Lettres de Marie Antoinette méprisant les Français?

Je lis vos analyses en ce qui concerne l'avis de MA envers le peuple français, et je ne les partage pas. Ceci étant dit il est toujours rassurant de voir comme vous êtes si souvent d'accord les uns avec les autres...

Pour moi les mots sont les mots et c'est bien Marie Antoinette d'Autriche et de la Lorraine qui les a écrits. Elle a peut-être aimé les français au début, mais ce peuple, qui lui a fait que des misères, avant de s'y prendre à ses enfants mêmes, alors à mon humble avis elle a fini par ne point trop l'aimer! Elle ne se livre qu'aux étrangers dans ses lettres, ceux qui doivent sans doute penser comme elle.

Une opinion quelque peu étroite cher baron , mis chacun a celle qu'il veut ...

Ce n'est pas le " peuple " français qui a fait des misères , comme vous le dites , à la reine . Mais une frange de celui-ci seulement , et pas la moins bien lotie ...

Je pense que la reine était assez intelligente pour faire la différence .

Quant à nos avis à nous , heureusement qu'ils sont différents , sinon quelle tristesse dans le boudoir !!

baron de batz a écrit:

Je lis vos analyses en ce qui concerne l'avis de MA envers le peuple français, et je ne les partage pas. Ceci étant dit il est toujours rassurant de voir comme vous êtes si souvent d'accord les uns avec les autres...

Pour moi les mots sont les mots et c'est bien Marie Antoinette d'Autriche et de la Lorraine qui les a écrits. Elle a peut-être aimé les français au début, mais ce peuple, qui lui a fait que des misères, avant de s'y prendre à ses enfants mêmes, alors à mon humble avis elle a fini par ne point trop l'aimer! Elle ne se livre qu'aux étrangers dans ses lettres, ceux qui doivent sans doute penser comme elle.

Pouvez-vous citer ces mots, justement, cher ami, qui montreraient que Marie Antoinette aurait méprisé le peuple français ?

M'est avis, cher Baron, que ce sera difficile à trouver !

En revanche, les exemples où la reine distingue bien entre les gueux et le peuple abondent. Ainsi que les passages où elle rappellent que le roi et elle ne cherchent que le "bonheur du peuple". C'est son expression. Un peuple qu'elle voudrait voir "revenir à eux", à son roi qui les aime comme un père.

Ce paternalisme peut sembler un peu gnan gnan et de façade, mais pas quand on connaît le couple royal et son constant souci d'éviter les effusions de sang .

Je relis sa correspondance. Je suis à l'été 1791, moment tout de même où elle devait particulièrement souffrir. Eh bien pas un mot de rancœur envers les Français. Bien au contraire. Et pourtant elle écrit à Fersen et Mercy avec qui elle aurait pu se lâcher. Non, au contraire, elle n'attend qu'une chose : que les Français, en partie trompés, s'aperçoivent qu'au contraire de ce qu'insinue la propagande révolutionnaire, le roi et la reine ne veulent que le bien de leur peuple. Elle s'oppose même contre les menées des émigrés qui veulent rentrer par la force. Elle refuse toute guerre civile.
Seule Marie-Antoinette par elle-même nous montre ce qu'elle pensait vraiment.

Je ne suis pas d'accord avec vous. La Reine a passé des plans de bataille des forces françaises aux puissances éxtérieures, et il est notoire qu'elle s'est réjouie des défaites françaises. Je la comprends bien mais aux yeux des français c'est inexcusable. Et on ne peut tout simplement pas rédure un mouvement comme la Révolution française à une poignée d'irréductibles, bien que les meneurs furent en effet peu nombreux. Quand aux citations je les trouverai.

baron de batz a écrit:

La Reine a passé des plans de bataille des forces françaises aux puissances éxtérieures, et il est notoire qu'elle s'est réjouie des défaites françaises. Je la comprends bien mais aux yeux des français c'est inexcusable. .

