Fabre d'Eglantine

Youpi , j'ai remis la main sur Fabre d'Eglantine. Mais ce sera pour mieux l'achever. Samedi, je vous enverrai sa tête !

Youpi!

"Philippeaux les accusa d’avoir encouragé l’indiscipline, livré à dessein aux Vendéens leur artillerie, leurs munitions, leurs équipements, d’avoir fait battre les généraux qu’ils n’aimaient pas , d’avoir refusé de saisir les occasions qui s’offraient à eux d’écraser les rebelles , d’avoir permis aux brigands de passer la Loire et d’arriver jusqu’à Granville , de n’avoir pas voulu profiter de la déroute des révoltés pour les tailler en pièces …Il réclama une enquête . Et , fait à souligner, demanda qu’elle soit confiée , non pas au Comité de salut public responsable des opérations militaires , mais au Comité de Sûreté générale. Preuve nouvelle que les Dantonistes croyaient pouvoir compter sur ce Comité qui avait instruit l’affaire Chabot de si étrange façon.

Tout fut entendu avec le plus grand sérieux . Aucune interruption pour arrêter cette charge furieuse, aucune contre-attaque. Seul , quand Philipeaux eut achevé son réquisitoire , Choudieu osa s’écrier que "Philippeaux était évidemment l’instrument d’une faction qui voudrait diviser les patriotes ».
Mais Merlin de Thionville vint au secours de Philippeaux. Ce fut encore pour charger le Comité de Salut public, auteur des choix néfastes qui avaient amené les revers de la Vendée. Par contre, le Comité avait destitué le seul général capable, le général Westermann. Pourquoi ? Westermann était présent à l’Assemblée, il allait pouvoir l’expliquer . En effet, Westermann parla, sans toutefois aborder les raisons de sa disgrâce. Il n’en obtint pas moins un satisfecit d’approbation. On le plaça d’autre part sous la sauvegarde de la Convention. Il est fort probable que les Indulgents avaient pensé à cet aventurier pour remuer les faubourgs et pour tenter un coup de main.

La séance s’était déroulée comme une pièce de théâtre bien agencée. Le style laissait deviner l’auteur. Fabre , de main de maître , avait réglé tous les détails, sans rien laisser à l’improviste . Jamais il n’avait obtenu pareil succès sur la scène. Le triomphe était total . La Convention médusée était gagnée presque au complet. Faisant siennes les accusations contre l’hébertiste Bouchotte , l’Assemblée avait mis en demeure le Comité de Salut Public de supprimer les ministres, elle avait retiré à ceux-ci le droit d’ordonnancer les dépenses, elle avait même retiré ce droit au Comité de Salut Public qui serait obligé à l’avenir, pour le moindre crédit, de solliciter un décret formel de la Convention. Elle avait pris en considération les accusations de Philippeaux qui ne visaient pas nettement le Comité de Salut public. Elle avait applaudi hautement Westermann et mis en demeure le Comité de livrer les raisons de sa destitution. Elle avait pris Westermann sous sa protection . La coalition de Fabre semblait dominer la Convention. Elle n’y avait , pour ainsi dire , rencontré aucune contradiction sérieuse.

La partie gagnée à la Convention allait être presque aussitôt perdue aux Jacobins. Dans sa hâte à échapper au danger qui le pressait , Fabre d’Eglantine n’avait pas hésité contre le Comité de Salut Public et indirectement contre Robespierre . La réplique de ce dernier ne devait pas se faire attendre longtemps. "

Aîe, aïe , Fabre d’Eglantine est mal parti face à Robespierre …
Il a attaqué celui qu’il ne fallait pas attaquer …
Quelle idée !

