Madame Royale

Quand on connaît sa personnalité, confirmée par son thème astral, j'imagine que sa crise d'ado dut être particulièrement rude. Je la vois très bien bouder ou taper des crises de nerfs comme seules les jeunes filles de 13-14 ans peuvent en faire. Exacerbée par son orgueil démesuré.
Ses parents, sa tante, sa maison ne devaient pas rire tous les jours...

Mais quand on sait la suite de son adolescence...

De Charles Goret, il était membre de la commune du 10 août 1792, il était gardien au temple jusqu`en avril 1793.
Fleurdelys

Pauvre Madame Royale, si ses parents n'y ont pas réussi, la vie s'est bien chargée de la dresser !!!

Il est ainsi des gens auxquels la vie apprend bien des choses en les faisant régulièrement "tomber"!

Même en petit il est déconseillé de donner ses convictions religieuses trop souvent Madame de Chimay

olivia a écrit:

Quand on connaît sa personnalité, confirmée par son thème astral, j'imagine que sa crise d'ado dut être particulièrement rude. Je la vois très bien bouder ou taper des crises de nerfs comme seules les jeunes filles de 13-14 ans peuvent en faire. Exacerbée par son orgueil démesuré.
Ses parents, sa tante, sa maison ne devaient pas rire tous les jours...

Mais quand on sait la suite de son adolescence...

Je ne pense pas qu'il faille en même temps exagérer ce trait de caractère de la petite Madame Royale. Les témoignages de telles crises de sa part restent tout de même très rares à ma connaissance. Donc faire d'elle une petite capricieuse et colérique me semble un peu rapide. Elle a certes eu quelques beaux excès d'humeur, mais ça en reste là

Chou d'amour a écrit:

Donc faire d'elle une petite capricieuse et colérique me semble un peu rapide. Elle a certes eu quelques beaux excès d'humeur, mais ça en reste là

Eh bien pourtant, Chou, le Journal de Bombelles est truffé de témoignages de Mme de Mackau ( Bombelles avait épousé sa fille, Angélique ) qui vont tous dans ce même sens . Mme de Mackau était fatiguée des éclats de la petite . Elle le dit et le répète à son gendre .

Citation :

Mme de Mackau était fatiguée des éclats de la petite .  Elle le dit et le répète à son gendre .

Ne se fatiguait-elle pas assez rapidement, d'ailleurs!

C'est bien possible aussi !

Citation :

Citation :

Donc faire d'elle une petite capricieuse et colérique me semble un peu rapide. Elle a certes eu quelques beaux excès d'humeur, mais ça en reste là  

Eh bien pourtant, Chou, le Journal de Bombelles est truffé de témoignages de Mme de Mackau ( Bombelles avait épousé sa fille, Angélique ) qui vont tous dans ce même sens .  Mme de Mackau était fatiguée des éclats de la petite .  Elle le dit et le répète à son gendre .

Possible mais c'est alors la seule qui en fait autant état de fait donc je préfère rester prudent  

J'aime beaucoup ce témoignage de la baronne d'Oberkirch relatif au caractère de Mousseline-la-Sérieuse! (Mémoires. Chapitre 35)

"Je partis pour Versailles, avec Mme la duchesse de Bourbon, qui voulait faire une visite à la reine. Je quittai la princesse en arrivant au château, et je me rendis chez Mme de Mackau, où je passai la journée. J'ai parlé ailleurs de Mme de Mackau, avec laquelle je suis liée d'amitié ; c'est une femme de cœur et d'un esprit supérieur.

J'ai eu l'honneur de voir les enfants de France, chez lesquels elle m'a conduite. Madame Royale avait sept ans et demi. Elle était fort grande pour son âge; elle a l'air noble et distingué. Mme de Mackau, qui était sous-gouvernante, l'élevait à merveille, elle s'en occupait bien plus que la gouvernante en titre. J'en eus la preuve dans cette visite, et cette circonstance ne manque pas d'intérêt.

En voyant cette princesse si grandie et si embellie, je l'ai trouvée charmante, et accoutumée que je suis à la liberté des cours d'Allemagne, je n'ai pas pu m’empêcher de le dire. Cette liberté déplut à Madame Royale, et je le vis à l'instant sur son visage. Son regard si fier s'anima, ses traits se contractèrent, et elle me répliqua sans hésitation :

— Je suis charmée, Mme la baronne, que vous me trouviez ainsi ; mais je suis étonné de Tous l'entendre dire.

Je restai tout interdite, et j'allais me confondre en excuses, lorsque Mme de Mackau m'arrêta, et reprit avec un grand sang-froid :

— Ne vous excusez pas, madame, Madame Royale est fille de France, et elle ne fera jamais passer le bonheur d'être aimée, après les exigences de l'étiquette.

Aussitôt, Madame Royale se tourna vers moi, et de l'air le plus digne, en même temps que le meilleur, elle me tendit sa petite main, que je baisai. Ensuite, elle me fit une révérence profonde et sérieuse, et se retira de la manière la plus gracieuse et la plus polie. C'était bien la petite-fille de Marie-Thérèse ; ce sera un beau et noble caractère. Comment pourrait-il en être autrement avec une mère comme la reine?"

