Le Prince Charles de Ligne

Non ce n'est pas moi qui voit une différence ou une analogie, c'est le Prince de Ligne. Je ne fais que retranscrire ses idées sur le sujet

C'est marrant, les biographies semblent dire que le Prince de Ligne est né en 1735, et pourtant le principal intéressé ignorait la date exacte de sa naissance, comme il l'écrit dans ses mémoires :

"L'année de ma naissance me paraît extrêmement incertaine, puisque peu ou point baptisé, ou légèrement peut-être par l'aumônier du régiment de mon père, j'ai perdu un procès qui dépendait de mon extrait baptistère qu'on n'a pas trouvé. ce que je sais c'est que je suis né avant l'année 1740[...]"

J'imagine que par la suite les historiens ont remis la main sur un document stipulant son année de naissance :s:

... peu ou point baptisé... j'adore l'expression !

Oui, ainsi que son "ou légèrement peut-être"...le mec moyennement sûr de lui

Le Prince de Ligne, quand il était encore petit, semblait avoir une assez haute opinion de son apparence, au point de prétendre sans douter dans ses mémoires avoir rendu amoureuses de lui plusieurs personnes, qui plus est des adultes

Par exemple voic ce qu'il écrit :
"Je me regardais sans cesse au miroir. Je me trouvais aussi joli que tout le monde me le disait."

Voici donc ce jeune enfant si charmant :



Il a écrit avoir rendu amoureux de lui une servante de son père, alors qu'il était tout jeune, ainsi que toute une famille lors d'un voyage :
"A mon premier quartier d'hiver, au château d'Ansembourg, toute la famille devint amoureuse de moi, excepté le père et le capucin, son aumônier."

Quel chaud lapin ce Prince de Ligne, et quel confiance en lui!
Cela dit...reconnaissons qu'il a été l'amant de la Comtesse du Barry....

Je verrai bien si plus tard dans le livre il prétend avoir rendu Marie-Antoinette amoureuse de lui, mais je n'y crois pas

Ben... c'est sans doute "amoureux" dans le sens qu'ils ont craqué pour lui...

Oui peut-être...enfin disons que c'est plus probable

Cela dit, pour la servante il dit qu'elle insistait beaucoup pour qu'il se désabille en sa présence et qu'elle dormait souvent avec lui...il n'en dit pas plus, mais il semble avoir été quelque peu gêné par son attitude

Et bien ! C`est un Casanova ce Prince de Ligne
Fleurdelys

Oui à le lire on sent qu'il se savait craquant

Et aussi un narcissique
Fleurdelys

Citation :

Oui peut-être...enfin disons que c'est plus probable

En effet ! Si, tout petit, il fait craquer toute une famille, il vaut mieux que cela n'ait rien d'érotique !

Il faut reconnaître qu'il avait une petite bouille agréable

Quand je disais que le Prince de Ligne se savait aimé :

"J'aimais alors, j'étais aimé, et je le savais" : un extrait de ses mémoires très révélateur

J'avais déjà cité de lui cet extrait à propos de son année de naissance qui lui était inconnue :

"L'année de ma naissance me paraît extrêmement incertaine, puisque peu ou point baptisé, ou légèrement peut-être par l'aumônier du régiment de mon père, j'ai perdu un procès qui dépendait de mon extrait baptistère qu'on n'a pas trouvé. ce que je sais c'est que je suis né avant l'année 1740[...]"

Et pourtant, il semblait connaître son jour de naissance car lui même écrit :
"C'était un 23 Mai que je manquai de sortir du monde à pareil jour que j'y suis entré, car c'était celui de ma naissance".

C'est vraiment bizarre...il connaissait son jour de naissance mais pas l'année...il faut croire que son père, qui ne l'aimait pas selon lui, ne lui fêtait pas ses anniversaires au vrai sens du terme :s:

Oui, c'est curieux, en effet.

Mais, là, tu le cherches !

