Le Boudoir de Marie-Antoinette

Prenons une tasse de thé dans les jardins du Petit Trianon
 
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 Modes et Costumes

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MessageSujet: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeLun 28 Mai - 22:29

Je profite de l'évocation de Rose pour inclure l'étude de l'évolution du costume sous Louis XVI :

La disparition du Roi Louis XV, qui n'était plus le Bien-Aimé depuis longtemps, est marquée - résultat de sa vie dissolue, de ses fautes nombreuses, et des maladresses de ses ministres par une explosion de joie. Et ce mouvement populaire se traduit immédiatement dans la Mode, principalement chez les femmes, qui, croyant au retour de l'abondance prochaine, se coiffent de symboliques épis de blé...
Une vague de luxe vestimentaire passe sur la France entière. Se dégageant avec une sorte de fièvre des principes d'austérité dans lesquels elle avait été élevée par sa mère Marie-Thérèse, Marie-Antoinette semble vouloir compenser des privations antérieures imposées par Madame l'Etiquette, en déployant un faste qui contraste étrangement avec les goûts très simples de Louis XVI.

La conseillère favorite, celle qui a ses grandes et ses petites entrées à toute heure auprès de la Reine, est Mademoiselle Bertin, modiste rue Saint-Honoré, qui, de cette intimité et de cette autorité prise sur la souveraine, tire le titre sous lequel les uns sérieusement, les autres par moquerie, la surnomment "le ministre de la Mode".
Ministre dont l'influence d'ailleurs s'étendait hors des frontières puisqu'elle avait pris coutume d'envoyer chaque année dans les cours étrangères son ambassadrice chargée de mission : une poupée vêtue des dernières modes inventées par son imagination.

Les modes des années 1775 à 1778 sont, pour la plupart, le produit des fantaisies de la Reine combinées avec les imaginations de Melle Bertin et Louis XVI ne réagit que mollement contre les extravagances dont il est entouré.

Je ne peux que vous recommander l'excellent ouvrage de Michelle Sapori, aux Editions du Regard, "Rose Bertin, Ministre des modes de Marie-Antoinette", 2003...

La mode masculine ne participe pas du tout à ces recherches d'originalité outrancière, apanage du goût féminin.
Bien au contraire, l'habit se simplifie, s'étrique encore, n'employant plus que deux aunes et demi au lieu de trois et demi, restant ouvert sur le devant et conservant le collet droit; le frac supprime sa pélerine et prend le collet retroussé; la redingote d'hiver, ample et chaude, devient la lévite, se croise sur la poitrine et reçoit le triple collet, dont l'anglomanie de l'époque tire le carrick.
Les couleurs des tissus sont neutres et à noms bizarres : boue de Paris, moutarde, merdoie et ces étoffes, unies pour l'hiver, sont des soies cannelées pour l'été.
Les souliers restent longs et à boucles, plats de semelles.
Les chapeaux varient du tricorne classique nommé chapeau de bras parce qu'on le tient plus souvent contre soi plutôt qu'on ne le coiffe, jusqu'au chapeau à la suisse avec petite pointe devant et deux longues cornes de côté et jusqu'au jacquet ou jockey, petit chapeau rond venu des palfreniers anglais, en passant par les formes rondes et les larges bords du chapeau à la quaker et du chapeau hollandais.
Le seul luxe apparent de la toilette masculine est l'abus de breloques tintinnabulantes, des montres et des boutons multiples et précieux.


En face de cette simplicité masculine, la mode féminine déploie ses fantaisies les plus contradictoires.
Alors que l'homme marche à semelles absolument plates (Louis XVI mesure 1,93 m et n'a pas besoin de s'agrandir de la sorte... Louis XIV, malgré ce qu'en disent certaines sources ne mesurait que 1,65 m...d'où les talons à donner le vertige...), la femme se hausse sur des talons en échasses (politique machiste surtout en vogue à Venise...), formant un angle de 40°, avec souliers de toutes les couleurs et brodés de pierres précieuses vraies ou fausses.
Certaines dames avaient des patins de protection qui s'attachaient sur les chaussures fines ou fragiles pour les protéger de la boue des rues. Le chic consistait à posséder des chaussures et patins assortis...

Le vêtement fait tous ses efforts , sous la direction du costumier royal pour ressembler à une robe de théâtre : les paniers ont jusqu'à cinq mètres de tour, et se couvrent d'une nuée de bouquets, bouillonnés, coques, noeuds de gaze, guirlandes, falbalas, cousus dans tous les sens.
Dans ses Mémoires, le marquis de Valfons énumère les deux cent cinquante manières de garnir une robe, et chaque garniture reçoit un nom sentimental : doux sourire, ou composition honnête, ou désir marqué par exemple.
Si quelqu'un a l'occasion de tomber dessus , je le/la remercie de nous en faire part...

L'étoffe à la mode est le tulle, tissu aérien et fragile. Les modèles les plus courants de robe sont :
-la polonaise, très ouverte au corsage avec une jupe courte qui laisse entrevoir les chevilles et petite veste sous la polonaise.

