L'Impératrice Marie-Thérèse

Madame de Chimay a écrit:

Absolument . Son pouvoir, il en était fou. Petit, il avait failli le perdre à cause de la Fronde alors il s'y est accroché et a figé la monarchie. Je crois que c'est à partir du règne de Louis XIV que la révolution s'est préparée. Les rois se sont coupés de leurs peuples comme jamais...

Arrivé à ce niveau, il y a forcément des conséquences. Chez le peuple comme chez ses successeurs écrasés par un tel modèle.

Chou d'amour a écrit:

olivia a écrit:

Chou, enfin! C'est l'aînée, donc la plus grande et devant, cela va sans dire! Celle qui ressemble d'ailleurs à sa future charmante fille!

Oups pardon

Mais non, c'est pas grave! Moi j'ai dû mal à scanner, c'est pas mieux! aussi.

Je ne scannerai pas ce soir parce que vraiment c'est la galère (enfin, de sélectionner l'image dans la page scannée, scanner en soi-même, rien de plus simple).
Mais je continue dans la vie de Marie-Thérèse et si je trouve les portraits sur internet, je vous les poste. Ce sera déjà plus simple.


Etre nommé empereur était certes la plus haute distinction et constituait un titre ronflant, mais le véritable pouvoir était aux mains du gouverneur du pays qui tentait de transformer ce conglomérat de pays héréditaires hétérogènes en un Etat au gouvernement centralisé.
A la cour de Vienne, on ne désespérait pas encore de voir monter sur le trône un héritier de sexe mâle. Et effectivement, l'épouse de Charles VI, Elisabeth Christine de Brauunschweig-Wolfenbüttel, donna naissance, en avril 1716, à un fils qu'on prénomma Léopold, mais il décéda au mois de novembre de la même année. Marie-Thérèse naquit en 1717, deux autres filles suivirent, Marie-Anne et Marie-Amélie qui décéda à l'âge de six ans.
Dès lors, Charles VI s'engagea en secretà n'octroyer la main de sa fille aînée Marie-Thérèse qu'à un prince bénéficiant de peu de pouvoir, afin de ne pas pertuber l'équilibre européen. En contre-partie, il obtint des puissances maritimes la reconnaissance de la Pragmatique sanction et la garantie de son respet.

Charles VI était encore un souverain baroque à part entière ; c'est sous son règne (1711-1740) que le baroque connut son apogée en Autriche. Charles VI portait non seulement la couronne du Saint empire romain germnaique, mais également les couronnes de Bohême, de Hongrie, de Croatie et de Naples. Son règne fut marqué par les guerres contre les Turcs qui lui valurent l'acquisition -grâce au glorieux commandant enc hef, le Pirnce Eugène de Savoie- du Banat (je ne connais pas), d'une partie de la Serbie orientale avec Belgrade, de la Bosnie et de la petite Valachie, ce qui constituait la plus grande extension vers l'est méridional de la monarchie autrichienne dans les Balkans.

Lors de la guerre de Succession de Pologne, l'empereur dut renoncer, en 1735, à Naples et à la Sicile et son futur gendre, François Stéphane de Lorraine, se vit contraint d'abandonner ses droits d'héritage sur les duchés de Bar et de Lorraine, lesquels furent occupés par la France. Telle était la situation de l'empire et des pays de la couronne des Habsbsourg lorsque Charles VI, décédé inopinément le 20 octobre 1740, laissa cet héritage à sa fille, encore très jeune et fort peu préparée.
Le règne de Charles VI fut marqué par la question de la succession à l'empire et aux pays de la couronne. Mais la fragilité des garanties offertes par les puissances européennes concernant la Pragmatique sanction n'allait pas tarder à se révéler avec l'arrivée au pouvoir de Marie-Thérèse.


L'empereur Charles VI. Peinture à l'huile de Johann Gottfried Auerbach. Vers 1735

Le Banat est une actuelle petite province hongroise .

La petite Valachie était aussi une province hongroise roumanophone proche de la Transylvanie , aujourd'hui en Roumanie ( depuis 1920 ).

A noter que si la Bosnie devint autrichienne à ce moment-là , l'Herzégovine resta ottomane jusqu'en 1908 , où elle passa dans le giron austro-hongrois.On connait la suite en 1914 ...

Ok! Difficile de se retrouver dans toutes ces provinces des Balkans!

