Maximilien de Robespierre. Part II

Tiens, ce portrait ne me dit rien

Robespierre y semble très amaigri

Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Nous signalerons l'idée venant d'être lancée de baptiser une rue de Paris du nom de Robespierre.

Acteur majeur de la Révolution, Robespierre (1758-1794) en est aussi l'une des figures les plus controversées à cause de son rôle pendant la Terreur. Toujours est-il qu'aucune rue ne porte son nom à Paris. Alors que les élus centristes projettent de créer un « parcours de la Révolution française » dans la capitale, Danielle Simonnet (Parti de gauche), conseillère de Paris, va présenter un vœu en séance pour qu'une rue ou une place soit dénommée Maximilien-de-Robespierre. A défaut, l'élue — qui rappelle les positions de Robespierre en faveur de l'abolition de l'esclavage -- propose que « la mission de préfiguration du parcours Révolution française mène une réflexion pour que Paris honore dignement la mémoire de ce personnage majeur de la Révolution et de la République ».
http://www.leparisien.fr/espace-premium/paris-75/une-rue-robespierre-dans-la-capitale-13-06-2016-5877541.php

Il va sans dire que nous suivrons les développements de cette surprenante initiative.

Quant au projet de Parcours Révolution dont mention dans l'entrefilet, nous en discutons ici.
https://maria-antonia.forumactif.com/t7495-parcours-de-la-revolution-francaise-a-paris#328455

Bien à vous

madame antoine

Entrevue avec Patrice Gueniffey, ancien élève de François Furet, au sujet de Monsieur de Robespierre.

C'est Guillaume Perrault, grand reporter au Figaro et à FigaroVox, qui pose les questions.

Quelle place Robespierre occupe-t-il dans la mémoire républicaine?
Le consensus républicain sur la Révolution française, au début de la IIIe République, s'est fondé sur l'exclusion de Robespierre du Panthéon des grands hommes de la décennie 1789-1799. Cette interprétation, forgée par les Thermidoriens dès le lendemain de la chute de Robespierre, a été popularisée par les manuels scolaires canoniques (Lavisse, Malet et Isaac) de la Belle Epoque. La IIIe République acceptait tout de 1789 à la chute des Girondins (juin 1793), et triait dans la période qui commence en juin 1793. Elle acceptait Danton et Carnot, qui représentaient la défense nationale, et refusait Robespierre, qui incarnait la guerre civile et la Terreur. Par ailleurs, le culte de l'Etre suprême cher à l'Incorruptible était suspect aux yeux de ces anticléricaux. C'est à l'occasion du centenaire de la Révolution, en 1889, qu'est érigée la statue de Danton place de l'Odéon à Paris. Le représentant de cette sensibilité parmi les historiens de l'époque, c'est Alphonse Aulard.

Pourtant, Clemenceau et Jaurès revendiquaient «l'Incorruptible»?
Oui, mais l'un était radical et l'autre socialiste, donc beaucoup plus à gauche que les «pères fondateurs» de la IIIe République (Jules Ferry, Jules Grévy, Jules Simon, etc.). Après eux, le PCF va batailler pour réintégrer Robespierre dans la mémoire glorieuse de la Révolution. L'historien Albert Mathiez est l'interprète de cette thèse à l'université. Il célèbre l'Incorruptible en raison même de la Terreur, instrument, à ses yeux, de l'égalité sociale projetée par Robespierre. Et il est vrai que celui-ci préconisait un impôt progressif sur le revenu, idée qui révulsait jusqu'aux Montagnards respectueux de la propriété privée.

Les pétitionnaires qui demandent une rue Robespierre à Paris reprennent donc une revendication classique des communistes?
En effet, mais sans l'assumer. Le PCF, du temps de sa puissance, réclamait une rue Robespierre à Paris (il y en a, et même une station de métro, dans les anciens bastions communistes) en se fondant sur son action, laquelle incluait la Terreur. Aujourd'hui, leurs épigones demandent une rue Robespierre en alléguant qu'il n'était pour rien dans la Terreur. C'est le paradoxe: ces pétitionnaires rabaissent le rôle historique de l'Incorruptible afin de le défendre. Ils le rapetissent pour le rendre plus présentable. En somme, c'est une réhabilitation de la Terreur qui n'ose pas se revendiquer comme telle, avec des arguments sommaires. Une sorte de Nuit Debout appliquée à l'interprétation de la Révolution.