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robe à la polonaise (1780-85)

C'est une variante de la robe à la française, qui s'ouvre donc en V renversé sur la jupe, mais qui est séparée en trois pans (on a évoqué la raison du nom de ce modèle comme émanant du partage de la Pologne...) : les deux ailes et la queue, qui ont un jeu de rubans intérieurs qui permettent de retrousser à la mesure du désir de la dame chaque pan de sa robe... qui repose sur l'arrière sur un petit panier, le faux-cul, ancêtre de la tournure, qu'on appelle le polisson, qui galbe les hanches sur l'arrière.

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robe à la française

Parfois, en bas de jupe se trouve un volant à tête bouillonnée. Si, sous la poitrine, un noeud souligne le décolleté, c'est le bien nommé parfait contentement. Les manches peuvent être en sabot.

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robe à la polonaise (1787)

-le caraco, emprunté à un costume provincial, c'est essentiellement une robe à la française jupe coupée à la hauteur des hanches et formant une sorte de petite veste d'allure paysanne, qui fera l'enthousiasme de Marie-Antoinette à Trianon...

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caraco et jupe

Une formule analogue l'avait précédé : le casaquin, robe volante coupée à la hauteur des hanches; plus tard il en sera de même de la robe à l'Anglaise, par rapport au juste.

-La robe à l'anglaise, en redingote largement ouverte que les clientes du docteur Tronchin portent afin de tronchiner, c'est-à-dire d'effectuer des marches à pied prescrites par ce médecin à la mode.

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robe à l'anglaise (1784–87)

Ce modèle apparaît donc vers 1778-1785 : c'est une robe sans corps baleiné et sans paniers, caractérisée par une longue pointe baleinée descendant au milieu du dos jusqu'au dessous de la taille.

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robe à l'anglaise (1790)

Elle ferme devant sur un gilet; les côtés de la jupe s'ouvrent sur un jupon généralement de même étoffe.

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robe à l'anglaise (1785)

-et encore à la lévite longue, traînante et tenue par une ceinture.

Vient ensuite la mode des indiennes blanches à bouquets et rayures produites sur la machine à rouleau par la fabrique qu'Oberkampf installe à Jouy en 1750.
Enfin, sur les épaules se jettent les chats ou palatines de duvet de cygne, et diverses dentelles, qui se nomment médicis, archiduchesse, henri-quatre et collet-monté.

La description de la toilette d'une reine de la mode en 1778 tourne au rébus:
"Melle Duthé était dernièrement à l'Opéra avec une robe de soupirs étouffés, ornée de regrets superflus, un point au milieu de candeur parfaite, garnie en plaintes indiscrètes, des rubans en attentions marquées, des souliers cheveux de la Reine brodés de Diamants en coups perfides, et les venez-y-voir en émeraudes ; frisée en sentiments soutenus, avec un bonnet de conquête assurée, garni de plumes volages et de rubans d'oeil abattu, un chat sur le col couleur de gueux nouvellement arrivé, et sur les épaules une médicis montée en bienséance, et son manchon d'agitation momentanée."

A partir de 1781, après lui avoir fait des reproches pour ses dépenses trop importantes, Marie-Antoinette est critiquée cette fois pour sa trop grande simplicité...c'est en effet grâce à elle que la chemise à la reine ou gaulle fit fureur.C'était surtout une robe d'intérieur, du moins à la Cour, et on la faisait en gaze ou en soie.
Elle tombait droit avec un haut falbala au bas de la jupe et était très décolletée. Le tour de gorge, qui sous Louis XV était bouillonné ou en dentelle, devint une collerette Médicis, comme au début du XVIIème siècle, mais plus décolleté.
En 1783; Marie-Antoinette fait scandale en posant pour Elisabeth Vigée-Lebrun, pour la première version du tableau "A la Rose"... mais on dit que la Reine s'est fait peindre en chemise et la portraitiste doit repeindre une nouvelle version qui sied mieux à l'état de son royal modèle.

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Marie Antoinette en gaulle

Disposant de peu de temps, l'artiste substitue donc à l'oeuvre indécente un nouveau portrait où Marie-Antoinette paraît avec le même visage, dans la même attitude, cette fois-ci au devant d'un paysage, mais surtout vêtue d'une robe couleur "suie des cheminées de Londres" dont le satin garni de dentelles et la façon à la française ne pouvaient que satisfaire les soyeux lyonnais, qui commençaient déjà à prétendre que la Reine voulait leur ruine...

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Marie Antoinette à la rose

Mais le triomphe féminin est la coiffure dont le maître se nomme Léonard Autier, grand favori de Marie-Antoinette avec Melle Bertin. Coiffure si haute, si surchargée que les caricaturistes montrent les coiffeurs arrivant chez leurs clientes avec une échelle, tandis, qu'en fait réel, les dames sont contraintes de se mettre à genoux dans les carosses et se voient interdire l'amphithéâtre de l'Opéra.
Cette coiffure est en effet un édifice à plusieurs étages surmontés d'un bonnet dont on compte deux cents types différents, avec rubans, plumes, accessoires qui vont jusqu'à la reproduction célèbre de la frégate la Belle-Poule avec tout son agrément...
Les plumes surtout sont une folie : on les met par trois et une moquerie de Beaumarchais les fait baptiser le qu'es-aco?, ou par dix qui sont d'autruche ocellées d'yeux de paon et se disent à la Minerve.
Les poufs leur font concurrence et se chargent d'oiseaux empaillés, de fruits, de légumes, de poupées, de joujoux, ce qui ne les empêchent pas de se dire au sentiment. Et les noms deviennent aussi extravagants que les sujets : coiffures au lever de la Reine, à la Gabrielle de Vergy, à la frégate la Junon - rivale de la Belle-Poule - au chien couchant, au parc anglais, à la Victoire, à l 'Eurydice, ou au moulin à vent.


Bien à vous.


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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeLun 28 Mai - 22:31

Un pareil flot d'extravagantes folies ne pouvait pas, dans le désarroi des finances, ne pas amener des catastrophes dont la plus éclatante fut la faillite de Melle Bertin, en 1787, avec un passif de deux millions. Et le déficit, menaçant à la fois l'Etat et les particuliers, impose un recul brutal de la somptuosité vestimentaire, recul dont les élégants de la cour sont les premières victimes, adoptant immédiatement, par une opposition subite, la plus extrème sobrièté.
L'habit de cérémonie disparaît ; le négligé est la règle de bon ton ; les nobles ruinés affectent de porter du drap de paysan.
La tenue correcte et dégagée qui avait été à la mode normale : habit , veste, épée légère, talons rouges et chapeau sous le bras, se transforme en frac, gilet, escarpins sans talons, plus d'épée et le chapeau sur la tête, chapeau à deux cornes avec pli en gouttière sur le retroussis de devant et nommé à l'androsmane.
Le frac de bon goût est jaune, de la couleur nommée queue-de-serin, avec rayures en larges bandes dont le modèle le meilleur vient des fabriques de Louviers.
Le gilet, veste sans manches, est blanc, brodé de soies de couleur en bouquets ou petites guirlandes de fleurs ; puis , bientôt, les devants s'historient de tableautins empruntés aux aventures de don Quichotte ou aux fables de La Fontaine ; mieux encore, en 1787, certains gilets offrent la reproduction de l'assemblée des Notables présidée par le Roi : ces fabrications bizarres auxquelles travailla, dit-on, Lazare Hoche, caporal aux gardes-françaises désireux d'accroître sa solde, font un moment la fortune des ateliers de Lyon.


Avant la révolution, sous le couvert des excellents rapports avec l'Angleterre, les jolies élégantes portent des robes en forme de redingotes, avec revers, double collet, boutons métalliques, jabots, cravates, gilets, deux montres, canne et chapeaux de castor, dont les dimensions et les surcharges de fleurs, de panaches deviennent inouïes.
Soudain, nouveau changement : la longue redingote s'efface devant le petit justaucorps décolleté, fermé à la gorge, ouvert en bas, avec manches plates, parements basques retroussées, d'allure encore masculine, que l'on nomme tantôt pierrot, tantôt veste à la marinière, et qui bientôt tourne au caraco.

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pierrot et jupe, vers 1790

Les femmes , contrairement aux hommes, refusent d'abandonner le grand costume, et elles imaginent la robe à la circassienne, petit corsage bas, échancré au-dessus de la taille, avec manches d'abord longues, puis très courtes, et, sous le corsage, le fichu en chemise ou canezou ; puis elles imaginent aussi la robe à l'anglaise dont on a déjà parlé...
Les jupes restent ouvertes, et , en 1788, le jupon reprend un rang de volants , tandis que la taille se serre dans une ceinture à bouts pendants, très large et à grosse boucle, et que l'accessoire obligé de la toilette devient le châle, en longue écharpe de cachemire passée sous les bras , croisée derrière le dos et nouée à la taille.
A partir de 1787, les chapeaux diminuent , et ,en 1788, les bonnets les remplacent, d'ailleurs fort hauts sur une coiffe basse.


Par une contradiction étrange , plus la toilette des femmes du monde se simplifie, plus celles de certaines catégories populaires montrent de luxe :
les poissardes, qui se nomment à présent les dames de la Halle, étonnent la Reine par leurs soieries, dentelles et diamants, un jour qu'elles viennent en corps à Versailles rendre visite à la souveraine et au Roi.
Dans le "Tableau de Paris", Mercier affirme :
"Les femmes choisissent leurs ajustements comme bon leur semble : la femme d'un commis ou de l'épicier du coin se mettra comme une duchesse ; un particulier étalera le luxe le plus effréné."

Bien à vous.
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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeLun 28 Mai - 22:33

Aux attraits de la vêture se joignent ceux de la cosmétique pour lesquels le sieur Fargeon s'est montré un expert...
Il ne suffit plus d'être belle pour plaire, ni même jolie.Il faut être "intéressante" : inventer, intriguer , surprndre, piquer , être vive, mutine, se battre continûment dans une société plus mobile, où circule plus nombreuse la fausse monnaie des prétentions subalternes.
Au saut du lit, dans le désordre du lever, le corps "défait", les chairs amollies ou le teint brouillé ne sont plus visibles.De fait, "une jolie femme fait régulièrement chaque matin deux toilettes.La première est fort secrète et jamais les amants n'y sont admis;ils n'entrent quà l'heure indiquée.On peut tromper les femmes, mais on ne doit jamais les surprendre : voilà la règle".(Louis-Sébastien Mercier)
Ainsi après les prosaïques préparations de coulisse _ablutions , aspersions, immmersions, lavements et frottemen,ts_,après l'office intime des eaux astringentes, deslaits adoucissants et de la pâte épilatoire, place au spectacle , place à la seconde toilette , à la toilette officielle, version intimiste du lever royal.Toilette de simulacre , où, "si l'on grimace devant un miroir, c'est avec une grâce étudiée(...).Si l'on tresse de longs cheveux flottants, ils ont déjà leur pli et reçu leurs parfums(...).Si l'on plonge un bras dans l'albâtre dans une eau odoriférante, on ne peut ajouter à son poli et à sa blancheur"
Toilette de prétexte aussi , "qui favorise le développement de mille attraits cachés ou non encore aperçus.Un peignoir qui se dérange, une jambe demi-nue qu'on laisse entrevoir, une mule légère qui échappe du pîed mignon qu'elle renferme à peine , un déshabillé voluptueux où la taille paraît plus riche et plus élégante , donnent mille instants flatteurs à la vanité des femmes."
"Une toilette est une résurrection qui ranime des squelettes, qui embellit des cadavres et qui leur donne un éclat surptrenant : des dents y naissent, des yeux morts s'y réveillent, des cheveux s'y colorent ,des sourcils s'y noircissent, des fronts s'y dérident, des peaux s'y blanchissent..."
C'est bien dans le cabinet de toilette que se fait " l'assemblage de toute les poudres, de toutes les essences, de tous les fards propres à dénaturer une personne et rendre la laideur même , jeune et jolie."
"Il n'y a rien de plus aisé à Paris que d'avoir de la beauté;il suffit d'avoir une tête pour se donner un joli visage.Chaque femme conserve le sien dans un petit pot : l'âge ne le détruit pas, parce que le pot se renouvelle toujours."
Pommadées, perruquées, poudrées, toutes les têtes paraissent avoir le même âge: "il n'y a qu'à Paris, où les femmesde soixante ans se parent encore comme à vingt, offrent un visage fardé et moucheté."
L'épiderme n'est qu'un support, peu importent ses rides!Etaobligée donc : le cabinet de toilette et sa table d'opérations cosmétiques, pour d'étranges avatars.Le premier consiste à se couvrir le visage d'un mastic blanc, très délié mais d'une intensité lumineuse inégalable :
"Le blanc du front, plus éclatant que partout ailleurs, brunit tant soit peu en s'approchant des tempes où il paraîtra légèrement teint de bleu", tandis que "le tour de la bouche doit être blanc comme l'albâtre".Il s'agit surtout d'unifier, de lisser, de laquer la peau pour effacer les morsures de ses agresseurs que sont le soleil et la maladie.

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Venons à la seconde application circulaire ,localisée aux joues qui s'enflamment sur fond de neige et prend une intensité furieuse.Le contraste de la couleur doit être violent , la tache brutale.Le rouge prééminent , celui de la cour, s'étale dans un désordre calculé."On ne veut pas que ce rouge paraisse naturel".
Après l'étalement du blanc, puis du rouge , puis du noir marquant les yeux; après la pommade aux lèvres, aux sourcils"pour les rendre luisants" (gloss!) ,aux cils mêmes, qu'un petit peigne doit rendre "exactement droit de manière que chaque poil puisse pour ainsi dire se compter", voilà enfin l'application du bleu, légère et circonscrite, surlignant une ou deux veines de la poitrine et des bras afin d'en faire ressortir la délicate et aristocratique blancheur.
Cette fonction les "mouches" la remplissent également.Plus les femmes sont noires plus elles ont soin de se moucheter."Assassine" près de l'oeil, "baiseuse" au coin de la bouche, "friponne"sur les lèvres,"effrontée" sur le nez,"majestueuse" sur le front,"galante" sur la joue ,"enjouée" sur le pli que formele rire, "discrète" sous la lèvre inférieure,"receleuse" sur un bouton : le nom même que prennent les mouches selon leur emplacement indique combien elles animent la physionomie et lui offre l'expression désirée.Une expression de convention, choisie dans un répertoire de "figures remarquablesé; des "grains de beauté" factices , en taffetas gommé, taillés en coeur, en carré, en lune, en étoile ou en comète.
Curieusement , les ongles que l'on doit simplement "couper en rond", échappent aux expansions de cet art de faux-semblant.
Quant à la chevelure, elle atteint son comble d'affectation.C'est un monoment d'extravagance, de complexité, de démesure, que le coiffeur ou la chambrière saupoudrent d'un nuage de farine tandis que la patiente se protège par un peignoir et un cornet couvrant le visage.
Blanchir et parfumer la chevelure est l'office de la poudre.L'éclair des yeux en ressort davantage , tandis que le cheveu ainsi décoloré loge le vieillard et l'enfant à la même enseigne du temps suspendu.
Un cheveu extraordinairement papilloté, crêpé, frisé, gonflé de crin, hérissé d'épingles et baigné de pommade;un échaffaudage de fleurs, d'oiseaux, d'aigrettes, de gazes, de dentelles et de diamants, captivés par la frisure...

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"A la corne d'abondance", "Au haut rang", "A la conquête assurée", "Au chien couchant", "Aux charmes de la Liberté", "A la crue de la Seine", "A la caisse d'escompte", "A la Montgolfier", "A l'inoculation", "A la Belle Poule", "A la Belle frégate", ... les légendes de ces pièces montées capillaires, les thèmes de ces décors en forme de rébus sont empruntés à l'air du temps.
Raconter, divertir, offrir de soi-même un spectacle, mais presque rien à "exprimer" dont on puisse inférer une "psychologie", un trait de personnalité, une essence caractérielle.
De ces "narrations capillaires", qu'auraient d'ailleurs à déchiffrer la physiognomonie naissante, qui sera chère à Balzac ?


Bien à vous.
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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeLun 28 Mai - 22:35

Je poursuis donc avec LA REVOLUTION (1790-1799)

La rapidité et la violence du mouvement révolutionnaire bouleversent les modes avec la même soudaineté qu'elles transforment toutes autres choses en France : et le vêtement devient une marque visible de civisme ou, au contraire, de parlante opposition , suivant que le porteur ou la porteuse de l'habit ou de la robe affiche son goût pour une forme ou pour une autre, pour un accessoire ou pour un autre...

Aux premiers jours du mouvement , c'est d'abord la tenue militaire qui fait fureur : même dans l'entourage immédiat du Roi , qui s'en montre maladroitement offusqué, tout le monde veut avoir été ou être garde national. On ne rencontre à Paris et à Versailles qu'hommes de tous âges promenant avec quelque ostentation l'habit bleu à revers blancs , les hautes guêtres martiales et la cocardes nouvelle unissant le bleu et rouge de la ville de Paris au blanc royal , c'est-à-dire ce que l'on appelle dorénavant les couleurs nationales. Et , en même temps plus de poudre aux cheveux : la France n'a pas le droit de gaspiller la farine, et quiconque, sur sa tête, maintient la poudre , fait acte public d'opposition , à moins qu'il ne soit militairement vêtu , car les soldats gardent la poudre... Shocked Rolling Eyes

Bien à vous.
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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeLun 28 Mai - 22:37

Avec l'année 1790, la mode masculine révolutionnaire se fixe :
-chapeau rond, dit à la bourdaloue ou cordon de soie, et cocarde tricolore ;
-frac de drap à queue de morue, revers courts ouvrant sur le gilet;
-cravate de couleur à gros noeud et dentelles;
-culotte à l'écuyère , en daim ou casimir , tenue par des rosettes sur bas rayés en long;
-bottes à revers ou souliers sans talons;
-gants rayés en étoffes de plusieurs couleurs;
-canne à épée.
Une seule différence :
le révolutionnaire est en noir avec un habit de couleur claire ;
le contre-révolutionnaire, d'abord en noir symbolisant son deuil vis-à-vis de la Monarchie, à partir de 1791 met l'habit vert à collet rose, un gilet de basin semé de fleurs de lys, la cravate blanche et la cocarde blanche.
Seuls les derniers tenants de la Cour portent , par esprit de protestation, des boucles aux souliers; et , en 1792, le ministre Roland offusque gravement le maître de cérémonies en entrant chez Louis XVI avec des cordons à ses souliers, accessoires auxquels le Roi ne put jamais s'accoutumer.

Bien à vous.
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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeLun 28 Mai - 22:39

En 1792, paraît la tenue la plus volontairement débraillée du moment :
-le pantalon ;
-la veste courte à la carmagnole, l'un et l'autre dérivant de la tenue de travail libre et commode des marins à la mer;
-et le bonnet rouge, emprunté par manière de protestation (toujours!!!) à la coiffure des forçats et mis à la mode par les Suisses de Châteauvieux revenus de leur arrestation arbitraire la tête couverte de ce bonnet d'infamie devenant alors le bonnet de la liberté dans sa forme phrygienne.
La tenue ainsi composée est bien vite baptisée : sans-culotte_terme injurieux lancé par les réactionnaires et dont les révolutionnaires se font un titre de gloire.
Cependant que cet usage du pantalon crée un accessoire nouveau indispensable : les bretelles , inventées en 1792 justement , car la ceinture qui tenait la culotte aux hanches ne suffit plus à soutenir le pantalon. En plus , contre le froid , le révolutionnaire pur porte la houppelande de drap brun ou gris ornée du collet rabattu fait en peluche rouge Shocked .Bientôt sur l'initiative de Chaumette, les patriotes purs portent les sabots... Shocked . Au milieu des hommes ainsi vêtus, Robespierre , toujours tiré à quatre épingles, et pas mal précieux de sa nature, fait figure de petit-maître égaré; et choqué dans ses goûts par ce laisser-aller, veut essayer de faire fabriquer d'autorité , par le statuaire Eparcieux, un costume national "propre au travail et obéissant à la ligne", suivant uneformule pompeuse de l'époque. Mais le sculpteur ayant échoué, David dessine une tunique , un manteau court , des bottines, un pantalon collant et un bonnet à la hongroise, costume qui , gravé par Denon, et porté seulement par quelques jeunes peintres, disparaît au lendemain du 9-Thermidor.

Bien à vous


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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeLun 28 Mai - 22:41

Les femmes, donc, de leur côté, ont suivi le même mouvement. Avec ardeur , après le 14 juillet, elles coiffent les bonnets à la citoyenne, aux trois ordres réunis, à la Bastille, et elles revêtent tantôt le négligé à la patriote et tantôt la robe habillée à la constitution. Elles envoient leurs bijoux en offrandes à l'Assemblée nationale et se parent de joyaux patriotiques de cuivre et d'acier, voire de pierres plus ou moins empruntées aux démolitions de la Bastille , et d'insignes à inscriptions. Le départ pour l'Angleterre, où elles donnent le ton et font la loi, de nombreuses élèves ou rivales de Rose Bertin semblerait devoir découronner la Mode française : il n'en est rien. Evidemment , on commence par rajeunir les modèles courants des années immédiatement précédentes en les simplifiant : plus de chapeaux immenses , plus de hanches gonflées artificiellement (disparitions du polisson...);
et l'emploi de la toile de Jouy se généralise abondamment.
Mais bientôt, après quelques moments difficiles , le journal du bon ton , fonde en 1785 sous le titre de cabinet des modes, est obligée de disparaître faute de clientes. Et les femmes sont livrées sans guide à leurs inspirations jusq'au moment où, franchissant le détroit malgré les prohibitions de la politique, la Mode, teintée d'anglomanie, trouve en Mademoiselle Bertin, demeurée à Paris comme ralliée au nouveau régime, une propagatrice extrêmement écoutée.

La qualité et la beauté des tissus fabriqués en Angleterre aident à cette activité, et la Mode féminie se lance à nouveau dans les recherches les plus étonnantes souvent :à l'Incroyable répond la Merveilleuse avec l'immense chapeau avancé en visière,
et le long châle flottant en écharpe.
Mais le vêtement nouveau à l'époque est le spencer,veste courte inventée à son insu par Lord Spencer qui, ayant bu un soir plus que de raison et s'étant endormi le dos au feu, ne fut réveillé que lorsque les pans consumés de sa redingote ne l'eurent plus vêtu que d'un demi-habit : tout Londres voulant imiter l'original noble lord, le spencer est lancé, passe la Manche et vêt, avec une certaine grâce élégante d'ailleurs , les Françaises.

Bien à vous.


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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeLun 28 Mai - 22:42

En même temps, David et son école imposent la robe à l'athénienne, la robe à la romaine : ni jupon , ni chemise ; pour chaussures de simples semelles tenues par des rubans.C'est cette mode du néo-antique à laquelle participe tant dans sa peinture que dans sa vie mondaine, car elle aime à recevoir dans cette tenue qui lui sied si bien ,notre chère Elisabeth Vigée-Lebrun...
Mme Tallien lance le costume à la sauvage, avec fentes des deux côtés de la robe, anneaux d'or aux genoux, diamants aux doigts de pieds , et Mme Hamelin soulève une émeute aux Champs-Elysées en se promenant vêtue d'une simple tunique de gaze. Immédiatement , toute l'archéologie et toute la mythologie sont mises à contribution :
issues de la stolades dames romaines, les robes sont à l'Omphale, à la Flore, à la Diane, les redingotes deviennent à la Galathée, et les tuniques se font à la Minerve ou bien à la Cérès.
Naturellement , ces draperies, bien légères pour nos hivers, n'ont point de poches , et afin de pouvoir transporter tous les petits objets nécessaires à une femme, on invente, empruntée à la gibecière romaine, le réticule, qui deviendra vite le ridicule par dérivation euphonique... :?
Les cheveux modifient aussi leur aspect, et les perruques_dont certaines élégantes changent trois fois par jour_reviennent à la mode:
tantôt les belles se coiffent à la turque, à l'anglaise, à l'espagnole, et tantôt à la Titus et à la Caracalla tout comme les hommes...


Bien à vous.
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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeLun 28 Mai - 22:45

Tu nous gâtes !  flower Je vais lire tout ça demain à tête reposée... et je prépare mon crayon pour noter mes questions !  tongue

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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeLun 28 Mai - 22:52

Moi de même! cheers

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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeMar 29 Mai - 9:48

Citation :
Une vague de luxe vestimentaire passe sur la France entière. Se dégageant avec une sorte de fièvre des principes d'austérité dans lesquels elle avait été élevée par sa mère Marie-Thérèse, Marie-Antoinette, semble vouloir compenser des privations antérieures imposées par Madame l'Etiquette, en déployant un faste qui contraste étrangement avec les goûts très simples de Louis XVI.
Enfin, j'ai le temps de lire ton exposé ! Et je compte bien le dévorer !

D'emblée, me vient une remarque : dans le contexte que tu décris, il me semble bien difficile de différencier l'action personnelle de Marie Antoinette de celle de la mode ambiante. Je m'explique : on se plait en général à stigmatiser ses accès vestimentaires et capillaires, mais peut-être ne mentait-elle pas lorsqu'elle répondait aux objections de sa mère que ces coiffures hautes à l'excès étaient de mise à la cour, et qu'elle aurait attiré l'attention en ne les portant point.

De même, si toutes les dames arboraient des toilettes extravagantes, c'eût été se démarquer que de faire dans la sobriété... ce qui aurait même peut-être été vu comme une sorte de snobisme, de la part de la toute jeune reine.

C'était juste une parenthèse. Je replonge dans les costumes !  flower

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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeMar 29 Mai - 9:56

Citation :
Les modes des années 1775 à 1778 sont, pour la plupart, le produit des fantaisies de la Reine combinées avec les imaginations de Melle Bertin et Louis XVI ne réagit que mollement contre les extravagances dont il est entouré.

Oui... Mais toutes deux n'étaient-elles pas des miroirs où se réflétait la sève remontante de toute une société ? C'est une véritable catharsis qui a secoué le pays à la mort de Louis XV et à l'avénement de Louis XVI. Les extravagances de la reine et de sa modiste n'exprimaient-elles pas la joie de vivre de toute la cour, et même des nantis parisiens ?

