Fabre d'Eglantine

olivia a écrit:

Cela fait près d'une semaine que je n'ai pas suivi les aventures de ce cher Fabre d'Eglantine.

Olivia ! Enfin !!!!!! Après le sympathique Danton, le cher Fabre ! Are you kidding ???

Tu sais quoi ? Mme de Chimay attaque bientôt notre cher Hébert !

( Eh ! C'est pas moi, c'est Olivia !!! )

Fabre fait tout pour que l’on ne découvre pas son rôle trouble dans l’affaire de la Compagnie des Indes. :

« Fabre n’eut qu’une pensée ; diriger l’instruction de telle sorte que l’affaire de la Compagnie des Indes ne fût pas tirée au clair, faire dévier les recherches sur les à-côtés politiques du procès.
La dénonciation de Chabot lui permettait de pousser en avant les Hébertistes, ses ennemis mais d’autre part , cette dénonciation risquait de faire découvrir sa participation à la falsification du décret de la liquidation de la Compagnie des Indes. Mais comment sauver Delaunay tout en accablant les Hébertistes ? Delaunay était accusé par Chabot , il était défendu par Hébert. Fabre donc attaqua Hébert. Sauver Delaunay tout en ruinant les Hébertistes, tel était le problème qui s’offrait à Fabre. Il eut l’idée de faire traîner le procès , ce qui permettait d’en tirer toutes les conséquences politiques , puis quand l’instruction serait bien embrouillée , d’envoyer Chabot et Delaunay dos à dos, par un ordre du jour , c'est-à-dire, un non lieu.

Dès la dénonciation de Chabot, Danton qui était à Arcis sur Aube depuis le 12 octobre , rentre en hâte à Paris ; son nom avait été prononcé par Chabot et Basire. Tous les deux avaient déclaré que Delaunay et Benoît représentaient Danton comme ayant participé à leurs opérations d’agiotage, puis les ayant trahis. Sans doute , par ces révélations, ils avaient voulu intéresser Danton à leur cause, l’animer contre leurs ennemis qui étaient les siens, s’abriter derrière lui comme derrière un bouclier. Mais Danton qui avait déjà dû subir à plusieurs reprises , avant son départ pour Arcis , les furieuses attaques des Hebertistes. Danton qui avait dû étaler aux Jacobins sa situation de fortune, se sentait inquiet en apprenant que sa probité était à nouveau remise en question, encore que d’une façon indirecte. Danton voulait tenir tête aux attaques , au besoin les prévenir, prendre l’offensive selon sa méthode favorite. De toute façon , sa cause était liée à celle de Basire et Chabot . Et pour réduire ses ennemis , il devait seconder l’intrigue de Fabre d’Eglantine. Décidément , ce dernier avait échafaudé son plan de magistrale façon . Dans l’ombre d’abord , se découvrant ensuite, il mènera l’assaut contre le parti hébertiste, puis contre le Comité de Salut Public lorsque celui-ci refusera d’appuyer ses projets.

Ce fut aussitôt la guerre acharnée aux Jacobins et à la Convention où Dantonistes et Hébertistes s’affrontèrent journellement. «

Alors , la politique , le temps des affaires et de la guerre ?

Tout cela finira mal , moi je vous le dis !

On te crois sur parole

Citation :

Olivia ! Enfin !!!!!!  Après le sympathique Danton, le cher Fabre ! Are you kidding ???                  

Tu sais quoi ?  Mme de Chimay attaque bientôt notre cher Hébert !        

C'était ironique de ma part.  
Par contre pour Batz pas de souci! Ayant tenté de sauver Louis XVI et Marie-Antoinette, il mérite tous les qualificatifs élogieux. En plus en ayant cherché à pourrir encore plus ces pourris de révolutionnaires!

