Le Boudoir de Marie-Antoinette

Prenons une tasse de thé dans les jardins du Petit Trianon
 
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 Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle

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madame antoine
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pimprenelle

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MessageSujet: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeDim 11 Déc - 13:36

Vous êtes-vous déjà dit que c'était peut-être là que Marie-Antoinette voulait arriver en passant par Montmédy ? Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 580524

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeDim 11 Déc - 14:44

Et après ??  Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 588717

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pimprenelle

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeDim 11 Déc - 23:13

Voili voilu...  rabbit

Pour faire un petit récapitulatif : devenus les Pays Bas, séparés d'une partie de leurs terres désormais appelées les Provinces Unies, les états belges sont passés de la domination espagnole à la domination autrichienne (même famille mais un peu moins consanguins, quoique … ). Dans la deuxième moitié du siècle, l'empereur Joseph II, archétype du despote éclairé, entend modifier ces états à grands coups de réformes. Non pas que le fond semble incorrect, mais la forme oui : l'empereur oublie les particularismes, décide et s'en fout des mécontents, il ne voit pas à échelle de la population.

La colère gronde et une première révolte éclate en 1787, rapidement éteinte à coups de concession (et un peu de bâton). Mais en cette fin de siècle, c'est l'Europe qui s'enflamme, notamment en France, avec la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Et sans doute que cet événement a eu un impact considérable sur la future Belgique …



Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 42b25210


Belgique libre : l'éphémère révolution brabançonne

Au fil du temps, l'opposition à Joseph II se fait de plus en plus forte, et même générale. Les états exigent le retrait des réformes administratives et judiciaires, mais encore une fois, l'empereur s'en tape. Seulement l'insurrection se fait de plus en plus pressante. Joseph II, qui doit aller taper du turc en Hongrie, ne peut pas se battre sur deux flancs, et fait quelques concessions mais ne veut pas toucher à l'esprit de ses réformes. Autant essayer de faire un trou dans l'eau en somme.

Seulement, la révolution est divisée en deux camps :

  • un parti plutôt conservateur (ou statiste), dirigé par un membre de la famille patricienne, Henri Van der Noot, a l'ambition de conserver les privilèges tout en annulant les réformes impériales. Il bénéficiait de l'appui du clergé, des métiers et de grandes villes comme Bruxelles, Anvers et Louvain.
  • un parti plus progressiste (ou vonckiste), sous la coupe d'un avocat du Brabant, Jean-François Vonck. Dans le courant des lumière, il exige des réformes plus radicales, comme par exemple la réunion d'une Assemblée Nationale. 


Difficile de s'entendre avec de telles idées, pourtant Van der Noot et Vonck créent le Comité Patriotique, dans le but d'unir leurs forces contre leur ennemi commun : Joseph II. Seulement, il s'agissait surtout d'une apparence : Vonck crée une société secrète Pro Aris et Focis (pour les autels et les foyers) pour mettre en place une résistance armée dans les Pays Bas. S'ils ne peuvent pas compter sur des soutiens étrangers, leur armée fait un peu pâle figure face à l'impériale. Et pourtant, à la bataille de Turnhout, les révolutionnaires gagnent le 27 octobre 1789 !


Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 42b25211



Après tout s'emballe : on oublie totalement les vonckistes, et c'est le parti statiste avec Henri Van der Noot qui sont auréolés de victoire ! Le 18 décembre 1789, ce dernier fut couronné de lauriers au théâtre de la monnaie de Bruxelles. On déclare la déchéance de l'empereur et le 31 janvier 1790 est créé les « États belgiques unis ». Pour la première fois, le nom de Belgique est accolé au territoire. Pas question de centraliser, on garde les prérogatives des provinces, la religion catholique est confirmée comme religion d'état. Au niveau de l'organisation, toutes les semaines est élu un président, pas question d'avoir un seul homme à la tête du pays ! Pendant ce temps là, Joseph II meurt le 20 février 1790 sans avoir pu reconquérir ses territoires et aurait dit dans son dernier souffle « Les Belges m'ont tué ». Mais n'allez pas croire que tout est rose au pays de la démocratie. Les vonckistes passent à l'action et Bruxelles s'embrase dans un conflit, une guerre civile même ! Si la nouvelle république n'a pas beaucoup de moyens, elle se permet d'envoyer ses opposants en exil.

Pendant ce temps, dans la principauté de Liège, rien ne va plus non plus. Je vous en ai pas vraiment parlé dans l'article précédent mais Liège résiste au protestantisme, et connaît une période assez prospère, se montrant neutre dans la plupart des conflits. Depuis le début du XVIIe siècle, les princes-evêques sont pour la plupart issus de la famille de Bavière, dont la plupart se moquent assez de leur territoire. Pire encore, Maximilien-Henri de Bavière va autoriser Louis XIV à passer avec ses troupes pour attaquer les Provinces Unies en 1672, rompant ainsi avec la neutralité politique de la principauté. Des soulèvements furent réprimés et le prince-évêque rédigea le Règlement de 1684 où, entre autre, il abolit les milices bourgeoises, le prince a le seul pouvoir de faire les règlements et lever les taxes et la perte des privilèges de certains corps de métier. Ambiance.

Mais voilà, le pouvoir ecclésiastique fait de plus en plus de mécontents, sans doute le fruit du rayonnement des Lumières car on y imprime des essais de Montesquieu ou Voltaire. Le prince-évêque François-Charles Velbrück redore le blason du clergé, notamment par la création de la Société libre d'émulation en 1779. Mais tout s'écroule à sa mort en 1784, son successeur César-Constantin Hoensbroeck (ça sent le nom de vilain dans les vieux films je trouve) fait un grand saut un arrière dans la mentalité. De plus, l'hiver 1788-89 est rude, le pain vient à manquer, de quoi attiser davantage les mécontents, déjà bien nombreux. Le 18 août 1789, le peuple liégeois se soulève et prend d'assaut l'hôtel de ville et la citadelle. Le 26 août, une Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen pour le Franchimont voit le jour, plus radicale que celle de France car elle omet le droit de propriété, affirme que le principe de la souveraineté repose dans le peuple et non dans la Nation. Le 17 août 1790, le prince-évêque est déchu de ses fonctions et la nouvelle nation se constitue une petite armée.


Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 42b25212

Archiduc Léopod et Joseph II, par Pompeo Batoni (Kunsthistorisches Museum Vienne)


Mais alors cette liberté et ces révolutions ont-elle duré ? Non. Pour les États belgiques unis, il a fallu négocier avec Léopold II, frère du défunt empereur. Il se montre plus malin et plus stratège en matière politique : promesse d'amnistie et suppression des réformes impopulaires sont des mesures séduisantes. L'empereur s'engage à gouverner comme sa mère l'impératrice Marie-Thérèse en respectant les particularismes, et pour le prouver, il envoie l'armée, normal. Comme aucun territoire étranger n'a voulu porter secours à cette petite république isolée, il n'y a pas d'autre choix. Adieu Belgique républicaine, Léopold II restaure les Pays Bas méridionaux dés fin 1790 et replace sa sœur et son beau frère Marie-Christine d'Autriche et Albert de Saxe-Teschen comme gouverneurs Quant à Liège, là encore, Léopold II intervint pour leur foutre une raclée et remettre Hoensbroeck sur son trône. L'un comme l'autre décident de se venger et pourchassent les opposants au régime. La plupart s'enfuient … en France.

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madame antoine

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeLun 12 Déc - 6:31

Il est intéressant de voir comme un si petit pays regroupe des territoires si différents à tous les points-de-vue. L'Histoire des Liégeois notamment n'a rien à voir avec celle des Bruxellois.

Bien à vous

madame antoine

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeMer 14 Déc - 18:43

Ah la la... Mais la Belgique n'est qu'un ramassis de régions qui n'avaient rien à faire ensemble!  Rolling Eyes Et mieux qu'il puisse lui arriver, c'est d'exploser.  Rolling Eyes Rolling Eyes

Sur ce, continuons notre petit récit!  Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 454943

Belgique française : une annexion difficile et bienfaitrice

La France justement … Pour faire court, la monarchie chute le 10 août 1792 et est instaurée la Première République, que l'on connaît sous le nom de Convention Nationale, et avec la mort de Louis XVI, elle s'engage un conflit armé entre la France et de grandes puissances européennes, notamment la Prusse et le Saint Empire (Léopold II est aussi le frère de Marie-Antoinette). Si tout le monde pensait que l'armée républicaine allait rapidement se faire battre et que la république n'allait pas résister, ils eurent tort.

