Mémoires de Madame Vigée Lebrun

Je viens d'acquérir ce livre et je vous en dirai plus lorsque j'en aurai commencé la lecture.

Chou d'amour a écrit:

Je pense qu'il y a encore trop peu de femmes qui s'engagent dans des études politiques, si elles étaient plus nombreuses elles se feraient mieux entendre :s:

Ma cadette, que vous connaissez, a fait Sciences-Po. C'est une combative !!!!!!

Madame de Chimay a écrit:

Je viens d'acquérir ce livre et je vous en dirai plus lorsque j'en aurai commencé la lecture.

Merci d'avance!  

... ...

Bonjour Mesdames, c'est Médicis une nouvelle venue

J'ai acheté le livre des mémoires de Mme Vigée-Lebrun et je suis un peu mitigée. Elle parle beaucoup des artistes de son temps que je ne connais pas.
Elle décrit bien les gens mais je ne la trouve pas très intelligente. Enfin , c est mon impression. Ce qu'elle dit de Chamfort est superficiel.

Elle parle peu du temps de Versailles dans ces mémoires et c'est surtout de ses séjours hors de France qu'elle parle. J'avais lu le livre en entier il y a longtemps, d'une bibliothèque et je l'ai acheté récemment, et je ne l ai pas relu en entier.

Il lui est arrivé une chose très triste. Sa fille qu'elle idolâtrait, alors qu'elles étaient en Russie (ou Élisabeth avait de grosses commandes de tableaux) , s'est amourachée du secrétaire d'un noble du cru et a voulu l'épouser. Mme Vigée Lebrun, voyant que le jeune homme n'avait ni fortune, ni envergure, ni personnalité a tout fait pour l'en dissuader. La fille est devenue méchante et a mis ses amis de son coté et tout le monde s'est ligué contre la mère. Quelle souffrance ça a dû être. Finalement la fille a épousé ce secrétaire. Une semaine après, le mariage s'avérait pour la jeune femme une désillusion.
Mais il n y avait pas de divorce à cette époque.

Tous les mémoires du temps sont toujours intéressants à lire et ça vaut la peine de le lire. Mais ça ne vaut pas Mme de la Tour du Pin, ou de Boigne, ou d'Oberkirch ou Campan

medicis a écrit:

Tous les mémoires du temps sont toujours intéressants à lire et ça vaut la peine de le lire. Mais ça ne vaut pas Mme de la Tour du Pin, ou de Boigne, ou d'Oberkirch ou Campan

Je trouve votre opinion très sévère et inexacte !
Car les mémoires sont des trésors qui témoignent de leur époque dans tous les moindres détails, même les plus anodins et sont donc autant de trésors pour nous qui lisons ce temps béni grâce à eux.

Bien à vous.

Bienvenue chère Médicis !

Majesté vous avez raison : chaque petit détail est intéressant et tous les mémoires sont les bienvenus

mais quoi, on a quand même ses préférences...

madame Sophie, je vous dois de bons, de merveilleux moments avec vos photos.
Sans bouger de mon patelin perdu, j'ai pu me promener à Versailles et même Fontainebleau et voir des endroits que je n'aurais jamais pu visiter.
Vos photos m'ont comblée et c'est comme si une personne inconnue m'avait fait des cadeaux .

merci merci merci

medicis a écrit:

Majesté vous avez raison : chaque petit détail est intéressant et tous les mémoires sont les bienvenus

mais quoi, on a quand même ses préférences...

En fait non!
Je n'ai pas raison ! et je m'en aperçois maintenant en vous relisant !
J'avais, cette nuit, lu le contraire de ce que vous disiez, d'où ma réaction ...
Je me rends compte ce matin que je suis assez d'accord avec vous ...Au temps pour moi

Bien à vous.

A Majesté et à ceux qui ont lu Mme Vigée-Lebrun

Je suis contente de pouvoir discuter ici de ce mariage de la fille d'Élisabeth Vigée-Lebrun. Comme mère, je me mets bien à sa place. Cela a dû être un crève-cœur pour elle de voir sa fille se marier avec un homme peu intéressant. Elle a fait la Cassandre et la fille n'a pas été heureuse. Elle lui avait donné la meilleure éducation qui soit, mais ça n'a servi à rien.
Je n'ai pas eu ce problème parce que ma fille n'est pas mariée mais je me mets bien à la place de la dame.
Ces mémoires nous montrent des femmes comme nous, avec leurs peines et leurs joies.
Madame de Boigne qui n'a pas eu d'enfants est brillante mais un peu sèche. J'ai acheté une bio sur elle de ,je crois, madame Wagener.
Et c'est de nouveau une histoire parents-enfant intéressante. Adèle de Boigne s'est sacrifiée pour ses parents et a fait un sot mariage pour leur assurer une vie matérielle sereine. Mme de Boigne a, toute sa vie, été une fille. Mme Vigée-Lebrun, c'était plutôt une mère.

Mais c'est vrai, tous les mémoires sont intéressants et il y a toujours quelque chose à y apprendre.

Je suis assez d'accord avec vous pour les mémoires de madame Vigée-Lebrun. Je ne les ai pas lus en entier non plus parce que franchement une fois hors de France et croiser Marie-Caroline, je n'y ai pas trouvé d'histoires passionnantes.
Mais alors la partie avant 1789, quel plaisir!

Et j'aime beaucoup cette femme, elle qui a vécu de son métier, qui est née dans le peuple et qui a été l'amie des plus grands.
Et puis son art!!! La quintessence de la douceur de vivre.

Ou, Madame Vigée Lebrun était une femme de tête. Pas facile, à l'époque, de vouloir percer dans une carrière quand on était née femme. Nous avons deux beaux exemples dans l'entourage de Marie Antoinette, avec Marie Jeanne Bertin et Elisabeth Vigée Lebrun.

Mais Marie Jeanne n'abandonna pas la reine... Pourtant, la légende la noircit, quand elle exonère la peintre.

Ah oui Pimprenelle, je n'y avais jamais pensé!

Mlle Bertin est vouée aux gémonies dans la légende de Marie-Antoinette et pourtant elle était encore là au Temple. Tandis que madame Vigée-Lebrun est partie dès 1789.
Mais je crois que c'est le même principe que madame de Polignac, d'ailleurs elle faisait partie de la coterie, avec Calonne qu'on disait son amant. Ils étaient vraiment haïs et je ne vois pas comment ils s'en seraient sortis.
Je suis sûre que David, une fois maître de l'art français, n'aurait pas fait de cadeau à Elisabeth. Elle y serait passée.

Mlle Bertin a eu la chance de prouver que son art ruinait les cours d'Europe et du coup enrichissait la République. Mais elle a dû avoir chaud plus d'une fois.

Ce sont vraiment les deux femmes qui ont "créé" la Marie-Antoinette publique. Malheureusement, nous n'avons plus de traces de ces robes magnifiques.

C'est purement instinctif et assez irrationnel, mais je ne partage pas votre compassion. Pour moi, Elisabeth Vigée Lebrun était assez arriviste et égoïste. Voilà ce qui a été le moteur de sa vie, servir sa carrière. Elle a toujours su fréquenter les bonnes personnes et atterrir aux bon endroits.

A mon avis, le respect dont elle jouit est dû à la qualité de son art, et, plus encore, à sa nature même. Le public respecte la peinture mais méprise la couture. Toujours le même stupide clivage entre les "artistes" et les "artisans".

La dernière fois que je suis allée à Versailles, cela fait 2ou 3 sans dejà, j'avais trouvé un livre sur Rose Bertin. Elle a eu beaucoup de mal à récuperer ses créances après la chute de la monarchie. On lui devait de l'argent de partout, Russie, notamment. Elle n'est pas morte dans la pauvreté, meme si elle a fait banqueroute, je crois au temps de Marie-Antoinette.
Madame Vigée-Lebrun se défend comme un beau diable dans ses mémoires d'avoir été la maitresse de Calonne. Dommage, c'était un très bel homme.
Elle donne comme argument (que je ne trouve pas très malin) qu'elle n'aurait jamais eu une liaison avec un homme "à perruque financière". Drole de raison de refuser quelqu'un. Son mari était un triste sire et elle n'aurait pas du se gener à mon avis. J'ai toujours eu peu de considération pour les hommes qui profitent financièrement de leur femme. Sur un autre site, j ai discuté longuement de Monsieur de Montespan pour dire que je ne le plaignais nullement. Il a dilapidé l'héritage de sa femme et mis ses bijoux au clou pour payer ses dettes de jeu.

Il ne faut pas traiter Mme Vigée-Lebrun d'arriviste. Elle a vécu de son pinceau et n'a volé l'argent de personne. Elle doit sa renommée à son talent. Cela n'a jamais été facile avant notre époque , pour une femme, de s'imposer.

Ah, mais les arrivistes ne sont pas tous des voleurs...

pimprenelle a écrit:

C'est purement instinctif et assez irrationnel, mais je ne partage pas votre compassion. Pour moi, Elisabeth Vigée Lebrun était assez arriviste et égoïste. Voilà ce qui a été le moteur de sa vie, servir sa carrière. Elle a toujours su fréquenter les bonnes personnes et atterrir aux bon endroits.