De savoir que Fabre et Hébert ont fait partie du réseau de Batz, tout ceci m'a intrigué et m'a donné envie d'en savoir plus sur lui.
Parce qu'il fallait être très fort en manipulation mentale pour manipuler ce grand manitou de la manipulation mentale qu'était Fabre d'Eglantine . Chapeau, M. de Batz !
Mille admirations !

Sur la thèse du complot de l'étranger , voici ce forum qui donne des références intéressantes :

http://www.royet.org/forum/viewtopic.php?t=199&sid... -

"Dès les premiers jours, les Hébertistes décontenancés jettent du lest. Ils abandonnent cette campagne de déchristianisation dans laquelle ils avaient été encouragés par Fabre .

Les hébertistes s’empressent de suivre dans leur conduite religieuse la ligne prescrite par Robespierre. Ils désavouent Proly ; Pereira et Cloots qui les ont entraînés. Les Dantonistes , au contraire, rendus plus confiants et plus arrogants même par la reculade de leurs adversaires , ne songent qu’à les accabler , et , pour y parvenir, n’hésitent pas à entreprendre une campagne indirecte contre le Comité de Salut Public. Ils s’enhardissent très vite à désavouer non plus seulement les exc ès de la terreur et les manœuvres démagogiques , ils dénoncent bientôt la Terreur elle-même.
Par la bouche de Danton, poussé par Fabre , ils réclament la clémence, s’érigent en protecteurs de la masse qui tremble, menacent les aboyeurs des clubs, les commis de la guerre. Ils préparent , à la faveur de l’émotion créée par le complot dénoncé par Chabot , une réaction générale.

Danton , le premier , part à l’assaut. A propos d’une mesure financière présentée le 11 frimaire ( 1er décembre 1793 ) par Cambon, il dévie bien vite sur le terrain politique. Et c’est pour exprimer la pensée des nouveaux Indulgents. Les Hébertistes directement visés , relevèrent le gant deux jours plus tard aux Jacobins. Danton fut tancé vertement et dut présenter au milieu des murmures désapprobateurs une apologie de sa conduite. L’intervention de Robespierre en sa faveur , seule le sauva. . Camille Desmoulins avouera plus tard que sans Robespierre , Danton aurait été perdu ce jour là.

Danton était sauvé, tout au moins momentanément, mais les Indulgents avaient tremblé. Aussi, ces derniers décidèrent d’activer leur propagande , de déchaîner un grand mouvement d’opinion qui les protégeât contre un revirement possible des Jacobins que Robespierre ne parviendrait peut-être pax toujours à contenir.


Camille Desmoulins lançait le premier numéro de son Vieux Cordelier , moniteur de son parti , le parti des Endormeurs. C’était une arme nouvelle destinée à écraser les Hébertistes , à terrasser les clubistes, à convaincre la Convention . Dans ce premier numéro , la tactique de Desmoulins est simple. Il ne s’est pas mis en frais pour l’inventer. Il l’a empruntée directement à Fabre d’Eglantine. Ses adversaires politiques sont des agents de Pitt ! Tous ceux que les Hébertistes ont attaqué , Desmoulins est du nombre , sont des victimes de Pitt !
Ce premier numéro du Vieux Cordelier connut un énorme succès. Tout ce qui touchait à la contre-révolution , à l’aristocratie , se l’arracha. L’ambiance était favorable , on pouvait attendre l’appui de toute la réaction. C’est pourquoi les Dantonistes enhardis osèrent une attaque directe contre le Comité de Salut Public. Les pouvoirs de ce dernier étant expirés, Barère , le 22 frimaire proposa à la Convention de les renouveler. Quelques membres de l’Assemblée réclamèrent aussitôt « qu’ils fussent prorogés pour un mois ». Mais le porte –parole de Fabre d’Eglantine , son intime ami, Bourdon de l’Oise , s’y opposa. Sur une intervention de Cambacérès , on reporta le renouvellement à la séance du lendemain. L’effet de surprise était passé ! Et si les ennemis du Comité avaient le temps de s’organiser , ses amis surtout trouvaient le loisir de préparer la défense.