"Dès le 18 nivôse , on perçoit chez Robespierre une transformation radicale. Jusqu’alors , il a ménagé les Indulgents et soutenu Fabre. N’avait-il pas dévoilé la faction étrangère ? Et voici le changement. Dès l’ouverture de la séance aux Jacobins, ce 18 nivôse , on reprit les épurations.
La commission appela quelques membres obscurs . A brûle pourpoint , Robespierre s’écria que « des intrigants voulaient croiser le scrutin épuratoire et égarer la société sur des affaires secondaires ». On comprit où il voulait en venir et l’on appela aussitôt à la tribune Fabre d’Eglantine , Bourdon de l’Oise et Camille Desmoulins . Ils étaient absents ! Camille Desmoulins se présenta seul ce soir là. Il fut immédiatement pris à partie. On lut des passages du Vieux Cordelier . Camille est fortement secoué . Il réplique , s’enferre et finalement s’attire de dures observations de Robespierre animé cependant des meilleures attentions à son égard.

A onze heures du soir, on décide de reporter la discussion au lendemain. Ce fut la grande séance , émouvante et tragique. Après l’exécution de Camille Desmoulins à laquelle Hébert prit part, Robespierre fit front contre les deux partis : Exagérés et Indulgents. « Voici dit-il, comment ils raisonnent : Tous les moyens sont bons pourvu que nous parvenions à nos fins. Ainsi, pour mieux tromper le public et la surveillance du patriotisme, ils s’entendent comme des brigands dans une forêt. Ceux qui sont d’un génie ardent et d’un caractère exagéré proposent des mesures ultra-révolutionnaires ; ceux qui sont d’un esprit plus doux et plus modéré proposent des moyens citra-révolutionnaires. Ils se combattent entre eux ; mais que l’un ou l’autre parti soit victorieux peu leur importe : comme l’un ou l’autre système doit également perdre la République, ils obtiennent un résultat également certain, la dissolution de la Convention Nationale.

Robespierre montra comment « la faction nouvelle » employait la tactique jadis chère à Brissot : déconsidérer les Républicains et en même temps perdre la Patrie.

Fabre n’avait pu ce jour fuir la séance et laisser terrasser Desmoulins seul. Devant pareil réquisitoire, il quitta sa place . Mais Robespierre l’apostropha et « invita la société à prier Fabre de rester ». Ce dernier se dirigea vers la tribune et voulut prendre aussitôt la parole. Mais Robespierre le cloua sur son banc : « Si Fabre d’Eglantine a son thème tout prêt, le mien n’est pas encore fini. Je le prie d’attendre. Il y a deux complots dont l’un a pour objet d’effrayer la Convention et l’autre d’inquiéter le peuple. Les conspirateurs qui se sont attachés à ces trames odieuses semblent se combattre mutuellement et cependant ils concourent à défendre la cause des tyrans. C’est la seule source de nos malheurs passés, ce serait celle de nos malheurs à venir si le peuple entier ne se ralliait autour de la Convention et n’imposait silence aux intrigants de toute espèce. Si les tyrans paraissent si opiniâtres à la dissolution de la Convention actuelle, c’est parce qu’ils savent parfaitement qu’ils seraient alors les maîtres de créer une Convention scélérate et traîtresse , qui leur vendrait le bonheur et la liberté du peuple…Je déclare aux vrais Montagnards que la victoire est dans leurs mains, qu’il n’y a plus que quelques serpents à écraser ( on applaudit, on s’écrie de toutes les parties de la salle : « Ils le seront ». ). Ne nous occupons d’aucun individu, mais seulement de la Patrie. J’invite la société à ne s’attacher qu’à la conjuration et je demande que cet homme , qu’on ne voit jamais qu’une lorgnette à la main et qui sait si bien exposer des intrigues de théâtre , veuille bien s’expliquer ici : nous verrons comment il se sortira de celle-ci. Quand je l’ai vu descendre de sa place , je ne savais s’il prenait le chemin de la porte ou de la tribune , et c’est pour s’expliquer que je l’ai prié de rester ».

Abasourdi par cette apostrophe directe, Fabre d’Eglantine chancela. Il déclara qu’il répondrait à tout , quand Robespierre voudrait préciser ses accusations. Toutefois , il se défendit d’avoir influencé Camille Desmoulins et coopéré à ses numéros. Il prétendit même n’avoir jamais vu Philipeaux et Bourdon de l’Oise qu’en public. Bref, son apologie fit si mauvaise impression qu’un citoyen cria contre Fabre « à la guillotine ». Robespierre arrêta cette démonstration hostile , mais la sentence était pertinente. Fabre était exclu des Jacobins. L’épuration lui était fatale.