Sur le fond, Robespierre était-il responsable de la Terreur?
Robespierre est l'un des responsables, parmi d'autres, de la Terreur qui a débuté en 1793. A l'époque, d'autres (Fouché, Tallien, Barras), envoyés en mission en province, sont beaucoup plus directement responsables de massacres. En revanche, Robespierre est le principal responsable de la Terreur pendant la période qui va de l'exécution de Danton en avril 1794 à sa propre chute en juillet. La loi du 22 Prairial (10 juin 1794), la plus terroriste de la Révolution, est son œuvre et inaugure la Grande Terreur. Elle supprime les rares garanties procédurales encore accordées aux accusés. Et le tribunal révolutionnaire n'a qu'une alternative: l'acquittement ou la mort. Dès lors, la guillotine fonctionne à une cadence exponentielle. Jusqu'alors, les partisans de la Terreur l'avaient justifiée par les circonstances exceptionnelles (la nécessité de punir les ennemis intérieurs et extérieurs). A partir de Prairial, et par la volonté directe de Robespierre, la Terreur devient consubstantielle à la Révolution. La Terreur n'a plus d'objectif précis ni de fin assignée. Son objectif est de paralyser toute opposition, mais elle multiplie aussi les adversaires de Robespierre, qui ont peur pour leur tête. C'est une période où il n'y a plus ni lois ni règles. Le seul enjeu, pour les conventionnels, c'était de rester en vie.

Diriez-vous que la Grande Terreur a été une expérience proto-totalitaire?
Oui, cette période a vu l'invention du phénomène idéologique tel qu'on le verra ensuite dans d'autres révolutions. Du reste, Lénine s'en est inspiré pour élaborer sa théorie de la conquête du pouvoir et de la terreur comme instrument au service de la révolution. Pour que l'hécatombe se transforme en un massacre sans exemple dans l'histoire, il ne manquait rien: il y avait une idéologie, une rhétorique du bouc émissaire, la paranoïa révolutionnaire, le culte du chef (l'Incorruptible), des comités, des tribunaux d'exception, un système de surveillance et de délation généralisé. Il ne manquait qu'une chose: le parti. Les jacobins, malgré leurs efforts, n'ont jamais réussi à former un parti homogène et centralisé. Heureusement. Ce qui fait le grand intérêt de Robespierre, c'est précisément la responsabilité, en grande partie, de la Terreur. Il incarne, d'une façon presque «chimiquement» pure, l'idée moderne de la révolution et de la table rase.
http://www.lefigaro.fr/vox/histoire/2016/06/16/31005-20160616ARTFIG00132-gueniffey-robespierre-incarne-d-une-facon-chimiquement-pure-l-idee-de-la-table-rase.php

Et bien, édifiant ... Nous verrons si une rue de Paris portera bientôt le nom de Robespierre.
Pourquoi une rue Ceaușescu non mais ?

Cette perspective de rue Robespierre à Paris divise décidément les esprits.
https://blogs.mediapart.fr/jean-clement-martin/blog/170616/pour-une-rue-robespierre-au-nom-de-l-histoire

madame antoine

Personnellement cela ne me choque pas
Sinon autant enlever toutes les références à Napoléon

Encore un avis autorisé
http://www.bvoltaire.fr/gabrielrobin/de-robespierre-aux-livres-pour-enfants-lanachronisme-est-un-sport-national,263714

Voici une suite d'images très parlantes.


http://lapetitguillotine.tumblr.com/

Il ne s'agit pas que d'humour ou de symbole. Selon l'Administrateur de la Page, Maximilien de Robespierre aimait beaucoup le café. Le dirigeant fut également traité de monstre et de hyène. On ajoutera pour faire bonne mesure que des proches l'ont décrit comme un homme charmant.

Bien à vous

madame antoine

Haha je ne l'avais jamais vue cette image, très belle
Robespierre n'a peut être pas bu assez de café donc

Merci madame antoine

De rien, cher Chou d'amour.

J'en profite pour vous exprimer ma joie de vous relire ici.

Bien à vous

madame antoine

Et moi de même chère madame antoine

Qui a tué Robespierre ?
Les enrichis de la Convention qui avaient sévi abominablement en province et qui avaient peur pour leur vie; car impurs aux yeux de Robespierre. Collot, Fouché, Tallien, la girouette Lecointre...

Allons, allons !

Ces opinions à l'emporte-pièce me lassent.

pilayrou a écrit:

Qui a tué Robespierre ?
Les enrichis de la Convention qui avaient sévi abominablement en province et qui avaient peur pour leur vie; car impurs aux yeux de Robespierre. Collot, Fouché, Tallien, la girouette Lecointre...

Ce n'est pas la guillotine qui a tué Robespierre?

Sinon pour revenir au personnage, dans les archives numérisées du Pas de Calais, je suis tombé sur l'acte de bapteme de Maximilien(je l'ai recoupé car il était sur deux page)  :






L'évènement marquait la réconsciliation entre Maximilien François Bartelemy DeRobespierre (le père de Maximilien) et François DeRobespierre, le grand père du futur député. En effet,Maximilien père avait défié son père en épousant la jeune Jacqueline Carraut(fille d'un maître brasseur), enceinte d'environ quatre ou cinq mois(du futur député) au moment de l'union qui avait eut lieu le 3 janvier 1758 grâce à une dispense de deux bans et du "temps clos"(période post-Noel durant laquelle les bénédictions nuptiales sont normalement interdites.

A noter que le père et le grand père du futur Incorruptible étaient tous deux avocats(et importants), et leur situation sociale et professionnelle faisait qu'ils se situaient dans la limite assez floue entre la bourgeoisie et la noblesse.