Face à l’attaque, les Indulgents se tinrent cois. Bourdon de l’Oise resta dans l’ombre. La Convention décréta la prorogation des pouvoirs du Comité de Salut Public.
Le Comité renouvelé et confirmé, c’était un échec grave pour Fabre et ses complices. Chabot et Basire étaient interrogés et l’interrogatoire était loin de leur être favorable.
D’autre part, véritable désastre, Delaunay , dont on escomptait le silence , « mangeait le morceau ». Il accusait directement Fabre d’Eglantine. Un frisson de frayeur secouait déjà ce dernier. Pour éviter la catastrophe, il fallait réagir vite. C’est l’origine du fameux numéro 3 du Vieux Cordelier ; il fut composé en 48h. Desmoulins ne veut pas réjouir les royalistes mais il place sous leurs yeux une peinture effroyable de la République.
Ce numéro devait avoir un retentissement énorme . C’était le régime condamné par un de ceux qui l’avaient créé. C’était la Terreur stigmatisée par le même homme qui avait excité la populace. Mais le reniement de Camille ne datait pas d’hier . Il datait de l’affaire Dillon. Les patriotes informés , savaient que Camille fréquentait les ci-devants et les banquiers, qu’il était assidu aux maisons de jeu. Chabot , dans les lettres écrites de sa prison déclare qu’il a été mis en contact avec les banquiers par l’intermédiaire de Camille Desmoulins.

Quelle autorité pouvait avoir le Vieux Cordelier auprès des républicains sincères ? N’avaient-ils pas le droit de s’effrayer pour la République, dans cette campagne subite pour la liberté de la presse, pour la clémence contre les institutions révolutionnaires ? Ne devait-il pas leur paraître étrange qu’elle se produisit juste au moment où Chabot, Basire et Delaunay , les concussionnaires, étaient interrogés sur leurs crimes ? Quels singuliers justiciers que ces adversaires des Hébertistes ! Ils parlent de vertu , de clémence et ils ont les mains teintes de sang comme leurs ennemis, et ils les ont en plus souillées de rapines. Comment ne pas croire que la Terreur que ces indulgents veulent écarter , c’est la Terreur qu’ils redoutent pour eux-mêmes ; l’échafaud qu’ils veulent briser , c’est l’échafaud qui punira leurs malversations ?
Ils mettent à attaquer leurs adversaires , hier leurs amis , une telle passion , une telle furie, qu’il est impossible de ne pas croire qu’un motif personnel les y pousse . Ils se ruent en dispersés . Après Philipeaux et Desmoulins, Bourdon de l’Oise et Fabre d’Eglantine vont donner à leur tour.

Le succès du N°3 du Vieux Cordelier rendit du courage aux Dantonistes, ils n’hésitèrent pas alors, dans la courte période qui va de la parution de ce numéro à la découverte de l’original du faux décret de la liquidation de la Compagnie des Indes , à donner un suprême assaut à tous leurs adversaires . Ils faillirent réussir , seule cette découverte enraya leur triomphe.

Toujours différé, l’interrogatoire de Chabot, Basire et Delaunay , avait enfin recommencé au Luxembourg le 22 frimaire. Dès ce jour là, Fabre d’Eglantine jusqu’alors muet ne quitta plus la tribune des Jacobins ou celle de la Convention. Il lui fallait écraser ses ennemis afin de les empêcher de suivre l’affaire judiciaire qui se déroulait dans le secret du Comité de Sûreté Générale. Occupés à se défendre , chassés du club , compromis aux yeux de l’opinion, les Hébertistes n’oseraient plus rechercher les responsabilités du scandale Chabot. En payant d’audace , en prenant hardiment l’offensive, Fabre employait le meilleur moyen de salut. Déjà le 22 frimaire, , il était parvenu à faire rayer des Jacobins Coupé de l’Oise en l’accusant d’être prêtre défroqué . Le 24 frimaire , Fabre reparaissait à la tribune. Il passa ce jour là au scrutin épuratoire. Les Hébertistes lui reprochaient d’avoir fait une démarche auprès de la Cour , dans la nuit du 9 au 10 août 1792 , « pour avertir le tyran du mouvement populaire « . Sa réponse , dit le Moniteur « ne laissa pas le plus léger doute sur sa conduite ».