Quelques jours auparavant , Robespierre avait cependant pris la défense de Fabre et de Desmoulins . Comment expliquer ce revirement subit ? C’est qu’il venait d’apprendre le résultat de la levée des scellés chez Delaunay. Il savait maintenant que Fabre d’Eglantine avait participé à la falsification du décret de la Compagnie des Indes. Et il était furieux d’avoir été abusé par cet adroit coquin en poursuivant sur ses indications l’avant-garde des Hébertistes.

Dans son esprit, la conviction se fit que les divisions de la Montagne, que la lutte acharnée entre les deux factions depuis six semaines, que tout cela était l’œuvre de Fabre qui avait besoin de brouiller les cartes pour sauver sa tête. Il ne voulait pas croire encore que Camille Desmoulins et Danton , pour lesquels il avait professé une amitié sincère , fussent les complices de Fabre, il les tenait pour ses dupes. Mais il sentait l’intrigue se nouer autour de lui , il fallait l’arrêter pour sauver la Révolution et le pays. "



Cettes fois -ci , Fabre est vraiment mal parti...
Robespierre est au courant de ses magouilles. Tout cela va mal finir...

"Dès le 24 nivôse , un mandat d’arrêt était lancé contre Fabre d’Eglantine. Danton cependant n’hésita pas à venir au secours de son ami . Il le fit cette fois avec une certaine timidité. Bien que ne s’opposant pas à ce que la Convention confirmât l’arrestation de Fabre d’Eglantine, il demanda que les accusés fussent traduits à la barre pour s’expliquer , ce qui lui attira une violente réplique de Vadier : « On vous demande , dit ce dernier , de faire juger les prévenus par la Convention. Pourquoi s’érigerait-elle en tribunal ? Point de ménagements . Je ne connais point de patriotisme sans vertu , sans probité. On a dit qu’il s’agissait ici de turpitude pécuniaire : c’est bien plus. La conspiration que nous vous avons dénoncée tient à un affreux système de contre-révolution ; l’homme dont il est question ici est le premier pensionnaire de Pitt ; c’est son premier agent : il tenait dans ses mains les principaux fils de la trame criminelle ourdie contre la liberté…C’est à l’échafaud que de pareils conspirateurs doivent aller et non à la barre de la Convention. N’avez-vous point condamné Brissot sans entendre ses discours ? Il se trouvera ici des hommes pour s’opposer à toute nouvelle faction . »
Billaud-Varenne appuie le discours de Vadier en enfonçant un peu plus Fabre.

L’opinion n’était pas plus favorable à Fabre que la Convention. On le considérait généralement comme un fripon, capable de toute mauvaise action pour assurer sa vie de bohême dévergondé. Sur ce point, tous les rapports de police concordent. En les feuilletant, on est édifié. En ce qui concerne Fabre d’Eglantine, personne n’a été surpris de son arrestation. Il est tellement perdu dans l’opinion publique qu’on a regardé cette mesure comme un acte de justice qu’on aurait dû exercer contre lui depuis longtemps.
On évoque la vie luxueuse de Fabre et on se demande d’où vient cette richesse subite et l’on suppose évidemment les pires choses. Mais les propos de la foule ne s’arrêtent pas à Fabre seul, Camille Desmoulins et Danton sont sévèrement jugés aussi. Déjà , la colère du peuple monte, on attend également leur arrestation qui ne saurait tarder.

