Le Prince Charles de Ligne

Cette semaine , plus de 8000 personnes sont venues écouter les artistes se produisant au château de Beloeil.

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http://www.chateaudebeloeil.com/fr/evenements.html

Mlle Arnould s'était fait faire une rivière alimentée par une pompe à feu, dont elle disait elle-même : Cela ressemble à une rivière comme deux gouttes d'eau .

Cela rappelle à la baronne d'Oberkirch un mot charmant, dit-elle, du prince de Ligne à Catherine II.

Elle avait aussi fait une rivière dans le genre de celle de Mlle Arnould . Le prince en plaisantait souvent, et répétait que cette rivière était une prétention de l'impératrice . Enfin, un jour, un ouvrier s'y noya . Catherine II, dès qu'elle vit le prince lui annonça vite la nouvelle .
--- Quoi, Madame, dit le prince, un ouvrier s'est noyé dans votre rivière ?
--- Oui, Monsieur, qu'allez-vous dire à cela ?
--- Le flatteur !   répondit le prince de Ligne .

J'aime beaucoup ce trait d'esprit !!!

C'est cruel mais tellement fin !

Non, non ! Le prince était incapable de cruauté .
C'est de l'humour noir, un mot pour faire l'intéressant auprès de Catherine, mais cela ne noie pas davantage le pauvre diable .

Et c'est justement cette pseudo-cruauté qui fait l'incongruité et la drôlerie du mot .

Je ne l'en blamais pas ! Au contraire, ce que ce mot avait de noir ne peut l’empêcher de nous ravir ....

Je sais . Je me souviens que vous êtes aussi un fan de Ligne .  

Comme je ne le suis pas (fan ), je trouve le trait d’esprit particulièrement inconvenant et déplaisant.
Quoique drôle, si l’on veut, certes...

Citation :

Citation :

Je ne l'en blamais pas ! Au contraire ....

Je sais . Je me souviens que vous êtes aussi un fan de Ligne .  

Alors, il faut aller en pélérinage au château de Beloeil !

Citation :

Comme je ne le suis pas (fan ), je trouve le trait d’esprit particulièrement inconvenant et déplaisant.
Quoique drôle, si l’on veut, certes...

... particulièrement inconvenant et déplaisant ?!!!  
Que tu ne sois pas fan, certes, mais tu sembles même avoir une certaine prévention contre le prince de Ligne .  
Je n'arrive pas à me l'expliquer .  Il est tellement, tellement   ...  

J’essaie, j’essaie, mais...nan ! Il n’y a rien à faire : bien souvent la forme et/ou là, le fond, ne sont pas à mon goût.  

... parce que tu l'as décidé, une fois pour toutes .  
Tu passes à côté de la plus belle plume de cette époque, je t'assure !  

Je l’ai lu. Et je n’ai pas été aussi charmé que d’autres le sont, je sais bien.
Ceci dit, il a une belle plume, bien sûr.

C'est une citation de la baronne d'Oberkirch, qui elle-même cite UN mot de Ligne !  

Eh bien, il ne me plaît pas...  
J’échange un mot du chevalier de Boufflers contre dix de Ligne !

Ligne a un langage trés particulier; rappelez vous de ce qu'il disait à propos de Casanova:
"Ce serait un bien bel homme, s'il n'était pas laid".

Ah, ils se connaissaient bien !  
Extraits de deux lettres que Ligne  écrivit à Vienne en 1794 à Casanova, alors exilé à Dux :

Vienne, ce 21 mars 1794

Quel plaisir j'aurai à achever, cet été-ci, ma chère lecture du vôtre (manuscrit). Faites imprimer tout, croyez-moi, en détail, année après année. Gazez vos plaisirs si vous voulez, mais ne les voilez pas. Votre souper des jolis petits abbés de Rome n'est pas plus fort que celui de Trimalcion. Soyez Pétrone, vous qui en même temps êtes souvent Horace, Montesquieu et Jean-Jacques.
J'aime mieux le Jacques qui n'est pas un Jean, car vous êtes gai, il est arbitraire. Vous êtes gourmand, il met de la vertu dans les légumes. Vous avez cueilli trente roses de virginité, il n'a cueilli que de la pervenche. Vous êtes reconnaissant, sensible et confiant, il était ingrat et soupçonneux. Vous avez toujours été fouteur..., et ainsi qu'il nous le dit gravement mais avec éloquence, il s'est toujours br...  ( triste Jean-Jacques !     )

Vienne, ce 17 décembre 1794

Quoique je sois dans l'heureuse situation de ne recevoir, ni de donner d'ordre à personne, je me suis avisé de vous en donner un, mon cher Casanova : non de par le Roi, mais de par mon coeur, et vous n'avez pas obéi. C'était de ne plus me parler de votre fin qui heureusement est diablement éloignée.
Vous vous êtes bien trouvé de ne pas être châtré, pourquoi voulez-vous que vos ouvrages le soient ? Laissez l''Histoire de votre vie comme elle est. D'ici à ce que vous la fassiez imprimer, le peu de personnes vivantes ne le seront plus, ou auront oublié des anecdotes qui s'éloignent d'elles de plus en plus ...

Citation :

Vous avez toujours été fouteur, et ainsi qu'il nous le dit gravement mais avec éloquence, il s'est toujours br...

Eh bien, voilà...J’aime !  

Hein, toi qui voulais du parler vrai !   Tu es servi !  
C'est ainsi que tu aimes le prince de Ligne ?!!!  
 Mais alors, tu devrais l'adorer, car il est très souvent égrillard !                      


Ces réflexions entre hommes sont assez crues, mais Casanova de ce point de vue battait Ligne à plates coutures .
Par exemple, ce jour où il parlait d'une actrice très à son goût avec le maréchal de Richelieu, celui-ci objecta:

--- Mais elle a de vilaines jambes !
--- Monsieur, dans l'examen de la beauté d'une femme, la première chose que j'écarte, ce sont les jambes .

Citation :

Hein, toi qui voulais du parler vrai !   Tu es servi !  
C'est ainsi que tu aimes le prince de Ligne ?!!!  
 Mais alors, tu devrais l'adorer, car il est très souvent égrillard !  

Ce n’est pas tant ce côté « égrillard » qui me plaît (encore que   ) ; mais, pour le style, pour une fois qu’il ne complique et n'alourdit pas sa prose de fioritures prétentieuses, et va droit au but...

Là c'est me prendre par les sentiments !

Citation :

Vous avez cueilli trente roses de virginité, il n'a cueilli que de la pervenche.

À une époque plus récente, cela donne un tout autre sens.

Citation :

Citation :

Hein, toi qui voulais du parler vrai !   Tu es servi !  
C'est ainsi que tu aimes le prince de Ligne ?!!!  
 Mais alors, tu devrais l'adorer, car il est très souvent égrillard !  

Ce n’est pas tant ce côté « égrillard » qui me plaît (encore que   ) ; mais, pour le style, pour une fois qu’il ne complique et n'alourdit pas sa prose de fioritures prétentieuses, et va droit au but...

Je n'ai jamais eu l'impression de trouver des fioritures, surtout prétentieuses, dans son style. Au contraire! Sincèrement, il est un des meilleurs auteurs que je n'ai jamais rencontré. Et toute époque confondue !