Fabre d’Eglantine attendit l’occasion favorable pour abattre les Hébertistes. Il attaqua avec violence trois hommes d’action de ce parti : Vincent , Maillard et Ronsin. Vincent , secrétaire général du ministère de la guerre , le vrai chef des Cordeliers ; Maillard, l’homme de toutes les journées , hier encore chef d’une police composée de 80 tape-durs, Maillard que Fabre d’Eglantine avait déjà fait enfermer au mois d’octobre , mais qui avait été relâché un mois plus tard ; Ronsin, commandant de l’armée révolutionnaire."

C'est incroyable toutes ces haines et virulences entre les députés.
C'est dire la violence du jeu politique !

" Mais le plus troublant , c’est que l’arrestation de Ronsin , Maillard et Vincent avait été faite d’accord avec les deux comités. Robespierre l’avouait ingénument aux Jacobins , montrant ainsi qu’il continuait à être dupe de Fabre d’Eglantine. Dans les papiers trouvés chez lui après le 9 thermidor, figure un rapport sur l’affaire Chabot , tout entier favorable aux Dantonistes. Robespierre y dénonce les intrigants qui veulent renouveler la Convention, c’est à dire Vincent et ses amis. Il y attaque avec violence Delaunay d’Angers et Julien de Toulouse dont les relations avec les Hébertistes étaient bien connues. Il les représente comme des agents du baron de Batz , suivant en cela la fable de Chabot. S’il parle de Chabot , c’est pour en faire une victime des Frey , espions au service de l’Autriche , qui ont abusé de sa candeur.
Bref, dans ce projet de rapport qui fut vraisemblablement écrit dans le courant de frimaire, Robespierre est toujours sous l’influence de Fabre d’Eglantine et des Indulgents.

Robespierre avait manifesté à diverses reprises et dans les circonstances solennelles sa réprobation contre les excès inutiles, l’emploi de la violence à contretemps. Il avait sauvé contre Hébert les 73. Il avait pris la défense de Mme Elisabeth et du reste de la famille royale ; il est certain que Robespierre répugnait à verser le sang. Sous la Constituante , il avait demandé la suppression de la peine de mort. Il se résignait sous la Terreur , à la guillotine politique ; mais il aurait voulu en régler l’exercice. Les boucheries sanglantes réclamées par les Hébertistes l’épouvantaient. C’est donc à bon droit qu’en ce mois de frimaire les Indulgents comptaient Robespierre pour un des leurs et que le Vieux Cordelier entonnait ses louanges. Robespierre faisait alors figure de modéré. Il en conviendra lui-même aux Jacobins.

Sous le couvert de cette haute protection de Robespierre , qui devait bientôt le regretter , la campagne habilement menée par les Indulgents sous la direction de Fabre se poursuivait activement. Le 30 frimaire fut la grande journée à la Convention. Préparée avec soin par Le Vieux Cordelier , elle devait amener une victoire décisive. En somme, la victoire était assurée aux Indulgents. Mais Fabre d’Eglantine voulait enfoncer le clou. Fabre d’Eglantine monta à la tribune pour attaquer Bouchotte et Mazuel . ce dernier était un des chefs de l’armée révolutionnaire. Il fut qualifié par Fabre d’adjudant général de Maillard. Les propositions de Fabre furent adoptées . La victoire des Indulgents , grâce à Fabre était totale. La Convention était réduite à merci.