Enfermé à la prison du Luxembourg , Fabre d’Eglantine n’en continua pas moins, avec la même fourberie , toutes ses intrigues. Cette fois-ci, il propose à Chabot de s’entendre sur le dos de Delaunay. Chabot ne répondit pas à ses avances et dénonça Fabre.
Terrassé , Fabre cherchait encore à nuire. Les avances faites à Chabot montrent combien la manie de la combinaison le poursuivait encore jusque dans la prison. Chabot n’ayant pas répondu , l’ayant découvert au contraire, Fabre essaya de se disculper.
Fabre d’Eglantine a tenté aussi de prouver sa non –culpabilité dans le faux décret de la Compagnie des Indes . Il a écrit à ce sujet un long « précis apologétique « intitulé : Fabre d’Eglantine à ses concitoyens , à la Convention Nationale et aux Comités de Salut Public et de Sûreté Générale. Il ne rend nullement compte des faits et essaie comme toujours de créer la confusion et l’équivoque.

Dans la nuit du 30 mars , Danton , Desmoulins, Philipeaux et Lacroix étaient arrêtés. Leur compromission avec Fabre était flagrante. Ils avaient couvert toutes les turpitudes en se solidarisant avec les pourris ; avec eux, ils avaient comploté pour avilir la Convention et renverser le gouvernement en un moment crucial où la France pouvait sombrer. Pour sauver la République et le pays, ils devaient disparaître.
Voici ce que répliqua Robespierre à Legendre qui voulait défendre Danton : « En quoi Danton est-il supérieur à ses collègues , à Chabot, à Fabre d’Eglantine son ami et confident, dont il a été l’ardent défenseur ? …Plus il a trompé les patriotes qui avaient confiance en lui , plus il doit éprouver de la sévérité des amis de la liberté.
Et moi aussi, j’ai été l’ami de Pétion ; dès qu’il a été démasqué, je l’ai abandonné ; j’ai eu aussi des liaisons avec Roland ; il a trahi et je l’ai dénoncé. Danton veut prendre leur place, il n’est plus à mes yeux qu’un ennemi de la Patrie… »

Fabre d’Eglantine était alors très abattu, accablé par l’angoisse et la douleur dans sa prison du Luxembourg. Fatigué et malade, il passait une grande partie de son temps au lit : on le disait « atteint de la poitrine ». Il paraissait indifférent à tout ce qui se passait autour de lui et n’avait aucun rapport avec les autres détenus. Il sentait prochaine la rançon de ses forfaits. "


Cette fois-ci, le chemin vers l'échafaud s'ouvre. Il ne me reste plus que l'épilogue à lire...

"Le châtiment des traîtres ne pouvait être différé. Aux frontières comme à l’intérieur, tout pressait. Il fallait agir vite et ferme. Le sort de la Révolution , le salut de la France en dépendaient. Dans le Nord , en particulier, Cambrai était menacée. C’était le dernière place forte importante sur la route de la capitale. A Paris, les complots avaient fortement énervé l’opinion publique. Aussi le procès ne traîna pas. Arrêtés dans la nuit du 30 mars, Danton et ses complices vinrent au tribunal révolutionnaire le 2 avril suivant ; le verdict fut rendu le 5 avril.
Les séances furent mouvementées. Danton, plein de rage interrompait , interpellait les témoins avec violence et cynisme. La foule était immense, entassée dans la salle du tribunal.. Par les fenêtres grandes ouvertes , on entendait la voix puissante de Danton qui parvenait au-delà de la Seine jusqu’aux curieux qui encombraient le quai de la Ferraille. Il comptait sur son audace et sur une conspiration tramée dans la prison du Luxembourg. Il déclama avec force contre la tyrannie du Comité de Salut Public afin de jeter dans le peuple un ferment d’insurrection.

Dès le seconde séance , Fouquier-Tinville redoutait les incidents. Aux abois, il lança un appel désespéré aux Comités. Herman, le président du tribunal révolutionnaire se trouvait désarmé devant les réclamations des accusés. La loi n’avait rien prévu à ce sujet. . St Just fut donc chargé par les comités de faire réparer sur le champ cette lacune par la Convention. "


Nous sommes dans la dernière ligne droite. Bientôt Fabre d'Eglantine va comparaître devant son créateur...

