Marie Antoinette et Alexandra Romanov

EN lien avec quelques propos tenus sur un autre sujet avec Pimprenelle
https://maria-antonia.forumactif.com/sa-famille-autrichienne-f12/marie-amelie-t242-90.htm

et comme pour faire écho à nos échanges, dans Secrêts d'histoire aujourd'hui consacré à Raspoutine, il y avait l'auteur d'un ouvrage sur les 2 reines : danièle DEON BESSIERE.
Certains ont-ils lu ce livre et qu'en pensent- ils ? de ces comparaison entre 2 destinées tragiques présentant quelques similitudes mais aux tempéraments si différents !

http://www.bessiere-livres.org/marieant.htm

Moi non mais peut-être que Petit Normand l'a lu

Ouh là ! Si vous me branchez sur la Cour de Russie...

Non, je n'ai pas lu cet ouvrage. Il est vrai que les destins de ces deux souveraines ont été très semblables : toutes deux ont été détestées à cause de leur origine étrangère, accusées de trahison, de manipuler leur mari et de prendre des amants. Alexandra pensait d'ailleurs souvent avec angoisse au destin de Marie-Antoinette.

De caractère, les deux femmes étaient foncièrement différentes. Si Marie-Antoinette était insouciante et frivole, Alexandra, quant à elle, riait fort peu car elle était affligée de neurasthénie. D'une timidité maladive, la Tsarine paniquait littéralement en public. Son mode de vie était tout d'austérité et de piété.

Le plus grand point commun qu'on puisse leur trouver, en dehors de leur destin de martyres, est qu'elles ont toutes deux été des mères exemplaires, prêtes à tout supporter pour leurs enfants.

Sont-elles vraiment si différentes ?

Selon certains de ses proches, Marie Antoinette n'avait pas le fond joyeux. Elle a connu des périodes de spleen inexplicable. Et sa quête du plaisir était peut-être un moyen de faire taire une tristesse intérieure ?

D'autre part, sa légèreté adorable l'a accompagnée jusqu'au bout. Au plus fort de la tempête, elle prédit à Fersen qu'elle sent qu'ils vont s'en sortir. Si l'on en croit Rosalie, elle songeait à sa libération et se réjouissait de petites choses, comme d'un miroir décoré.

Je crois donc qu'en elle coexistaient la joie et la tristessse... peut-être même avec des passages brutaux de l'une à l'autre, comme lorsque Louis XVI devait faire rappeler d'urgence Madame de Polignac pour consoler son amie brusquement abattue.

Oui je suis assez d'accord, la sincère joyeuseté de la Dauphine à son arrivant en France n'avait rien de comparable avec ce que ressentait Marie-Antoinette des années après.
Je ne pense pas qu'on puisse dire qu'elle était malheureuse, mais elle avait une part non négligeable de nostalgie de son enfance, une nostalgie si caractéristique des princesses étrangères comme le montre des écrits de Marie-Thérèse d'Autriche la femme de Louis XIV.
Marie-Antoinette avait de véritables amusements, heureusement, elle savait s'amuse et profiter de la vie, mais on ne peut que constater qu'elle a subi bien des peines dans sa vie, et ses sentiments ont osciller entre bonheur et malheur, si bien qu'elle n'était plus la joyeuse Dauphine de 1770 :s:

Je pense que c'était plus profond que ça. Je ne suis pas loin de penser que Marie Antoinette pouvait avoir, elle aussi, enfouie sous les éclats de rire, une tendance à la neurasthénie.

Je suis assez l'avis des Girault, sur ce point, qui considèrent que la constitution nerveuse de certaines archiduchesses était faible. Marie Caroline, Marie Amélie... Marie Antoinette aussi, à mon avis.

On peut même penser que Louis Charles avait hérité des nerfs fragiles de sa mère.

Oui mais je mettrais ça sur un autre compte que celui de sa nostalgie et de ses peines. Je pense qu'elle avait les nerfs fragiles et qu'elle était sujette à des colères ponctuelles très fortes, mais je dirais aussi que ça vient plus de son tempérament et de sa famille. Marie-Caroline est un cas encore plus marquant que Marie-Antoinette, d'autant plus que Marie-Antoinette a largement montré qu'elle pouvait rester maître de ses nerfs quand elle le voulait

Quand il le fallait, en effet. Ne le dit-elle pas à Madame de Tourzel, que les maladies de nerfs sont pour les femmes heureuses ? Marie Antoinette a pu, de façon tout à fait remarquable, s'adapter au malheur.

Quand le malheur l'a frappée, elle a découvert des ressources en elle pour y faire face.

Disons qu'elle a pu trouver des espérances et des sources de bonheur, là où Marie-Caroline n'a pas pu... :s:
Marie-Caroline s'est entièrement investie dans ses malheurs, à fond, si bien qu'elle n'avait plus rien pour elle, alors que Marie-Antoinette a su se protéger un minimum des problèmes

Chou d'amour a écrit:

Marie-Antoinette a largement montré qu'elle pouvait rester maître de ses nerfs quand elle le voulait

Et c'est là la différence majeure avec Alexandra, justement.

Quant à savoir si Marie-Antoinette cachait une nature neurasthénique derrière ses joies, cela dépasse mes compétences.
Autre grande différence entre les deux femmes : la dévotion d'Alexandra, qui n'avait rien de comparable avec celle, discrète, de Marie-Antoinette -qui a surtout attendu les moments d'adversité pour se déclarer. Au quotidien, -et même si la comparaison est un peu hasardeuse, la fébrilité religieuse et la foi néophyte de la Tsarine n'ayant pas vraiment d'équivalent à Versailles du temps de Louis XVI- Alexandra tenait plus de Marie-Josèphe de Saxe ou de Mesdames Tantes, dames du parti dévôt entourant le Grand Dauphin, que de Marie-Antoinette.

Ah c'est qu'à la base c'est un sujet sur Alexandra, merci de nous y ramener

C'est vrai qu'il y a eu plus dévote que Marie-Antoinette, je suis d'accord

Donc, Alexandra s'abîmait dans la religion comme Marie Antoinette dans le jeu ?


Je suis d'accord avec vous, c'est une différence de taille. Madame Royale constate elle-même que sa mère avait beaucoup de religion depuis qu'elle était à la conciergerie... c'est dire si elle en avait peu avant.

On peut la comprendre en même temps...elle préférait faire des courses de traineaux ou aller à l'opéra plutôt que d'aller à une messe

pimprenelle a écrit:

Donc, Alexandra s'abîmait dans la religion comme Marie Antoinette dans le jeu ?

Elle s'abîmait malheureusement plus dans les vaticinations de Raspoutine et de moult charlatans que dans la religion telle qu'elle se pratique ordinairement.