Toutes proportions gardées, ça me fait penser à l'effervescende de la Movida qui salua la fin du franquisme. On ne lutte pas contre ces ras de marées là...

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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeMar 29 Mai - 10:06

pimprenelle a écrit:

D'emblée, me vient une remarque : dans le contexte que tu décris, il me semble bien difficile de différencier l'action personnelle de Marie Antoinette de celle de la mode ambiante.
En effet, on se plaît d'un côté à voir Marie-Antoinette comme égérie de ce mouvement de Mode, ou , d'un autre côté de La critiquer pour la mise en vogue de ces extravagances...alors qu'Elle ne faisait sans doute que suivre l'enthousiasme stylistique du règne naissant... Wink

Citation :
De même, si toutes les dames arboraient des toilettes extravagantes, c'eût été se démarquer que de faire dans la sobriété... ce qui aurait même peut-être été vu comme une sorte de snobisme, de la part de la toute jeune reine.
C'est d'ailleurs bien ainsi qu'a été pris le lancement de la robe en gaulle : après avoir été critiquée pour Ses dépenses excessives, on s'est alors mis à Lui reprocher de vouloir ruiner les soieries de Lyon...

Bien à vous.
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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeMar 29 Mai - 10:25

Ah... Tu nous fais nager dans un océan de beautés...  flower Quel rêve que ces noms si pleins d'imaginations, ces tissus vaporeux...

J'ai essayé de chercher des images, dis-moi si elles correspondent.

Modes et Costumes Caraco10
caraco

Modes et Costumes Ffwom5
lévite
Et le site dont cette image est extraite est génial !
http://www.blakeneymanor.com/fashion1.html

Si vous voulez des patrons...
http://www.wingeo.com/200Series.htm

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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeMar 29 Mai - 12:14

Coiffures extravagantes, as-tu dit ?  Modes et Costumes 194575

Modes et Costumes F2fc1010

Hum... On comprend que ces pauvres créatures dussent voyager à genoux dans leurs carrosses !  Suspect Et que les rats se plaisent tant à leur chevet !  bounce  tongue

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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeMar 29 Mai - 12:52

Citation :
Par une contradiction étrange , plus la toilette des femmes du monde se simplifie, plus celles de certaines catégories populaires montrent de luxe :

N'est-ce pas la vivante illustration de la montée du principe d'égalité ?

Citation :
"On peut tromper les femmes, mais on ne doit jamais les surprendre : voilà la règle".(Louis-Sébastien Mercier)

Modes et Costumes 194575  Modes et Costumes 194575  Modes et Costumes 194575 Superbe !  Modes et Costumes 194575  Modes et Costumes 194575  Modes et Costumes 194575

Citation :
de la pâte épilatoire
Ce qui répondrait, peut-être, à une de mes questions existencielles : les femmes du XVIIIe s'épilaient-elles les jambes ?  What a Face Ou bien cette pâte était-elle réservée aux zones visibles ? Nous aussi, en général, on ne "se fait le bikini" qu'en prévision des vacances. Suivant ce principe de paresse, pourquoi se seraient-elles épilé des jambes qu'elles ne montraient jamais ?

Citation :
une jambe demi-nue qu'on laisse entrevoir
... ah, quand même...  :pirat: Vaut mieux que ce soit pas celle du yeti, alors !  Rolling Eyes Vive la pâte dépilatoire !  :cyclops:

Citation :
L'épiderme n'est qu'un support, peu importent ses rides!Etaobligée donc : le cabinet de toilette et sa table d'opérations cosmétiques, pour d'étranges avatars.Le premier consiste à se couvrir le visage d'un mastic blanc, très délié mais d'une intensité lumineuse inégalable :
"Le blanc du front, plus éclatant que partout ailleurs, brunit tant soit peu en s'approchant des tempes où il paraîtra légèrement teint de bleu", tandis que "le tour de la bouche doit être blanc comme l'albâtre".Il s'agit surtout d'unifier, de lisser, de laquer la peau pour effacer les morsures de ses agresseurs que sont le soleil et la maladie.

Ca, ça laisse rêveur... Il fallait ainsi se forger un masque qui excluait toute trace de naturel...

Pour peu que cet enduit contînt de la céruse... On n'est pas loin du "Clandestine Marriage" et des dents gâtées par le plomb !  affraid
http://movies.yahoo.com/movie/1807530239/info

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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeMar 29 Mai - 13:12

Citation :
Citation :
de la pâte épilatoire
Ce qui répondrait, peut-être, à une de mes questions existencielles : les femmes du XVIIIe s'épilaient-elles les jambes ?  What a Face Ou bien cette pâte était-elle réservée aux zones visibles ?
Evoques-tu là la gorge de la Comtesse de Provence ? Modes et Costumes 194575
En tous les cas, je ne pense pas qu'elles s'épilaient les aisselles...
J'ai lu que ce n'était que les hommes qui s'épilaient les jambes que l'on entrevoyait au travers de leurs bas...

Citation :
Ca, ça laisse rêveur... Il fallait ainsi se forger un masque qui excluait toute trace de naturel...
Ce devait bien ressembler aux maquillages du "Jefferson à Paris" de James Ivory...

Citation :
Pour peu que cet enduit contînt de la céruse... On n'est pas loin du "Clandestine Marriage"
Je ne connais pas ce film... Rolling Eyes
Citation :
et des dents gâtées par le plomb !
En tous cas notre chère Duchesse de Polignac avait des dents superbes ! Wink

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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeMar 29 Mai - 13:23

Citation :
Ce devait bien ressembler aux maquillages du "Jefferson à Paris" de James Ivory...
Modes et Costumes Merchant3
... beau, beau... flower

Citation :
En tous cas notre chère Duchesse de Polignac avait des dents superbes !
Oui... peut-être parce qu'elle ne se maquillait pas très fort, aussi... Elle avait même le front un peu sombre, selon je ne sais plus quelle mauvaise langue.

Quand tu parles de dents, c'est assez morbide, mais, selon le Docteur Cabanès, la tête de la princesse de Lamballe présentait aussi une très belle dentition.

En fait, en dépit de ce plomb contenu dans la poudre, la haute société soignait très bien ses dents, ils avaient toutes sortes d'eaux dentaires. De plus, ils consommaient bien moins de sucres que nous, et pas de produits raffinés. Donc, des gens du XVIIIe siècle pouvaient avoir de meilleures dents que nous... Les nôtres tiennent parfois uniquement à la magie des hommes de l'art... What a Face

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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeJeu 5 Juil - 20:46

Par Léonard, on apprend qu'il arrivait à Mademoiselle Bertin de travailler deux ou trois heures avec Marie-Antoinette et dans Sa chambre...J'imaginais que ces séances avaient plutôt lieu dans le cabinet doré ou le salon de la Méridienne...Ainsi donc, Caroline Huppert aurait eu raison de situer ces brainstorming vestimentaires dans la chambre de la Reine... Rolling Eyes

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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeJeu 5 Juil - 21:33

Il me semble avoir lu que Mademoiselle Bertin n'avait pas accès à la chambre de la reine, vu sa condition, n'est-ce pas... Rolling Eyes ( Modes et Costumes 194575 ). C'est pour cette raison que Marie Antoinette expédiait son habillement, pour rejoindre au plus tôt son ministre des modes qui l'attendait dans ses cabinets particuliers ! Enfin les choses sérieuses ! Wink

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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeJeu 5 Juil - 23:42

Le fait que Marie-Antoinette reçoive Rose Bertin directement dans la Méridienne, sans passer par sa dame d'atours, faisait du bruit...alors dans sa chambre j'imagine déjà les ragots Modes et Costumes 194575

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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeSam 7 Juil - 13:50

Nostalgie des frères Goncourt pour ce XVIIIe siècle envolé et châtoyant...

Vu aux commissaires-priseurs une collection d'habits du XVIIIe siècle: habits, fleur de soufre, gorge de pigeon, pluie de rose, caca dauphin et couleur désespoir d'opale et ventre de puce en fièvre de lait - tous avec un tas de reflets agréables, gais à l'œil, égrillards, chantants, coquets, joyeux. Le monde, depuis qu'il existe, n'avait jamais eu à s'habiller de noir, à vivre en deuil. C'est le XIXe siècle qui a inventé cela. Il montait et descendait toute la gamme des couleurs, le XVIIIe siècle; il s'habillait de soleil, il s'habillait de printemps, il s'habillait de fleurs, il jouait la vie dans la folie des couleurs. De loin l'habit riait avant l'homme. C'est un grand symptôme que le monde est bien vieux et bien triste et que bien des choses sont enterrées»

extrait du 22 avril 1857, cité par Robert Kopp dans la préface au Marie Antoinette d'Edmond et Jules de Goncourt, François Bourin, 1990.

... comme on les comprend !  Rolling Eyes

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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeLun 24 Sep - 17:07

A l'époque où elle était dauphine, bien avant de faire appel au secours de Rose Bertin, Marie Antoinette avait pour dame d'atours la duchesse de Villars, fille du maréchal de Noailles et belle-fille du vainqueur de Denain (LA FAYE, op. cit., p. 75 sqq).

Cette dame avait longtemps rempli cette fonction auprès de Marie Leczinska. Elle y avait gagné, dans le cercle intime de la reine, le surnom de sainte duchesse.

Ainsi, confite en dévotions, presque toujours souffrante, âgée de plus de soixante ans, elle n'était pas très au fait des modes... Modes et Costumes 194575

Aussi la jeune dauphine était-elle souvent tristement fagotée... 🤡

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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeLun 24 Sep - 17:21

Je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas voir plus tôt ce fil!  Shocked Les illustrations sont superbes et les explications fort intéressantes.  Modes et Costumes 413814

Serait il possible d'avoir quelques illustrations relatives aux costumes de la Révolution que vous nous dépeignez si bien? Modes et Costumes 516206
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MessageSujet: Re: Modes et Costumes   Modes et Costumes Icon_minitimeLun 24 Sep - 17:40

Tu veux des petits sans-culottes, Magic ?

Modes et Costumes Sansmen1

Modes et Costumes Sansculotte

'Tudieu ! Quand tu tapes "sans culotte", sur le moteur de recherche, il te donne de drôles de trucs ! Modes et Costumes 914132

Ah, ici, c'est du sérieux : chapeaux patriotiques, qu'ils disent :

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