La duchesse de Polignac

Nous cherchons donc une dame qui viendrait à Versailles, en août ou septembre 89, apporter à Marie-Antoinette des nouvelles de Mme de Polignac ... 

Il y en a au moins une qui me vient à l'esprit, c'est Mme de Staël .
En effet, nous nous souvenons que lorsque l'abbé de Balivière arrive à Bâle le 21 juillet, en éclaireur, pour retenir un logement pour les Polignac, il se heurte, à l'auberge des Trois Rois, aux gens de M. Necker qui ont déjà réservé des chambres pour l'ancien ministre, sa femme, fille, gendre ...

Suit la fameuse entrevue dont la comtesse Diane nous donne tous les détails .

Après quoi nous savons que la duchesse de Polignac remet des lettres au baron de Staël, pour Marie-Antoinette .  Il est tout à fait vraisemblable que Staël ait pu s'être acquitté de cette mission de confiance accompagné de son épouse . 

Germaine pourrait être la personne mentionnée par Elisabeth  .  Sans certitude aucune évidemment, mais l'hypothèse est plausible .

Citation :

Elisabeth écrit :  La reine a vu la personne; je l'ai vue aussi et combien nous avons été heureuses de parler de vous.

Il s'agit d'une femme, sinon elle écrirait : La reine a vu la personne; je l'ai vue aussi et combien nous avons été heureux de parler de vous .
Exit Fersen .

Pas forcément. Il est en effet possible que Madame Elisabeth respecte l'accord grammatical avec le mot "personne" qui est féminin. Comme, du reste, Marie Antoinette le fait dans sa lettre de décembre 89 ou 90, où elle écrit "je l'ai vue". A moins que, comme tu dis, exit Fersen, là aussi, et que Marie Antoinette parle d'une femme.

Quant au "heureuses", il pourrait ne s'appliquer qu'à la reine et Elisabeth.

J'ai bien pensé comme toi à l'accord grammatical, mais il me chiffonne ...

Comment faites-vous, les filles, avec vos balises ???
Ce que c'est suant !!!

Citation :

Dieu est notre consolation dans nos peines, Madame,  et je lui ai demandé ses grâces et ses bénédictions pour votre voyage . Il m'a épargné la douleur d'apprendre que vous ne soyez pas arrivée sans accidents .  Rendons-lui grâce avec une profonde reconnaissance de cette bonté infinie . Jusque là, je ne saurais vous rendre toutes mes angoisses et mes souffrances . La reine a vu la personne; je l'ai vue aussi et combien nous avons été heureuses de parler de vous, de votre mari si bon, de vos enfants si aimables ! M. le Dauphin nous a fait pleurer, et il a pleuré avec nous . Vous savez si ma nièce vous aime et je n'ai pas besoin de vous dire tout ce que votre nom lui a fait dire de charmant. Le roi voulait vous écrire un mot . Il est trop occupé aujourd'hui, mais la reine ne veut pas perdre l'occasion .
Adieu, Madame, je prie constamment pour vous et les vôtres, et je vous embrasse du fond du coeur . 

Citation :

J'ai bien pensé comme toi à l'accord grammatical, mais il me chiffonne ...

C'est d'un gonflant ! Je copie le texte que je veux citer, je met la balise d'entrée [ quote ] (mais sans espace) avant de la coller dans mon post. Je réponds. Puis j'insère la balise de sortie [ /quote ] (sans espace). Si je la place avant de répondre, ça me donne le même problème que le quote direct, je ne peux pas descendre sous le pavé.


Vont nous tuer ! 

C'est tellement gonflant que je me suis gourée de citation !  

A celle que je viens de poster, donc, je voulais répondre que Marie Antoinette fait cet accord, à plusieurs reprises, si je me souviens bien. Elle respecte le féminin du mot "personne", ce qui fait qu'on dirait qu'elle parle d'une femme.

Pim a écrit :
Marche pas, y nique le texte au moment de l'envoyer. Faut copier les balises avec nos petites mains pleines de doigts.

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Non, écoute, trop casse-bonbons .
Je continue comme ça .

*

Pim a écrit :
donc, je voulais répondre que Marie Antoinette fait cet accord, à plusieurs reprises, si je me souviens bien. Elle respecte le féminin du mot "personne", ce qui fait qu'on dirait qu'elle parle d'une femme.

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Oui, oui, j'entends bien, objection retenue, cependant le nous ne prévaut-il pas ?
  Nous avons été heureuses ...