Une première tentative d'invasion des états belges eut lieu avec la bataille de Jemmapes le 6 novembre 1792 : le général français Dumouriez arriva avec 40.000 hommes et le pays fut à lui. Mais le peuple ne répondit que faiblement à l'appel. Il fit quelques réformes, comme par exemple le 16 novembre 1792, la libre circulation sur l’Escaut, fermé depuis la création des Provinces Unies. Cela fut perçu par ces dernières et la Grande-Bretagne comme une agression, et ils rejoignirent la Prusse et le Saint-Empire dans la grande coalition contre la France. Le 18 mars 1793, la France est vaincue contre ses ennemis à la bataille de Neerwinden, et les Pays Bas redevinrent autrichiens. Grand bien leur fasse, en France sévissait la Terreur perpétuée par les Montagnards, notamment Robespierre.

Justement, à Paris, les exilés belges tenaient à faire entendre leurs voix, en fondant en avril 1792 le Comité révolutionnaire des Belges et Liégeois unis, avec un manifeste où ils prônent une république belgo-liégeoise. Certains membres du comité se sont battus aux côtés du général Dumouriez dans les différentes batailles pour récupérer la Belgique. Alors que pendant ce temps, le nouvel empereur François II (fils de Léopold II) fait son entrée à Bruxelles sous les ovations chaleureuses. Mais à Liège, autre son de cloche : le nouveau prince-évêque, François-Antoine-Marie de Méan, se distingue par ses mesures réactionnaires, au grand dam de la population. Encore un qui n'a rien compris …

D'ailleurs, les Français retournent sur le champ de bataille de l'Europe, bien décidés à libérer leurs amis belges de la tyrannie impériale. Les autrichiens cherchent à protéger les trésors ecclésiastiques et on expédie à Vienne le trésor de la Toison d'Or à titre provisoire (spoiler : il est toujours à Vienne). La bataille de Fleurus eut lieu le 26 juillet 1794 et est remporté par l'armée révolutionnaire. Jusqu'au décret du 9 vendémiaire an IV (ou 1e septembre 1795), les états belges (ainsi que la principauté de Liège) sont traités avec mépris et violences. La France fit payer cher ces territoires, par une contribution quatre fois supérieurs à ce qu'ils versent annuellement à l'empire, réquisitionnent de tout genre (cuirs, draps, trésors ecclésiastiques …) et entame une persécution religieuse. La république traite ses nouveaux territoires sans prendre en compte les particularismes, ni même les frontières. En créant les neuf départements, ils ne respectent pas les limites des anciennes principautés, par exemple le Brabant et la Flandre sont scindés. Ils imposent le calendrier républicain, la nouvelle monnaie et l'administration à la française. On supprime les ordres religieux et des ventes aux enchères des biens de l’Église sont organisés. Il y a aussi la conscription militaire obligatoire pour tous les jeunes de 20 à 25 ans pour s'enrôler dans l'armée française. A nouveau le ton monte et la guerre civile s'abat sur la Belgique annexée.

La révolution s'éteint avec le Consulat en 1799. 
Ce passionnant article, lui, continue, et, pour la suite, c'est ici!  Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 454943
http://temps-h.blogspot.be/2016/08/histoire-de-la-belgique-4-le-temps-des.html

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juul

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeJeu 15 Déc - 12:25

Interessant les histoires des pays. Very Happy

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pimprenelle

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeLun 17 Avr - 13:10

Figurez-vous que le roi Louis XV a offert un habit à notre emblème national. Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 49856

Vous comprendrez mieux avec la photo! Wink

Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Mannek10

Voilà! Nous sommes devant une vitrine du nouveau musée consacré au dressing de notre coquet Manneken Pis et cette tenue-ci est la réplique de l'habit offert en 1747 dans des circonstances... un peu compliquées! Wink

1747, année pas de bol pour le petit bonhomme. Il est d'abord subtilisé par des Anglais puis, retrouvé par des habitants de Grammont,  exposé dans cette ville. A peine revenu chez lui, il est dérobé par des Français.  Sad Mais les voleurs, embarrassés par leur larcin, l'abandonnent à la porte d'un cabaret. Un tel traitement pique au vif les Bruxellois, très attachés à leur symbole, d'autant plus que, remis en place, celui-ci essuie les insultes de grenadiers français!

Du coup, il faut calmer le jeu et, nous raconte Jacques Collin de Plancy dans Chroniques des rues de Bruxelles, Louis XV, pour nous faire sa cour, donna au Manneken-Pis un habit de chevalier, avec le droit de porter l’épée; il lui conféra la noblesse personnelle et le décora de la croix de Saint-Louis, qui imposa aux troupes la nécessité non seulement de le respecter, mais de lui rendre le salut militaire.

Ouf! On avait évité le pire!  Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 49856

L'original du petit costume, très précieux en raison de sa valeur historique et de son ancienneté, se trouve dans les collections de la Maison du Roi.  Very Happy

Sources:
http://www.manneken-pis.be/histoires-et-origines-de-manneken-pis/
http://www.parismatch.com/Royal-Blog/royaute-francaise/Quand-Louis-XV-habillait-le-Manneken-Pis-1186544

Dressing complet de Manneken Pis:
http://www.manneken-pis.be/liste-des-costumes/

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decadenzia

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeMar 18 Avr - 12:41

Mais non !! Trop pas ! Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 49856

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeSam 15 Juil - 8:50

Dans le cadre des Provinces Belgique, le cas de la Principauté de Liège reste particulier.

Liège et la France entretiennent une relation passionnelle depuis des siècles. Liège était une principauté indépendante qui relevait du St Empire romain mais était toutefois à plus de 60% francophone. Forcément, depuis que Liège existe, la culture française a toujours eu une importante diffusion chez nous.

Quand la révolution française est arrivée, Liège l’a embrassée et a rejoint la France, devenant française jusqu’en 1815. C’est une période que la ville n’a jamais oubliée, une époque faite de contacts privilégiés et d’échanges qui résonnent encore aujourd’hui. Lors de la révolution belge en 1830, les Liégeois ont d’ailleurs demandé à être de nouveau rattachés à la France.
https://parismatch.be/actualites/societe/57256/fete-francophile-liege-a-lheure-du-14-juillet

Bien à vous

madame antoine

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeVen 9 Mar - 9:35

Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Il est bien échu que nous soyons en Pays de Liège car voici une spécialité hautement appréciée.

Dans l’inconscient collectif, la gaufre est associée à la Belgique, qu’il s’agisse de la gaufre de Bruxelles ou de celle de Liège.

La différence entre les deux tient à leur forme et à leurs trous: la gaufre de Liège est petite et arrondie et compte 24 trous, là où la bruxelloise, plus grande et rectangulaire, en possède 20. Mais le vrai connaisseur apprécie tout particulièrement la liégeoise pour ses petits nids de sucre logés dans la pâte moelleuse qui croquent agréablement sous la dent. D’après l’histoire, l’origine de la gaufre de Liège remonte au XVIIIe siècle. Le Prince-Évêque de Liège aurait demandé à son cuisinier de lui composer quelque chose de savoureux et de sucré. Et il s’est plutôt bien débrouillé! À noter que la gaufre de Liège possède un label de qualité et une charte.

http://www.lavenir.net/cnt/dmf20180305_01135126/les-gaufres-de-liege

A titre d'information gourmande, voici un petit comparatif.

Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Gaufre10
Gaufre de Liège

Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Adobes11
Gaufre de Bruxelles

Il ne vous reste plus qu'à faire votre choix ou prendre les deux.

Bien à vous

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeJeu 12 Juil - 11:19

Un excellent résumé de l'histoire au 18ème siècle. Prague et Bruxelles faisaient partie de l'Autriche. Nous avons une histoire commune. La Belgique a gagné l'indépendance en 1830? Les pays tchèques en 1918, cette année nous célébrerons les 100 ans de la fondation de la république.
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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeMar 28 Aoû - 20:59

Spécial Liège.

Le long 19ème siècle débute avec la Révolution française en 1789 et se termine en 1914 avec le début de la Première guerre mondiale. Durant cette période, les Liégeois vont connaître cinq régimes politiques successifs. Ils passeront de la principauté de Liège à la république française, puis à l’empire français. Viendront ensuite la monarchie hollandaise et enfin, en 1830, le royaume de Belgique.

L’époque est aussi le théâtre de grandes avancées scientifiques, d’importantes luttes sociales et d’un essor économique sans pareil. De son côté, l’Eglise toute puissante fait face aux débuts de la laïcité. Enfin, à Liège, cette période de bouleversements voit aussi fleurir de grands talents artistiques.

Les concepteurs de cette exposition l’ont réalisée en allant puiser des pièces dans les différents musées de la ville de Liège. On y découvre tableaux et sculptures en grand nombre mais aussi du mobilier, des fossiles, des affiches, des objets utilisés à l’époque.

L’exposition est à voir au Grand Curtius jusqu’au 10 novembre, du lundi au dimanche de 10 à 18h00. L’accès est gratuit.


https://www.rtc.be/
F. Bonivert
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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeMar 12 Fév - 8:18

Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Il est intéressant de savoir que Charleroi était au XVIIIe siècle un grand producteur de verre.

Au XVIIIe siècle, les verreries se développent énormément dans la région de Charleroi. C’est d’ailleurs à Charleroi que le verre est le plus produit. Ce n’est bien sûr pas un hasard si les verreries se développent autant dans notre région.

En 1667, le roi de France donne un octroi pour installer le verre à Charleroi. "Pourquoi à Charleroi ? Tout d’abord pour la présence de charbon. Ensuite par la présence de la Sambre, ça voulait dire que l’on pouvait faire venir les matières premières facilement et envoyer le travail fini par après. Finalement, il y avait une forteresse à Charleroi, ce qui offrait une protection aux verriers", explique Véronique Thomas, conservatrice au Musée du verre à Marcinelle. C’est au XVIIIe siècle que l’activité se développe vraiment. De la main-d’œuvre allemande arrive avec une nouvelle technique, le soufflage au canon.

Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Xviiie10
Plan ancien de Charleroi

En 1880, Charleroi comportait 23 verreries avec 20 000 ouvriers. En 1881, le four à bassin arrive, ce qui diminue le nombre d’ouvriers et de verreries malgré une plus grande production. Il ne reste que 19 verreries et 10 000 ouvriers. Le savoir-faire reste très artisanal. Lors de la Première Guerre mondiale, la concurrence étrangère arrive. On y installe alors une machine, le nombre de main-d’œuvre diminue, ainsi que les verreries.

Aujourd’hui, il ne reste presque plus rien de cette activité. Ni à Charleroi ni ailleurs. "Il est d’ailleurs très difficile de retrouver des traces de ces activités. On ne sait pas deviner tout ça si on ne le sait pas. C’est à ça que sert le Musée du verre." Aujourd’hui, le verre n’est plus une activité industrielle, mais est travaillé sous forme artistique, mais que très peu. L’Académie de Charleroi travaille encore le verre, il y a également encore un collectif d’artisans.

Le Musée du verre permet également de découvrir des œuvres d’art et des démonstrations." Il y a un savoir-faire propre à la région. Charleroi a été un gros pilier de l’histoire du verre."

https://www.dhnet.be/

Bien à vous

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeMar 12 Fév - 9:46

Je vois sur la carte que la ville de Charleroi était un bastion fortifié. Il y a deux bastions dans notre état d'origine. Josefov et Terezín. Les deux empereur Joseph II ont construit la forteresse. Parce que toutes les forteresses sont similaires. La forteresse de Charleroi n'a-t-elle pas été construite pour l'empereur Joseph II?
Terezín
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Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Snzym384

Josefov
Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Snzyme48
Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Snzym385

Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Snzym386
Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 20180811
Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 20180810
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madame antoine

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeMar 12 Fév - 10:12

Bonjour cher Pepe12547,

Il est vrai que la ressemblance est frappante et chaleureusement merci pour les plans de Josefov et Terezín, les dirigeants de l'époque ayant les mêmes préoccupations de fortification. Le Plan-Relief concernant Charleroi fut établi pour le Roi Louis XIV. Vous en trouverez de remarquables descriptions sur ces pages.

http://www.charleroi-decouverte.be/pages/index.php?id=410
https://www.telesambre.be/le-plan-relief-de-charleroi-superbement-mis-en-lumiere
http://www.charleroi-decouverte.be/pages/index.php?id=290

Nous avons précisément au sein de notre Boudoir un sujet dévolu aux Plans-Reliefs réalisés à la demande du Roi Louis XIV, comprenant d'autres exemples.
https://maria-antonia.forumactif.com/t31145-les-plans-reliefs-de-louis-xiv

Je prends sur moi d'y poster également votre très intéressant message sur les Places-Fortes de Joseph II afin de l'enrichir par la comparaison.

Bien à vous

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeMar 12 Fév - 10:31

Merci Smile


Dernière édition par pepe12547 le Dim 31 Mar - 20:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeDim 31 Mar - 9:18

Voici quelques endroits anciens à Bruxelles, notamment des jardins datant du XVIIIe siècle.

  • La terrasse du Louis XV


Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Captur12

En plein cœur du parc de Wolvendael, un petit joyau architectural datant du XVIIIe siècle abrite le restaurant Louis XV. Si on y vient avant tout pour une pause gourmande, on profite aussi du cadre magnifique qu’offre ce pavillon. La terrasse s’ouvre en effet sur les dix-huit hectares du parc, un écrin de verdure magnifique.


  • Le Jardin de l’Abbaye de La Cambre


Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Jardin10

À deux pas du tumulte agité de la place Flagey, plus précisément entre les étangs d’Ixelles et le Bois de la Cambre, les jardins de l’Abbaye de la Cambre sont parmi les plus beaux jardins de la capitale. Les jardins de 5 Ha ont été aménagés au début du XVIIIe siècle et sont composés de quatre terrasses successives. Les Bruxellois aiment s’y rendre pour profiter de cet écrin de verdure élégant. Pour y accéder, les visiteurs empruntent un escalier monumental de style Louis XIV avec deux larges volées de marches.


  • Le Parc d’Egmont


Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Parc10

Situé juste derrière The Hotel, à côté du boulevard de Waterloo et de l’avenue de la Toison d’or, le parc du palais d’Egmont est l’un des parcs les plus ravissants de la ville pourtant peu de gens le connaissent. L’ancienne orangerie du Palais est devenue un restaurant très prisé où l’on vient se délecter d’un petit repas ou simplement pour la pause café.

https://sosoir.lesoir.be/

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeLun 8 Avr - 6:39

Voici quelques mots sur un petit réconfortant bien connu par chez nous.

Saviez-vous que le gin était originaire de Belgique ?


Ou, plus précisément, des anciens Pays-Bas, dont appartenait une partie de la Belgique actuelle.

  • "Quand les soldats anglais vont guerroyer en Hollande au XVIIe siècle, ils y découvrent une boisson nouvelle, mise au point par le professeur Sylvius (NDLR: Franciscus) de l'Université de Leyde. Il s'agit, à l'origine, d'un remède réputé agir sur les aigreurs d'estomac, soulager la goutte et les douleurs provoquées par les calculs biliaires. Cette eau de vie (aqua vitae) alcoolisée, obtenue par distillation d'orge, est alors aromatisée au jus de genièvre pour en atténuer le goût déplaisant, ce qui la rend plutôt flatteuse au palais." *


Ils ramèneront donc en Angleterre cette fameuse "eau de genièvre" qui évoluera en "genever", "geneva" et enfin en "gin" pour devenir l'un des alcools les plus in du moment !


*Halimi Suzy, La bataille du gin en Angleterre dans la première moitié du XVIIIe siècle. In: Histoire, économie et société. 1988, 7e année, n°4. Toxicomanies: alcool, tabac, drogue. pp. 461-473.

https://www.dhnet.be/

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeJeu 9 Juil - 9:10

Un petit topo Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 454943

  • La Révolution brabançonne chasse l’empereur Joseph II
    En 1780, le décès de l’impératrice Marie-Thérèse abandonne les Pays-Bas autrichiens à son fils Joseph II. Le nouveau venu se soucie moins du sort de ces contrées lointaines que du bien-être artistique de sa Vienne natale. Tout change lorsque l’ex-protecteur du jeune Mozart décide de tout chambouler de façon trop radicale et peu diplomatique en 1787. Il faut préciser qu’au lendemain de la guerre de succession d’Autriche marquée par l’occupation française d’une partie de la Belgique actuelle, celle-ci a vécu une période de calme et de prospérité très appréciée sous restauration impériale.

    Un contexte révolutionnaire…
    Lors d’une visite de courte durée, Joseph II impose unilatéralement des mesures progressistes que les responsables des Etats (en fait, la plupart de nos provinces toujours actuelles), du clergé et des corporations digèrent… très mal. L’homme veut une centralisation du pouvoir depuis Vienne et décrète la suppression de la quasi-totalité des privilèges acquis le plus souvent depuis le… Moyen Âge. Ce « coup de pied dans la fourmilière » survient au moment où va gronder la Révolution française. L’occasion pour nos « révolutionnaires » de réagir « manu militari ».

