Fouquier-Tinville

Super, Neuville, je le partage dans le topic sur le procès de Marie-Antoinette.
https://maria-antonia.forumactif.com/t298p450-le-proces-de-la-reine#377155

globule a écrit:

Super, Neuville, je le partage dans le topic sur le procès de Marie-Antoinette.
https://maria-antonia.forumactif.com/t298p450-le-proces-de-la-reine#377155

Merci.

Voici un autre passeport pour la mort portant sa sinistre signature :

de Neubourg a écrit:

Voici un autre passeport pour la mort portant sa sinistre signature

Rhooo aller ! Il a quand même fini comme les autres, l'Antoine.

• 7 mai 1795 : exécution d’Antoine Fouquier-Tinville, accusateur public du Tribunal révolutionnaire
  
  
  L’existence publique de ce monstre eut en France la même durée que la permanence de la guillotine, avec laquelle il s’éleva et tomba, comme si l’homme n’eût été que l’appendice de l’instrument. Prédestiné à une seule fonction, celle d’assassin judiciaire, jusqu’à ce qu’il pût se signaler en l’exerçant, il végéta dans une condition obscure et misérable. Fils d’un cultivateur, né en 1747, dans un village près de Saint-Quentin, il vint à Paris, et exerça d’abord la profession lucrative de procureur au Châtelet ; mais son inconduite l’ayant forcé à vendre sa charge, il vécut au hasard de dettes et d’intrigues.
  
  Fouquier-Tinville, accusateur public du Tribunal révolutionnaire
  Antoine Fouquier-Tinville
  Tant que la Révolution resta dans la sphère des principes, elle ne pouvait employer un homme tel que Fouquier : une fois tombée dans l’abus de la force, réduite à un seul moyen, la terreur, Fouquier lui devenait un auxiliaire précieux. La création du Tribunal révolutionnaire (10 mars 1793) révéla son affreux mérite. Dans le commencement il n’en faisait partie que comme simple juré : mais jamais il n’ouvrit la bouche que pour prononcer la mort ! le Comité de salut public le distingua, et se l’adjoignit bientôt en lui confiant la direction du nouveau tribunal.
  
  Revêtu du titre d’accusateur public, Fouquier-Tinville organisa cette sorte de coupes réglées, qu’on appelait des séances, et à l’issue desquelles un certain nombre d’accusés périssaient, sans autre crime que celui d’avoir vécu, sans autre forme que celle d’un simulacre d’interrogatoire.
  
  Deux grandes circonstances mirent dans tout son jour l’exécrable talent de Fouquier-Tinville : le procès de la Reine et celui des Girondins (16 et 31 otobre 1793). A compter de cette époque, il simplifia la mort, en la dégageant d’un reste de formalités incommodes, et en la prodiguant avec une amère dérision. Ses actes d’accusation, imprimés d’avance, contenaient les mêmes griefs pour tous : il n’y avait plus que les noms à remplir. C’est lui qui envoyait au supplice le père au lieu du fils, qui disait à une dame Maillet, traduite par erreur au lieu de la duchesse de Maillé : « Tu n’es pas la Maillé ; mais autant vaut que tu y passes aujourd’hui que demain. »
  
  Armé de la terrible loi du 22 prairial, il répétait : « Ça va bien, les têtes tombent comme des ardoises » ; en ajoutant toutefois : « faut que ça aille mieux encore la décade prochaine ; il m’en faut quatre cent cinquante au moins. » Les flots de sang qu’il versait sans cesse avaient fini par lui porter à la tête. Son ardeur dégénérant en folie, il avait fait élever l’échafaud dans la salle même du tribunal, et se proposait de faire juger en une seule séance les cent soixante accusés de la prétendue conspiration des prisons. « Tu veux donc démoraliser le supplice ? » lui dit Collot d’Herbois : en même temps le Comité de salut public ordonnait à son ministre de faire enlever l’échafaud de la salle, et lui défendait de traduire plus de soixante individus à la fois.
  