Citation :

J'aimais alors, j'étais aimé, et je le savais

S'il avait dit "j'aimais alors, je le savais, et j'étais aimé", cela aurait fait un rien plus chtarbé, non ?

Comment ça je le cherche?

Citation :

S'il avait dit "j'aimais alors, je le savais, et j'étais aimé", cela aurait fait un rien plus chtarbé, non ?

Certes, mais il aurait juste pu écrire :"J'aimais alors, et j'étais aimé" non?

Le Prince de Ligne m'amuse dans ses mémoires, il est assez franc, trèèèèèèèèès sûr de lui, mais en même temps il n'en rajoute pas et ne se prend pas pour ce qu'il n'est pas...le mélange est sympa à lire

Quand je disais que le Prince de Ligne était un chaud lapin : voici ce qu'il écrit peu après son mariage :

"Ah! J'oubliais ma première infidélité : en passant par Prague, à l'hôtel de Waldstein, une femme de chambre d'une Mme de Nostitz. J'étais marié depuis trois semaines."
A peine plus de 3 lignes dans son livre...ça c'est fait
Et aucun regret à l'horizon
Bon, à sa décharge, son père l'a marié à une jeune fille de 3 ans sa cadette sans même le prévenir à l'avance....

Une autre chose, plus sérieuse cette fois, m'intrigue, quand il écrit cela :

"L'impératrice Marie-Thérèse avait bien eu envie de me trouver coupable dans les amours de mon ami le prince Louis de Wutemberg et de l'archiduchesse Marie."
Il semble que Marie-Thérèse supectait le Prince de Ligne d'avoir permis des échanges de lettres amoureuses entre le Prince Louis de Wutemberg et cette Archiduchesse Marie...mais....quelle Marie? J'aurais tendance à penser à Marie-Amélie surtout quand on connaît les relations qu'elle avait avec sa mère, mais là c'est du pif... :s:

Il s'agit apparemment de Marie Christine, la fille préférée de Marie Thérèse:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_VII_de_Wurtemberg

Ah oui en effet merci Pim!

J'avais aussi envisagé Marie-Christine, mais j'ignorais que sa mère s'en était mêlée à ce point

Hé ! Madame Mère, c'est l'oeil de Moscou ! Ou, si tu préfères, Big Mother is watching you !

Spoiler:

Ah les relations mère-fille...ça ne date pas d'hier

Certes... Mais toutes les filles n'ont pas Maria Theresia Caesarum Filia comme mère !

Et d'un certain point de vue, heureusement

Le père du Prince de Ligne semble ne pas avoir été tendre avec son fils, si bien que ce dernier écrit sans hésitation dans ses mémoires qu'il se savait détesté de son père.
Par exemple : "Quand je fus colonel de son régiment je lui en donnai part. Voici ce qu'il me répondit :
- "Il était déjà assez malheureux pour moi, monsieur, de vous avoir pour mon fils, sans avoir celui de vous avoir pour colonel."
Je lui répliquai dans une lettre respectueuse :
- "Monseigneur, l'un et l'autre ne sont pas ma faute, et c'est l'empereur à qui votre Altesse doit s'en prendre pour le second malheur.""

Le Prince de Ligne précise aussi que lorsqu'il avait la petite vérole, son père n'a même pas daigné le voir :s:

Autre passage qui sucsite mon attention :
"Comment aimerais-je les pays de la liberté? J'ai eu une petite maladie en Angleterre de la maîtresse d'un évêque. J'ai été violé à Venise par la mère du doge qui avait soixante-dix ans [...]"
Décidément ce Prince de Ligne me surprendra à chaque page

Donc, si je comprends bien, le père de Ligne ne l'a pas fait baptisé, et le détestait. Sait-on pourquoi une telle animosité à l'égard de son propre fils ?

Ben...à lire le Prince de Ligne, lui même ne savait pas pourquoi il n'était pas aimé de son père. Ce dernier ne lui parlait presque pas donc il a subi cette indifférence sans en connaître les raisons :s: