Shibboleth
Nombre de messages : 135 Date d'inscription : 25/02/2018
| Sujet: Les lettres de Jérusalem Ven 22 Juin - 7:33 | |
| Mais qu'est-ce donc ? En 1836, le célèbre Eugène-François de Vidocq, ancien délinquant et bagnard devenu chef de la Sûreté nationale pendant la Restauration, rédige un ouvrage intitulé Les Voleurs dans lequel il “dévoile les ruses de tous les fripons et destiné à devenir le vademecum de tous les honnêtes gens”. Il y entreprend alors de conter la façon dont des prisonniers envoient chaque jour des lettres d'escroquerie, nommées en argot des voleurs "lettres de Jerusalem". Dans ces courriers, les malfrats ciblent "des personnes riches habitant la province", auxquelles ils assurent qu’ils ont connaissance de l’existence d’un trésor caché. Ils sont évidemment dans l'incapacité d'y d’accéder et réclament l’aide, contre l'assurance de récupérer une partie de la fortune dissimulée. L’ex-bagnard devenu policier précise que ces lettres sont souvent adressées à des nostalgiques de l’Ancien régime, souvent plus crédules :
- Sur cent lettres de ce genre, vingt étaient toujours répondues. On cessera de s’étonner si l’on considère qu’elles ne s’adressaient qu’à des hommes connus par leur attachement à l’ancien ordre des choses, et que rien ne raisonne moins que l’esprit de parti. On témoignait d’ailleurs au mandataire présumé cette confiance illimité qui ne manque jamais son effet sur l’amour-propre.
Portrait d'Eugène-François Vidocq, par Marie Gabriel Coignet, Musée CarnavaletVidocq, dans ses mémoires ( Les Mémoires de Vidocq, Nouveau Monde éditions), dresse une copie de cette lettre-type, dont la construction est parfaitement similaire à celles des fameux courriers de prince nigérien : - Vous serez sans doute étonné de recevoir cette lettre d’un inconnu qui vient réclamer de vous un service : mais dans la triste position où je me trouve, je suis perdu si les honnêtes gens ne viennent pas à mon secours ; c’est vous dire que je m’adresse à vous, dont on m’a dit trop de bien pour que j’hésite un instant à vous confier toute mon affaire. Valet de chambre du marquis de [...], j’émigrais avec lui. Pour ne pas éveiller les soupçons, nous voyagions à pied et je portais le bagage, y compris une cassette contenant seize mille francs en or et les diamants de feue madame la marquise. Nous étions sur le point de rejoindre l’armée de [...] lorsque nous fûmes signalés et poursuivis par un détachement de volontaire. Monsieur le marquis voyant qu’on nous serrait de près, me dit de jeter la casse dans une mare assez profonde…
La lettre, évidemment, explique les pérégrinations du faux valet qui l’ont conduit à se retrouver enfermé à la prison du Bicêtre, à Paris, avant de solliciter l’aide de son destinataire en échange de l’emplacement du fameux trésor. Les victimes étaient nombreuses, comme le précise Vidocq : “On peut se rappeler encore l’aventure de ce marchand de draps de la rue des Prouvaires, surpris minant une arche du Pont-Neuf, sous laquelle il croyait trouver les diamants de la duchesse de Bouillon”. https://www.franceculture.fr/ _________________ Tubercule forever
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Hercule Poirot
Nombre de messages : 262 Date d'inscription : 29/12/2017
| Sujet: Re: Les lettres de Jérusalem Dim 24 Juin - 11:03 | |
| Sujet à élucider. _________________ Mais c'est tout le contraire d'un jeu.
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madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Les lettres de Jérusalem Lun 2 Mar - 7:51 | |
| _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| Sujet: Re: Les lettres de Jérusalem | |
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