  
  
  C’est ainsi que le Comité entendait la dignité du supplice ! Il était une autre manière de la lui rendre, et le 9 thermidor vint enfin l’indiquer. En apprenant l’arrestation de Robespierre, Fouquier-Tinville n’en continua pas moins son sanglant office. « Nul changement pour nous, dit-il ; il faut que la justice ait son cours » ; et il envoya quarante-deux personnes à l’échafaud. Après avoir demandé lui-même la tête de Robespierre, il osa se présenter à la barre de la Convention, et la féliciter de sa victoire, que deux partis se disputaient. L’un des deux obtint la suspension du Tribunal révolutionnaire ; l’autre en réclama la réorganisation. Barrère présenta un projet de loi dans ce sens, et proposa de confirmer les pouvoirs de Fouquier-Tinville. A ce nom, un murmure général éclata dans l’Assemblée. Organe de l’indignation commune, Fréron s’écria : « Je demande qu’on purge la terre de ce monstre, et que Fouquier aille cuver dans les enfers le sang qu’il a versé ! » On applaudit, et Fouquier fut aussitôt décrété d’accusation.
  
  L’instruction de son procès ne commença qu’au mois d’avril 1795. Pendant les débats, qui durèrent longtemps, Fouquier se défendit avec une audace imperturbable, soit en niant ses forfaits, soit en alléguant des ordres du Comité. Conduit à l’échafaud avec plusieurs de ses complices, il y monta le dernier : à ce moment on le vit frissonner, pâlir ; et l’on put croire qu’une fois dans sa vie il avait connu le remords.
  https://www.france-pittoresque.com/
  

Oui, il finira mal.

"Avant la révolution, c’était juste un ancien procureur de second ordre, perclus de dettes. Sa belle mais courte carrière en tant qu’accusateur public au Tribunal révolutionnaire (1793-1794) n’est donc due qu’à un heureux concours de circonstances, puisqu’il y fut nommé sur la recommandation de son cousin Camille Desmoulins, qu’il allait d’ailleurs remercier en l’envoyant à la guillotine un an plus tard. Mais enfin, il a quand même inventé plein de choses intéressantes, Fouquier-Tinville: les procès de masse expéditifs, les condamnations à mort pour des peccadilles, les erreurs de procédure envoyant des gens à la mort sur la base d’une simple homonymie, les accusations diffamatoires contre les prévenus (comme lorsque Marie-Antoinette fut accusée d’inceste). Et puis, à la chute de son maître Robespierre, il a eu une attitude impeccable en envoyant illico celui-ci à l’échafaud. Mais enfin, c’était quand même au fond un petit joueur qui a expliqué au moment de son propre procès qu’il n’était coupable de rien parce qu’il n’avait fait qu’obéir aux ordres. Et puis, pas très habile, le type: il a fini par être guillotiné aussi, il n’est pas tranquillement mort dans son lit comme Torquemada. Je ne peux donc lui accorder, en toute conscience, qu’une note très moyenne, malgré tout l’orgueil que j’éprouve à voir un Français figurer dans la liste de mes salauds préférés."

Plus de salauds ?
https://www.causeur.fr/histoire-procureurs-regimes-totalitaire-moderne-schiappa-164876

Il y a 225 ans, Antoine Fouquier-Tinville conduisait 2625 personnes à la mort: "La guillotine marche, le peuple est content”

Il n'est effectivement pas inutile de rappeler certains chiffres.

Un patron insupportable, brutal et colérique. Il était aussi un assoiffé de pouvoir.

Son nom à lui seul symbolise la Terreur. Accusateur public du funeste Tribunal révolutionnaire, Antoine Fouquier-Tinville a, en quinze mois, requis et obtenu la mort de 2625 suspects. Il a fini par être traduit devant son propre tribunal, n’exprima jamais le moindre regret et sa défense fut celle que, deux siècles plus tard, les officiers nazis ont copiée : "Je n’ai fait qu’obéir aux ordres." À son tour, il a été condamné à la guillotine et exécuté en place de Grève (l’actuelle place de l’Hôtel de Ville) le 7 mai 1795. C’était il y a juste 225 ans.

Dans la nuit, il avait écrit à sa femme : "Je n’ai rien à me reprocher. Je meurs pour ma patrie et sans reproche. Je suis satisfait ; plus tard, on reconnaîtra mon innocence." À tout le moins, il était mauvais prophète. L’Histoire le présente aujourd’hui comme une espèce de grand tueur à gages, un vampire assoiffé de sang. Quelques nuances méritent quand même d’être apportées.
https://www.dhnet.be/

L'article n'étant pas entièrement accessible, nous ne connaîtrons jamais les nuances en question.

Bien à vous

madame antoine

Fouquier-Tinville n’a été que l’instrument de ses maîtres. Il ne dit que la vérité lorsqu’il dit qu’il n’a fait qu’obeïr aux ordres.