*

Pim a écrit :

En revanche, Madame Elisabeth précise très souvent qu'elle a écrit ou qu'elle va écrire à Diane. Se pourrait-il que l'extrait ici provienne d'une lettre à Diane ?


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Alors là non, impossible, puisque Elisabeth mentionne votre mari si bon, vos enfants si aimables ... 
C'est bien à Yolande qu'elle s'adresse, pas à Diane .


*


Pim a écrit :


L'auteur donne-t-il des références ?


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Rien de plus que : Dufresne de Beaucourt, Etude sur Madame Elisabeth, page 64.

Citation :

Nous cherchons donc une dame qui viendrait à Versailles, en août ou septembre 89, apporter à Marie-Antoinette des nouvelles de Mme de Polignac ... 

Il y en a au moins une qui me vient à l'esprit, c'est Mme de Staël .
En effet, nous nous souvenons que lorsque l'abbé de Balivière arrive à Bâle le 21 juillet, en éclaireur, pour retenir un logement pour les Polignac, il se heurte, à l'auberge des Trois Rois, aux gens de M. Necker qui ont déjà réservé des chambres pour l'ancien ministre, sa femme, fille, gendre ...

Suit la fameuse entrevue dont la comtesse Diane nous donne tous les détails .

Après quoi nous savons que la duchesse de Polignac remet des lettres au baron de Staël, pour Marie-Antoinette .  Il est tout à fait vraisemblable que Staël ait pu s'être acquitté de cette mission de confiance accompagné de son épouse . 

Germaine pourrait être la personne mentionnée par Elisabeth  .  Sans certitude aucune évidemment, mais l'hypothèse est plausible .

A mon avis, ce ne peut être Mme de Staël, qui est de retour à Versailles le 29 juillet.
Si elle pourrait, en effet, remettre à Marie-Antoinette du courrier donné par la famille Polignac, elle l’aurait fait dès son arrivée.

Citation :

Elisabeth écrit :  La reine a vu la personne; je l'ai vue aussi et combien nous avons été heureuses de parler de vous.

Il s'agit d'une femme, sinon elle écrirait : La reine a vu la personne; je l'ai vue aussi et combien nous avons été heureux de parler de vous .
Exit Fersen .

Oui, bien vu. Je me demande si cette mystérieuse personne ne serait pas une messagère entre la reine et la duchesse de Polignac..? A l'instar de Catherine Hyde marquise de Gouvion Broglie Scolari, qui prétend dans ses mémoires avoir joué le rôle de messagère entre la reine et un certain nombre de personnalités en Italie lorsque la famille royale était enfermée aux Tuileries.

Citation :

A mon avis, ce ne peut être Mme de Staël, qui est de retour à Versailles le 29 juillet.
Si elle pourrait, en effet, remettre à Marie-Antoinette du courrier donné par la famille Polignac, elle l’aurait fait dès son arrivée.

Oui, mais Elisabeth peut écrire quelques temps plus tard .

Citation :

Oui, mais Elisabeth peut écrire quelques temps plus tard .

Je ne pense pas, puisqu’elle précise : Le roi voulait vous écrire un mot . Il est trop occupé aujourd'hui, mais la reine ne veut pas perdre l'occasion .

Ah oui, c'est vrai, si elle parle de mari, ça peut pas être Diane.  Dommage que l'auteur ne donne aucune référence, parce que la correspondance de Madame Elisabeth par Conches ne recense aucune lettre à Madame de Polignac. Or, à première vue, elle semble plus sérieuse que celle de la soi disant Marie Antoinette. Et quelle plume, cette Elisabeth, elle écrit à sa Bombe et sa Rage quasi tous les jours ! 

Non, à mon sens, le fait que l'adjectif "heureuses" soit au féminin ne signifie pas forcément que Madame Elisabeth se réfère à une dame. Si elle a voulu être discrète au point de s'en tenir à une "personne", elle aura pu continuer dans la discrétion.

Et je n'ai vu aucune allusion particulière dans les écrits à ses Rage et Bombe. Cette personne reste donc bien mystérieuse... 

Dommage, encore une fois, qu'il n'y ait aucune référence, parce qu'en général, Elisabeth date ses lettres, on aurait au moins ça...

Citation :

Dommage que l'auteur ne donne aucune référence, parce que la correspondance de Madame Elisabeth par Conches ne recense aucune lettre à Madame de Polignac. ...

C'est très intéressant, cela .   Ce n'est donc pas du Conches !!!
Seule précision : dès la fin de juillet .

