Fabre d'Eglantine

J'ai lu une bio duc de Lauzun, il y a très longtemps. Je ne sais pas si c'est la même. Mais je n'en ai pas grand souvenir. Il y parle à la première personne et rien que ça c'est rédhibitoire pour une bio qui se veut historique.

Vous devez sans doute avoir raison chère Olivia. Laissons tomber cette source.
Elle n'en vaut sans doute pas la peine...

Mais peut-être que ce n'est pas le même ouvrage!

La suite est pour demain. Nous retrouverons Fabre d'Eglantine penché sur ses problèmes d'argent et qui devra faire face à ses dettes.
Bah, rien que de très actuel !

Oui ça arrive à tout le monde!

Ce que j'aime chez ces révolutionnaires, c'est leur concret des choses ...
Euh , mais sans la bagatelle !

Au fond , tous ces révolutionnaires n'ont qu'un but dans leur vie, c'est celle de la réussite sociale.

Ils étaient humains! Mais je crois qu'une fois tout en haut, ils ont profité de leur place pour s'en mettre plein les poches et courir le guilledou. Sauf Robespierre!

Oui heureusement qu'il y avait quelques exceptions.
Après Fabre d'Eglantine, j'ai envie de me " faire" Danton. Cela me tente de plus en plus !

Madame de Chimay a écrit:

Au fond , tous ces révolutionnaires n'ont qu'un but dans leur vie, c'est celle de la réussite sociale.

Je répondais à votre poste d'avant. Oui c'est tout à fait ça. Mais peut-être pas TOUS. Il y avait des sincères. Robespierre ne s'est pas acheté ou loué un superbe appartement dans Paris. Il logeait chez des gens. Il ne s'est pas marié. Il n'a pas fait fortune. Il n'a pas eu de maîtresse. Il s'est voué totalement à sa mission. Malheureusement un peu trop pour le repos de la France.

Oui moi aussi j'aimerai bien trouver un livre sur Danton. Depuis que j'ai (re)vu le film sur la Révolution, je voudrais mieux le connaître. Quel homme ce devait être. Ah lui, il a couru le guilledou et il s'en est mis plein les poches! Sans état d'âme! Mais quel verbe!

Oh là là , pas de souci pour trouver des livres sur Danton ni sur les autres révolutionnaires.
C'est Chou qui va être content , lui qui brûle " de lire des livres sur Danton.
Et puis Danton, c'était le copain de Fabre d'Eglantine ...

Je serais à Toulouse, ce serait en effet très simple. Mais à Figeac, ce n'est pas du tout évident.

Oui là, je vous comprends. La bibliothèque de Figeac doit être bien petite...
Mais ne vous inquiétez pas chère Olivia, je vous ferais partager mes lectures.

Je n'en sais rien, je vous l'avoue. Je n'y suis jamais allée.
Elle est un peu trop loin de chez moi et je n'ai que me pieds pour m'y rendre. Mais il me faut y aller!

Chère Olivia,

Il y a un IUT à Figeac et vous pouvez accéder ( enfin je pense à la bibliothèque ). Cela renvoie à l'université de Toulouse et le catalogue s'appelle Archipel.

Je voyais Figeac comme une ville plus petite.
Bonsoir , chère Olivia,

Oui c'est vrai. Vous êtes vraiment au point pour les bibliothèques universitaires!
Merci du renseignement!

Mais c'est très petit!
Il y a un IUT histoire de donner un peu d'activité à ce coin perdu de Midi-Pyrénées. En sachant que le président de la région a été maire plus de vingt ans de Figeac. Ça aide. Mais ce n'est pas non plus une ville très animée.


Bonne nuit chère princesse.

Fabre doit faire face à ses problèmes d’argent.

« Le produit de ses pièces était loin de pouvoir suffire à ses dépenses. «

Il était constamment assailli par ses créanciers. L’un d’eux trouva un truc pour faire payer Fabre D’Eglantine. Il le menaça de recours à la presse. Effrayé, Fabre d’Eglantine paya sur le champ.

L’emploi du temps de Fabre se partage entre le théâtre et les femmes. Ces deux activités le dévorent à temps plein et l’épuisent.
Face à l’épisode de Varennes, Fabre observe une attitude de prudence et se met en retrait, tout comme son ami Danton d’ailleurs :

«  On reste stupéfait en ouvrant le recueil des discours de Danton, présentés par André Fribourg : rien avant le 20 juin, rien avant le 10 août ! Fabre d’Eglantine et Danton ne retrouvent le verbe qu’après la victoire du peuple. On reprochera  plus tard à Fabre  d’Eglantine son attitude à la veille de la chute de la royauté.
A la séance du 24 frimaire , aux Jacobins, un membre de la société lui pose carrément la question s’il est vrai que «  dans la nuit du 9 au 10 août , il était aux Tuileries pour avertir le tyran des mouvements populaires et que, ne pouvant lui parler , il s’était adressé à son valet de chambre « ?

Fabre ne répondit pas directement, il s’attribua, au contraire , avec vanité , le succès de cette journée. Robespierre et Saint Just sont loin de partager cet avis. Pour eux, c’est clair, Fabre d’Eglantine est royaliste.
D’ailleurs , ce fut dans la journée du 10 août que les chefs des différents partis royalistes se montrèrent à découvert. Fabre, Pétion, Carra, Vergniaud, Chabot, Brissot s’efforcèrent d’endiguer le torrent du parti républicain ; on les vit implorer le peuple en faveur du tyran et de sa famille.


Fabre contribua à sauver Duport. Il avait eu , avant le 10 août des contacts avec la Cour : il est très vraisemblable qu’il jouait tout le monde. Ces contacts s’établirent par l’intermédiaire de M. Dubouchage alors ministre de la marine. Fabre  , après de grandes protestations d’intérêt et de zèle pour le roi, d’estime et d’admiration pour les vrais royalistes, entra dans les plus grands détails sur les complots qui se tramaient contre le château des Tuileries et sur les dangers qui environnaient la famille royale. Il proposa un plan , disait-il , «  infaillible » et qui devait rendre à Louis XVI sa première autorité. Ce plan consistait  à gagner les canonniers et les chefs des factieux dont il était sûr, on devrait ensuite tomber sur les Jacobins et sur l’Assemblée à force ouverte et délivrer ainsi la France de ses plus grands ennemis. Pour l’exécution de ce projet , il demanda une somme de 3 millions. M. Dubouchage rendit compte de cette conférence au roi qui fut effrayé des moyens violents qu’on lui proposait."

Ces contacts avec la Cour furent corroborés par le général Westermann, autre dantoniste qui finit lui aussi sur l’échafaud :

« On sait qu’il était lié avec Fabre et qu’il joua un rôle important à la prise des Tuileries , le 10 août. Ce fut lui qui fit réussir cette affaire du 10 août. Ce même Westerman avoua , dans un interrogatoire subi devant le Comité de Sûreté générale, le 19 avril 1793, « qu’on lui avait offert 3 millions pour se ranger du parti du roi quelques jours avant le 10 août.. »Il en avait plus tard à Danton qui lui avait répondu qu’il était une f…bête. »
Fabre n’obtint pas les 3 millions demandés , mais le roi fut enfermé au Temple…Vengeance de celui qui, rebuté , était passé de la défense dans le camp de l’attaque. Cependant , il ne perdit pas tout. Danton, dont les relations avec la Cour ont été prouvées d’une façon irréfutable par Albert Mathiez , réussit aussi à se faire passer pour l’organisateur de la journée du 10 août et le même jour, il fut nommé , grâce à l’appui des brissotins de la Législative, ministre de la Justice par 222 suffrages sur 284 votants. Il n’oublia pas ses amis . Fabre d’Eglantine et Camille Desmoulins devinrent secrétaires du ministre. «

Cependant , ces hommes n’avaient pas les qualités de leurs postes.

En effet , « tous deux étaient nerveux, sensibles à l’excès et forts bavards ».


Danton, D’Eglantine, Desmoulins , « voilà les trois personnages qui vont diriger le gouvernement du 10 août jusqu’à la réunion de la Convention. Ils sont les véritables profiteurs de la chute de Louis XVI , et ils ne manqueront pas , Fabre d’Eglantine en particulier , d’en récolter ample moisson.
Prudhomme , dans son histoire impartiale des Révolutions de France , fait jouer un rôle de premier ordre à Danton, Desmoulins et Fabre dans la préparation de cette journée. Le but était de renverser le roi pour mettre Orléans à sa place.
Danton dit à Prudhomme : « Nous verrons après ce que nous ferons ; en révolution, c’est comme sur un champ de bataille, il ne faut pas prévoir le lendemain. Je me charge de faire mouvoir la canaille des faubourgs Saint Antoine et Saint Marceau ; Les Marseillais seront à leur tête ; ils ne sont pas venus à Paris pour des prunes ». Et Fabre d’Eglantine d’ajouter : « En révolution , point de considération ; la pitié et la vertu sont des crimes en politique… »

-« Mais voilà ! C’est sur cette conversation , imaginée après coup, que l’histoire s’est basée pour attribuer à Danton, à Camille Desmoulins et à Fabre une place de vedettes dans la préparation du 10 août. En réalité , Danton était à Arcis sur Aube les jours qui précédèrent l’insurrection. Il ne rentra à Paris que le 9 août. Seul Fabre d’Eglantine , qui avait négocié avec la Cour et avait été repoussé par elle , fut l’un des commissaires envoyés par la section du Théâtre Français qui composèrent le Conseil Général de la Commune du 10 août, tandis que Robespierre représentait la section des Piques , ci-devant place Vendôme. Cependant , le 11 août , Danton , Fabre et Desmoulins sont en place au ministère de la justice. A l’ouvrage ! »

De beaux opportunistes!

Oui et la situation politique permettait de se faire de belles fortunes tout comme notre ami Danton qui est allé planquer ses sous sur le territoire de l'actuelle Belgique. Tiens , ce devait être le paradis fiscal de l'époque, je pense !

Je ne veux pas être pessimiste mais ça vous pend au nez que ce le devienne. Vos Flamands ont un beau programme en perspective.