L'Autrichienne, avec Ute Lemper (Granier-Deferre)

Encore quelques petits clichés... Ne m'en veuillez pas, ils ne seront pas dans l'ordre...   Et, tout d'abord, retournons à l'arrivée de Marie Antoinette à la conciergerie. La porte s'ouvre sur la lumière et la reine entre, ombre noire sous la pluie battante. La veuve Capet est accusée d'avoir comploté contre la nation et écrouée à ce titre.





On l'a vue de dos sous la pluie, relever le bas de son long vêtement noir. La voici maintenant qui apparaît à peine, visage baissé sous sa cape noire.

Le film est émaillé des souvenirs de Marie Antoinette. Les images riantes et colorées forment un contraste douloureux avec le sombre présent de la reine.

Dans son présent, bien loin des fleurs de Versailles, Marie Antoinette répare sa chaussure, petite silhouette fragile à travers les barreaux de sa prison.





Ni le repas qu'apporte Rosalie, ni les conversations des gardiens n'interrompent son travail.

Rosalie est-elle pour la reine le réconfort qu'elle évoque dans son récit ? Le scénario n'offre pas à Marie Antoinette de confidences à la faveur de séances de coiffure. A peine cette Rosalie-ci ose-t-elle une question ou un sourire.






Géraldine Danon

Le film opte pour une vision assez crue des événements. Ainsi de la maladie de Marie Antoinette, qui ne sera pas dissimulée. Taches de sang sur le sol, sur sa chemise...

Le sang, rouge sur le blanc de sa robe, prend ainsi valeur de symbole. Il y en aura d'autres, cet oiseau qui se blesse contre la fenêtre, lors du procès, ou, ce rat que les gardes écrasent en riant.

Marie Antoinette frémit d'horreur...

Merci Pim!

Ute lemper est réellement saisissante de sérénité je trouve, aussi bien dans les scènes de flashback où on voit une Marie-Antoinette calme et heureuse, que dans les scènes à la Conciergerie où l'on voit une Marie-Antoinette soucieuse mais calme

Merci Pim !
Ces images de flashback me sont précieuses car si paisiblement délicieuses et donc un réconfort durant ce film si terriblement juste....

Bien à vous.

Je suis tout-à-fait d'accord avec vous Pim, Ute Lemper dans ce rôle est magistrale. Son interprétation rend Ses derniers moments complètement crédibles. On sent Son espoir, Sa crainte et Sa force et Sa résignation. Vous m'avez donner l'envie de le revoir.
Merci

Merci Pim !
Moi, aussi j`ai envie de le revoir
Fleurdelys

Parmi les flashbacks, il y en a un que j'aime beaucoup. C'est la veille de son procès, la reine est allongée sur sa couche. La lumière joue avec son visage, en déformant les traits d'une manière presque inquiétante.








Le bruit de la pluie à travers la fenêtre lui rappelle celui des fontaines de Versailles. Revoici la reine dans le parc du château. Elle chantonne une comptine allemande, mais bute toujours au même endroit. Elle en a oublié les paroles...





Mais nous ne sommes plus à Versailles. La réalité, c'est cette prison.

Oui! Moi aussi, j'apprécie beaucoup cette scène de flashback qui en dit long sur l'histoire de cette Femme qu'on ne rejoint qu'à la fin de Sa vie...
Les couleurs chatoyantes des tenues livrées (sans doute) par Mademoiselle Bertin sont à présent éteintes...Il n'y a plus aucune couleur dans cette cellule.
Je n'avais pas pensé au fait qu'Elle butait parce qu'Elle ne se souvenait plus de cet air de Son enfance , "Ach du lieber Augustin"...mais c'est évident, en effet !
Quelle touchante subtilité que ce film !

Bien à vous.

Quelques images du procès.





Voici la reine quittant sa cellule. Une image qui rassurera notre ami Petit Normand : le film a bien respecté la tradition et c'est en noir que la veuve Capet comparaît.  

La reine va entrer dans la salle remplie de monde. Elle passe devant la foule, à la fois incertaine et digne.







Les scénaristes, costumiers, maquilleurs et Ute Lemper ont réussi ce miracle de nous donner une Marie Antoinette telle que la décrivent les témoins : vieillie, blanchie, fragilisée, durcie. Et, pourtant, grâce au jeu tout en finesse de l'actrice, sa jeunesse perce sous cette raideur. Avec cette fraîcheur qu'elle aura gardée jusqu'au bout.