II. De l'enfance au mariage

Marie-Thérèse naquit le 13 mai 1717 à la Hofburg de Vienne. Ses parents -le couple impérial Charles VI et Elisabeth Christine- vivaient en belle harmonie et seule l'absence d'héritier mâle venait troubler leur bonheur. Elisabeth Christine dut s'astreindre à de nombreuses cures miracles, censées favoriser la procréation d'un descendant mâle. Charles VI qui, jusque dans les dernières années de sa vie, ne cessa d'espérer un héritier au trône, négligeait fort ses deux filles qu'il reléguait à l'arrière-plan. C'est ainsi que, loin des agitations de la cour, Marie-Thérèse vécut une enfance insouciante et finit par devenir une belle jeune flle aux manières charmantes, appréciées de tous. Elle était blonde, joyeuse, rayonnante de santé et douée d'un caractère généreux et sincère. Animée d'une grande joie de vivre, la jeune et impétueuse archiduchesse participait volontiers aux fêtes et bals masqués où on la voyait danser, infatigable, jusqu'au petit matin. Ça me rappelle quelqu'un!



Ce n'est pas le portrait de mon livre mais c'est le seul que j'ai trouvé sur Google images. Quand on tape impératrice Elisabeth, on a surtout du Sissi.

Impossible d'avoir le portrait de la petite archiduchesse à 3 ans.

C'est passionnant d'étudier les ancêtres de notre reine car on finit par trouver des traits de ressemblance. Et peut-être même qu'on trouvera de l'inédit.
Après, on pourra comparer avec votre livre sur les ancêtres de M. Salm, livre que vous aviez acheté en son temps , chère Olivia .

Ce livre est illisible! Des noms et des chiffres. Et quand on arrive aux noms allemands, voire polonais, je ne vous dis pas le casse-tête!
C'est plus un annuaire qu'autre chose.

Oh , je suis désolée de vous avoir fait acheter un mauvais livre...
Je bas ma coulpe !

Le père de Marie-Thérèse en impose , dans son habit de drap d'or , il faut avouer qu'il porte bien la dignité impériale !

Il n'est pas mauvais. Je suis sûre que si besoin est je trouverai n'importe quel ancêtre. C'est juste que c'est difficile à lire.
En plus il y a les difficultés pour les calendriers, selon les religions, les pays et la date du Nouvel An fixée en France seulement sous Charles IX et ... en France. Alors imaginez les petites principautés allemandes, devenues protestantes !

Voyons René de Lorraine par exemple.
Heureusement qu'il y a un index à la fin!

Je vous recopie l'article exactement comme il se présente dans mon livre.

1536. (donc le 1536° ancêtre de Louis XVII !!!!!)René II, 20° duc de LORRAINE, duc de Bar, marquis de Pont-à-Mousson, comte de Vaudémont, d'Harcourt et de Guise , baron de Joinville, roi titulaire de Naples, de Sicile, de Hongrie, de Jérusalem et d'Aragon, grand-chambellan de France.
°02. 05. 1451 Angers (49)
+10. 12. 1508 Fains-en-Barrois (55), château, d'apoplexie
X 28. 08. 1485, contrat et 01. 09 Orléans (45) célébration

Il est inséré entre Françoise de Montpezat et Philippe, princesse de Gueldre, les deux ne s'avérant être ni sa mère, ni son épouse, ni être ses soeurs ou filles. Pourquoi alors ? Je n'en sais rien.

L'auteur du livre a fait un travail extraordinaire d'historien, d'archiviste, de généalogiste. Mais c'est vraiment très très complexe!

Philippa de Gueldre était la belle sœur de Marguerite de Lorraine et donc la femme de René II de Lorraine.

Madame Sophie a écrit:

Le père de Marie-Thérèse en impose , dans son habit de drap d'or , il faut avouer qu'il porte bien la dignité impériale !

Son frère Joseph Ier qui décédera trop tôt en ne laissant que des filles devait encore plus en imposer. Déjà il était vraiment beau. Dès sa jeunesse, il était considéré comme surdoué. Charles VI n'est qu'un cadet arrivé accidentellement sur le trône. Son règne sera gâché par sa volonté constante de placer sa fille, qu'il négligeait pourtant, sur le trône, au détriment de ses nièces nées de son frère. Il aura aussi les Turcs constamment sur le dos. Marie-Thérèse, dès ses seize ans, ne se gênera pas pour le critiquer ouvertement.

Madame de Chimay a écrit:

Philippa de Gueldre était la belle sœur de Marguerite de Lorraine et donc la femme de René II de Lorraine.

Mon livre est tellement clair que ce n'est pas indiqué!

D'ailleurs , à un moment donné dans Marguerite de Lorraine , je parlerais de Philippa de Gueldre.

