Hans Axel von Fersen

Merci Pim!

Je pense que son émotion a été d'autant plus grande qu'il venait de traverser de sombres années, de nostalgies mais aussi d'inquiétudes financières. Personne n'a voulu lui rendre son argent, malgré le billet qu'il avait écrit de la main de Marie-Antoinette qui reconnaissait la part à laquelle il avait droit. Et comme avec sa situation il ne pouvait avoir aucun revenu, il commençait à être vraiment dans le besoin.
Donc voir d'un seul coup Madame Royale a été vraiment un déclic.
J'avoue que ce Fersen là me fait un peu de la peine...

Oui, ce moment de sa rencontre avec Madame Royale est très émouvant. On le sent aux abois dans cette cour où il n'est pas grand chose, tremblant d'espoir d'être reconnu, et bouleversé de revoir cette petite fille devanue femme, rescapée par miracle de fureur révolutionaire.

Mais même le Fersen sans ressources et cherchant à tout prix à récupérer une partie de ce qu'il a prêté m'émeut...

Oui, là... je suis moins sensible. Je ne vais pas plaindre un richissime comte suédois de l'être devenu un peu moins.

Moi non plus, d'autant plus qu'à la mort de son père il est redevenu riche, mais bon je me mets à la place de quelqu'un qui n'a aucun revenu et qui voit les portes lui claquer au nez quand il va voir Mercy, Marie-Christine et François II...des personnes de son camp quand même :s:

Aucun revenu... On n'est pas dans du Ken Loach, tout de même !

Ben d'après Kermina si, sa position ne lui procurait aucun revenu : il n'avait forcément plus de pensions de la part de Louis XVI, et aucune de la part de son roi de Suède car il n'avait aucune fonction là-bas.

Mais il était l'héritier d'une des plus grosses fortunes de Suède, si pas la plus grosse. La pauvreté vous a parfois de ces aspects relatifs, c'est dingue...

Oui c'est pour ça qu'à la mort de son père il a tout récupéré, mais jusqu'à là il semble qu'il n'avait pas grand chose.
Bon après oui il n'était pas non plus dans la situation de la grande majeure partie de la population, à savoir les paysans, c'est sûr

Fersen se rend auprès de François II pour présenter sa requête. Il est éconduit à la manière coutumière fausse et fuyante de l'Empereur.
Il en note tous les détails, le soir, dans son journal :

" Mercredi, 24 février 1796.
Il me dit qu'il savait fort bien de quoi il était question, mais qu'il était fâché de ne pouvoir pas être utile dans cette affaire, puisque tout cet argent était à la princesse de France ( Madame Royale ) et qu'il ne pouvait pas en disposer. Quand la princesse serait majeure, elle pourrait faire ce qu'elle voudrait, mais les lois s'opposaient à ce qu'on en disposât, même avec des billets ou ordres signés de feu ( sic ) Leurs Majestés ... , qu'il ne pouvait pas même en parler à la princesse ...; qu'elle ne savait pas elle-même ce qu'elle aurait, qu'elle aurait sûrement très peu de choses, que, peut-être, elle s'en irait un jour de Vienne, qu'il ignorait quand elle serait majeure, que ce n'était qu'à vingt-quatre ans ordinairement, mais que les princesses de sa maison l'étaient à dix-huit, et mille bêtises de ce genre avec le ton et la manière la plus ignoble et la plus embarrassée. Je voulus lui faire quelques observations en intéressant son coeur et sa générosité, mais on lui avait fait sa leçon .... ( bizarre bizarre ... qui donc ? ) et, comme un écolier, il ne sortit pas de son thème ...."

Pas grand chose... tout est relatif... Non, franchement, ce n'est pas cet épouvantable dénuement qui m'émeut, dans le journal de Fersen, mais plutôt l"attention avec laquelle il suit les péripéties de la libération de Madame Royale, son excitation, son émotion... et puis, cette insupportable déception de ne pas avoir suscité pareils sentiments en retour.

Pauvre Fersen... A cet instant, il doit vraiment prendre en pleine figure que le passé est bien mort.

Citation :

mais on lui avait fait sa leçon .... ( bizarre bizarre ... qui donc ? )

Oui, en effet, c'est curieux... Fersinou nous ferait-il une petite crise de parano ?

A Vienne, Fersen avait retrouvé d'autres Français, dont le duc de Guiche ( gendre de Mme de Polignac ) , Cléry, Hue .... Le vendredi 19 février, il s'était posté, avec Guiche, dans une antichambre du palais que Mme Royale devait traverser en revenant de la messe. Elle parut vers 10 heures 30 et stupéfia Fersen par sa taille et sa robustesse.

Fersen note-il cela dans son journal?

Il décrit Madame Royale lors de cette rencontre, il trouve qu'elle ressemble à Madame Elisabeth, et qu'elle marche en-dedans.

pimprenelle a écrit:

Il décrit Madame Royale lors de cette rencontre, il trouve qu'elle ressemble à Madame Elisabeth, et qu'elle marche en-dedans.

Oui !!!!! :
" Elle est grande, bien faite, mais rappelle plus Madame Elisabeth que la Reine. Son visage est plus formé, mais pas changé. Elle est blonde, a de jolis pieds, mais marche mal et en dedans. Elle a de la grâce et de la noblesse ... "

Ah oui Kermina n'a pas tout cité je vois

Sympa pour Elisabeth

Disons que, pour Fersen, Madame Royale est plus Bourbon qu'Habsbourg. Ce qui pourrait étayer la thèse de la comtesse des ténèbres. Mais il ajoute que son visage est plus formé, mais qu'elle n'a pas changé. Alors, soit il est bigleux, soit Madame Royale est... Madame Royale.

Oui, car s'il n'avait pas reconnu Madame Royale il n'aurait pas été aussi fébrile ni ému de la voir, et il l'aurait noté dans son journal je pense

Ca, c'est pas si sûr... l'autosuggestion peut avoir joué... Il l'aurait trouvée changée qu'il aurait pu être tout chose rien qu'à la voir malgré tout.

Tu penses? Je ne sais pas...il aurait aussi pu être dans la déception après autant d'espérance, et puis dans son journal il souligne ses bonnes manières, bonnes manières inexistantes à priori avec la duchesse d'Angoulême.

Oui, mais, jusqu'à nouvel ordre, la duchesse d'Angoulême est Madame Royale. Ses manières brusques sont venues avec le temps, elle ne les avait pas encore à ce moment-là. Et puis, Ernestine n'était pas rustre.

La déception va venir, mais de ne pas avoir suscité l'émotion qu'il a lui-même ressentie. Pauvre Fersen...

Mais oui c'est justement ce que je disais, Fersen rencontre bien Madame Royale à ce moment là, et cette dernière a encore de beaux restes Habsbourg

Fersen a selon Kermina eu sa période où tout le ramenait à Marie-Antoinette et aux atrocités qu'elle a endurées. Il en a été de même pour Marie-Thérèse à partir de ce moment...

Oui, il était d'autant plus déprimé qu'Eleonore avait refusé ses propositions de mariage-infirmerie.

"mariage-infirmerie" j'aime bien l'expression

Oui Kermina aussi souligne qu'Eléonore n'est pas tombée dans les bras de Fersen malgré les circonstances...