Remarque que, comme femme d'affaires, Mlle Bertin n'était pas en reste non plus.
Enfin, elle aussi, a dû bosser pour assurer son train de vie et celui de sa fille ; avant de le quitter, son mari avalait tout son argent ! et même planté-là, il n'aura de cesse de la harceler.
Comme Rose Bertin, elle témoigne d'une certaine indépendance d'esprit pour une femme de cette époque.
Et en cela, rien n'a vraiment changé : pour être indépendant il faut le gagner, d'une manière ou d'une autre.

Mais va, je te l'accorde, je ne suis qu'un homme, et sans doute plus sensible aux charmes vaporeux d'EVLB qu'à ceux de l'amie Rose.

Nous sommes bien d'accord, elles furent toutes deux des femmes de tête. Mais Rose me paraît plus généreuse, elle a pensé à établir toute sa famille. Elle est restée en France et a servi la reine jusqu'au bout, même quand il était dangereux de le faire.

J'ai plus d'admiration et de sympathie pour elle. Elle est pour moi plus innovante que Vigée, qui s'inscrit, somme toute, dans la tradition des peintres de cour.

Et puis, j'te dis, c'est irrationnel... quelque chose m'est profondément antipathique chez EVL...   Un petit côté faux-cul, peut-être ?

Oui, on peut regretter que madame Labille-Guiard n'ait jamais portraituré Marie-Antoinette. Nous aurions une image d'elle plus réaliste. Et du coup en vouloir à EVLB d'avoir imposer un tel monopole qui continue encore de nos jours. Elle est le peintre de la douceur de vivre.

Mais je l'adore quand même. C'est grâce à elle que je suis tombée sous le charme de Marie-Antoinette. Grâce à elle que j'ai fait histoire de l'art. Grâce à elle enfin que je suis aujourd'hui enseignante. Difficile de lui jeter la pierre dans ces conditions.

Ce que je trouve génial de la part de Marie-Antoinette, c'est de s'être entourée de femmes indépendantes, parties de rien, et qui ont réussi à être admises dans le cénacle de l'aristocratie, voire à les regarder de haut. Il en va de même pour de nombreuses comédiennes.
Sans être féministe, ce serait aller trop loin, Marie-Antoinette a contribué à l'essor de la femme active.
Et ça, les révolutionnaires hyper machos ne vont pas le supporter.

Je suis en train de lire la bio d'Annie Duprat qui explique bien ce que je pense depuis des années : la Révolution est bien (entre autres évidemment) une lutte des hommes contre les femmes de plus en plus présentes sur la scène publique. L'analyse qu'elle fait du Serment des Horaces est exactement la même que j'ai faite il y a quelques jours ici :
https://maria-antonia.forumactif.com/versailles-f2/la-chapelle-du-petit-trianon-t578-75.htm?highlight=chapelle

Comment s'étonner alors le sort subi par Marie-Antoinette, reine de France et donc symbole de la Femme à abattre ?

Si quelqu'un a les textes d'Olympe de Gouges et de madame de Staël sur Marie-Antoinette, je suis preneuse!


Quant à votre débat sur l'amour et le fric, oui ce n'est pas bien de se marier pour l'argent apporté par le conjoint. Le coeur doit être au-dessus. Mais franchement, un homme qui m'offrirait une rivière de diamants, je ne dirais pas non. Encore qu'il faut que le physique et l'intellect soient à mon goût également.

Pour conclure, oui on peut dire que EVLB est assez populaire mais cela reste assez relatif. Les bios sur elle sont assez rares et n'ont été publiées que ces dernières années. Je ne l'ai jamais étudiée durant mes études d'histoire de l'art. David, en long, en large et en travers.On la méprise pour sa touche gracieuse. Elle n'appartient ni au style rocaille, ni au style néo-classique dont elle est pourtant contemporaine.
Tout simplement parce que son art est jugé trop féminin.
Preuve ultime : l'édition que j'ai de ses souvenirs se dit féministe.

Qui connait ce livre: La tombe de Madame Vigée-Lebrun à Louveciennes de Albert Vuaflart?

il va y avoir un livre sur vigee et la reine par cecile berly

http://www.e-leclerc.com/espace+culturel/produit/vig%C3%A9e-le-brun-marie-antoinette,28592116/

« Je tâchais, autant qu’il m’était possible, de donner aux femmes que je peignais l’attitude et l’expression de leur physionomie ; celles qui n’avaient pas de physionomie, on en voit, je les peignais rêveuses et nonchalamment appuyées. »