Il faut remarquer que durant ces jours d’intenses débats, la discussion avait roulé sur des incidents minuscules, sur des hommes beaucoup plus que sur des intérêts généraux.
Des incidents de dernier ordre étaient transformés en affaires d’état. Ainsi en est-il de Boursault, ce député qui avait dû montrer son passeport et qui ne le pardonne pas. Boursault , ami et comparse de Fabre , avait été dénoncé quelques jours auparavant à l’Assemblée électorale du département de Paris comme ayant prodigieusement accru sa fortune depuis quelque temps. IL avait fait faillite avant d’être député et, en quelques mois, il avait trouvé moyen de payer ses créances , d’acheter à Paris une maison estimée 400 000 livres , fait une autre acquisition à Brunoy , acquis la propriété du théâtre des sans-culottes…IL était chargé de la remonte des chevaux pour l’armée , avait une place dans l’équipement des troupes, était préposé à la surveillance du château de Versailles. Tel était l’homme qui, avec Fabre d’Eglantine, traitait de conspirateurs et d’agents de Pitt les humbles commis qui lui demandaient son passeport.

Cependant en poursuivant les agents du Conseil exécutif , en mettant sans cesse sur la sellette les ministres , collaborateurs immédiats du Comité de Salut Public , les Indulgents obligeaient le Comité à prendre parti dans leurs querelles. Jusque maintenant ce dernier et Robespierre ont prêté une oreille plutôt complaisante. Vont-ils continuer ? "


Tiens , ce serait intéressant d'en savoir plus sur ce Boursault préposé à la surveillance du château de Versailles !

Serait-ce notre Boursault qui aurait donné son nom à une rose ?

http://mtsa.over-blog.com/article-3014769.html

Tiens, il s'était adjoint le nom de Malherbe, empruntant ce nom au poète . C'est aussi son surnom de théâtre !
Donc son nom , c'est Boursault Malherbe !

Selon Wikipédia, " Envoyé en août 1794 aux armées des côtes de Brest et de Cherbourg, il destitue le maire sans-culotte de Caen et beaucoup de partisans de la Terreur, fait libérer de nombreux suspects à Brest et à Nantes, notamment la sœur de Charette.Puis part en mission dans le Vaucluse."

Mais oui, il a un rapport certain avec les plantes. Selon Wiki : "En 1806, il est propriétaire d'une maison de campagne à Yerres, près de Villeneuve-Saint-Georges, dont le jardin est renommé pour ses plantes exotiques.

Il cultive, dans de magnifiques serres chaudes construites dans ses jardins, à Pigalle, dans le triangle formé par les rues Blanche, Pigalle et La Bruyère, les plantes les plus rares. Il introduit ainsi en France la Rosa multiflora en 1808 ou le « Rosier de Lady Banks » (Rosa Banksiae « alba plena ») en 1817. Il est également à l'origine de la « rose Boursault » en 1818-1820. À l'automne 1811, Chateaubriand et Savary se rencontrent dans ces jardins.
Sa fille inspire le personnage de Mathilde de la Mole dans le rouge et le noir de Stendhal.
En 1827, Boursault est l'un des fondateurs de la Société royale d'horticulture de Paris, ancêtre de la Société nationale d'horticulture de France. Il se retire près de Versailles, dans une maison plus modestes où il poursuit ses cultures, et décède en mai 1842 à l'âge de 90 ans."

Merci Wiki ! Un homme qui aime les fleurs, voilà un homme intéressant !

Pour en revenir à Fabre d'Eglantine , notons ceci :

"La victoire remportée par Fabre à la Convention, où il avait obtenu l’arrestation de l’adjudant général Mazuel, marquait un nouveau point dans la lutte contre les Hébertistes. Il avait aussi habilement sondé le terrain pour une prochaine attaque de style contre le ministre de la guerre Bouchotte , dont les Indulgents pouvaient espérer que la chute prochaine porterait un coup fatal à leurs ennemis. Malheureusement, il avait compté sans les Jacobins et sans Robespierre.