Marie-Thérèse bénéficia certes de l'éducation qui seyait à son rang, mais sans être spécialement préparée à son futur rôle d'héritière des pays de la couronne des Habsbourg. Élevée par les Jésuites, elle apprit le latin, l'espagnol, l'italien et le français -ne parlant l'allemand que dans le dialecte viennois. On lui enseigna aussi la musique et la danse, qui faisaient alors partie intégrante de tout bonne éducation et la jeune fille se montra particulièrement douée pour le chant. Les pères jésuites lui enseignèrent évidemment la religion. La religion catholique faisait alors partie de la conception du pouvoir qu'avaient les Habsbourg, qui légitimaient leur prétention au pouvoir par la grâce de Dieu.

Lorsque Marie-Thérèse atteint l'âge de onze ans, son éducation fut confiée à la comtesse veuven Charlotte Fuchs, dite "Aja" (= éducatrice). Celle-ci encouragea également le penchant très précoce de sa protégée pour François Stéphane de Lorraine, qui arriva à la cour de Vienne en 1723 à l'âge de quinze ans. Les maisons de Habsbourg et de Lorraine étaient déjà unies par des liens familiaux et le jeune duc était venu à la cour de son grand_oncle pour y recevoir une éducation mondaine. Peu de temps après avoir été présenté pour la première fois à l'empereur à Prague, François Stéphane accompagna son grand-oncle lors des chasses de la cour. Leur passion commune pour la chasse ne contribua pas peu à l'affection que Charles VI lui voua immédiatement. C'est ainsi que peu de temps après, l'empereur promit de manière non officielle au père de François Stéphane, le duc Léopold Ier de Lorraine -qui était son cousin- de marier Marie-Thérèse, alors âgée de six ans, à son fils.

J'ai abandonné le scanner, je préfère prendre en photos les images de mon livre, c'est plus simple. Désolée pour les reflets.

L'archiduchesse Marie-Thérèse à l'âge de trois ans. Peinture à l'huile. Anonyme. Vers 1720.



Marie-Thérèse archiduchesse de douze ans. Peinture à l"huile de Andreas Möller. Vers 1729.



Marie-Caroline, comtesse Fuchs, préceptrice de Marie-Thérèse. Peinture à l'huile. Anonyme. Vers 1745. Elle est la seule personne non-Habsbourg à avoir été ensevelie aux Capucins. Marie-Thérèse devait particulièrement l'apprécier!



Et enfin, le jeune François Stéphane ou Étienne :


François Stéphane de Lorraine à l'âge de quinze ans, en veston de chasse. Peinture à l'huile. Anonyme. Vers 1723.

N'est-il pas à croquer ?

Quand on voit ces deux adolescents charmants, on comprend que Marie-Antoinette le fut autant!

Le prince de Lorraine devint le compagnon de jeu de Marie-Thérèse, mais celle-ci, parvenue à l'âge ingrat de la préadolescence s'éprit si violemment de François Stéphane qu'elle se montra désespérée lorsque celui-ci quitta la cour de Vienne pour assumer la régence de Lorraine -la petite archiduchesse n'avait alors que douze ans.

En dépit de sa promesse de mariage, Charles VI considéra tout d'abord avec des sentiments mitigés cette relation naissante : François Stéphane n'était pas prince de l'Empire et son héritage, les duchés de Bar et de Lorraine, fit bientôt l'objet de toutes les convoitises politiques des maisons princières européennes. En 1736, lors de la guerre de Succession de Pologne, ces duchés furent définitivement perdus et revinrent au roi de France. En guise de dédommagement, François Stéphane obtint le grand-duché de Toscane après la mort du dernier régent de la maison Médicis, Gian Gastone, resté sans enfant.

Après de longs "voyages de cavalier", comme on disait à l'époque, et ne possédant déjà pratiquement plus de terres, François Stéphane revint en 1732 à la cour de Vienne. C'est alors que l'ancien engouement enfantin de Marie-Thérèse se mua en une violente passion et avec le consentement de Charles VI, les fiançailles officielles furent célébrées le 21 janvier 1736. Le duc se rendit ensuite à Presbourg (l'actuelle Bratislava), où il resta jusqu'au mariage qui eut mieu le 12 février. On a conservé de cette époque des lettres empreintes de tendresse, qui témoignent de la profonde affection réciproque du couple de fiancés. François Stéphane allait d'ailleurs être le seul et unique amour de Marie-Thérèse.

