Détention de Marie-Antoinette et de la famille royale au Temple

Hé ! Je suis presque sûr d'avoir déjà posté ce vestige sur le forum...Mais où ? C'est fou ce que l'on se perd dans nos nombreux couloirs et antichambres !

C'est un labyrinthe, l'esprit s'y perd ...

Merci  

Il me semblait en effet avoir déjà vu cette porte circuler... mais où ? Sur quel forum ?  

Merci pour cette photo, en tout cas. Impressionnant, le dispositif.  

Moi, je l`ai jamais vu, Merci.  
Fleurdelys

Voici une gravure qui m'était inconnue mais qui est une déclinaison de celle , plus célèbre, qui représente le repas au Temple de la Famille Royale :


Bien à vous.

Merci Majesté, je la copie dans la galerie...

Elle est assez réaliste je trouve

Justement, je me demande dans quelle mesure ces murs nus rendent compte de la réalité. La chambre du roi reconstitué avait une tapisserie et montrait un certain confort bourgeois.

Ah il faudrait demander à Madame Sophie moi je suis nul dans ce domaine là

C`est la première fois que je vois cette image.
Fleurdelys

Dans leur ouvrage "La dernière année de Marie-Antoinette", les Coursac nous donne un code gestuel élaboré entre Elisabeth et Turgy pour savoir ce qu'il se passait à l'extérieur du Temple. Ce code est assez complexe, le voici :

"
- Pour les Anglais : portez le pouce droit sur l'oeil droit. S'ils débarquent du côté de Nantes, portez-le à l'oreille droite; du côté de Calais, à l'oreille gauche.
- Si les Autrichiens sont vainqueurs du côté de la Belgique, le second doigt de la main droite sur l'oeil droit. S'ils entrent à Lille du côté de Mayence, le troisième doigt comme ci-dessus.
- Les troupes du roi de Sardaigne, la quatrième doigt comme ci-dessus.
Nota : on aura soin de tenir le doigt arrêté plus ou moins longtemps suivant l'importance du combat.
- Lorsqu'ils seront à 15 lieues de Paris, sen suivant le même ordre pour les doigts, on observera seulement de les porter sur la bouche.
- Si les puissances parlaient de la famille royale, on les porterait sur les cheveux, en se servant de la main droite.
- Si la Convention y faisait attention, de la gauche; si elle passait à l'ordre du jour, de la droite.
- Si la Convention se retirait on passerait toute la main sur la tête.
- Si les troupes s'avançaient et avaient des avantages, on porterait un doigt de la main droite sous le nez, et toute la main lorsqu'elles seront à 15 lieues de Paris.
- On ne se servirait que du côté gauche pour exprimer les avantages de la Convention.
- Pour répondre à toutes les questions, on se servira de la main droite et non de la gauche."

Ce code a beau être élaboré, je trouve qu'il manque néanmoins de discrétion tout de même

Un vrai langage des signes!

Citation :

Pour répondre à toutes les questions, on se servira de la main droite et non de la gauche.

C'est qu'il y avait aussi une manière de poser les questions!

Oui c'est aussi ce que je me suis dit...peut-être qu'Élisabeth transmettait par avance ses questions par petits billets écrits....

Ce langage des signes est repris par d'autres biographes... je me suis souvent posé des questions à ce propos, d'ailleurs... Fallait être diablement précis et ne pas se planter !

C'est clair, et avoir une excellente mémoire pour en pas oublier et confondre toutes les nuances
Mais il ne fallait pas être vu car l'excuse à trouver aurait été des plus difficiles

pimprenelle a écrit:

Ce langage des signes est repris par d'autres biographes... je me suis souvent posé des questions à ce propos, d'ailleurs... Fallait être diablement précis et ne pas se planter !

Moi aussi...à force ça devait presque ressembler à une chorégraphie de Mylène Farmer...

Bien à vous.

Majesté a écrit:

pimprenelle a écrit:

Ce langage des signes est repris par d'autres biographes... je me suis souvent posé des questions à ce propos, d'ailleurs... Fallait être diablement précis et ne pas se planter !

Moi aussi...à force ça devait presque ressembler à une chorégraphie de Mylène Farmer...

Mais effectuée par la grosse Babette...

Revenant au livre "Mémoires sur Louis XVII" (1817) de M. Eckard, il décrit la tentative du Baron de Batz pour enlever le jeune Roi et les Princesses de la prison du Temple comme suit:

'Tout ce que nous dirions, à ce sujet, paraîtrait exagéré, si les faits, quoiqu'astucieusement environnés de circonstances étrangères, n'étaient pas établis dans un rapport dont nous parlerons en son lieu, fait à la Convention par les comités du Gouvernement, et si ces faits n'étaient pas constatés par des pièces que nous publions et qui sont émanées même de ses ennemis. Mais, sans entrer dans le récit de cette lutte vraiment inouïe, d'un seul homme contre tant de scélérats devant qui toute la France tremblait, nous allons exposer ce qui, dans les entreprises de M. de Batz, est spécialement relatif à l'évasion du jeune Roi et des Princesses.