Si ce n’est pas lui qui avait fait la sale besogne, un autre vil personnage, tout aussi peu scrupuleux, l’aurait fait à sa place.

Finalement Fouquier-Tinville qui a trahi tout le monde, ne pouvait que susciter le dégoût parmi ceux qui étaient encore vivants. Il ne pouvait plus se revendiquer d’aucun parti, ni d’aucun groupe. Il n’avait épargné personne.

La terrible sort qui l’attendait au sortir de la Terreur, était inéluctable.

Bonjour Louis XVI,

C'est bien chaleureusement que je vous accueille dans notre forum, Le Boudoir de Marie-Antoinette.

Bien à vous

madame antoine

Bonjour madame Antoine,

Votre accueil laconique, mais chaleureux, me conforte dans mon choix de considérer le Boudoir comme mon petit Trianon

Bonne journée

Mon accueil sera donc familial. Mon cher frère, soyez le bienvenu !





Ce Fouquier-Tinville ne mérite aucune circonstance atténuante. Il fut le bras armé de la terreur et ne mérite que les oubliettes de l'Histoire.

Oh, oublions ce triste de sire de Fuckier (comme dirait notre cher Majesté !)

LouisXVI a écrit:

Bonjour madame Antoine,

Votre accueil laconique, mais chaleureux, me conforte dans mon choix de considérer le Boudoir comme mon petit Trianon

Bonne journée

C'est absolument adorable !

Cher LouisXVI, soyez donc le bienvenu dans votre petit Trianon. Vous l'aurez certainement remarqué, dans notre forum, le Roi est à l'honneur.

Au plaisir de vous lire,

pimprenelle

Merci pour vos bons mots, Galaor et Pimprenelle

Pimprenelle, voilà donc un bien joli prénom, que l’Histoire semble vouloir réduire à un symbole républicain.

Moi, je dirai plutôt, que la République est bien trop petite pour ne point s’inspirer par plus grand, et plus noble qu’elle.

Car comme l’a dit le Grand Henry « la satisfaction qu’on tire de la vengeance ne dure qu’un moment, celle que nous donne la clémence est éternelle »

Un roi philosophe !

LouisXVI, vous êtes le bienvenu à bord. J'aime bien ce que vous dites, ça me parle.

Bonjour LouisXVI vous n'avez pas d'avatar ?

@ globule : Un Roi philosophe : je trouve en cette formule, une bien belle image, pour rappeler mon modeste caractère naturel tourné vers la paix.

@ La Reinta : Au temps présent, je n’ai pas encore songé à trancher cette affaire. Cette petite fresque me servant d’avatar n’est pas le fruit de mon choix. Elle m’a été suggérée, bien malgré moi.

Si cela peut plaire à vos voeux, je rassemblerai bientôt toute mon imagination, pour déterminer un avatar, qui représentera au mieux une idée de ma personne.

Bonjour LouisXVI et soyez bienvenu dans le Boudoir de Marie-Antoinette. Vos interventions sont très intéressantes, bien que sembliez avoir une vision assez noire de la Révolution. Tout à jeter, pour vous ?
Et la Déclaration des Droits de l'Hommes ?

Bonjour Dourakine,

Considérant que ladite Révolution a été une extraordinaire avancée sur le plan des libertés, reste donc à justifier des massacres et des horreurs inqualifiables, qui l’ont accompagné.

Soit dit en passant, combien de pays de par le monde, en dépit d’une absence de révolution, ont su transformer leur société et réformer leur système de gouvernance, de façon pas moins remarquable que la France ?

Cela me conduit donc à penser que la Révolution n’a été surtout qu’un prétexte, pour servir des intérêts autrement plus lucratifs, et nettement moins avouables, sur le dos du peuple.

De même qu’il serait terriblement naïf de penser, que les héros glorieux de cette même révolution, après avoir accompli la sale besogne, soient tous mort en martyrs. Précisément de la même façon que ceux qu’ils désignaient jadis, comme ennemis de La Nation.

Que le héros et le pestiféré, soient tous deux récompensé par la même rétribution, c’est d’une logique implacable. Au cas où l’on douterait encore que la différence de moralité entre les deux camps, était le principal enjeu.

Un bon sujet philosophique, qui aurait sûrement accablé Voltaire de cheveux blancs

Je ne dis pas que tout est à jeter après « l’accouchement » de la Révolution.

Je me permets cette analogie que j’assume volontiers : selon moi La Révolution est comparable à un viol dont naitrait un enfant.

