Hans Axel von Fersen

C'est un peu le rêve qu'effleure Belaiche Daninos, si je me souviens bien...

Mais, non, je pense qu'ils agissaient séparément, c'était bien là le drame. Plus tard, Jarjayes voudra rencontrer Fersen, mais ça ne se passera pas terrible...

Même si Fersen était inconstant ( et son inconstance prouverait que leur amour, si amour il y eut, était platonique) ne lui retirons pas tout mérite !!!! Il a pris à plusieurs reprises beaucoup de risques, soyons justes !

Pim a écrit :

Citation :

C'est un peu le rêve qu'effleure Belaiche Daninos, si je me souviens bien...  

Mais, non, je pense qu'ils agissaient séparément, c'était bien là le drame. Plus tard, Jarjayes voudra rencontrer Fersen, mais ça ne se passera pas terrible...

Oui je pense aussi qu'ils auraient dû s'allier, même si là encore c'est plus facile à dire maintenant. Tout le problème était de "recruter" des personnes de confiance...et quand on sait que même un garde qui avait été payé a finalement changé d'avis lors du complot de l'oeillet... :s:
Là aussi les émigrés, Artois et provence ont déconné : au lieu de passer toute leur énergie à une contre révolution par l'extérieur, ils auraient pu justement réunir des personnes pouvant agir à l'intérieur, en toute confiance.

Citation :

Même si Fersen était inconstant  ( et son inconstance prouverait que leur amour,  si amour il y eut, était platonique)  ne lui retirons pas tout mérite !!!!  Il a pris à plusieurs reprises beaucoup de risques, soyons justes !

Certes, mais il n'était pas le seul. Les Craufurd, Lamark, Mirabeau, Atkyns, Jarjayes, de Batz, la princesse de Hesse Darmstadt... Pourquoi ne parle-t-on jamais que de Fersen ?

Chou d'amour a écrit:

Oui je pense aussi qu'ils auraient dû s'allier, même si là encore c'est plus facile à dire maintenant. Tout le problème était de "recruter" des personnes de confiance...et quand on sait que même un garde qui avait été payé a finalement changé d'avis lors du complot de l'oeillet... :s:
Là aussi les émigrés, Artois et provence ont déconné : au lieu de passer toute leur énergie à une contre révolution par l'extérieur, ils auraient pu justement réunir des personnes pouvant agir à l'intérieur, en toute confiance.

Tous ces gens ont déconné, en fait ! Chacun était dans son trip, et foutait le bordel plus qu'autre chose, en fait. Même Marie Antoinette n'a pas compris à quel point ils étaient en danger, elle a longtemps cru qu'ils étaient "des otages trop forts".

Oui, et puis je pense que personne ne comprenait vraiment ce qui était en train de se passer. Personne n'imaginait en 1791 que Louis XVI et Marie-Antoinette se feraient exécuter :s:

Exactement, Chou. L'idée traversait bien Marie Antoinette, mais elle n'y croyait pas vraiment. :s:

C'est pour ça que Fersen, avec toute sa bonne volonté, avait bien plus de chance de se planter que de réussir :s:

Mais...tu as raison, les Rougeville, Jarjayes et Batz mériteraient aussi de faire parler d'eux bien plus encore qu'il ne le sont

pimprenelle a écrit:

Tous ces gens ont déconné, en fait ! Chacun était dans son trip, et foutait le bordel plus qu'autre chose, en fait. .

Mais c'est toujours la même chose : facile à dire 250 ans plus tard ! Sur le moment, je crois sincèrement qu'ils ont fait (ou cru faire) de leur mieux ! Sans doute leurs efforts conjugués ont-ils précipité la perte de Marie-Antoinette (comme le manifeste de Brunswick, l'affaire de l'œillet etc .... )

Oui... Ne minimisons pas, tout de même, la vanité et le désir de se mettre en avant, qui perdent si souvent les hommes...

Dans le cas de ces tentatives d'évasion désespérées de leur Reine, je crois vraiment que vanité et désir de se mettre en avant étaient les dernières roues du carrosse de ces preux. Ils se mettaient surtout en grand danger. Ils avaient du coeur et de l'estomac.

Je suis en train de relire la correspondance de la reine et de Fersen. Françoise Kermina a raison d'épingler le comportement du comte. On dirait qu'il dirige la France depuis Bruxelles ! Alors que, disons-le clairement, il ne sert que d'intermédiaire entre son roi et celui de France.

Autant pour les alliés de Louis XVI que pour les factieux, la révolution a été un grand ring où tous les egos se sont déchaînés. Si le casting l'avait un brin mis en veilleuse, il aurait peut-être été possible de construire quelque chose qui ne fût pas un bain de sang.

Mais chacun était tellement préoccupé de l'effet produit dans le paysage par sa petite personne... Je n'ai pas beaucoup d'admiration pour ce type de héros-là.

Oui Fersen était assez directif avec Marie-Antoinette, à la limite de l'insolence je dirais Car quand une reine de France en vient à dire qu'elle veut éviter de se faire gronder par un comte suédois...je pense qu'on en est pas loin

Mais est-ce que Fersen faisait ça pour se faire mousser? Là...je trouve que tu t'avances un peu Pim

Je crois qu'à un moment, il a pété un cable. Il ne se rendait même plus compte, tellement il était pris sur les grands chevaux de son trip narcissique.