    … assez différent de celui des Français
    Il y a une grande différence entre les mouvements révolutionnaires belge et français. Certains de nos compatriotes exigent eux aussi la fin des privilèges alors que les autres veulent au contraire, conserver les leurs. Ces derniers restent majoritaires et apprécient très peu les réformes comme la liberté de culte et l’abolition de la peine de mort. Mais tout le monde est d’accord pour la misé à l’écart de Joseph II, despote… trop éclairé dont les troupes d’occupation sont défaites au verdict de la bataille de Turnhout, le 27 octobre 1789. Emmenés par le Colonel Jean-André van der Mersch, un vétéran des armées française puis impériale (!), les insurgés s’étaient réunis dans les Provinces-Unies (Pays-Bas… actuels) pour organiser la révolte armée, d’où l’effet de surprise.

    Les « Pays-Bas » ne sont plus « autrichiens »
    Conséquences : les régents impériaux Albert de Saxe-Teschen et son épouse l'archiduchesse Marie-Christine de Habsbourg-Lorraine sont chassés hors des Etats du pays de Brabant qui signifient aussitôt aux Etats voisins des « Pays-Bas qui ne sont désormais plus autrichiens », que Joseph II a été déchu de ses droits sur le territoire « belge ». La tenue des Etats généraux doit se tenir à Bruxelles le 7 janvier 1790, et les Etats unis belgiques vont bientôt prendre leur nom de baptême officiel…


(extrait de « United States of Belgium »
https://www.brusselslife.be/

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeMer 15 Juil - 9:01

Bonjour à tous les Amis de Marie-Antoinette,

Nous avons à Bruxelles une place particulièrement harmonieuse, la Place Royale, située non loin du Palais Royal. Ce site de style néoclassique fut réalisé entre 1775 et 1782.

Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Projec10

Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Place-10

La statue d'origine du gouverneur Charles-Alexandre de Lorraine réalisée par Pierre-Antoine Verschaffelt qui trônait en son centre ayant été détruite, elle fut remplacée par la statue équestre de Godefroid de Bouillon encore visible actuellement. De cette place architecturalement si intéressante s'ouvre une belle perspective sur le bas de la Ville.

Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 27214110

Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 00002710

A ces qualités architecturales manifestes s'ajoute une valeur patrimoniale et historique car ce site fut le théâtre de grands rassemblements et événements du XVIIIe siècle impliquant les derniers Souverains Autrichiens. Il fait malheureusement l'objet de projets de réurbanisation et il est à craindre pour l'authenticité de ce joyau, notamment pour les trottoirs qui restent les plus anciens de Bruxelles.

Bien à vous

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeJeu 10 Sep - 12:11

Bonne nouvelle ! La Ville de Verviers a hérité d'un fonds d’archives du baron Yvan Simonis, l'homme qui fit venir d'Angleterre le businessman William Cockerill. Nous étions à la fin du XVIIIe siècle, et cette initiative contribua grandement à l'essor de toute la région. Il importa des machines performantes de Grande-Bretagne, où la révolution industrielle battait déjà son plein. Son fils John fonda une société qui développa la sidérurgie en Belgique et assura la prospérité de la Wallonie pendant des décennies.

Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 37_coc10
Site Cockerill à Seraing


Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 37_coc11
La bourgeoisie wallonne s'extasie.


Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle 1827-010


Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Cocker10
Ouvrier qui fait vivre l'usine


Le fonds est constitué de 500 documents, soit "cinq mètres de papiers", issus "d’archives familiales richissimes au cœur de l’entreprise du textile". "C’est une source exceptionnelle pour faire l’histoire de ce qui a été la principale famille verviétoise.", pour reprendre les paroles de l’historien verviétois Freddy Joris.

Pistes de lectures :
http://connaitrelawallonie.wallonie.be/fr/wallons-marquants/dictionnaire/cockerill-william#.X1n4a_YzbIU
https://www.wawmagazine.be/fr/signatures/waw?page=9
https://liegecitations.wordpress.com/2007/06/18/commande_rails_cockerill_1842_liege_seraing/
https://www.agirparlaculture.be/acier-d-ici-histoire-d-une-industrie/

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeMer 14 Oct - 6:35

Bonjour à tous les Amis dy Boudoir de Marie-Antoinette,

Voici un article qui analyse l'importance des médias à Bruxelles au XVIIIe siècle.

En étudiant l’essor sans précédent d’une presse en langue française dans la périphérique capitale néerlandophone des Pays-Bas autrichiens au milieu du XVIIIe siècle, cet article analyse les conditions d’élaboration d’un appareil médiatique à visée locale et internationale depuis Bruxelles. À partir d’archives inédites (papiers du Conseil privé de Bruxelles, correspondances diverses, production périodique imprimée ou refusée) témoignant des représentations et des stratégies médiatiques mises en œuvre par les autorités, il s’agira de comprendre les enjeux d’un gouvernement par les médias au milieu du XVIIIe siècle du point de vue des pouvoirs. En accordant une part importante de la réflexion aux projets journalistiques avortés et aux dissensions entre les protagonistes, cette contribution fait entrer au cœur des pratiques politiques médiatiques, de manière à saisir la diversité des acteurs et ce que pouvait être une intelligence politique des médias au XVIIIe siècle.

Par Marion Brétéché

Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Bruxel10
Vue actuelle de la Place Royale


Alors qu’aucun journal francophone n’était publié à Bruxelles en 1754, neuf périodiques y voient le jour entre 1755 et 1767. Le seul périodique en langue française publié auparavant, l’hebdomadaire des Relations véritables, fondé en 1652, avait cessé de paraître en 1741. Or, après 1755, les périodiques francophones se multiplient dans la capitale des Pays-Bas autrichiens jusqu’à atteindre cinq journaux concomitants en 1761. Ce dynamisme se perpétue au moins jusqu’en 1767, date à laquelle, en l’état de ces recherches, quatre périodiques sont encore imprimés simultanément dans la ville. Mieux encore : si l’on intègre à cet inventaire les journaux qui n’ont pas réussi à voir le jour malgré leur demande d’autorisation, le nombre s’élève à quinze ouvrages sur cette période de douze ans. Le point de départ de cette étude a donc été de chercher à comprendre comment la périphérique capitale néerlandophone des Pays-Bas autrichiens devint, en une dizaine d’années, un pôle européen de production de l’information internationale.

L’extraordinaire expansion de la presse européenne en langue française, amorcée à la fin du XVIIe siècle, exponentielle à partir des années 1730, et surtout 1750, ne saurait à elle seule justifier ce surgissement. D’autant que sa localisation lui donne un caractère incongru : Bruxelles compte seulement 75 000 habitants en 1784 et bénéficie d’une piètre réputation dont Voltaire se fait l’écho lorsqu’en 1740, il décrit cette « triste ville » comme « le séjour de l’ignorance, de la pesanteur, des ennuis, de la stupide indifférence ».

L’explication à ce phénomène doit plutôt être cherchée dans l’intervention ciblée d’acteurs nombreux, aux intérêts divergents, issus des sphères du pouvoir et du monde de la librairie : l’impératrice et son chancelier à Vienne, le Conseil privé de Sa Majesté et son ministre plénipotentiaire à Bruxelles, une douzaine de journalistes, trois imprimeurs et leurs nombreux ouvriers. Les archives conservées attestent en effet non seulement d’une soudaine concentration à Bruxelles d’hommes se prétendant journalistes, mais aussi de l’investissement des autorités dans la production d’imprimés politiques en langue française relevant de tout le panel médiatique du temps. Ces deux facteurs concourent à ce qui nous semble devoir être interprété comme l’élaboration d’un appareil médiatique en langue française, à visée locale et internationale depuis Bruxelles. L’expression « appareil médiatique » recouvre la mobilisation et la mise en œuvre de moyens humains et techniques au service de la production et de la diffusion de supports de communication nombreux, diversifiés et corrélés entre eux.

Cet article entend donc interpréter les stratégies médiatiques déployées à Bruxelles dans les années 1750–1770, afin de saisir les enjeux d’un gouvernement par les médias au milieu du XVIIIe siècle du point de vue des pouvoirs. Pour cela, nous avons ici privilégié, dans le cadre d’une enquête en cours plus vaste, les archives locales, inédites et abondantes, conservées à Bruxelles (papiers du gouvernement, correspondances diverses, production périodique imprimée ou refusée). En étudiant la genèse et le contenu d’une quinzaine de projets de journaux soumis au Conseil privé, il s’agira de saisir les représentations que les autorités se font des médias, les fonctions qu’elles leur attribuent et les pratiques grâce auxquelles elles élaborent une politique de communication politique visant à favoriser l’action de leur État tout en souhaitant éclairer et éduquer le public. Les dissensions entre les gouvernants en charge de cette politique et les productions médiatiques qui en découlent permettront quant à elles de montrer comment se décline au XVIIIe siècle la fonction de gouvernement attribuée à la culture et le rôle, incontournable ici, joué par le comte de Cobenzl.

