Le Boudoir de Marie-Antoinette

Prenons une tasse de thé dans les jardins du Petit Trianon
 
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 Quand le vêtement se fait contestataire

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de La Reinta

de La Reinta


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Date d'inscription : 15/03/2016

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MessageSujet: Quand le vêtement se fait contestataire   Quand le vêtement se fait contestataire Icon_minitimeLun 30 Avr - 17:55

Trop bien le titre qui donne envie n'est-ce pas ??? Quand le vêtement se fait contestataire 709648
Bien sûr il y aura la petite gaulle par qui le scandale arrive mais pas que Quand le vêtement se fait contestataire 887322
du coup on va se faire tout le délire !! Quand le vêtement se fait contestataire 887322

comme la mode on adore !!! Quand le vêtement se fait contestataire 887322

La longue histoire du vêtement est parsemée de ruptures, de remises en question des codes établis, de contestations de l’ordre régnant.

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La mini-jupe lancée par Mary Quant dans les années 60 - ©

A chaque époque, il y a des normes, explique Jean-Luc Petit, responsable du Service éducatif du Musée Mode et Dentelle. Même si on croit qu'on est complètement libre, on ne peut pas s'habiller comme on veut. Notre culture judéo-chrétienne est toujours bien présente.
"A chaque époque, une norme. A chaque époque dès lors, la possibilité de contester cette norme, et c'est ça qui fait avancer la mode."


Parcourons quelques-unes de ces grandes étapes !
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L'Eglise du Moyen Âge entend réguler non seulement la morale mais aussi les règles vestimentaires. Elle considère le vêtement comme impur par nature. Il rappelle en effet le péché originel. Adam et Eve, chassés du paradis pour avoir goûté au fruit défendu de la connaissance, découvrent l'impudeur de leur nudité. Ils reçoivent alors des vêtements. L'Eglise considère donc que le vêtement est fait pour cacher ce qui doit l'être : les parties intimes. Le vêtement doit être le plus sobre possible, pour expier le péché originel. L'homme et la femme doivent aussi être bien différenciés.

Lorsqu'au 12e siècle, les hommes adoptent une robe longue, une cotte, la différenciation des sexes n'est plus assez marquée, au grand dam des moralistes chrétiens de l'époque.

Par ailleurs, la hiérarchie sociale est voulue par Dieu, il n'est donc pas question qu'un paysan soit vêtu comme un prince et inversement. En 1294, Philippe IV promulgue la première loi somptuaire, qui entend limiter le vêtement somptueux aux classes aristocratiques, à un moment où la bourgeoisie s'enrichit et a les moyens de les concurrencer au niveau de l'apparence. Ces lois somptuaires vont se retrouver tout au long de l'Ancien Régime.

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Le pourpoint - © --

A partir des années 1330, la différenciation homme/femme renaît, peut-être même de façon trop sexuée, avec un pourpoint très court pour les hommes et des jambes très moulées, mettant leur anatomie très en valeur. Les femmes, quant à elles, gardent leur robe, dont le corsage devient plus ajusté, voire décolleté. On retrouve parfois la présence du diable dans les vêtements, notamment dans les accessoires. Dans les chaussures à la poulaine des hommes, très effilées, on peut voir la corne du diable. C'est le cas aussi du hennin, ce couvre-chef conique que portent les femmes.

Au 15e siècle, Agnès Sorel, la maîtresse officielle de Charles VII, fait scandale en montrant pour la première fois ses épaules dénudées.
A la fin de ce siècle, débute la mode du vertugadin : grâce à une série de cerceaux, on va créer une jupe en forme de cloche, de tonneau. Cette idée d'avoir un vêtement qui contrevient à la physionomie naturelle voulue par Dieu est décriée par les conservateurs de l'époque. Il est accusé aussi de dissimuler une grossesse.
Au 16e siècle, les grands réformateurs protestants comme Luther, Calvin, rappellent l'importance d'une apparence sobre, ils fustigent le luxe vestimentaire, les excentricités. Mais les cours européennes n'en ont cure et déploient un faste luxueux qui exalte le pouvoir royal. Comme la fraise, cette collerette plissée qui va prendre des dimensions extravagantes. Henri III sera critiqué pour ses tenues sophistiquées, ses fards, ses bijoux, et sera accusé d'être efféminé, homosexuel, ce qui n'était en réalité pas le cas.
Les femmes qui empruntent des vêtements masculins (chapeau de feutre, pourpoint...) sont très mal vues par l'Eglise et par les moralistes.


1800 : La Révolution a supprimé les lois somptuaires, on peut donc s'habiller comme on le veut, mais en principe seulement : il reste interdit aux femmes de porter un habit masculin.

