L'Impératrice Marie-Thérèse

Marie-Thérèse, Archiduchesse d'Autriche, puis Impératrice du Saint Empire romain germanique, Reine de Bohême et de Hongrie , souveraine des Pays-Bas (1717- 1780) est fille de l'Empereur Charles VI, mère de Marie-Antoinette et de quinze autres enfants.
Elle est à bien des égards la figure la plus importante de la vie de la Dauphine, puid Reine , de France.
Elle a reçu une éducation très complète et a assisté, dès l'adolescence , aux Conseils des ministres. En 1736 , elle épouse François-Etienne, Duc de Lorraine. En 1740, elle hérite des couronnes de son père : la pragmatique sanction lui permet d'accéder au trône , mais elle doit résoudre une situation de conflit sur plusieurs fronts. Elle fait élire son mari Empereur en 1745. En 1748 , la paix d'Aix-la-Chapelle est signée. L'Impératrice mène une politique étrangère active qui culmine avec l'alliance franco-autrichienne. Elle se sert de sa nombreuse progéniture pour installer des pions sur l'échiquier matrimonial de l'Europe. Elle tente d'influencer les autres monarques par le biais de leurs époux Habsbourg.
Elle encourage ainsi Marie-Antoinette , parfois indirectement , grâce à Mercy et Vermond, à appuyer certaines de ses visées .
Sur le plan intérieur, elle s'occupe d'améliorer les conditions du pays dans des domaines comme le commerce, l'industrie, l'Administration, la justice ou l'enseignement.
Sa mort le 29 novembre 1780, marquée par un deuil universel dans les pays sur lesquels elle régnait, est décrite par Marie-Antoinette comme "le plus affreux malheur".

Bien à vous.

Marie-Thérèse, la grande Impératrice d'Autriche, était une des personnes fortes de l'Europe du XVIIIème siècle, avec Frédéric II de Prusse, Cathérine de Russie et Louis XV.
Elle imposait par son charisme, son énergie et sa forte volonté politique. Son désir de faire valoir une bonne image de l'Empire d'Autriche Hongrie en Europe lui prenait beaucoup de temps, si bien qu'elle en venait même à lire des dossiers lors d'accouchements...elle a eu 16 enfants, accoucher était donc pour elle une formalité.
Donc elle déléguait beaucoup l'éducation de ses enfants, elle contrôlait et surveillait, mais de loin. Si bien que Marie-Antoinette disait toujours une fois Reine de France aimer sa mère, mais la craindre en même temps...car on peut facilement imaginer qu'elle avait en tête cette mère sérieuse travaillant à son bureau. Mais elle était fière d'être la fille de la "grande Marie-Thérèse"

Chou d'amour a écrit:

elle a eu 16 enfants, accoucher était donc pour elle une formalité.

Elle a effectivement profité de la douleur de l'accouchement de la petite Antonia pour se faire arracher quelques dents qui la faisaient souffrir ...

Bien à vous.

ça c'est de la rentabilisation et de l'optimisation de son temps

Elle était vraiment terrible...

De plus, à la mort de son mari, François Ier de Lorraine, elle a tenu à s'habiller en vêtements de deuil, et ce jusqu'à sa mort il me semble, en noir et austère, ce qui renforçait encore plus son image sérieuse et dure

Quelques portraits de Madame Mère :



Marie Thérèse toute jeune, à 23 ans, par Möller



Impératrice



par Meytens

Un portrait moins connu :




C'est intéressant, elle se ressemble vraiment de tableau en tableau...






par Meytens


Et voici un buste :



manufacture de Tournai


Ce buste révèle certains détails qui n'apparaissent pas sur les portraits. D'abord, une attitude noble et fière, comme l'aura sa fille (ce buste date à peu près de 1755, tiens...). Le nez n'est pas aquilin, mais moins en l'air que sur les peintures. Les yeux paraissent assez saillants, comme ceux de Marie Antoinette. Marie Thérèse présente un double menton, ce qui semble une caractéristique familiale dont ses filles Antoinette et Caroline hériteront. Et, surtout, on distingue très bien la mâchoire Habsbourg, cette lèvre inférieure projetée vers l'avant qui donne au modèle une allure arrogante.

Jeune, quelle taille minuscule...
C'est plus choquant que sur les portraits d'Antoinette qui aura pourtant une poitrine plus généreuse que Sa mère à cet âge-là...
L'embonpoint du menton commun chez les augustes princesses semblent indiquer le genre de silhouette que Marie-Antoinette aurait pu avoir en vieillissant...