Robespierre , sentimental, avait mis sa confiance en Fabre d’Eglantine qui avait dénoncé des hommes soupçonnés, selon lui , néfastes à la Patrie. Or, il apprend , le 29 frimaire, que Fabre avait mis sa signature au bas de l’original du faux décret de liquidation de la Compagnie des Indes. Il saura quelques jours plus tard que Fabre en est aussi le principal auteur. Mais le premier fait déjà lui suffit. Sa confiance commence à être ébranlée. Tout à coup, il se demande s’il n’a pas été dupe d’un fourbe adroit , si les mauvais bruits qui courent sur Fabre d’Eglantine ne sont pas fondés.

C’est aux Jacobins que Fabre reçoit les premiers coups, au lendemain de l’arrestation de Mazuel. Ce fut Hébert qui donna les coups de boutoir : « Oui, il existe des conspirateurs , nous ne pouvons le dissimuler . C’est à déjouer leurs complots que nous devons travailler sans relâche…J’en aurai le courage dussé-je vous parler pour la dernière fois. »Il nomme Bourdon de l’Oise, Philippeaux. Il nomme Camille Desmoulins qui protège les aristocrates , vit dans leur société depuis qu’il a épousé une femme riche , et tourne les patriotes en ridicule dans son Vieux Cordelier ; il a l’infamie de dire dans son numéro 3 « que Georges Bouchotte est gouverné par Pitt-Vincent » . Mais il dénonce enfin et plus longuement que les autres , « un homme qui est la cheville ouvrière de tous les complots, un homme qui ne peut citer aucune action patriotique , qui a même fait des écrits contre-révolutionnaires, un serpent qui rampe et se glisse jusqu’à ce qu’il puisse empoisonner de son venin le patriote qu’il pique…
Cet homme est Fabre d’Eglantine , flagorneur né de tous les aristocrates avant la Révolution, ayant bassement servi depuis encore les royalistes et n’ayant passé dans le parti populaire que depuis qu’il a fallu renoncer à ses chères espérances parmi les talons rouges…
Arrivé à la Convention en rampant , il n’a pas cru suffisant d’intriguer pour lui, il a fait de son frère , marchand de beaume sur la place de Tours…un général.
(…)

Hébert termine en réclamant un examen de la conduite de Bourdon , de Camille Desmoulins, de Fabre d’Eglantine, de Philippeaux et de tous les intrigants. Robespierre , cette fois , ne prit pas leur défense, et tous furent soumis de nouveau à l’épuration.
Le même jour, les Cordeliers , dans une pétition adressée à la Convention, attaquaient aussi Fabre d’Eglantine. . Son nom n’était pas prononcé , mais l’allusion fut comprise de tous. "

Donc Fabre d’Eglantine est en mauvaise posture .

"Nettement désigné, Fabre était aux abois. Ses attaques contre Ronsin et Mazuel …l’avaient découvert , lui, le plus compromis de tous les Indulgents. Et voici qu’aux Jacobins et à la Convention, on évoque presque journellement l’affaire Chabot-Delaunay. On exigeait de presser le rapport sans cesse différé. De leur côté, ces derniers, en particulier Delaunay , n’entendaient pas se laisser immoler sans défense , victime des intrigues de Fabre , leur complice , chargé d’instruire leur procès. Que faire ? A bout de stratagème, Fabre imagina de se mettre à l’abri derrière le grand nom de Marat. Avec une hâte fébrile, il acheva un portrait de Marat , qui parut chez le libraire Maradan le 17 pluviôse. Il y peignait Marat sous les traits d’un homme de gouvernement qui détestait les excès et craignait que l’ochlocratie , c'est-à-dire le gouvernement des foules , plus encore que la monarchie et l’aristocratie.
Mais peine perdue. Aussitôt connu , le portrait de Marat valut à son auteur les attaques de ceux qu’il s’efforçait de rallier et qu’il appelait à son secours. Un libelliste inconnu lui consacra les vers suivants , intitulés : Divertissement patriotique sur l’air des Pendus

Des siens quoiqu’il fût le mépris,
Vous allez les voir tous épris,
De ce parangon du civisme,
Consacrer son patriotisme
Et rendre des honneurs divins
Au Cerbère des Jacobins.