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Marie-Antoinette en chemise (1783), par Louise Élisabeth Vigée-Le Brun - © --

Au 18e siècle, siècle des Lumières, l'esprit du retour à la nature va se transmettre dans la mode.
Au mois d’août 1779, au château de Versailles, de retour de ses couches, Marie Antoinette paraît dans les jardins du Petit Trianon, vêtue d’une simple robe de mousseline attachée à la taille par un ruban. Cette robe dite 'de gaulle' ou 'en gaulle' est si légère qu’elle va provoquer le scandale sous le nom de 'chemise à la reine'. Elle choque car c’est la première fois qu’une reine de France porte en public une tenue 'négligée'. Ainsi en 1783, quand Elisabeth Vigée-Lebrun représente la souveraine 'en chemise' et sans bijou, le teint frais sous son chapeau de paille, le tableau fait tellement scandale qu’il est aussitôt remplacé par un portrait en robe de cour, beaucoup plus classique, avec une rose à la main. Ce qui n’empêchera pas les élégantes de s’empresser de l’imiter, à Versailles, en France, puis dans le monde entier.


Les révolutionnaires marquent leur contestation par leurs vêtements : les sans-culotte arborent un pantalon, un vêtement identifié aux classes laborieuses, en opposition à la culotte courte portée par l'élite aristocratique et bourgeoisie. Le bonnet phrygien, rouge, rappelle les esclaves affranchis de la Rome Antique, comme les Français s'affranchissent du régime aristocratique de l'Ancien Régime.
Pendant le Directoire, les femmes portent des tenues à la grecque, avec la taille sous la poitrine et des matières diaphanes qui dévoilent le corps. C'est un vêtement pour les ultras merveilleuses, une mode très choquante !


Le 19e siècle sera riche en contestation vestimentaire, il s'agit de s'opposer au costume strict bourgeois. Les dandys, quant à eux, respectent ces codes sobres de la nouvelle société bourgeoisie mais vont jouer à la marge, à la limite de l'acceptable, en trouvant diverses manières de nouer la cravate, en recherchant l'extrême élégance au niveau des coupes et des matières.
La seconde main explose, surtout parmi les étudiants.
Pour les femmes, l'américaine Amelia Bloomer propose des pantalons bouffants portés sous une jupe courte, pour une plus grande liberté, mais elle arrive trop tôt, ce n'est pas encore acceptable. La crinoline répond aussi à ce besoin de modernité et de liberté de mouvement, les cerceaux métalliques étant plus légers que les cages en bois.


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Le pantalon bouffant de Paul Poiret - © --

Au 20e siècle, Paul Poiret libère la femme du corset. Il propose aussi le pantalon bouffant, comme issu du harem, ce qui le rend beaucoup plus acceptable par les hommes. Il est porté pour faire du sport et de la bicyclette.

Dans les années 1920, après la Première Guerre Mondiale, les femmes veulent montrer dans leurs vêtements leur désir d'émancipation, de liberté : la robe raccourcit, la physionomie devient androgyne. La silhouette de la garçonne joue sur la confusion des genres et fait scandale.
Coco Chanel, veut permettre aux femmes de bouger aisément, de ne pas se sentir déguisée.


A la Seconde Guerre Mondiale, les Zazous proposent une tenue décalée inspirée des Etats-Unis : pantalon et chemise longs et larges. Le gouvernement de Vichy de Pétain va s'en mêler et redéfinir des règles.
L'apparition du bikini en 1946 va susciter des réactions véhémentes. Il sera même interdit en Belgique dans un premier temps.


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Le New Look de Christian Dior - © --

1949 : Christian Dior invente le New Look, une silhouette très féminine, avec une taille très marquée, une jupe très ample qui sera critiquée par ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts après la guerre.
L'acteur Marlon Brando incarne la contestation par le vêtement, en sexualisant le jean combiné au t-shirt.


Dans les années 60, l'anglaise  Mary Quant va populariser la mini-jupe, reprise ensuite par Courrèges. Elle fera un énorme scandale.
1962 : Yves Saint-Laurent va brouiller les codes masculin-féminin, avec ses tailleurs-pantalons, les smokings-pantalons. Il réintroduit la transparence dans les corsages.


Dans les années 70, le mouvement punk va marquer son rejet de ce monde conservateur par des vêtements troués, des cheveux hirsutes, des clous, des épingles à nourrice.

Le vêtement se fait aussi slogan politique, pour l'anglaise Katharine Hamnett qui crée, dans les années 80, des t-shirts qui exposent ses revendications politiques. Quant au baggy, il est à l'origine le pantalon porté par les prisonniers américains, sans ceinture pour les empêcher de se suicider, et laissant donc voir les sous-vêtements.

La dernière tendance en mode est le Norm Code : c'est s'habiller de la façon la plus banale possible, c'est l'apologie de la banalité, qu'on peut rendre subversive par quelques accessoires bien choisis.


Merci à Fabienne Pasau
https://www.rtbf.be/lapremiere/

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Je dois avouer ma dissipation et paresse pour les choses sérieuses
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