Même si Marie-Thérèse était l"héritière probable des possessions Habsbourg, Charles VI ne fit rien pour initier sa fille, déjà mariée, aux affaires de l'Etat, espérant encore, de toute évidence, la naissance d'un héritier mâle. C'est certainement à l'influence de François Stéphane -qui regardait d'un oeil critique la manière de gouverner du père qu'il jugeait trop prudent - que la jeune archiduchesse doit avoir un premier aperçu du monde de la politique. Sans doute, de plus en plus consciente d'avoir un jour à reprendre les affaires de l'Etat, Marie-Thérèse se forgea à l'époque son propre jugement, assez critique d'ailleurs, ainsi qu'il ressort des commentaires de l'envoyé anglais Sir Thomas Robinson en 1733 : "...Elle a déjà l'esprit très affûté. Elle s'efforce de prendre connaissance des affaires de l'Etat. Bien qu'elle admire les qualités de son père, elle déplore sa mauvaise gestion (condemns his mismanagement). Elle a tellement l'ambition et les capacités de régner qu'elle ne voit en lui pratiquement qu'un administrateur.".

C'est déjà quelqu'un la petite Marie-Thérèse de 16 ans!

Waaa vous avez mis son portrait d'elle (de 1729) quand elle était jeune et incroyablement belle je vous remercie

Une jeune fille de 16 ans qui critique la gestion politique de son père...respect
Joseph II fera presque de même avec elle plus tard

Oui elle devait être particulièrement jolie jeune. Tout comme son mari devait être beau. Mais les pauvres vont sacrément s'empâter!

Moi aussi, je trouve ça énorme qu'à seize ans, elle soit déjà connue pour être politicienne! Une femme en plus!

Je n'y suis pas encore mais vous allez voir comment la partie consacrée à ses enfants est passionnante!

Citation :

Moi aussi, je trouve ça énorme qu'à seize ans, elle soit déjà connue pour être politicienne! Une femme en plus!

Manifestement elle était faite pour ça, elle avait le charisme, le caractère et le talent pour

Citation :

Je n'y suis pas encore mais vous allez voir comment la partie consacrée à ses enfants est passionnante!

Je n'en doute pas

En Autriche, c'est toujours elle l'Impératrice. Tout se réfère à elle. Sissi est bien gentille, mais elle sert surtout à attirer les touristes. Marie-Thérèse est là, majestueuse, à toujours protéger Vienne. A plus de deux cent ans d'intervalle, j'ai ressenti son pouvoir, alors j'imagine de son temps!
Le pauvre Joseph a eu beau faire avec plein de bonnes idées, il s'est cassé les dents après elle !

III. Politique et réformes

Lorsqu'en 1740, Charles VI décéda brutalement,après un séjour de chasse à Halbthurn, il laissait sa fille, alors âgée de vingt-trois ans, une succession très difficile. Marie-Thérèse se vit entourée de conseillers de son père, dont la majorité avait déjà atteint un âge fort respectable. Il s'avéra soudain que tous les efforts de Charles VI en vue de faire accepter la Pragmatique sanction avaient été vains et que la lutte pour la succession au trône autrichien allait être engagée aussitôt. Le premier objectif déclaré de la jeune régente fut donc la défense et le renforcement de son héritage.

Marie-Thérèse dans un médaillon rond avec l'aigle bicéphale et ses insignes. Gravure sur cuivre de Johann Elias Ridinger. Vers 1740.




Marie-Thérèse en reine de Hongrie sur la colline du couronnement de Presbourg. Gravure sur cuivre de Johann Elias Ridinger. Vers 1745.

La politique de Marie-Thérèse

Charles VI avait légué à sa fille un empire certes très étendu, mais pas ma délabré sur les plans économique, administratif et militaire.
A peine Charles VI avait-il été enterré, que les princes électeurs de Bavière et de Saxe, qui avaient épousé les filles de Joseph Ier -oncle de Marie-Thérèse- revendiquèrent l'héritage autrichien, dénonçant comme invalide leur renonciation à la succession du trône, pourtant acceptée à l'époque. Au nord, un autre danger se profilait en la personne du jeune Frédéric II, roi de Prusse, qui venait tout juste d'accéder au pouvoir. Contrairement à Marie-Thérèse, il pouvait se prévaloir d'avoir reçu en héritage de son père "des caisses bien renflouées" et une armée puissante et parfaitement organisée. Profitant de la position de faiblesse de Marie-Thérèse et alléguant de vieux droits, Frédéric réclama le prospère duché de Silésie. Il n'était prêt à accepter la Pragmatique sanction qu'en échange de la Silésie.
Dès octobre 1740, des troupes prussiennes, saluées par la population protestante, envahirent la Silésie hasbourgeoise, qui se laissa occuper sans opposer de résistance. Encouragées par l'offensive rapide des Prussiens, les autres puissances décidèrent elles aussi d'engager le combat. La Bavière, soutenue par des troupes françaises, la Saxe et l'Espagne attaquèrent -déclenchant ainsi la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748).

J'ai l'impression que Majesté est passé par ici! Merci!

Je vous en prie