Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ?

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Chakton
Aglae
de Neubourg
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de Neubourg

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MessageSujet: Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ?   Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? Icon_minitimeSam 9 Fév - 11:27

Le Mobilier national est "à bout de souffle", selon la Cour des comptes

Cette institution destinée à la sauvegarde des chefs-d'oeuvres de l'art et l'artisanat français serait-elle à la dérive ?
Bientôt, ne pourra-t-on se réjouir de savoir en sûreté les trésors qu'elle protège ? Sad
Comme ici https://maria-antonia.forumactif.com/t6373-emission-de-television-les-tresors-du-mobilier-national
On est bien loin de ce bonheur dirait-on.  Sad


  • De "la guerre des colles" à la "perruque" ou l'utilisation à des fins privées des outils publics, rien ne va plus au Mobilier national, une institution chargée de l'ameublement des résidences présidentielles à "bout de souffle", selon la Cour des comptes.

    Collections mal entretenues, gestion "sclérosée" du personnel, restaurations ratées, la Cour critique avec virulence le MNGBS (Le Mobilier national et les Manufactures nationales des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie) chargé également de la création d’œuvres contemporaines et de la valorisation du patrimoine.


Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? 66556210
Vue partielle de la façade de la Manufactures des Gobelins à Paris
PIERRE VERDY



  • La Cour dont le précédent contrôle est intervenu en 1997 préconise mercredi dans son rapport 2019 une "profonde transformation" de l'institution qui emploie 350 agents et dont "le coût budgétaire s'établit à 25 millions d'euros" ou son éclatement entre la création, la gestion des objets et l'ameublement.

    Comme illustration des activités incompatibles au sein du Mobilier national, la Cour cite "la guerre des colles" menée entre les conservateurs privilégiant les colles animales utilisées depuis le XVIIIe siècle, moins adhérentes mais réversibles aux colles vinyliques apparues après 1945 largement utilisées par les techniciens dans les ateliers formés à la création et non à la restauration.

    En 2016, un fauteuil "Vaudreuil" réalisé par le plus grand menuisier en sièges du règne de Louis XVI, Georges Jacob, estimé à un million d'euros, a vu sa valeur amputée à la suite d'une restauration malheureuse.

    Le rapport pointe aussi un "taux d’absentéisme singulièrement élevé", des "quantités importantes d'alcool" sur les lieux du travail ou encore "la perruque", c'est-à-dire l'utilisation par des employés des outils pour effectuer des travaux autres que ceux pour lesquels ils sont payés.

    L'atelier de recherche et de création a vu son rythme de production dégringoler depuis 2011 : si en 52 ans il a produit 1.041 objets, soit 20 par an, seulement 25 objets ont été réalisés en sept ans, soit 4 par an dont plus des trois quarts sont inutilisés, écrit la Cour.

    Les principales missions confiée au MNGBS "sont mal remplies, qu'il s'agisse de la gestion des collections, de leur entretien, de leur enrichissement comme de leur valorisation ou de celle de ses savoir-faire", martèle la Cour.

    Au 31 décembre 2017, plus de 72% des objets restaient à "classer par catégorie de valeur". En mars 2018, la localisation de 7.872 objets soit plus de 10% du total était "ignorée ou mal connue". Et une "part très importante des collections" est "exposée au risque de vol".


Le ministère de la Culture n'a pas répondu aux conclusions du rapport.


  • Le directeur du MNGBS Hervé Lemoine a pour sa part souligné que "si certaines critiques sont fondées, elles méritent d'être fortement nuancées". Il cite parmi les réformes engagées le déploiement d'une nouvelle application de gestion de la collection.

    "Loin d’être à bout de souffle, le Mobilier national a connu une augmentation exceptionnelle de sa fréquentation" ayant notamment reçu plus de 20.000 visiteurs dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine 2018", s'est défendue mercredi l'institution dans un communiqué. "15 000 personnes ont visité en 15 jours l'exposition Noël aux Gobelins pendant les fêtes".

    Le Mobilier national" précise qu'il "va poursuivre dans les mois à venir son ouverture" et continuera à accueillir dans ses locaux les défilés de la maison Hermès dont le premier a eu lieu en janvier dans le cadre de la semaine du prêt-à-porter masculin à Paris.


Lire ici https://www.rtl.be/info/index.htm
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Aglae

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MessageSujet: Re: Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ?   Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? Icon_minitimeSam 9 Fév - 12:09

Qui croire ?
La Cour des Comptes est en général un "gendarme" sérieux et crédible.....
Et lorsqu'on voit certaines restaurations, on est bien obligé, nous pauvre péquin inculte et naïf de nous poser des questions.....

J'ai déjà dit ailleurs que dans le domaine des Bibliothèques, il règne un grand n'importe quoi......

France, ta Culture, et ton Patrimoine f**tent le camp......
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Chakton

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MessageSujet: Re: Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ?   Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? Icon_minitimeSam 9 Fév - 12:14

Il y a clairement une c**** dans le potage, puisque des meubles faux ont été vendus à Versailles. Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? 564218
https://maria-antonia.forumactif.com/t7335-un-antiquaire-revendait-de-faux-meubles-de-marie-antoinette

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X est la force deux fois pure
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Aglae

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MessageSujet: Re: Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ?   Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? Icon_minitimeSam 9 Fév - 14:09

Oui, en effet !!
En général, les rapports de la Cour des Comptes, c'est du solide......
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le petit tondu

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MessageSujet: Re: Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ?   Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? Icon_minitimeDim 17 Fév - 19:35

Aglae a écrit:
Oui, en effet !!
En général, les rapports de la Cour des Comptes, c'est du solide......

Du dur, même, on pourrait dire !

Mobilier national : privilèges et médiocrité en décor Louis XVI

Dans son rapport 2019, la Cour des comptes n’est pas tendre pour le Mobilier national. Direction et syndicats s’offusquent bruyamment… On comprend pourquoi : sous le lustre des tapis et des fauteuils Grand Siècle se cachent abus et privilèges des agents et accomplissement médiocre des missions.

C’est officiel, les magistrats de la Cour des comptes n’ont pas plus de cœur que de sensibilité artistique ! Avec leur immonde politique de la calculette et leur mesquinerie maladive pour des broutilles, ils vont finir par assassiner la création et les métiers d’art dans lesquels la France impose son excellence au monde entier depuis des siècles. Qu’on se le dise, faire des tapisseries « n’est pas rentable mais nécessaire » et s’attaquer à des professionnels aussi passionnés que ceux du Mobilier national et ses manufactures est une atteinte scandaleuse à l’esprit du beau !

Je me moque, bien sûr, mais comment s’en empêcher lorsqu’on voit la bronca que le rapport annuel publié ce mois-ci par la Cour des comptes a provoquée dans les rangs des 358 salariés du Mobilier national et des manufactures nationales des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie (MNGBS) ?

UNE INSTITUTION À BOUT DE SOUFFLE

Il est vrai que le rapport (complet, synthèse) commence fort : « Une institution à bout de souffle » estime la Cour dès le titre de son chapitre consacré à cette vénérable institution dépendant du ministère de la Culture.

Outrés, choqués et chagrinés, la direction du Mobilier national et les syndicats maison – CGT et CFDT – sont immédiatement montés au créneau sur le mode « Apprenez, Mesdames et Messieurs, qu’ici on fait de l’ÂÂRT ! » Sous-entendu : vous n’allez quand même pas avoir le culot de nous demander des comptes, à nous qui sommes le témoignage vivant de l’exception culturelle française !

Écartant d’un revers de main les critiques sur l’organisation, le temps de travail et l’absentéisme, au motif qu’il s’agirait de faits isolés, voire inexacts, montés en épingle par la Cour des comptes dans l’unique but de remettre en cause le MNGBS, ils préfèrent mettre en avant l’exceptionnelle collection de meubles, tapis et tapisseries laissés à sa garde, le savoir-faire inégalé des artisans d’art qui oeuvrent amoureusement à les entretenir, le talent des créateurs qui dessinent et produisent de nouvelles pièces originales ainsi que la dévotion de tout le personnel à un métier qui est devenu une passion.

  • Le contribuable va se poser des questions.


Intéressante perspective qui nous confirme si besoin était que lorsqu’il s’agit du service public, le contribuable est prié de se laisser plumer sans crier.

Mais vu la façon dont les rapports de la Cour des comptes s’empilent dans les placards poussiéreux de la République, on peut s’aventurer sans risque à rassurer M. Faucheux : ce n’est certainement pas demain la veille que lui et ses collègues seront odieusement contraints de travailler comme on l’entend généralement dans le secteur privé.

UN SERVICE PUBLIC DE DROIT DIVIN ?

Il est cependant significatif de constater une fois de plus que le fait d’être un service public, entièrement dédié à l’art de surcroît, auréolerait les missions dudit service d’une forme de vérité religieuse transcendantale qu’il serait particulièrement hérétique de vouloir mettre en doute.

Pas de chance pour M. Faucheux et consorts, la Cour des comptes a justement pour mission de « s’assurer du bon emploi de l’argent public et en informer le citoyen ».

Difficile pour elle de s’exonérer de quelques chiffres et statistiques, même si peu de personnes les liront et encore moins auront l’audace d’en tirer les conclusions qui s’imposent. Pourtant, en ce qui concerne le Mobilier national, ses observations sont accablantes.

Les sages de la rue Cambon ne nient pas « la richesse du patrimoine dont [le Mobilier national] a la garde et la qualité de ses savoir-faire dans les métiers d’art », mais ils observent que l’organisation actuelle « en vase clos » favorise l’immobilisme. Les agents en poste veillent scrupuleusement à maintenir leurs conditions de travail avantageuses comparativement à ce qui existe par ailleurs. Il en résulte un faible taux de rotation des personnels qui ne permet pas de recruter les profils originaux dont l’institution aurait besoin.