Avant d’aller plus loin, quelques remarques s’imposent du fait de l’inscription forte du phénomène observé dans un double contexte, local et international. Les Pays-Bas, cadre institutionnel, géographique et économique de notre enquête, sont passés de l’autorité espagnole à celle de l’Autriche en 1713 dans des frontières qui correspondent grossièrement à celles de la Belgique actuelle. Dans le cadre de ce rattachement, le gouvernement des Pays-Bas a une existence réelle et mène une politique cohérente bien que sous la tutelle de Vienne. Cette dualité des pouvoirs est visible au niveau institutionnel avec la présence d’un gouverneur général, prince du sang représentant du souverain, assisté – voire remplacé en cas d’absence – par un ministre plénipotentiaire qui supervise les Conseils, dont le Conseil privé chargé des affaires intérieures. Si le ministre plénipotentiaire est officiellement inférieur au gouverneur, dans les faits, il contrôle ses décisions. Sur notre période, l’homme fort du gouvernement est ainsi le comte de Cobenzl, ministre de 1753 jusqu’à sa mort en 1770, bien plus que Charles de Lorraine, beau-frère de Marie-Thérèse et gouverneur de 1744 à 1780. Tous deux souhaitent élever la ville de Bruxelles au rang de capitale européenne en développant son activité économique et culturelle, notamment en encourageant un processus de francisation de l’administration et des élites déjà amorcé depuis le début du siècle.

Par ailleurs, de 1756 à 1763, la guerre de Sept ans oppose les puissances européennes, notamment l’Angleterre et la Prusse à la France alliée à l’Autriche depuis le traité de Versailles signé en mai 1756. Ce traité induit un renversement des alliances controversé en France, car il place dans le camp adverse l’ancien allié, la Prusse, en se rapprochant de l’ennemi traditionnel autrichien. Localement, les Pays-Bas sont ainsi pour la première fois exclus des théâtres d’opération. Enfin, cette guerre accorde une place sans précédent au public, comme l’a souligné Edmond Dziembowski et comme en avaient conscience les contemporains, tel Pierre Rousseau qui, dans son Journal Encyclopédique de septembre 1756, écrivait : « L’avenir concevra avec peine que la guerre entre les Anglais et les Français [fut] aussi animée sur le papier que sur les mers ».


Les critères d’évaluation d’un gouvernement en matière médiatique

Tout écrit imprimé dans les Pays-Bas autrichiens doit être autorisé avant publication : tolérances tacites et privilèges avec exclusivité pouftr une durée variable sanctionnent (et hiérarchisent) l’approbation gouvernementale émise par le Conseil privé de Sa Majesté Impériale à Bruxelles, après examen d’une demande d’autorisation circonstanciée relayée par un membre du Conseil ayant à charge l’instruction de la requête. La conservation aux Archives du Royaume de ces documents rarissimes en Europe – dossiers des requérants complétés par les conseillers, avis formulés par le Conseil et octrois après décision du gouverneur ou du ministre – renseigne de façon inédite la publication de neuf journaux et l’interdiction de sept autres, mettant ainsi en évidence les critères de jugement politiques de l’offre culturelle journalistique en langue française dans la capitale néerlandophone des Pays-Bas autrichiens.

Il apparaît que le Conseil privé n’autorise les publications qu’après examen minutieux et contradictoire des dossiers présentés. Les critères d’évaluation portent en premier lieu sur l’objet et le contenu des périodiques, appelés à satisfaire « l’utilité publique » selon l’expression employée à la fois par les requérants et par les membres du Conseil. Jamais définie ou explicitée, la notion est difficile à saisir au-delà du fait qu’elle implique un bénéfice – non spécifié – pour les lecteurs. Elle n’en justifie pas moins la proposition de création et l’autorisation de périodiques, mais aussi, pour les Avis et annonces, la fixation du prix de vente de l’ouvrage et des annonces publiées. Ce dernier cas évoque une unité de mesure de cette « utilité » : l’ampleur européenne de la diffusion des modèles journalistiques puisque « l’Utilité d’une pareille feuille, uniquement destinée à annoncer au public les affaires qui ont cours dans la société » est attestée par le fait que « toutes les grandes villes en ont formé l’établissement ». Le critère de l’intérêt public conduit également le Conseil à évaluer l’adéquation entre la forme et le fond du journal, au point de pouvoir éconduire les projets dans lesquels la périodicité ne lui semble pas être le support médiatique adéquat, comme dans le cas du Traité de la Grandeur en general avec une méthode courte et facile pour apprendre l’arithmétique et l’analyse sans maître pour lequel le Conseil « observa que ces sortes de matières sont de nature à être renfermées dans un Traité complet, qui embrasse toutes les parties avec methode ». Ici, le doute quant à la pertinence de la forme périodique se double d’une interrogation quant à « la capacité et les talens de l’auteur », inconnu du Conseil.

Or l’identité du rédacteur et la confiance que l’on peut lui accorder constitue le deuxième critère d’approbation du Conseil qui y fait référence dans presque tous les avis et n’hésite pas à réclamer des informations complémentaires s’il le juge nécessaire car


  • « il convient, surtout lorsqu’il s’agit de donner des feuilles imprimées au public, d’en connoitre l’auteur ainsi que ses qualités personnelles ; s’il est sujet de Sa Majesté ou etranger, et quelles sont ses mœurs et sa conduite. »


Les feuilles périodiques font ainsi l’objet d’une vigilance et d’une suspicion renforcées. Lorsqu’après un premier refus, Des Roches, l’auteur des Avis et annonces, présente au Conseil des gages de son installation à Bruxelles et des lettres de recommandation, il n’obtient à nouveau qu’un refus ferme, car

  • « … il n’y a dans tout cela aucune sorte d’eclaircissements ni d’appaisement sur le lieu de sa naissance, de son dernier domicile, sur son etat, sa conduite, ses mœurs, toutes choses néanmoins qu’il auroit du mettre dans le plus grand jour, s’il vouloit se mettre à l’abri d’être envisagé ou soubçonné pour un avanturier, espece de gens qu’on ne sçauroit assez éloigner d’un Païs policé. »


Les considérations économiques liées au marché et au respect des autres privilèges ne sont quant à elles envisagées par le Conseil que dans un temps ultérieur, une fois l’utilité de l’ouvrage confirmée et la capacité de l’auteur évaluée. Et ce n’est que dans un dernier temps que le Conseil statue sur les conditions d’autorisation.

Facilement tranché, le premier point concerne les dédicaces et donc le degré de recommandation politique de ces périodiques : le gouverneur Charles de Lorraine peut être le destinataire de ces dédicaces, contrairement à l’impératrice. Le second point a trait aux octrois et suscite davantage de discussions car auteurs et conseillers ont ici des positions opposées : là où les requérants demandent des privilèges les plus protecteurs possible (exclusivité sur une longue durée), les autorités souhaitent au contraire éviter de « lier les mains au Gouvernement qui, dans le cas que l’ouvrage ne seroit pas aussi bon que le suppliant le promet, ne seroit pas en pouvoir de le révoquer ». Sauf cas exceptionnel, le Conseil n’accorde donc de permission que jusqu’à révocation (c’est-à-dire jusqu’à une possible suspension) et les exclusivités ne concernent que les ouvrages ayant obtenu un privilège. Le troisième point débattu concerne l’incontournable contrôle des textes. Chaque livraison de chaque périodique est ordinairement soumise à une censure préalable confiée à un membre du Conseil ou des conseils provinciaux, ce qui implique une surcharge de travail régulière dont se plaignent les intéressés et explique peut-être en partie l’attention portée à l’adéquation entre la matière et la forme périodique. Dans certains cas, une dernière condition accompagne l’autorisation par le Conseil : l’obligation pour les propriétaires de délivrer des exemplaires gratuitement, nous y reviendrons.

La production périodique fait ainsi l’objet d’une évaluation rigoureuse mais féconde puisqu’elle conduit, entre 1755 et 1767, à la publication de neuf journaux dont il convient désormais de déterminer les caractéristiques afin d’en saisir la possible portée.


Des journaux au service du gouvernement ?

