Mme Tallien et la famille de Chimay

         
Notre Teresa était tout ce que l'on voudra .... sauf un tas, ma chère !

Je disais "tas" dans le sens quantité !!!!!

On a vu comment Teresa a laissé la future couronne d'Impératrice lui passer sous le nez .... C'est l'erreur de sa vie ! Elle sort de l'Histoire, la grande, par la petite porte.
Elle ne peut plus souffrir Tallien qui a fait montre de cruauté dans la répression de la tentative de débarquement des émigrés royalistes à Quiberon : Il y a trop de sang dans les mains de cet homme, confie t-elle à une amie, je suis dégoûtée de lui .
D'ailleurs, elle roucoule avec Barras, l'homme fort du nouveau régime, dont elle aura un enfant le 20 décembre 1797 qui mourra à la naissance.

Le ministre du Roi d'Espagne, Godoy, pense pouvoir tirer profit de la libération de M. Cabarrus (toujours emprisonné dans les geôles espagnoles ), père de la maîtresse du puissant Barras. Il entame des négociations avec la France qui débouchent sur le traité de Bâle, le 22 juillet 1795 ..... et sur la réhabilitation de Cabarrus avec même indemnisation pour ses trois années derrière les barreaux !

Teresa n'habite plus la Chaumière de Notre Dame de Thermidor, sur les Champs Elysées, mais le château de Grosbois, où elle reçoit Cambacérès, Fouché, Talleyrand, Savary, Constant, David, Choderlos de Laclos, et le financier Ouvrard . Ses petites copines sont Juliette Récamier, Mmes de Mailly et de Chateaurenaud ....
Joséphine a épousé le petit Corse qui fait des étincelles sur les champs de bataille et qui a interdit avec une hargne peu commune à sa femme de fréquenter Teresa .

Eh bien, vous avez raison, Teresa continue à nouer des tas de liens ....  
Voyez par exemple ce gros financier Ouvrard, il n'a rien d'un Adonis, pourtant Mme Tallien le couve d'un œil intéressé : il est richissime ! Eh ! ça vaut tous les profils grecs, toutes les tablettes de chocolat, toutes les carrures d'athlètes du monde !   Je sens Pim rétive.  Si si, Pim, l'argent donne toutes les séductions !!!!!  
C'est que Barras commence à tirer un peu la langue pour débourser, encore et toujours, pour tous les petits caprices de Teresa, ses toilettes ( pourtant il n'y a pas lourd de tissu      ), ses diadèmes, ses bracelets de cuisse, ses bagues de doigts de pied ... J'en passe et de meilleures .........
Et puis Ouvrard est une relation d'affaires de François Cabarrus: Le Roi d'Espagne avait des millions de piastres que son grand argentier ne savait comment rapatrier de Mexico, Lima, Porto-Rico, Manille .   Ouvrard a trouvé avec brio la solution des lettres de change .  
Bref, il est l'homme à se mettre dans la poche !
Barras envisage très clairement la situation : il suffit que Teresa y mette un peu du sien, elle en a l'habitude !  Ouvrard ne discerne pas que Barras assure, par ce moyen, des millions à la République. Son calcul est de tenir, de deux manières, et toutes deux bien assurées, le plus fastueux bailleur de fonds qui soit au monde. Par la crainte du contrôle des fournitures aux armées, par les liens aussi de l'amour, il en fera sans peine une victime bien ligotée, toute prête au sacrifice .
C'est lors d'une partie de chasse à Grosbois que Teresa entraîne le financier dans les fourrés propices et complices :  il est fait !

Et voilà ! C'est emballé !  Elle est formidable cette Teresa ! Et elle doit briller de mille feux, avec tous ces accoutrements !    

Citation :

  Voyez par exemple ce gros financier Ouvrard, il n'a rien d'un Adonis, pourtant Mme Tallien le couve d'un œil intéressé : il est richissime ! Eh ! ça vaut tous les profils grecs, toutes les tablettes de chocolat, toutes les carrures d'athlètes du monde !   Je sens Pim rétive.  Si si, Pim, l'argent donne toutes les séductions !!!!!

Hein ? Quoi ?! On m'appelle ?!  

Heu, non, moi, la thune m'a jamais séduite...  