La scène du procès est reconstituée avec une minutie fascinante :





On jurerait une gravure d'époque ! C'est d'une précision ! Bon, ok... il n'y a pas la petite estrade où se trouvait le fauteuil de la reine...  





Marie Antoinette s'assied. Un peu plus tard, elle dénouera son grand foulard blanc, qui donnera une touche de couleur à son fauteuil. Quelques prises sur les membres du jury, avec leurs vêtements élimés et leur air concerné. On ne peut que les prendre au sérieux. Idem pour le public, manifestement intéressé par le procès.

Il n'en va pas de même pour la cour...   Ces types empanachés évoquent irrésistiblement une séance de guignol. Malheureusement, on n'est pas au spectacle, et ce sont ces déguisés qui détiennent vraiment le pouvoir. Ils ne vont pas tarder à le montrer.

pimprenelle a écrit:

Voici la reine quittant sa cellule. Une image qui rassurera notre ami Petit Normand : le film a bien respecté la tradition et c'est en noir que la veuve Capet comparaît.

On voit bien que Pierre Granier-Deferre a bénéficié des conseils historiques de Alain Decaux et André Castelot, pour les dialogues comme pour tout le reste

Bien à vous.

Les voici, les jurés :





Un superbe tableau, encore, avec le châle de la reine posé sur le dossier de son fauteuil :





Elle, elle écoute, calme, tranquille...

Mais bien vite reprise par ses souvenirs et ses pensées, aussi :





Comme quand on prononce le nom de la Polignac...



Catherine Erhardy

Merci encore Pim!

Mais, hélas, nous ne sommes plus aux temps bénis de Trianon... Retour brutal à la réalité de Marie Antoinette. Elle a beau tenter de se défendre avec intelligence...



L'oeil impassible, sûr de son triomphe, Fouquier Tinville jauge sa proie.


Daniel Mesguich

En revanche, Herman paraît mal à l'aise, comme s'il doutait... on pourrait presque le croire humain.

Les témoins défilent. La plupart n'ont même pas connu la reine. Mais certains ont été familiers de la cour. Ainsi d'Estaing, dont l'entrée est mise en scène de façon intéressante : alors qu'il passe derrière la reine, elle suit son mouvement sans se retourner.

Lé témoignage de Reine Millot (Isabelle Nanty) dépasse toute commune mesure: que des ragots de cour sans fondement.



Mais, bien entendu, l'apothéose, ce fut l'intervention abjecte d'Hébert!


Pierre Clémenti

Ah pour ceux qui n'ont pas vu le film c'est un excellent moyen de le connaître et de le découvrir, et pour les autres c'est un excellent rappel
C'est comme si on regardait le film avec des arrêts sur images pour commenter, j'adore

Non y'a pas de vice la dedans

La sentence frappe Marie Antoinette de plein fouet.



Elle s'est bien défendue, elle a démonté leurs accusations sans fondements et leurs fausses preuves, elle vient de le dire, personne n'a articulé contre elle aucun fait positif.

Elle devait gagner, bon sang!

Le film prend position en montrant que la reine avait gardé espoir jusqu'à la dernière minute, mais cela correspond aux témoignages et mémoires du temps.

Ramenée dans sa cellule, la reine craque.



Effondrée de ne plus revoir ses enfants, de les abandonner, de devoir les quitter...



Le matin de l'exécution, on vient en comité la chercher. Herman de plus en plus mal dans sa peau.


Patrick Chesnais

Nom d'un chien! On ne peut se défendre de l'impression que, s'il ne tenait qu'à lui...

Mais hélas, on est dans la vraie Histoire, telle qu'elle s'est jouée, et aucune humiliation ne sera épargnée à l'Autrichienne.





Qui quitte la Conciergerie pour monter dans la charrette et être paradée à l'envers dans les rues de Paris, raide et ailleurs déjà, comme sur la croquis de David.

Pfffff c'était dur....

Une ultime image, photo ratée sautant entre deux prises, et que j'aime bien, justement, parce qu'elle donne un résultat fantomatique.

L'expression de la Reine est parfaite...faible, on sent que Sa dignité cache une angoisse certaine. Elle est étonnée de ce jusqu'où ces témoins qu'Elle ne connaît pas osent aller .
Isabelle Nanty (la nounou provocatrice de Tatie Danielle)est parfaite pour incarner cette tricoteuse de mauvaise foi qu'est Reine Millot !

Bien à vous.

J'aime bien Isabelle Nanty