Le bel enfant de La Révolution !

Mais si je peux résumer ma position sur La Révolution, c’est cette métaphore qui s’en rapproche le mieux.

A la décharge des révolutionnaires, on peut quand même souligner dans la situation de la monarchie, une déchéance morale insidieuse. Force était de constater que cette dernière s’était éloigné, siècle après siècle, de l’esprit de Saint Louis.

Louis XIV et à plus fortes raisons Louis XV avaient causé beaucoup de torts à la respectabilité de la monarchie et à son caractère divin.

Louis XVI a hérité d’une monarchie qui avait déjà beaucoup perdue de sa superbe. Ajouté à cela, les caisses d’un royaume vides, dans un état d’endettement préoccupant.

A genoux, acculée de toutes parts, arrive enfin le moment tant attendu par ses détracteurs. Ces derniers n’ont plus qu’a la maintenir en joue, avant de lui porter le coup de grâce.

Je vous souhaite la bienvenue dans notre forum, cher ami. J'apprécie votre avis mesuré sur la question qui nous passionne. Pour moi, la machine révolutionnaire a déjanté, incontrôlable. Et beaucoup de gens intéressants ont été sacrifiés, comme Louis XVI ou Marie-Antoinette (qui ne méritaient pas un tel sort).

En même temps, qui méritait ce sort ? L'être humain n'est pas censé massacrer ses semblables. Aucune idéologie ne peut justifier d'en arriver à de telles extrémités. Perso, je pense que Louis XVI serait arrivé à une société plus égalitaires doucement, à son rythme, si la révolution n'était pas venue foutre le bordel dans ses plans.

Je vous remercie pour votre accueil cher Cochevis de Tekhka.

Parmi les espèces d’oiseaux, on voit que la noblesse est également présente xD

Vous avez raison de souligner la pondération lorsqu’on évoque la période révolutionnaire, bien que ce mot ne fasse pas partie du vocabulaire de cette dernière.

Considérant que la mort exprime l’exact opposé de la vie, et dans la mesure où chacun a conscience de l’importance que représente sa propre vie à ses yeux, il parait pour le moins vital de fournir une justification, à la fois compréhensible humainement, et philosophiquement, à quiconque souhaite la donner à son prochain.

On ne peut donner la mort à son semblable, en dépit de la raison et de toute morale.

Que ce fusse pour Louis XVI ou le modeste paysan. La vie étant sacrée et un bien commun à tout humain.

Adopter un instrument pour infliger une mort semblable à chaque condamné, vient terriblement s’opposer à la singularité d’un destin, d’une conscience, d’une personnalité, parmi ces mêmes condamnés.

Dès lors, on constate l’absurdité d’un instrument niant toute forme d’humanité, réduisant l’humain à la simple représentation d’un supposé crime. L’ironie du sort étant qu’au nom de la liberté, et face à de supposés crimes, divers et variés, en genre et en degré, soit opposé une sentence rigoureusement identique à tous.

Bonjour zebulon,

Évidemment que Louis XVI aurait progressivement réformé la monarchie, pour aboutir prudemment mais sûrement à une monarchie constitutionnelle ou parlementaire.

Mais on ne passe pas d’une monarchie séculaire et de droit divin, à un régime nouveau en un claquement de doigt.

La Révolution a voulu devancer un calendrier battant au rythme d’une certaine humanité et régit par des codes, certes pas parfait, mais qui avait le mérite d’être sincère, même dans ses imperfections, par un calendrier effréné, rythmé par la tyrannie, l’oppression, la terreur et le mensonge.

La réforme fut accomplie mais à quel prix !

Je souhaite la bienvenue à notre nouveau membre LouisXVI.

Autographe du gars

• P.S. « L’accusateur public du tribunal révolutionnaire A.Q. Fouquier », Paris 4 octobre 1793 ; 1 page petit in-8 en partie imprimée.
  
  Reçu du décret ordonnant le jugement et l’arrestation des Girondins.
  
  « Reçu du Citoyen Ministre de la Justice, le [Décret] numéroté 1634 qu’il m’a adressé le 3. 8bre ». [Ce Décret de la Convention « traduit plusieurs de ses membres devant le Tribunal révolutionnaire, & met d’autres en état d’arrestation » : Brissot, Vergniaud, Condorcet, etc.

Spoiler:

Ce document provient de l'ncienne collection Marcel Deviq.
https://www.ader-paris.fr/