Bien à vous.

Ce portrait montre une gorge plus que généreuse... Le médecin de la famille impériale était mécontent, parce que François Etienne et Marie Thérèse se nourrissaient trop richement.

On peut se dire que, génétiquement, des deux côtés, Marie Antoinette était sujette à l'embonpoint.

La taille de Marie Thérèse à 23 ans est peut-être idéalisée. Il est possible qu'elle corresponde aux canons esthétiques de l'époque plus qu'à la réalité.

J'aime bien ses cheveux très clairs, son teint très pâle et son délicat minois de petite fouine.  

Marie-Thérèse à 23 ans était incroyablement mignonne! :quoi2:

Oui, eh ben, c'est à peu près l'âge, et donc l'aspect, qu'elle avait au moment où elle se battait pour la succession de l'Autriche. Et elle s'imposa, la petite mignonne !

Tu m'étonnes...comment refuser et contrarier une telle jeune femme, si en plus elle nous fait les yeux doux...elle pouvait avoir ce qu'elle voulait là

M'est avis qu'elle s'est surtout imposée par ses qualités politiques et diplomatiques, ainsi que par sa poigne de fer.

Et sa longue mèche de cheveux légèrement ondulés qui lui retombe sur l'épaule gauche....waaaaaa!:quoi2:

Chou... C'était pas ça sa plus grande qualité... Mais, bon, tu illustres ici une réalité politique aussi... le charme féminin tétanise les mâles...

Sans doute Marie Thérèse en a-t-elle usé avec intelligence et discernement.

C'est ça, exploiter au maximum son potentiel personnel, c'est tirer parti de toutes ses qualités.

Citation :

Chou... C'était pas ça sa plus grande qualité...

Certes non...mais il faut reconnaître qu'à ce niveau là elle ne plaisantait pas non plus
On n'a pas l'habitude de la voir ainsi, si jeune, frêle et épanouie...on a plus l'image de ma mère Impératrice durcie par la politique, en vêtement de deuil...d'où mon...admiration soudaine

Citation :

le charme féminin tétanise les mâles...

Les "mâles"? Oh la machotte!
Tu veux qu'on parle de l'influence de Fersinounet sur les "femelles"?
Non nous sommes bien tous les mêmes...incorrigibles...

Mais plus sérieusement, Marie-Thérèse a su faire prévaloir ses qualités politiques et intellectuelles bien plus nettement, car ce sont surtout ces qualités qui sont restées dans l'Histoire...elle a dû en baver quand même pour en arriver là...je respecte

En fait voilà qui la résume très bien : Quelle femme!

Citation :

Tu veux qu'on parle de l'influence de Fersinounet sur les "femelles"?

Non, mais de ses qualités politiques, diplomatiques et intellectuelles, quand tu veux !

... on en aura vite fait le tour !

...Fersen si tu nous lis...c'est Pim!

C`est la première fois que je vois un portrait de Marie Thérése d`Autriche jeune, je la trouve charmante et élégante comme Marie Antoinette était.
Fleurdelys

Ah merci Fleurdelys de me soutenir je me sens moins seul!

Pour ce 2 novembre, je me suis replongée dans la correspondance de Marie Antoinette avec sa mère. Je voulais bien présomptueusement recenser tous les 2 novembre qui ont réunis la mère et la fille en dépit de la distance.

Tâche abrupte ! Les lettres manquent trop souvent... Mais lecture bien touchante aussi, à laquelle je vous convie, mes amis. Vous verrez les conseils parfois un peu lourds à porter de l'impératrice, les étourderies répétées de la petite dauphine, qui oublie la Sainte Thérèse, mais aussi toute la tendresse et, en filigrane, toute la nostalgie qui transparaît.

Les dernières pensées envoyées par Marie Thérèse sont bien entendu les plus émouvantes, parce qu'il n'y en aura plus d'autres. Ce ne sont pas des souhaits, mais de douloureux souvenirs.

Marie Thérèse à Marie Antoinette, Schoenbrunn, 1er novembre 1770
… Ma chère fille ! Demain, c’est un grand jour de consolation pour moi, jour qui, depuis quinze ans, ne m’a procuré que des satisfactions. Dieu veuille vous conserver par telles longues années, pour votre bonheur et pour celui de vos familles et peuples… Je vous embrasse tendrement, ma chère fille, en vous donnant ma bénédiction. Je suis toujours votre fidèle mère.