D’Eglantine le gazetier
Prend déjà sa plume d’acier :
Avec sa candeur ordinaire
Il va nous peindre son confrère
Et travestir dans son adieu
Le monstre mort , en demi-dieu.

Vil histrion , petit brigand,
Cœur faux et bas, lâche intrigant ,
Tu crois dans ton libelle infâme ,
Dispenser la gloire et le blâme :
Tu changeras bientôt de ton,
J’en ai pour garant un bâton .

Danton ce mufle de damné,
Par la nature condamné
A porter ce masque effroyable
Que n’oserait porter le diable
Est seul digne de louanger
Le héros qu’on vient d’égorger.


Hébert a-t-il eu vent de la menace terrible qui pesait sur Fabre ? Toujours est-il qu’il ne le lâche plus , fonce sur lui. Cependant les Indulgents , et Fabre en particulier , n’étaient pas gens à se laisser sacrifier sans mot dire. Sans doute étaient-ils battus, découverts aux Jacobins, où ils n’osaient même plus paraître. Mais ils restaient puissants à la Convention où ils pouvaient encore manœuvrer la majorité et intimider le Gouvernement. L’attaque eut lieu le 16 nivôse ; si bien menée qu’il est impossible qu’elle ne fût soigneusement concertée . Fabre, trop compromis , n’intervint pas. Bourdon de l’Oise prononça un discours si habile et si travaillé que Robespierre refusa de l’en croire l’auteur et vit derrière Fabre d’Eglantine.
En résumé , Fabre disait au Comité : « sacrifiez les ministres, sacrifiez Bouchotte , renoncez de vous –mêmes à ordonnancer les dépenses , consultez la Convention pour le moindre crédit , et, moyennant ces sacrifices , nous cesserons notre opposition , l’union sera rétablie. «

Successivement Philippeaux, Bentabole et Danton lui-même soutinrent la proposition de Bourdon. Elle fut adoptée en principe , et le Comité de Salut Public mis en demeure de présenter au plus tôt un rapport sur la réforme du ministère. C’était un succès . Les Indulgents voulaient un succès sur toute la ligne. Aussi, sans débrider , abordèrent-ils la question de la Vendée et les noms de Ronsin et de Rossignol furent rappelés.
"
Décidément , Fabre d'Eglantine fait tout son possible pour sauver sa peau !

Madame de Chimay a écrit:

"


Danton ce mufle de damné,
Par la nature condamné
A porter ce masque effroyable
Que n’oserait porter le diable

Le portrait est fidèle .

C'est une catastrophe ! J'ai perdu Fabre d'Eglantine !

J'ai rangé mes piles pour que cela reste accessible à mon technicien et résultat, Fabre d'Eglantine en a profité pour se faire la belle. Ce soir, c'est Marat qui veut venir avec moi !

J'aurais dû sauvegarder la fin sur Word comme je l'ai fait pour l'envoi de tout à l'heure.
Bon, pour les choses perdues, il faut invoquer St Antoine...

Madame de Chimay a écrit:

Ce soir, c'est Marat qui veut venir avec moi !

 

Vous tombez de Charybde en Scylla !

C'est le cas de le dire ! Et Marat qui se colle à moi ! Je n'en veux pas , mais alors pas !
C'est Fabre d'Eglantine que je veux , ne fut-ce que pour le liquider ...

Madame de Chimay a écrit:

C'est le cas de le dire ! Et Marat qui se colle à moi ! Je n'en veux pas , mais alors pas !

Je ne vois que la clef de judo .

Madame de Chimay a écrit:

C'est Fabre d'Eglantine que je veux , ne fut-ce que pour le liquider ...

...... le bouillon de onze heures , c'est clean !