J'avais oublié que Fersen a eu l'occasion de rencontrer Bonaparte en 1797
D'après Françoise Kermina, voici ce qu'il a pensé du général en le voyant :

"Il l'observait et ne lui trouvait guère de prestance, petit, fluet, "noirot", l'air chétif, il semblait souffir de la poitrine."

Et Bonaparte aurait relevé quant à Fersen :

"Bonaparte de son côté riait intérieurement de la mine gourmée de "ce baron de Fersen environné de toutes les fatuités d'un courtisan de l'Oeil-de-Boeuf""

On ne peut pas dire que ces deux-là étaient faits pour être amis
D'ailleurs, lors de cette rencontre, où Fersen se présentait comme ambassadeur, Bonaparte aurait franchement malmené le pauvre Fersen en lui faisait comprendre que son temps était révolu
Par contre je ne comprends pas pourquoi Bonaparte lui donne le titre de "baron"...

J'apprends aussi que Fersen a revu Berthier à cette occasion, ce dernier étant un ancien ami de la guerre d'Amérique

Pauvre Fersen... A partir de l'échec de Varennes, sa vie publique a été une lente descente aux enfers. De plus en plus souvent, on lui faisait sentir que son temps était révolu.

Oui, il n'a pas des années vraiment heureuses...et sa déconvenue orale face à Bonaparte a fait le tour de l'Europe, même son roi s'est senti obligé de lui enlever sa fonction d'ambassadeur

Je remarque aussi que Napoléon a réussi à humilier beaucoup de proches de Marie-Antoinette

Voici deux citations de Fersen, assez noires voire inquiétantes il faut le dire : :s:

"Le mariage est la tombe de l'amour." Celle-là ne me surprend pas de sa part, et je pense qu'il en a inspiré beaucoup d'autres

Mais celle-ci est bien pire et ne lui rend franchement pas honneur : il évoque l'éducation des jeunes Suédois. Selon lui il fallait empêcher "que tant de gens prennent le chemin des lettres et des emplois civiles en rendant cette route lente et difficile, afin de les en dégoûter et de les faire rester chez eux à l'état de cultivateurs."

Si d'autres sont tombés sur cette idée là, je comprends qu'il ait été autant détesté dans son pays

Chou d'amour a écrit:

"Le mariage est la tombe de l'amour." Celle-là ne me surprend pas de sa part, et je pense qu'il en a inspiré beaucoup d'autres

Il est quand même beaucoup plus poétique de n'épouser qu'une seule personne, et d'en aimer beaucoup.
Oscar Wilde.

Ah ! Oscar ! Quelle référence ! en tous cas dans les bons mots...je ne suis pas certain que dans le cas présent je le suive tout à fait...mais si le fond est discutable, la forme est toujours de mise !!!

Bien à vous.

Eh bien, épousez d'abord   ... et vous verrez ensuite !        
Oscar pouvait dire des sottises grosses comme lui ( mais tellement spirituelles ) , je l'adore !!!   ..... tout comme Sacha Guitry passé maître en la matière !!!

Citation :

Oscar pouvait dire des sottises grosses comme lui ( mais tellement spirituelles ) , je l'adore !!!

Moi aussi, j'adore quelques unes de ses phrases, même si bien sûr, je ne partage pas toujours ce qu'il dit.
Ainsi :

De nos jours, les gens connaissent le prix de tout, mais ils ne savent la valeur de rien.
Utilisée à quelques reprises, j'avoue avoir fait mouche à chaque fois : et bang !!

Ou encore :

J'aime les hommes qui ont un avenir et les femmes qui ont un passé.

Qu'on me donne le superflu, et je laisse le nécessaire à qui voudra.

Et puis ceci, tellement vrai :

On peut vivre parfois pendante des années sans vivre du tout, et puis, soudain, la vie entière se comprime en l'espace d'une seule heure.

Certains se voient donner beaucoup et d'autres bien peu.
L'injustice a morcelé le monde, et rien n'est équitablement distribué hormis le chagrin.

La vie n'est pas complexe. C'est nous qui le sommes.
La vie est simple, et une chose simple est une chose juste.

Bon, voilà. Je cesse le hors-sujet.

         Merci, pour ce florilège !   Pourquoi dites-vous faire un hors-sujet ?  C'est une petite digression, tout au plus, comme nous en faisons si souvent, mais rarement aussi délectables !
Je raffole du théâtre de Wilde !  
Comment a t-on pu détruire aussi ignominieusement un tel homme ???

Jolies citations en effet  

..... et qui ne nous éloignent pas toutes de Fersen !

" Si une femme veut un homme, il suffit qu'elle s'adresse à ce qu'il y a de pire en lui . "

" S'il est au monde rien de plus fâcheux que d'être quelqu'un dont on parle, c'est assurément d'être quelqu'un dont on ne parle pas. "

" Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder . "

" Une chose dont on ne parle pas n'a jamais existé. C'est l'expression seule qui donne la réalité aux choses ."

" Le chemin des paradoxes est le chemin du vrai ."

" Les hommes se marient par fatigue, les femmes par curiosité : tous sont déçus . "

" Une chose n'est pas nécessairement vraie parce qu'un homme meurt pour elle ." ....... ( j'adore ! )

" L'expérience, c'est le nom que chacun donne à ses erreurs ."


Bon j'arrête là, et c'est bien dommage ...........