Citation :

Citation :

Oui, mais Elisabeth peut écrire quelques temps plus tard .

Je ne pense pas, puisqu’elle précise : Le roi voulait vous écrire un mot . Il est trop occupé aujourd'hui, mais la reine ne veut pas perdre l'occasion .

Comment comprends-tu cela ? C'est bien vague pour nous servir d'argument, car enfin, à quel moment Louis XVI n'est-il pas très occupé ?  ... et de plus en plus préoccupé ...

C'est difficile, il y a plus d'une lettre à Madame de Polignac, me semble-t-il, où Marie Antoinette dit qu'elle écrit par une occasion. De plus, ce n'est pas parce qu'Elisabeth le dit que la reine va le faire... Donc, pour dater, on est toujours aussi marron, je le crains...

Compliqué !

Nous avons seulement l'affirmation d'Albert Savines :
Dès la fin de juillet, Mme Elisabeth envoyait l'assurance de ses sympathies à la duchesse de Polignac .
Et de citer ladite lettre .

Il faudrait avoir Dufresne de Beaucourt sous les yeux . Peut-être donne-t-il la date de cette lettre .
Sinon pourquoi Savines la situerait-il fin juillet ?

Citation :

Madame Elisabeth écrit à la duchesse de Polignac en exil :

Dieu est notre consolation dans nos peines, Madame,  et je lui ai demandé ses grâces et ses bénédictions pour votre voyage . Il m'a épargné la douleur d'apprendre que vous ne soyez pas arrivée sans accidents .  Rendons-lui grâce avec une profonde reconnaissance de cette bonté infinie . Jusque là, je ne saurais vous rendre toutes mes angoisses et mes souffrances . La reine a vu la personne; je l'ai vue aussi et combien nous avons été heureuses de parler de vous, de votre mari si bon, de vos enfants si aimables ! M. le Dauphin nous a fait pleurer, et il a pleuré avec nous . Vous savez si ma nièce vous aime et je n'ai pas besoin de vous dire tout ce que votre nom lui a fait dire de charmant. Le roi voulait vous écrire un mot . Il est trop occupé aujourd'hui, mais la reine ne veut pas perdre l'occasion .
Adieu, Madame, je prie constamment pour vous et les vôtres, et je vous embrasse du fond du coeur .

( Dufresne de Beaucourt : Etude sur Madame Elisabeth )

Maintenant, en nous fiant à notre intuition et à notre bon sens, on dirait bien, en effet, que ce mot date du départ en exil de Madame de Polignac, donc 2e partie du mois de juillet, ok. La personne en question semble être quelqu'un avec qui Elisabeth et la reine peuvent parler de Madame de Polignac et de ses enfants. Donc, un ami ou une amie des Polignac. La Madame de Pienne qui sert d'occasion à la reine pour atteindre son amie ?

Eh oui ! ... que vous ne soyez pas arrivée sans accidents ... est un euphémisme pour : que vous ayez pu traverser la France sans vous faire tordre le cou .

J'ai bien pensé aussi à Mme de Pienne . Mais là encore, ce n'est qu'une hypothèse .

Et puis Marie Antoinette cite le nom de Madame de Pienne sans stress, il n'y a donc aucun secret dans sa visite. Ce ne doit pas être elle...

Esterhazy ? Madame Lever considère qu'il faisait passer des lettres.

Trouvé sur Google :

[PDF]
Annuaire-bulletin de la Société de l'histoire de France
scans.library.utoronto.ca/pdf/1/8/.../annuairebulletin1870sociuoft_bw.pdf
Sur le rapport du Ministre de l'iastruction publique et des cultes. Le Conseil ...... Etude critique sur les Lettres de Mme Elisabeth, par le même ...... Dufresne de Beaucourt. Etude ...... price du sort ou de l'élection, l'orateur qui devait porter la ...

.... liste alphabétique interminable des membres de cette Société ...  avec cela, nous voilà bien avancés !

Je retourne à mon jardinage  .

En cherchant un portrait de la Duchesse, j`ai trouvé un article sur le tombeau de Yolande de Polignac
Il est écrit qu`elle serait pas décédée le 9 décembre et que c`est la date d`inhumation.
Voici le lien qui va surement intéresser plus d`un.
http://www.tombes-sepultures.com/crbst_270.html
Fleurdelys

Merci beaucoup ! 

Bel allongement du portrait que nous connaissons , trouvé sur le net :


Bien à vous.

Joli.