Marie Thérèse à Marie Antoinette, Vienne, 31 octobre 1771
Celle-ci viendra bien trop tard pour votre naissance, mais vous pouvez être bien sûre que j’en suis bien occupée, que je remercie journellement Dieu, en le priant de vous conserver telle que vous puissiez faire votre salut et le bien dans le pays où vous êtes, en rendant heureuse votre famille, et en augmentant autant qu’il puisse dépendre de vous la gloire de Dieu et le bien du prochain.

Marie Antoinette à Marie Thérèse, 15 novembre 1771
Je suis bien touchée de tout ce que vous voulez bien me marquer pour le jour de ma naissance. Je désire surtout de mettre à profit les bons avis que vous me donnez, ma chère maman.

Marie Antoinette à Marie Thérèse, 12 novembre 1775
Quelle tendresse de me faire sentir mes torts ! Que par de nouvelles bontés la lettre de ma chère maman pour mon jour de naissance m’a rendue bien confuse, en me rappelant mon inexactitude pour la Sainte Thérèse !

Marie Antoinette à Marie Thérèse, 12 novembre 1776
La bonté de ma chère maman pour mon jour de naissance et son extrême indulgence pour mon oubli m’en font un reproche bien sensible. Comment pourrais-je oublier un seul instant tout ce que ma chère maman a fait pour moi ? Ses exemples feront toujours ma gloire, et je serais trop heureuse si je pouvais les imiter, quoique de loin.

Marie Antoinette à Marie Thérèse, Choisy, 18 novembre 1777
… Je n’ai point d’expression pour remercier ma chère maman et de la bonté de son souvenir et de la manière dont elle me la marque pour mon jour de naissance. Je n’avais pas besoin de cette nouvelle preuve pour sentir que je ne pourrai jamais lui témoigner la reconnaissance et la respectueuse tendresse que je lui ai vouée pour la vie.

Marie Thérèse à Marie Antoinette, Vienne, 2 novembre 1778
Au jour et au moment je m’entretiens avec vous que vous êtes venue au monde : jugez combien j’en suis touchée, n’ayant que des grâces à rendre des consolations, que Dieu veuille vous rendre au centuple, et vous rendre plus heureuse, pas comme mère, mais comme souveraine.

Marie Antoinette à Marie Thérèse, 16 novembre 1779
… Je suis pénétrée des bontés et attentions uniques de ma chère maman, et dans ce moment, pour mon jour de naissance, je ne le sens pas sans confusion des oublis et retards dont j’ai été quelquefois coupable.

Marie Thérèse à Marie Antoinette, Vienne, 3 novembre 1780
J’ai été hier toute la journée plus en France qu’en Autriche, et j’ai récapitulé tout cet heureux temps d’alors, qui est bien passé. Le souvenir seul en console.

Magnifique ! Pim, Merci de nous avoir donné ces échanges entre Marie Antoinette et sa mère en ce jour du 2 novembre : on y voit bien l`affection qu`elles avaient l'une pour l'autre.
Fleurdelys

Bonjour à Toutes et Tous

Absolument exquis ce portrait

J'ouvre le débat par cette petite note historique (mais que vous devez tous connaître) : par son mariage avec François Etienne (moi je connaissais le prénom Stéphane ), duc de Lorraine, lui-même fils de Léopold duc de Lorraine et d'Elisabeth Charlotte d'Orléans, elle-même fille de la Palatine et Monsieur, il est dit que Marie-Antoinette avait plus de sang français que Louis XVI

Cordialement

Marquise de Chissay a écrit:

François Etienne(moi je connaissais le prénom Stéphane )

Stéphane et Etienne ont la même étymologie , ce sont des dérivés du même prénom : d'ailleurs n'appelons-nous pas les habitants de Saint-Etienne les stéphanois?

Bien à vous.

Merci pour ce rappel, chère marquise ! Marie Antoinette adorait son père. En allemand, on dit Franz Stephan. Stephane et Etienne viennent tous deux du grec stephanos, couronné.

En effet, d'un point de vue du sang, Marie-Antoinette était bien plus française que Louis XVI...et ça peu de monde le sait...:s:
Elle a toujours regardé la Lorraine comme la terre de son père, et donc un peu comme chez elle aussi