"Au début de la séance suivante , au tribunal révolutionnaire, Fouquier-Tinville donna connaissance du décret rendu par la Convention. L’ordre fut rétabli. On assure que Fabre d’Eglantine répliqua : « Fouquier peut faire tomber ma tête, mais pas mon Philinte. Mort aux tyrans ! «
Il est plus vraisemblable d’admettre qu’en « évitant la discussion et même en la rendant impossible, les accusés produisirent un effet contraire à ce qu’ils attendaient. Le peuple attribua cette conduite à de mauvais motifs, et lorsqu’on annonça qu’on venait de découvrir dans les prisons une conspiration pour sauver les Dantonistes et pour renverser le Comité de Salut Public, le sentiment public se déclara aussitôt contre eux avec une grande énergie.

Les débats clos, les jurés délibérèrent et déclarèrent :

1°-Qu’il a existé une conspiration tendante à rétablir la monarchie, à détruire la représentation nationale et le Gouvernement républicain.

2°-Que Lacroix, Danton, Hérault , Camille Desmoulins sont convaincus d’avoir trempé dans cette conspiration.

3°- Qu’il a existé une conspiration tendante à diffamer et avilir la représentation nationale et à détruire par la corruption, le gouvernement républicain.

4°-Que Fabre, Chabot, Delaunay sont convaincus d’avoir trafiqué de leur opinion comme représentants du peuple

5°- Que D’Espagnac , Junius et Emmanuel Frey, Gusman et Diederichsen sont convaincus d’avoir trempé dans cette conspiration.

Seul un accusé , Louis-Marie L’Hullier était considéré comme n’ayant pas pris part au complot.

Après la lecture du verdict des jurés , le président Herman déclara les débats fermés « attendu la conduite peu respectueuse des accusés envers la République , la représentation nationale et le tribunal. »Aussi la condamnation à mort des prévenus reconnus coupables fut prononcée en leur absence. Le jugement devait être exécuté dans les 24h.

Quand le greffier donna connaissance de la sentence aux condamnés , on rapporte que Fabre défaillant, soutenu par deux guichetiers, s’écria : « Ce n’est pas assez de m’assassiner, il faut dépouiller celui qu’on égorge. »Et il ajouta : « Je proteste publiquement contre l’infamie des scélérats du Comité qui m’ont volé une comédie étrangère à mon procès et qui la retiennent ». Il s’agissait d’une pièce intitulée l’Orange de Malte. Elle n’a pas été retrouvée.
Danton , lui aurait répliqué en riant : « Des vers, avant huit jours, tu en feras plus que tu en voudras et nous aussi ».

Les Mémoires sur les prisons du Luxembourg , recueillis par un certain Nougaret, prêtent à Danton, un grand nombre d’observations. »Très agité, il hurlait sans cesse des phrases entremêlées de jurements et d’expressions ordurières. Je laisse tout dans un gâchis épouvantable. Il n’y en a pas un qui s’entende au Gouvernement…si je laissais mes c…à Robespierre et mes jambes à Couthon, ça pourrait encore aller quelque temps au Comité de Salut Public…Nous avons accompli notre tâche, allons dormir… »

A la fin d’une journée de printemps , le 6 avril 1794 , trois charrettes , peintes en rouge , emmenèrent vers la place de la Révolution ceux qui , par leurs compromissions , avaient tenté de l’arrêter et d’étrangler la liberté. »Fabre , rapportent les souvenirs d’un sexagénaire , témoin de l’exécution, immobile sous le poids de son malheur, accablé par le sentiment du présent et peut-être aussi par le souvenir du passé , n’existait déjà plus. »

Parmi ces condamnés du 6 avril, tous n’avaient pas atteint le degré de perversité de Fabre d’Eglantine mais tous étaient jugés indésirables et dangereux pour la Patrie…Quelques semaines après leur tragique disparition , la grande victoire de Fleurus libérait le sol national et sauvait la France révolutionnaire. "

Fin



Je vous expédierais quand je le pourrais , la tête de Fabre d'Eglantine !

Merci pour ce récit

J'ai tout lu! Merci, génial!

Bravo chère princesse pour votre patience en écrivant tout ça! Quelle pourriture ambiante!