Les journaux encouragés par les autorités peuvent être classés en quatre catégories thématiques relevant des principaux genres éditoriaux périodiques du temps. La Gazette des Pays-Bas, les Mémoires du temps et le Mercure historique des Pays-Bas appartiennent à la presse politique et fonctionnent en système grâce à une exploitation avisée des caractéristiques propres à chaque format. Bihebdomadaire protégé par un privilège, la première s’apparente en tout point aux gazettes européennes de langue française : nouvelles politiques, économiques et militaires de portée internationale se succèdent sans commentaire par lieu d’origine de l’information tandis que les nouvelles locales y sont réduites, le tout dans le « ton sérieux de la politique » en usage dans ce type de média. « Ouvrage léger par lui-même [qui] ne vaut qu’autant qu’on l’assaisonne de quelques traits qui seroient déplacés dans une Gazette », les Mémoires du temps sont pour leur part une « extansion de la gazette » et ne sont tolérés que tacitement. Leur rédacteur, Jean Maubert de Gouvest, également à la tête de la Gazette de 1759 à 1761, y publie des nouvelles plus légères destinées à la lecture dominicale des abonnés de la Gazette mais aussi de ceux qui ne seraient pas des lecteurs assidus de l’actualité politique. Enfin, dans le Mercure historique et politique des Pays-Bas, le même journaliste – également détenteur du privilège – adapte le format mensuel des mercures consacrés à l’analyse de l’actualité politique en proposant de longues dissertations sur les fondements politiques et historiques des événements présents.

Le bihebdomadaire privilégié des Annonces et avis des Pays-Bas présente quant à lui le contenu habituel des feuilles publicitaires qui se multiplient à l’époque : annonces de vente, achat et échange de tous biens, offres d’emploi, objets perdus et trouvés, cours des prix, de la bourse et des changes, etc., complétés par la présence – plus originale – de comptes rendus de livres et de divertissements locaux.

Sur les neuf journaux publiés de 1755 à 1767, trois peuvent être qualifiés de « culturel » ou de « littéraire ». Le Littérateur Belgique est le tout premier périodique de cette série autorisé par le Conseil, en 1755. Hebdomadaire muni d’un privilège, il a pour vocation de montrer, comme son titre l’indique, que « littérature » et « Belgique » ne sont pas des termes contradictoires. Périodique encyclopédique, il emprunte à la fois au modèle du Mercure galant et à celui des « Spectateurs ». C’est de ce dernier format que s’inspirent directement les deux autres titres : le Journal de Bruxelles et le Gazetin de Bruxelles sont des feuilles morales et culturelles énoncées à la première personne – irrévérencieuse et polémique pour la seconde ce qui entraîne sa suspension six mois après sa création.

Enfin, Bruxelles compte aussi deux journaux spécialisés comme l’Europe en voit alors fleurir dans des domaines aussi variés que les sciences ou la mode : les Leçons d’arithmétique, d’algèbre et de géométrie protégées par un privilège du Conseil mais uniquement connues par le prospectus adressé à la censure car aucun exemplaire n’a subsisté, et le mensuel d’économie intitulé Journal de commerce dont l’objectif est d’encourager « l’esprit de commerce » en instruisant le public de ses principes et en proposant aux négociants les outils nécessaires.

Il ressort de ce panorama que le Conseil privé de l’impératrice à Bruxelles soutient une offre périodique diversifiée, avec un pôle politique important et structuré. L’esprit philosophique ou encyclopédique n’est pas encouragé et le ton irrévérencieux ou contestataire est immédiatement sanctionné. Par exemple, nous y reviendrons, malgré son insistance et ses nombreuses démarches, Pierre Rousseau ne parvient pas à convaincre le gouvernement d’autoriser la publication de son Journal encyclopédique après son interdiction à Liège en 1759. Cette presse bruxelloise n’est ainsi que très rarement – ou à la marge et implicitement – critique à l’égard des autorités politiques et religieuses. Elle est a contrario le plus souvent unanime dans son apologie du gouvernement autrichien ce qui invite à interroger les fonctions que ces périodiques peuvent assurer.

Selon des modalités bien connues depuis la Gazette de Renaudot qui, malgré les promesses liminaires de Maubert ne semble pas un modèle si lointain, la Gazette des Pays-Bas est un support de circulation de l’information gouvernementale. On y trouve des « Avertissement[s] de la part du gouvernement » comme dans les Annonces, et des articles explicitant la position du gouvernement. Explicitement attribués aux autorités, les avis signalent à l’historien.ne, comme aux contemporains avant lui, la fonction de chambre d’écho que remplissent ces ouvrages envers la politique du gouvernement. Néanmoins l’enquête ne saurait s’arrêter là, le phénomène étant à la fois plus complexe et plus subtil.

Une analyse du Journal de commerce met ainsi en évidence comment son rédacteur, Jacques Accarias de Serionne, tient quant à lui un discours économique cohérent et en accord avec une partie de la politique menée à Bruxelles. Il défend un mercantilisme légèrement mâtiné de libéralisme, très proche de la pensée économique de Cobenzl. Ce périodique s’impose en outre comme un vecteur d’importation dans les Pays-Bas autrichiens des publications et des débats français sur l’économie politique. Au-delà, c’est en réalité la question du modèle français, notamment politique, qui surgit au travers de la plupart de ces périodiques, en particulier du Mercure et des Mémoires du temps qui proposent des dissertations politiques. Ces deux ouvrages publient au fil de leurs pages une défense – voire une apologie – de la monarchie française et une critique virulente des revendications et contestations parlementaires tandis que la Gazette célèbre les victoires militaires de l’allié français. Inscrite dans le contexte de la guerre de Sept ans, cette position pro-française (également anti-anglaise) est délibérée, jusque chez les auteurs les plus contestataires comme Antoine Chevrier qui, à la suite d’une plainte contre les Mémoires du temps dont il est désormais le rédacteur, affirme que ce qu’il « écrit depuis 1757 sur la guerre et la politique a toujours été pour la bonne cause » et que dans ses « divers ouvrages tous relatifs à la guerre presente », il a toujours « soutenû vivement les intérêts des Maisons d’Autriche et de Bourbon ». Ces formules mettent sur la voie l’historien pour saisir l’essentiel : le discours de ces journaux politiques est largement centré sur la défense de l’alliance franco-autrichienne. Pour ne prendre qu’un exemple : à l’automne 1761, les Mémoires du temps ouvrent deux livraisons sur un pamphlet critiquant Pitt qui mène la guerre outre-Manche ; puis, durant les deux semaines suivantes, publient l’introduction, le sommaire et la conclusion du Mémoire historique sur la négociation de la France et de l’Angleterre, ce recueil de pièces imprimé à la mi-octobre par Choiseul et Louis XV pour attribuer l’échec des négociations bilatérales à l’intransigeance anglaise. En moins d’un mois, la campagne de communication française trouve ainsi un large écho hors des frontières du royaume grâce à la collaboration de la presse bruxelloise ; collaboration massive puisque le Mémoire est publié in extenso dans des numéros extraordinaires de l’hebdomadaire et commenté en 24 pages dans le Mercure historique des Pays-Bas.

Cette conformité du discours des périodiques avec la politique internationale de Bruxelles et Vienne explique sans doute pour partie les mesures prises par les autorités pour en faciliter la diffusion auprès du public et plus spécifiquement auprès des agents du gouvernement des Pays-Bas, majoritairement francophones. Ces dispositions concernent tout particulièrement la Gazette, par l’encadrement de son prix de vente « pour tout le monde indistinctement » et par le biais d’une distribution gratuite rendue obligatoire par le privilège dès 1741. Quelques listes de ces abonnés à titre gracieux sont conservées dans les archives du Conseil car à plusieurs reprises les détenteurs du privilège contestèrent cette obligation de plus en plus coûteuse à mesure que le nombre des bénéficiaires s’allongeait, comme en 1732 ou en 1741, date à laquelle 101 gazettes étaient ainsi distribuées gratuitement « jusques à tous les officiers et huissiers des conseils ». L’opposition à cette mesure était d’autant plus forte que cette gratuité pouvait voir son coût amplifié si ces agents de l’État ne se réservaient pas leur exemplaire, comme lorsqu’en novembre 1732, le Conseil, saisi par le gazetier Foppens, fut contraint de défendre à un huissier du Conseil des Finances de donner son exemplaire au café.

Si ces périodiques s’imposent par leur encadrement et leur contenu comme des relais communicationnels entre les mains du gouvernement bruxellois, l’importance quantitative et la richesse des sources conservées aux Archives du Royaume, de même que la forte présence d’un acteur politique en particulier, invite à supposer que l’on excède ici une simple pratique de communication politique et de censure d’État.


Une intelligence politique des médias au temps des Lumières : Charles de Cobenzl et la mise en place d’un système médiatique ?

L’analyse de l’importante correspondance que le ministre plénipotentiaire entretient avec plusieurs journalistes permet en effet de comprendre que cette presse est en fait contrôlée par le ministre lui-même. Loin d’être seulement soumis à une censure ordinaire, les périodiques sont en réalité un instrument dans les mains du ministre pour mener à bien sa politique internationale, économique et culturelle.

