paris, d’autant qu’il a déjà une station de métro à Montreuil. Mais ce serait plus intéressant pour tout le monde d’essayer de le regarder dans les yeux plutôt que d’en faire une légende, noire ou dorée. https://www.marianne.net/culture/robespierre-etait-quelqu-un-de-tres-humain-jusque-dans-ses-nevroses
Alors les marie-antoinettistes, d'accord ou pas ? C'est assez fin, non ?
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