.... un petit vieux plein aux as ? .... un émir du pétrole ? ....

Tout dépend de sa tronche. Et, surtout, de sa conversation...

Tu as de ces exigences ! sa tronche, sa conversation ! S'il est riche comme Crésus, tu t'en tapes !
Tu mets l'oreiller sur la tronche et la radio sur la conversation ! et schpounk ! Tu ne vois plus l'une; tu n'entends plus l'autre ! Le tour est joué .

C'est pas évident, tout de même ! :s:

Pfff... ça me branche vraiment pas... Je préfère me faire épouser, coucher sur son testament et l'assassiner avant qu'il ne me couche dans son lit.  

Mousseline a écrit:

C'est pas évident, tout de même ! :s:

Ah, bon... Contente de voir que je ne suis pas la seule à ne pas être monstrueusement vénale !  

pimprenelle a écrit:

Pfff... ça me branche vraiment pas... Je préfère me faire épouser, coucher sur son testament et l'assassiner avant qu'il ne me couche dans son lit.  

C'est futé, mais un peu raide !

C'est mon côté veuve noire...

Citation :

Tu mets l'oreiller sur la tronche et la radio sur la conversation !  et schpounk !  Tu ne vois plus l'une; tu n'entends plus l'autre ! Le tour est joué .

Au fait, elle faisait comme çà Teresa ? (avec l'oreiller du moins....)  

pimprenelle a écrit:

C'est mon côté veuve noire...

Ah non ! pas les araignées !!!

Veuve pour veuve, moi je serais plutôt veuve joyeuse ! Il faut dire que M. de Sabran avait cinquante ans de plus que moi : ça chiffre !!!

Mousseline a écrit:

Citation :

Tu mets l'oreiller sur la tronche et la radio sur la conversation !  et schpounk !  Tu ne vois plus l'une; tu n'entends plus l'autre ! Le tour est joué .

Au fait, elle faisait comme çà Teresa ? (avec l'oreiller du moins....)  

Ce ne serait pas plutôt la radio, en moins ?

C'est bien ce que j'ai voulu dire !!!!!!!!

Il faut dire que Thérésa avait développé une technique imparable pour mettre les hommes dans son lit. Il est vrai que le côté beauté pulpeuse, cela aide aussi !

Ah, oui, il suffit de voir le succès d'Emma Hamilton ou d'Eleonore Sullivan...

C'était l'époque des grandes séductrices . Les femmes connaissaient le pouvoir que leur beauté leur conférait sur les hommes, qu'elles asservissaient par les sens .
Elles en usaient, en abusaient .... Elles régnaient.
Teresa vient de mettre le grappin sur la plus grosse fortune d'Europe ! Elle a vingt-sept ans.

Il n'y a pas à dire ! C'était une femme pleine de ressources et douée d'un esprit éminemment pratique !

Citation :

 Teresa serait au comble du bonheur n'était l'amour possessif et jaloux de Tallien . Elle s'arrange pour faire expédier son encombrant époux au fin fond de la Bretagne réprimer un soulèvement royaliste : ça l'occupera un moment !

Lorsqu'elle deviendra princesse de Chimay, Tallien écrira, avec dépit : Elle aura beau faire, elle sera toujours Mme Tallien.
Ce nom marquera toujours plus que celui de princesse de Chimère.  

Il n'avait probablement pas tort puisque c'est sous ce nom qu'elle est restée dans l'Histoire !

Où croyez-vous que nous retrouvions Teresa, six mois à peine après la décisive partie de chasse à Grosbois ???
Je vous le donne en mille : somptueusement installée dans ses meubles, par ce bon et excellent Ouvrard, dans un hôtel particulier de l'élégante rue de Babylone, bâti au XVII ème par un marquis de Barbacon ( nom peu glamour ... ) !!!! Mais ce n'est pas tout : il lui offrira aussi, la maison des champs au bout du Cours-la-Reine, et même le château du Raincy qui a appartenu sous l'Ancien Régime à l'Ordure .....
On le voit, le fournisseur des armées fournit aussi Mme Tallien ! Car Teresa a toujours un mari ! Où cela ? ... en Egypte ! Tallien est parti respirer l'air des pyramides comme collègue des savants Monge et Geoffroy Saint-Hilaire .