J'ai même eu pitié d'Hébert qui cherchait à se défendre. Je ne m'en aurais jamais cru capable! M'enfin, bien fait pour lui aussi ! Ce qui prouve que votrre récit était passionnant. On se serait cru à la Convention ou dans les clubs avec les huées, les discours fracassants de Danton et Robespierre...
Bravo!

On n'a sûrement aucune trace à ce sujet, mais les autres condamnés ont dû en vouloir à Fabre, car ils sont partis à la guillotine à cause de lui!

olivia a écrit:

J'ai même eu pitié d'Hébert qui cherchait à se défendre.

Ah? Pas moi

Hébert est l'un des rares que je n'arrive pas à défendre

C'est pour ça que ça m'a surpris! S'il y a bien un que je déteste viscéralement, c'est bien lui.

Je l'imagine, tout peureux, les larmes aux yeux, bien loin de son image de père Duchesne, crier désespérement qu'il est innocent. Et pour ce dont il était accusé, je n'en doute pas. Ce qui ne m'empêche pas d'être très contente qu'il soit aussi passé à la guillotine. Lui qui la vénérait tant, c'est bien fait pour lui!

J'attends mon technicien qui doit venir aujourd'hui. Mon repas est prêt au frigo ainsi que le gâteau et les glaces pour le dessert.

Pour en revenir à Hébert, Chou, je pense que c'est un personnage plus complexe qu'il y paraît. A propos, je vous raconterais ce que son père a fait subir au manteau ducal de Marguerite de Lorraine. A croire qu'il devait y avoir une prédisposition dans la famille...

Madame de Chimay a écrit:

Pour en revenir à Hébert, Chou, je pense que c'est un personnage plus complexe qu'il y paraît.

Peut-être, mais alors il l'a bien caché

Le titre est marrant

http://www.rtbf.be/info/node/247495 -

C'est bien de pouvoir entendre la chanson...

Aprés Fouquier- Tinville, je lis une biographie de Fabre d'Eglantine ( livre de Bernard Vaissière trouvé chez un bouquiniste ) et les bras m'en tombent. On est loin du calendrier bucolique et de la bergère. Quelle santé, DSK à côté est un angelot. Le sexe compulsif certes n'est pas le pire dans ce personnage dégoutant par son ambition et son absence de vertu républicaine. La révolution ne pouvait qu'accoucher de Thermidor avec ce genre de lascar. Et à la sortie du métro Nation à Paris, une rue porte son nom! Mais pas de rue pour Robespierre!

Si si Robespierre a des rues à lui je confirme, j'en connais

Et une station de métro...

Tiens, ça me fait penser que, l’autre jour, alors que je me baladais dans le sud de la France.
Je suis tombé sur l’entrée d’une villa, une jolie petite plaque au mur indiquait : Villa Mao.
Je me suis dit : ben merde alors, pourquoi pas : Villa Hitler, Villa Staline, Villa Pol Pot ?

Le propriétaire ne préfère-t-il pas : Villa les Mimosas ou Les flots bleus comme toutes les baraques de la Côte d’Azur ?

En allant faire une brocante de Tournai presque tous les dimanches, avec Chou on a pu y voir:
-De la casquette nazi et le brassard (des amis on même vu des unifromes nazi troués...)
-Un acte de décès signé par Mussolini (le mec était vachement fier de nous montrer ça)
-Du Staline a foison...

Manquait plus que Franco...

Je confirme

Saint-Just a sa station de métro à Marseille quant à lui

Un des principaux quais de Leningrad, le long du Palais d'Hiver s'appelait du temps de l'URSS: Quai Robespierre...
Je me souviens que cela m'avait désagréablement frappée .

Mais pour ces deux là, Saint-Just et Robespierre, disons que ça ne me choque pas trop

Madame_Royale a écrit:

En allant faire une brocante de Tournai presque tous les dimanches, avec Chou on a pu y voir:
-De la casquette nazi et le brassard (des amis on même vu des unifromes nazi troués...)
-Un acte de décès signé par Mussolini (le mec était vachement fier de nous montrer ça)
-Du Staline a foison...

Manquait plus que Franco...

Et ça se vend ?

Et bien ...