Ne soyons pas aussi péremptoires et manichéens . C'est facile de condamner . Sa position à elle n'était pas facile . Ces forces françaises dont vous parlez étaient, à ses yeux, destructrices, et de la France et du principe qu'elle et Louis XVI représentaient, destructrice aussi du monde auquel elle appartenait . Comment pourrait-elle voir la situation sous le même angle que nous ???
Puisque l'on parle des Goncourt en ce moment dans un autre sujet, n'est-ce pas eux qui la comparent à un commandant qui essaye d'empêcher son navire de couler ? ou quelquechose comme ça ...... ou bien est-ce Castelot ?
Elle se trouve dans une situation désespérée et ferait mieux d'écouter Barnave ... Mais non ! Elle joue ce fichu double-jeu !
Je me demande si elle aurait écouté Mirabeau s'il n'était pas mort dans la foulée de l'entrevue de Saint-Cloud ???
Bref ! elle ne sait à quel saint se vouer .......

Oups, baron ! Mais c'est tout le procès, que vous nous recommencez là !

Mais oui, la révolution française, c'est avant tout une poignée d'irréductibles, divisés en factions rivales qui plus est. Pendant ce temps, le peuple, le vrai, subissait. Comme toujours. Il a subi les troubles, il a subi la pauvreté, il a subi la guerre, parce que les meneurs en avaient décidé ainsi.

Bien entendu, la reine, soucieuse du bien du peuple, a souhaité ardemment que soient renversés ces fols qui avaient conduit la France au chaos. Ce n'était pas la défaite de la France qu'elle appelait de ses vœux, mais bien celle des ces enragés qui s'étaient auto-proclamés dirigeants du pays. Pour la reine, il était essentiel que l'ordre ancestral triomphe et que la paix revienne entre les mains de son mari. Alors, le peuple de France retrouverait le bonheur et la stabilité.

Elle n'avait pas tout à fait tort. Que se serait-il passé si un petit jacobin ne s'était pas érigé en empereur pour ramener le calme en France ?

C'est fou comme l'époque était à l'auto-proclamation...

pimprenelle a écrit:

Elle n'avait pas tout à fait tort.

Si ses ennemis n'avaient pas triomphé, l'Histoire lui donnerait raison . Il nous est facile de pérorer connaissant la fin du film ...

Il est indéniable qu'elle ait fait passer des plans de bataille ou l'état des troupes à l'ennemi. C'est même le seul point valable de son procès. Même s'ils n'avaient aucune preuve... Et que ce n'eut aucune conséquence.
Mais comme le dit si bien Pim, pour elle c'était le seul moyen pour que le peuple revienne à ses souverains. Elle a appelé au secours les puissances étrangères pour être sauvée, pour sauver sa famille mais aussi les Français complètement perdus.
Leur départ pour Montmédy n'est pas une fuite de la France mais un moyen pour rétablir le calme, reprendre les réformes de manière plus stables. En aucun cas une fuite à l'étranger en laissant les Français dans leur merde. Même si Marie-Antoinette partait avec les enfants au Luxembourg laissant Louis XVI en sa place-forte proclamer un appel solennel aux Français et aux autres souverains européens et retrouver peu à peu la force, elle l'aurait rejoint quand leur victoire aurait été éclatante. Cela aurait été inconcevable autrement.

D'ailleurs elle dit même que si elle et son époux ne se battaient pas, si leur fuite échouait, l'épidémie révolutionnaire envahirait le reste de l'Europe. Elle est la première à en faire les frais mais les autres la subiront à leur tour. Ce en quoi elle n'eut pas tort. Il est donc indispensable pour les puissances étrangères de soutenir leur combat. Et par voie de conséquence, elle a conscience que ces idées révolutionnaires ne sont pas propres aux Français. Donc pourquoi leur en vouloir particulièrement ?
Surtout, je le répète, pour l'instant à l'été 1791, je n'ai rien trouvé qui prouverait une haine ou un mépris général envers les Français.

baron de batz a écrit:

Je ne suis pas d'accord avec vous. La Reine a passé des plans de bataille des forces françaises aux puissances éxtérieures, et il est notoire qu'elle s'est réjouie des défaites françaises. Je la comprends bien mais aux yeux des français c'est inexcusable. Et on ne peut tout simplement pas rédure un mouvement comme la Révolution française à une poignée d'irréductibles, bien que les meneurs furent en effet peu nombreux. Quand aux citations je les trouverai.

Je suis impatient de les lire baron

Marie-Antoinette a toujours voulu que sa fille se marie avec un français pour rester en France, car selon elle "il vaut mieux être princesse en France que reine à l'étranger". Je crois que tout est dit non?