D’octobre 1758 à juillet 1760, plus d’une quarantaine de courriers entre le ministre et Maubert de Gouvest attestent de la mainmise personnelle de Cobenzl sur la presse politique : ce dernier relit régulièrement les copies et y apporte des corrections, peut-être de manière systématique dans le cas des analyses du Mercure ; il fournit des matériaux au journaliste sous la forme de pièces ou d’avertissements à insérer, parfois même avec des indications de mise en page ; il contraint Maubert à des corrections après publication, souvent en indiquant comment revenir sur ce qui a déjà été imprimé ; il utilise la Gazette pour corriger ce qu’il considère comme des fausses nouvelles publiées par les gazettes de Hollande qui bénéficient quant à elles d’une relative liberté, propre à la République des Provinces-Unies où n’existe pas de censure préalable. Les interventions du ministre ne s’apparentent donc pas à de simples vérifications de conformité mais bien à des opérations de transformation du contenu, menées de façon cohérente, à des fins politiques précises. Dans ces documents, le gazetier apparaît entièrement soumis au politique, voire en demande de directives comme lorsqu’il requiert des conseils pour se corriger car ses annonces dilatoires et évasives des dernières semaines (qu’il détaille, livraisons commentées à l’appui) n’ont pas dû, à son sens, satisfaire le gouvernement La fréquence et l’ampleur de ce contrôle étaient sans doute d’autant plus important qu’une lettre de Maubert évoquant des rencontres dans l’hôtel de Cobenzl, alerte l’historien sur des échanges oraux n’ayant pas laissé de traces.

La ligne politique défendue par les journaux est ainsi dictée par Cobenzl qui, depuis Bruxelles, orchestre une communication politique qui dépasse les intérêts des seuls Pays-Bas grâce à l’établissement d’une presse en langue française. En soutenant et encadrant des auteurs inconnus et leurs entreprises journalistiques, le ministre s’est donné les moyens de publier la valeur et la sincérité d’une alliance franco-autrichienne en réalité fragile, de nourrir la légende noire de l’ennemi de l’Autriche, Frédéric II, et de diminuer la grandeur de l’Angleterre, adversaire séculaire de la France. Se pose la question, toujours difficile à trancher, des destinataires de cette communication. Le choix de la langue française, au-delà du facteur de prestige attribué à ce que l’on a pu appeler l’« Europe française », laisse à penser que les lecteurs des Pays-Bas autrichiens n’étaient pas les seuls visés. D’après le traité commercial qui encadre et facilite la livraison régulière de la Gazette des Pays-Bas en France, passé entre Maubert et le libraire David, revendeur des gazettes étrangères à Paris, la vente de l’ouvrage serait passée de 30 à 400 exemplaires entre 1759 et 1761, indice d’une publication également à destination du public français.

La mainmise directe de Cobenzl sur le contenu des périodiques a pour corollaire d’inscrire les journalistes dans une forte subordination politique, davantage envers sa personne qu’envers le gouvernement. Le dévouement de Maubert est tel qu’il publie des ouvrages directement au service de sa politique – comme son Patriote hollandois inspiré des extraits du Monitor qu’il lui transmet – et qu’en 1761, il lui propose de devenir son agent à Paris. Chevrier lui-même, pourtant célèbre pour sa plume acérée, n’hésite pas à se décrire en auteur servile « obligé d’adopter la façon de penser du Gouvernement dans lequel il écrivoit », au point de justifier a posteriori le contenu de ses Mémoires du temps ainsi :

Si quelqu’un « avoit à se plaindre du Gazetin de Bruxelles, il devoit s’adresser au Ministere. Je conviens que j’ai rédigé pendant 10 mois cette feuille hebdomadaire ; mais le Gouvernement fait que je n’y ai jamais mis une syllabe sans l’approbation et le visa d’un de ses Membres et que plusieurs des pieces, dont j’ai fait usage, m’ont été fournies par l’État. J’ai des preuves par écrit de ce que j’avance. »

Si, comme l’indiquent cette citation et les sources archivistiques, Cobenzl est derrière nombre de ces publications, c’est qu’il utilise aussi cette presse pour publier et favoriser sa propre politique réformatrice qui n’est pas toujours bien reçue.

En effet, ce constat de la soumission auctoriale aux intérêts politiques du ministre vaut aussi pour le Journal de commerce d’Accarias de Serionne. Observateur avisé de la volonté de Cobenzl de développer l’économie des Pays-Bas, il parvient à le convaincre de son utilité en la matière en lui dressant un état des manufactures de France dès leur première entrevue puis en lui adressant un Mémoire sur le commerce des Pays-Bas, immédiatement copié par les commis du ministre pour être envoyé à Vienne. Dans les documents conservés, Serionne et le journal qu’il se propose de créer apparaissent ainsi comme un relais à même de diffuser la conception novatrice défendue par Cobenzl d’une forte présence de l’économie dans la société et dans l’État. Bien que l’ampleur du dossier empêche de s’y arrêter ici, une logique semblable explique pour partie qu’en 1759–1760, Cobenzl soutienne envers et contre tous Pierre Rousseau et son Journal encyclopédique, dans le but d’encourager l’ouverture culturelle de Bruxelles au courant des Lumières. De même, sa défense des Annonces et avis s’insère simultanément dans son souhait de renforcer l’économie et de dynamiser l’activité culturelle du pays.

Cobenzl enchâsse ainsi dans son entreprise de réforme de l’État, une politique de la librairie en langue française à la fois culturelle, intellectuelle et économique, dans laquelle la presse joue un rôle important, voire central. Ses actions sont à la fois ciblées et cohérentes : soutien aux projets journalistiques évoqués précédemment, restauration en 1754 de la bibliothèque des ducs de Bourgogne avec la création d’un dépôt légal, création en 1759 de l’imprimerie royale, puis en 1769, patronage d’une société littéraire qui, trois ans plus tard, devient l’Académie impériale et royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles. Or, durant les années fondatrices de 1759–1761, ses créations sont pensées comme un système dont le journaliste Maubert est le centre : le 23 avril 1759, celui-ci obtient simultanément le privilège de la Gazette et la direction de l’imprimerie royale ; quelques mois plus tard, il reçoit le privilège du Mercure et voit ses Mémoires du temps autorisés tacitement ; il occupe une telle place dans l’économie de la librairie bruxelloise que le Conseil lui demande son avis lorsque Des Roches sollicite un privilège pour les Annonces. Sa demande d’octroi pour le Mercure témoigne de ses prétentions et de la perspective sur le long terme qui sont les siennes – et sans doute celles de Cobenzl – lorsqu’il sollicite « un privilege exclusif tant pour lui que pour les siens et les eleves qu’il pourra former ». La centralisation de la production permet en outre que les journaux s’expriment à l’unisson et se soutiennent mutuellement de manière à servir plus efficacement les intérêts de leur protecteur : par exemple, la Gazette annonce la parution des autres périodiques protégés par Cobenzl et les Mémoires du temps informent le public des transformations du Mercure. À l’aune de cette analyse, on comprend mieux la remarque de Pierre Rousseau lorsqu’en 1759, alors qu’il espère voir la publication de son Journal encyclopédique être autorisée à Bruxelles, il écrit au ministre : « je me pretterai à toutes les vües que Votre Excellent aura pour l’avancement de M. Maubert. » Car de fait, ce dernier est devenu le cœur du système médiatique mis en place par Cobenzl.

Le gouvernement n’est néanmoins pas unanime quant à l’utilité de ces journaux. Entre l’enthousiasme du ministre et la prudence sceptique du Conseil, les divergences sont visibles dès le départ, comme en témoigne tous les privilèges accordés seulement jusqu’à révocation. Toutefois, si durant les premières années le Conseil se laisse convaincre par le ministre – ou se soumet à son autorité –, à partir de 1765, il s’oppose progressivement aux avis de Cobenzl. De plus en plus isolé, celui-ci devient l’unique défenseur des journalistes. Les archives belges contenant les dossiers de censure des périodiques refusés permettent de saisir cette évolution de la politique médiatique bruxelloise et ses fondements.

