Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Biographie de Marie-Thérèse d'Autriche par Elisabeth Badinter

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Fleur de Pomme de Terre

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Biographie de Marie-Thérèse d'Autriche par Elisabeth Badinter - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Biographie de Marie-Thérèse d'Autriche par Elisabeth Badinter   Biographie de Marie-Thérèse d'Autriche par Elisabeth Badinter - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Aoû - 14:51

Retour sur cet excellent livre :

Marie-Thérèse savait tout faire

Ce n'est pas seulement en tant que dix-huitiémiste qu'Elisabeth Badinter s'est intéressée à la personnalité fascinante de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780). Comme la taille des caractères du titre du livre l'indique, c'est principalement du Pouvoir au féminin qu'il s'agit dans ce portrait. Cette reine est en effet l'une des rares femmes dans l'histoire qui ait gouverné et incarné son pays durant quarante ans.

Les deux autres, Elizabeth Ire d'Angleterre et Catherine de Russie régnèrent comme des hommes ; à la différence de Marie-Thérèse qui, elle, fit une large place à la mère aimante et soucieuse de ses seize enfants (dont Marie-Antoinette qui, pour son malheur, devint française par mariage avec le dauphin), ainsi qu'à l'épouse amoureuse de son mari (plutôt rare dans les familles royales). Elisabeth Badinter reprend à son compte à plusieurs reprises la métaphore de Kantorowicz dans les Deux Corps du roi (1957) qu'elle associe aux trois corps de la reine pour ce qui est de Marie-Thérèse : son corps naturel et mortel de femme, son corps symbolique et immortel de souveraine, et son corps maternel qui a perpétué la lignée. «L'homme du siècle», comme la nommait un de ses amis proches, était une femme.

Prudence. Le livre se lit comme un polar historique. La naissance de Marie-Thérèse fut au départ une immense déception : elle naquit un an après la mort d'un petit prince de sept mois. Encore une fille, a-t-on répété à sa malheureuse mère. L'obsession de l'héritier avait marqué la dynastie des Habsbourg : son grand père, l'empereur Léopold Ier, dut attendre son troisième mariage pour avoir un héritier, Charles, qui sera le père de Marie-Thérèse. Prudent, Léopold avait modifié la loi de succession pour qu'en l'absence de descendant mâle l'aînée d'un des fils puisse monter sur le trône. Pressentiment ou non, l'épouse de Charles était dite «stérile» (car elle n'avait que des filles, ce qui montre, dit l'auteur, le lien profond entre le sexe masculin et la fécondité). Charles VI dépensa une énergie folle à faire reconnaître le pouvoir de sa fille. Une telle atmosphère favorisa-t-il le goût du pouvoir chez Marie-Thérèse ? Elisabeth Badinter estime que c'est en réalité dans la lignée maternelle faite de femmes puissantes que Marie-Thérèse puisa son caractère bien trempé, pour ne pas dire «viril».

La grande affaire de la jeune reine fut son mariage avec son cousin, le duc François (histoire romantique aux nombreux rebondissements) ; ce dernier ne s’avéra pas un foudre de guerre (dans les deux sens du terme : il perdait toutes ses batailles, ce qui permettait à Marie-Thérèse de le garder sous la main…) ; mais c’était un jeune homme gai (et volage), parfait compagnon de chasse pour son beau-père, Charles VI, dont c’était l’occupation principale. Pendant ce temps, Marie-Thérèse guerroyait en dépit de ses grossesses, année après année, mais des filles, toujours des filles… ; certaines moururent jeunes, ce qui plongea leur mère dans un grand désarroi.

Enfin en 1741 naquit l’archiduc Joseph, suivi de quatre autres fils et de nombreuses autres filles dont Marie-Antoinette, l’avant-dernière des seize. Cette naissance permit à Marie-Thérèse de gagner en légitimité pour affronter la tempête qui va s’abattre sur son pays, peu aidée par son mari qu’elle était arrivée, à force de manœuvres, à faire nommer empereur. Il y a donc eu corégence, ce qui s’est avéré assez formel : son époux aimait la littérature, la poésie, la philosophie, Marie-Thérèse, la guerre et le pouvoir. Il était «athée protestant», elle fervente catholique, un peu bigote sur les bords. Mais les apparences étaient sauves.

On lira avec intérêt le récit des batailles de Marie-Thérèse contre Frédéric II, prince homosexuel qui méprisait les femmes, en particulier sa rivale, toujours «grosse», lui qui n'avait qu'une obsession : la grandeur et l'élargissement du modeste royaume de Prusse. «Ruse, mensonge, trahison, cynisme, droit du plus fort», telles étaient les devises de ce souverain machiavélique. «A l'inverse, la jeune Marie-Thérèse était kantienne avant l'heure», souligne la philosophe… et «Antigone perd toujours la partie face à Créon».

Marie-Thérèse fit de son règne un «matriarcat triomphant», écrit Elisabeth Badinter. Ce qui n'est pas qu'une banale formule : l'amour maternel comme l'amour de son peuple, mère prolifique et souveraine, sont les thèmes dominants de la dynastie des Habsbourg. Comme en témoigne de manière symptomatique un tableau qu'elle commanda au portraitiste de la cour où elle est représentée avec son mari et tous leurs enfants, filles comprises, à l'heure où la maternité ne vaut que par les fils.

Anges. Pas moins de trente-six portraits furent exécutés au fur et à mesure de l'augmentation de la famille et des mariages des uns et des autres ; beaux-enfants et petits-enfants y figuraient, y compris - représentation très exceptionnelle - les trois enfants du couple morts jeunes, peints comme des anges de tailles différentes. L'album photo de la famille contemporaine classique, en somme. Par son statut de femme, de mère et d'«homme d'Etat», Marie-Thérèse a occupé, on le voit, une place très particulière de souveraineté et de maternité qui n'est pas sans ressembler sous certains aspects aux trajectoires de vie de femmes du XXIe siècle.

par Geneviève Delaisi de Parseval
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Aglae

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MessageSujet: Re: Biographie de Marie-Thérèse d'Autriche par Elisabeth Badinter   Biographie de Marie-Thérèse d'Autriche par Elisabeth Badinter - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Aoû - 16:53

Merci beaucoup, c'est très intéressant ! Marie-Thérèse était une femme d'exception !
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Biographie de Marie-Thérèse d'Autriche par Elisabeth Badinter
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