Il y a aussi le témoignage d'un porte-manteau (je crois que c'est bien le titre) que Marie-Antoinette lui avait offert malgré son jeune âge. Vers neuf-dix ans, la petite a tép du pied parce que ce serviteur est arrivé en retard, bien malgré lui. Devant cette petite crise de sa fille, Marie-Antoinette lui a supprimé ce service. Elle avait prouvé qu'elle était trop jeune pour le mériter.

Non, je crois que beaucoup de témoignages montrent qu'elle avait un sale caractère ! Même petite fille madame Adélaïde n'en a pas autant !

Cela ne l'empêchait pas d'être charmante d'autres jours. Ce n'était pas non plus toujours une fillette disgracieuse. Elle pouvait aussi être tout à fait agréable.

Voilà c'est ça, elle a eu des sautes d'humeur comme une majeure partie des enfants en ont. Les siennes ont certainement été plus marquantes du fait de son caractère et de son éducation, mais selon moi Madame Royale reste à en croire les écrits une petite fille somme toute classique

Je crois quand même qu'elle avait un orgueil démesuré qui inquiétait Marie-Antoinette.

Oui, j'aurais tendance à le croire...

olivia a écrit:

Je crois quand même qu'elle avait un orgueil démesuré qui inquiétait Marie-Antoinette.

Certes oui elle avait de l'orgueil! Démesuré ça justement je me méfie car je ne connais pas assez d'élément pour utiliser un tel adjectif, mais il est clair qu'elle était fière de son rang....comme sa mère non?

Elle était certainement un peu plus "sérieuse" qu'une enfant de son âge est supposée l'être. Compte tenu de son rang, à une autre époque, on l'aurait trouvée "glorieuse", un qualificatif donné à la jeune Grande Mademoiselle pour définir la même sorte d'orgueil, la même conscience aigüe de son "état".

Je pense que Madame Royale avait infiniment plus d'orgueil que Marie-Antoinette ...

Madame de Chimay a écrit:

Je pense que Madame Royale avait infiniment plus d'orgueil que Marie-Antoinette ...

Vous voulez dire au même âge?

Oui.

Madame de Chimay a écrit:

Oui.

Je ne vous contredirai pas!

Marie-Antoinette dit bien, dès sa plus tendre enfance, je crois même que sa mère est encore vivante, donc aux alentours de ses deux ans, que sa fille sait qu'elle a du sang de la grande Marie-Thérèse et de Louis XIV, mélange explosif.

De plus, à madame de Tourzel, elle précise bien à propos de Louis-Charles : "Mon fils n'a aucune idée de hauteur dans la tête, et je désire fort que cela continue : nos enfants apprennent toujours assez tôt ce qu'ils sont." Sous-entendu que ce ne fut pas le cas avec sa soeur...

Bâtarde de Louis XVI ou simple fille de domestique, Marie-Antoinette a souhaité que sa fille serve une fille du peuple, qu'elle partage son éducation. Elle a donc bien à coeur de lui rabattre son orgueil.

Madame Elisabeth a aussi été une enfant difficile, excusable de par la perte très jeune de ses parents. Mais elle a aussi fait preuve d'un très gros orgueil, plus ou moins adouci par sa ferveur religieuse.
Marie-Antoinette a très bien compris ce que pouvait devenir une Fille de France. L'ultime exemple restant les vieilles tantes.
Comment Marie-Antoinette n'a-t-elle pu craindre de voir sa fille leur ressembler ?

Au final, la duchesse d'Angoulême rappelle plus madame Adélaïde que sa propre mère.

Oui mais la duchesse d'Angoulême avait là pour objectif de remettre et de conserver un roi sur le trône de France donc sa hauteur durant la restauration reste normale, au même titre que l'énergie mise par sa mère lors de la Révolution pour affirmer son rang et son sang.
La petite Madame Royale a eu quelques excès de fierté bien connus qui lui ont valu cette éducation "populaire" (c'est un bien grand mot ), mais de là à ce que ce trait de caractère prenne le pas sur toute sa jeunesse honnêtement je trouve qu'on a bien peu d'éléments concrêt pour l'étayer

olivia a écrit:

Au final, la duchesse d'Angoulême rappelle plus madame Adélaïde que sa propre mère.

Je partage entièrement votre avis. Je pense même qu'on peut mettre en parrallèle l'attitude de la Duchesse d'Angoulême à l'égard de la jeune Duchesse de Berry, avec celle dont fit preuve Madame Adélaïde lors de l'arrivée de Marie-Antoinette à Versailles. D'une certaine manière Madame Royale et sa tante n'ont jamais accepté de se faire voler la vedette par de pimpantes étrangères peu soucieuses des contraintes de l'étiquette. Plus que des tempéraments opossés c'est surtout un choc des générations dans les deux cas.

diphildor a écrit:

Elle était certainement un peu plus "sérieuse" qu'une enfant de son âge est supposée l'être. Compte tenu de son rang, à une autre époque, on l'aurait trouvée "glorieuse", un qualificatif donné à la jeune Grande Mademoiselle pour définir la même sorte d'orgueil, la même conscience aigüe de son "état".

On pourrait aussi dire qu'elle a de la superbe.