Les deux premiers refus ont lieu au printemps 1760. Celui de la Feuille utile relève de la logique évoquée plus haut : médiocrité de l’échantillon soumis et anonymat des auteurs. Celui défendant le Journal littéraire des Pays-Bas témoigne en revanche de l’émergence au sein du Conseil d’un soupçon nouveau à l’égard de la presse, porté par le gouverneur. Il faut dire que ce titre désigne en réalité le Journal Encyclopédique de Pierre Rousseau dont la parution à Liège a dû cesser à la suite d’accusations portées par les autorités religieuses entraînant la révocation de son privilège. Réfugié à Bruxelles et protégé par le comte de Cobenzl, Rousseau espère obtenir une autorisation de publication des autorités locales. Sans succès, puisque dans une consulte exceptionnellement laconique et contre l’avis de Cobenzl et du Conseil, Charles de Lorraine ne trouvant « pas à propos de permettre l’impression de cet ouvrage » éconduit la demande du suppliant. Sans doute s’est-il rangé aux arguments déployés publiquement et auprès du Conseil par le parti de la faculté de théologie de Louvain très hostile au journal, dont la crainte principale est que l’ouvrage « ne fasse éclore dans ces provinces, où ils règnent maintenant une heureuse tranquillité, des sistemes nouveaux sur la Religion et les mœurs ». Si ce refus s’explique en partie par la publicité des positions de l’évêque de Liège et de l’Université de Louvain auxquels le gouverneur ne souhaite pas s’opposer, cette affaire témoigne de l’apparition au sein du gouvernement d’un discours teinté de méfiance à l’égard de la presse. Or, cette suspicion s’exprime ouvertement lorsqu’en 1761 la Feuille manuscrite rédigée par Chevrier et la Balance chinoise écrite par un certain Wendler sont interdites car jugées « dangereuse[s] ».

Dans le premier cas, le refus du Conseil invoque l’esprit de satire qui dominerait l’ouvrage « pour flatter la coupable malignité de ses lecteurs », « bless[a]nt également les bonnes mœurs et le bon sens » au point « que rien de pareil ne [puisse] être toléré dans un État policé ». Cette interdiction survient après qu’un destinataire parisien du prospectus, le Marquis de Marigny, frère de Madame de Pompadour, s’en soit plaint à Cobenzl. Dans le second cas, les autorités bruxelloises craignent surtout pour l’ordre intérieur car le périodique aurait pour objet « toutes les parties de l’administration des Chinois comparées à celles de l’Europe avec des réflexions de l’auteur ». Or, sur un tel « projet tout à fait nouveau de traiter des matières aussi graves et aussi délicates dans des feuilles périodiques », le Conseil considère qu’une censure « la plus éclairée », « réfléchie » et « rigoureuse » ne serait pas « praticable ». Au printemps 1760, ces deux ouvrages introduisent ainsi dans le discours politique, le caractère potentiellement subversif et incontrôlable de la presse. Ce jugement progresse dans les rangs du Conseil jusqu’à être théorisé en 1766 lors de la suspension du Gazetin de Bruxelles et des refus opposés à la Gazette de négocians et au Journal étranger.

Dans ces trois derniers cas, les motifs invoqués ne concernent plus les ouvrages en particulier mais la presse en général. L’argumentaire du Conseil a évolué depuis 1760 et la multiplication des journaux dans la ville. Si l’on retrouve l’idée selon laquelle ces auteurs sont des inconnus auxquels on ne sait quelle confiance accorder, l’argument qui prévaut désormais est que les journaux sont davantage un moyen de subsistance pour des auteurs impécunieux qu’une publication utile pour la société. L’absence de « désirs réels de se rendre utiles au public » explique, selon le Conseil, la faible qualité de ces ouvrages et le désintérêt des lecteurs qui n’y trouvent pas d’informations utiles et de qualité. D’après le Conseil, les journaux sont nombreux à travers l’Europe et, à l’exception de quelques-uns, peu d’entre eux rencontrent le succès, preuve qu’ils sont bien inutiles. Toutefois, la méfiance va plus loin puisque certains « deviennent dangereux ». Dangereux pour les mœurs et les principes car ils propagent les mauvaises idées ; pour la réputation des personnes par les calomnies qu’ils diffusent ; pour la sureté de l’État par les pratiques de lecture et de pensée auxquels ils incitent. Enfin, c’est finalement le principe même des périodiques que le Conseil condamne désormais. Car non seulement ces ouvrages ne permettent qu’une connaissance parcellaire à ceux qui sont peu instruits des matières données à lire, mais ils pervertissent aussi ceux qui possèdent un savoir en amont. La critique se teinte en outre de mépris à l’égard des auteurs, le Conseil peinant « à se persuader qu’un homme possédant toutes ces qualités dans un degré à requerir, voulut prendre le parti de quitter sa patrie et son État pour un objet tel qu’il se propose. » Ces préventions contre les auteurs et leurs ouvrages, totalement absentes des avis du Conseil jusqu’au début des années 1760, témoignent de la transformation radicale du point de vue du gouvernement des Pays-Bas autrichiens. Sans doute les représentations de ses membres se sont-elles modifiées à l’épreuve de la réalité, au contact des journalistes et de leur production, au gré d’une approche pragmatique de l’action médiatique. La suspicion l’a ainsi emporté sur l’enthousiasme initial, les journalistes n’ayant pas, aux yeux du Conseil, su appliquer la préconisation de Cobenzl qui en 1759 écrivait que « comme la Médecine trouve l’art de convertir les poisons en remèdes, de même un journaliste éclairé peut être d’une utilité essentielle à l’ordre public, en combattant avez zèle et solidement les opinions blamables. »

Loin d’être close, cette étude invite à des prolongements, actuellement en cours d’enquête à partir d’autres fonds : quelle fut la position (officielle et officieuse) de Vienne sur ce dynamisme de la librairie bruxelloise ? Car si le chancelier Kaunitz soutient l’entreprise du Journal de Commerce, il est au contraire prudent en ce qui concerne le Journal encyclopédique. De même, quel rôle a joué le gouvernement de Versailles : a‑t-il pu soutenir, voire inciter Cobenzl ? Quelques pistes pourraient inviter à le penser, comme le fait qu’en 1761, Choiseul devenu secrétaire d’État à la guerre, se charge de faire respecter le traité commercial de distribution de la Gazette des Pays-Bas à Paris, ou encore que le libraire David chargé de cette commercialisation soit aussi l’un des acteurs de la publication de périodiques anti-anglais commandités par le ministère des affaires étrangères. Ce serait alors la question de l’autonomie de cette politique médiatique des Pays-Bas autrichiens qui se poserait. En outre, plus largement, comment cette politique s’insère-t-elle dans la dynamique d’expansion européenne de la langue et de la culture française au XVIIIe siècle et qu’apporte-t-elle à la compréhension de ce phénomène ?

Quelles que soient les réponses à ces questions, à l’échelle locale privilégiée ici, la position bruxelloise apparaît dans sa cohérence et ses antagonismes. À l’initiative d’un ministre réformateur et francophile, le gouvernement des Pays-Bas a mené une politique médiatique d’envergure en langue française. Si dresser un bilan définitif serait à ce stade hasardeux, il semble néanmoins que l’un des succès de cette entreprise ait été l’émergence d’une presse politique de gouvernement pensée par celui-ci au service de l’État, du public et de la politique internationale. Cobenzl n’est en revanche pas parvenu à créer durablement une presse belge rivalisant avec le journalisme francophone européen. Avec le temps, peut-être lui-même était-il moins enthousiaste. Le fait qu’en 1766 et 1767 il ne soutienne ni l’auteur de la Gazette de négocians, ni celui du Gazetin invite à le penser. Du côté du Conseil, la concurrence européenne étant jugée trop forte, on ne cherche plus à faire rivaliser la capitale des Pays-Bas avec les autres capitales européennes. Échec ou succès, reste qu’à Bruxelles de 1755 à 1767, la culture a bel et bien été pensée pour servir à gouverner.


Marion Brétéché
https://www.ojim.fr/un-peu-dhistoire-culturelle-des-medias-bruxelles-au-18eme-siecle/

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeJeu 24 Aoû - 13:22

Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Voici également une vue ancienne montrant la Senne. Le lieu représenté est inconnu.

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Devenue progressivement un égout à ciel ouvert, cette rivière fut voûtée à Bruxelles au XIXe siècle. Voici une vue de son voûtement en 1867.

Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Tzolz191

Actuellement, la Senne est encore visible dans la commune d'Anderlecht, derrière les halles Saint-Géry, et dans la commune de Schaerbeek au niveau de la station d'épuration. Une fois sortie de Bruxelles, on retrouve cette rivière en Région flamande, où elle se jette dans la Dyle.

Bien à vous

madame antoine

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitimeVen 6 Oct - 21:04

Cathédrale des Saints Michel et Gudule à Bruxelles au XIXe siècle.

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Paysage tel que Marie Antoinette aurait pu le voir, si la berline n'avait pas été arrêtée à Varennes...

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MessageSujet: Re: Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle   Bruxelles et La Belgique au XVIIIe siècle Icon_minitime

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