Merci pour ce document exceptionnel, cher Namtar! 

J'ai pris la liberté d'en changer la présentation, afin d'en faciliter la lecture sur écran. J'espère que vous ne m'en voudrez pas.

Bien cordialement
pimprenelle

pimprenelle a écrit:

Merci pour ce document exceptionnel, cher Namtar! 

J'ai pris la liberté d'en changer la présentation, afin d'en faciliter la lecture sur écran. J'espère que vous ne m'en voudrez pas.

Bien cordialement
pimprenelle

Ah merci d'avoir fait ce changement
Je pense que François DeRobespierre désapprouvait le mariage de son fils à cause de la grossesse déjà avancée de la future mariée.

C'est fort possible, en effet, vu qu'à l'époque, on n'avait pas les idées très larges sur le sujet... 

pimprenelle a écrit:

C'est fort possible, en effet, vu qu'à l'époque, on n'avait pas les idées très larges sur le sujet... 

Effectivement Ce n'est pas la situation solciale de la famille de Jacqueline Carraut qui posait problème, ça aurait été hypocrite car François DeRobespierre avait lui-même (alors qu'il était déjà un avocat reconnu) épousé la fille d'un tavernier(assez audacieux je trouve ^^)

Merci beaucoup Namtar! Je ne connaissais pas cet épisode de la famille Robespierre

Chou d'amour a écrit:

Merci beaucoup Namtar! Je ne connaissais pas cet épisode de la famille Robespierre

De rien Les DeRobespierre semblent avoir eut plus le goût des mariages par amour que par alliances (selon moi). Pour info, les DeRobespierre tenaient à l'origine(au XVIe siècle) une auberge à Lens, avant de d'obtenir des charges juridiques seigneuriales au cour du XVIIème.

Un coffre estimé entre 4 000 - 6 000 €

• Rare coffret ayant appartenu à Maximilien de ROBESPIERRE (1758-1794).
  De forme rectangulaire, en marqueterie de bois exotiques (bois de rose, bois de violette et acajou) orné sur le dessus du monogramme “MR” pour Maximilien de Robespierre, dans un cartouche ovale sur fond de bois de sycomore teinté vert, dans un encadrement de fleurs et de filets en bois d’amarante. Il s’ouvre à charnière par sa clef et renferme un compartiment garni de papier bleu. La partie basse renferme un tiroir amovible dans lequel une lettre manuscrite est scellée aux quatre coins par des cachets de cire rouge mentionnant la provenance de l’objet : “Après le 9 Thermidor an 2, le conventionnel Edme Bonaventure Courtois né à Troyes en 1754, fût chargé d’un rapport sur les papiers trouvés chez Robespierre après l'exécution de ce dernier. À ce moment, Courtois s’était approprié divers objets et papiers importants notamment le testament de Marie-Antoinette. Dans son exil, Courtois fit remettre une partie de ces documents au Roy Louis XVIII, dans la pensée que le décret de bannissement, comme régicide, serait levé. Il n’en fut rien. Courtois mourut à Bruxelles le 6 décembre 1816. Une de ses filles, Zélie-Charmette Courtois, s’était réfugiée chez un parent, sieur Dumas, à Chalons, puis chez le Docteur Dorin, qu’elle n’a jamais quitté depuis. Charmette possédait beaucoup de choses provenant de son feu père. Le présent coffret a été attribué comme ayant appartenu à Maximilien de Robespierre, dont les initiales, du reste, se trouvent sur le couvercle.”
  Fin du XVIIIe siècle.
  H. 19 x L. 33 x P. 27 cm.
  
  
• Provenance
  - Maximilien de Robespierre (1758-1794).
  - Edme-Bonaventure Courtois (1754-1816).
  - Sa fille, Zélie-Charmette Courtois (?-1867).
  - Collection privée, Paris.
  
  
• Historique
  Edme-Bonaventure Courtois (1754-1816) fut élu à la Législative puis à la Convention et il siégea à la Montagne. Dans le procès de Louis XVI, il vota contre l'appel au peuple, pour la mort et contre le sursis. En 1793, il est au siège de Valenciennes.
  Après le 9 Thermidor (chute de Robespierre et fin de la Terreur), il fut membre de la commission chargée d'inventorier les papiers trouvés chez Robespierre, et c'est lui qui en fit le fameux rapport publié en février 1795. Épris de fortune et de plaisirs, il tourna sa veste autant de fois qu'il le fallait à cette époque. Il contribua à la réussite du coup d'État du 18 Brumaire, dénonça Barthélémy Aréna comme ayant tenté d'assassiner Bonaparte. En 1816, il dut s'exiler à Bruxelles. Il mourut peu de temps après son arrivée dans cette ville et la légende raconte que personne ne suivit son cercueil. Il était également féru de bibliophilie. La vente de sa bibliothèque eut lieu à Paris le 3 janvier 1820.

https://www.millon.com/

Il n'y a pas que Marie-Antoinette qui rapporte