Pour déjouer les batteries dirigées contre lui et pour conduire avec plus de sureté les siennes, M. de Batz était parvenu à gagner plusieurs des Membres de la Convention, connus par leur grande influence dans leurs factions, et à les rendre ses agents et ses espions les plus actifs. Il avait, tant dans Paris que dans les environs, des retraites impénétrables; mais il paraît que la plus sûre pour lui dans la Capitale, était chez Cortey, épicier, rue de Richelieu, et capitaine de la force armée de la section Lepelletier. Cet homme, sincèrement dévoué à M. de Batz, avait su capter la confiance du trop fameux Chrétien, juré du Tribunal révolutionnaire, et principal agent des Comités dans cette section; c'était par lui que Cortey avait été mis du petit nombre des Commandants à qui on confiait la garde de la Tour, lorsque leur compagnie faisait partie du détachement de service au Temple. Pami les Municipaux sur lesquels M. de Batz pouvait compter entièrement, il se confiait principalement à Michonis......c'est avec ces deux importans mobiles, que M. de Batz tenta d'éxecuter l'entreprise que nous retraçons en ce moment; et d'abord Cortey le comprit un jour, sous un nom supposé, dans le contrôle des hommes de garde qu'il conduisait au Temple, et l'introduisait parmi eux dans la Temple. En même temps M. de Batz s'assurait, dans la Section, d'une trentaine d'hommes hardis, avec qui nulle confidence n'était nécessaire avant l'action, et dont il avait quelquefois éprouvé le zèle et la discrétion.....l'exécution ne pouvait avoir lieu qu'un des jours où Cortey et Michonis seraient l'un et l'autre en fonctions; il fallut attendre. Ce jour arrive enfin. Cortey, avec son détachement dans lequel est M. de Batz, entre au Temple: il distribue le service de manière que les trente hommes doivent être en faction aux postes de la Tour et de l'escalier, ou de patrouille, de minuit à deux heures du matin. De son côté Michonis a su prendre des mesures pour être chargé de garde de nuit, dans l'appartement des Princesses, tandis que ses collègues resteront à la Chambre du Conseil.

C'est donc de minuit à deux heures que les postes importants seront occupés par les libérateurs de la Famille Royale. Michonis, qui par son dévouement, a su mériter la confiance des augustes Prisonniers, les revêtira d'amples redingotes, dont quelques hommes de M. de Batz, les plus initiés, se sont comme surabondamment munis pour leur garde. Les Princesses, sous ce déguisement et une arme au bras, seront placées dans une patrouille, au milieu de laquelle il sera facile d'envelopper le jeune Roi. Cette patrouille sera conduite par Cortey, aux ordres duquel, seulement, en sa qualité de Commandant du poste de la Tour, la grande porte peut s'ouvrir pendant la nuit; Au dehors, tout est préparé pour l'évasion la plus rapide.

Le moment décisif approche, il est onze heures....tout à coup, l'infernal Simon arrive, il reconnaît Cortey. " Si je ne te voyais pas ici, lui dit-il, je ne serais pas tranquille!" A ces mots et quelques autres prononcés d'un ton farouche, M. de Batz s'aperçoit que tout est découvert; il veut sacrifier Simon, et tenter de suite, l'évasion à force ouverte. Mais pensant que le bruit de l'arme à feu causera un mouvement général, qu'il n'est point maître des postes de la Tour et de l'escalier, et que s'il échoue, il aggrave le sort de la Famille Royale, il s'arrête. Monté à la Tour, Simon, porteur d'un ordre du Conseil général, enjoint à Michonis de lui remettre ses fonctions et de se rendre sur le champ à la Commune; Michonis ne montre aucune surprise, il obéit: à peine peut-il, en sortant, dire un mot à Cortey, mais déjà ce Commandant s'est concerté avec M.de Batz. Sous le prétexte de quelque bruit entendu à l'extérieur, Cortey s'est empressé de faire sortir une patrouille, et M. de Batz, qu'il y a compris, s'éloigne du Temple: sans cette heureuse mesure, tous périssaient."

Cortey et Batz étaient tellement liés que le baron était même hébergé par Cortey .

Merci pour toutes les informations que tu partages avec nous, baron !

Nous avons samedi dernier fait, avec les adhérents de l'AMA, la visite de l'église Sainte Elizabeth du Temple, devenue l'église de l'ordre des Templiers après la déstruction, au début du 19ième siècle, de l'église Sainte Marie.

J'apprends dans la biographie que je lis actuellement sur Mme du Barry que sa mère Anne Rançon fut placée dans ce couvent dès 1769, en tant que maison de repos et de retraite pour dames de haut lignage. La Favorite s'y rendait très souvent pour voir sa mère, et y passait à chaque fois une partie de la journée. Comme il est agréable de penser à la belle Comtesse déambulant entre ces murs que nous avons visité si récemment.

je comprends votre joie.
C'est touchant d'apprendre que Madame du Barry ait réussi à placer sa petite maman dans un lieu de retraite huppé.

Mon cher Baron,

Vous qui maîtrisez la langue de Shakespeare, voici un ouvrage pour vous :

The Dubarry Inheritance de
Marion Ward
Chatto & Windus (1967)


Je l'ai dans ma bibliothèque mais je ne l'ai pas encore lu. Vous trouverez ce livre sur ce site suivant :

http://www.abebooks.fr

Pour ma part, j'ai fait venir ce livre d'Angleterre...

Merci Madame pour la recommandation!