La gestion des ressources humaines est non seulement « sclérosée » mais elle est aussi des plus laxistes. On apprend par exemple que les agents du Mobilier national travaillent en moyenne 30 heures par semaine. « Le nombre de jours réellement travaillés sur une année est quant à lui encore plus faible », ajoute la Cour des comptes, allant de 120 à 176 jours suivant les ateliers. À titre de comparaison, un salarié lambda aux 35 heures travaille 228 jours par an.

La première raison en est l’absentéisme, plus de 22 jours par an en moyenne. Mais on a beau être dans ce paradis du travail qu’est la fonction publique, tous les salariés ne sont pas égaux, loin de là ! Concernant spécialement les maladies ordinaires, la Cour relève que, curieusement, les salariés protégés semblent pâtir d’une santé extrêmement délicate :

  • Entre 2013 et 2017, le nombre des jours de congés pour maladie ordinaire par agent a été de 12,9, mais celui des 11 représentants titulaires du personnel au comité technique et au CHSCT s’élevait à 23,1 (+80 %) et celui des 9 représentants du syndicat majoritaire à 26,2 (+100 %), sans que ni leur âge moyen, ni leur sexe ne permettent de l’expliquer.


Bizarre, bizarre, non ? On commence à comprendre pourquoi ça râle ferme à l’ombre des tapisseries et pourquoi les syndicats se sont précipités pour qualifier le travail de la Cour des comptes « d’accusations fausses ». Mais continuons.

Il n’est même pas certain que le temps de travail effectué au profit du Mobilier national se monte à 30 heures hebdomadaires, car les horaires ne sont pas vérifiés et les agents bénéficient du système de la « perruque » : ils ont la possibilité d’utiliser les ateliers et toutes leurs ressources pendant les horaires de travail pour y réaliser des travaux personnels.

Ajoutons que les salaires sont complétés par des dotations « habillement » vagues et incontrôlés et parfois par des logements « occupés à des conditions particulièrement favorables » et on en déduit assez logiquement que le MNGBS brille par sa faible productivité et un médiocre accomplissement de ses missions.

DÉSORDRES ET VOLS PURS ET SIMPLES

Du côté de la préservation du patrimoine, j’avais déjà eu l’occasion de signaler que le plus grand désordre semble régner dans les greniers et les inventaires de l’État à tel point que les « disparitions » du mobilier national se comptent par milliers, quand il ne s’agit pas de vols purs et simples au profit de fonctionnaires indélicats, notamment dans les préfectures et les ministères…

La Cour des comptes pointe également les mauvaises conditions de conservation des collections, tant en matière de sécurité que d’entretien, ainsi que les coûts exorbitants du Mobilier national pour la création et la restauration des objets. Il en résulte que les demandes en ameublement des ministères, ambassades etc. tendent à s’orienter ailleurs, rendant certaines missions effectuées au sein du MNGBS parfaitement inutiles. Le tout pour un budget soutiré aux contribuables de 25 millions d’euros dont 19 dévolus aux rémunérations et autres avantages.

Ce n’est pas la première fois que la Cour des comptes déterre les monstrueux gaspillages et les scandaleux abus qui sont commis à l’ombre de l’intouchable service public. Les horaires de travail très légers des fonctionnaires territoriaux sont connus, les subventions à rallonges de la Manufacture de Sèvres ou la monumentale dérive financière du Grand Paris Express également – et ce ne sont que quelques exemples dans un océan de grand n’importe quoi.

Avec le Mobilier national, le pillage tranquille des fonds publics prend un nouveau tour : d’une certaine façon, les employés se sont purement et simplement approprié l’établissement public qui les emploie.

RATIONALISER LE FONCTIONNEMENT

Suite à son constat franchement désolant, la Cour des comptes préconise quelques réformes consistant à remobiliser les équipes et rationaliser le fonctionnement, quitte à s’adresser systématiquement au secteur privé lorsqu’il est moins cher. Mais le système de la « perruque » – à proscrire, selon la Cour des comptes – suggère une bien meilleure idée :

Puisque les agents du Mobilier national effectuent des travaux pour leur propre compte, on en déduit qu’il existe un marché privé de la restauration et de la création de meubles et tapis de haute qualité. Prenons-les à leur propre jeu en restituant l’ensemble des activités protégées du MNGBS au secteur privé. On pourrait très bien imaginer qu’Élysée, ministères et ambassades se fournissent auprès de fabricants privés mis en concurrence et ainsi toujours poussés à améliorer l’attractivité de leurs produits sur le plan du design comme sur celui de la fabrication.

Quant au patrimoine, hormis la conservation des éléments les plus exceptionnels, ceux qui ont une valeur artistique et historique insurpassable, les autres pièces pourraient être vendues aux enchères afin de rejoindre les collections privées d’amateurs d’art éclairés qui seront attentifs à leur entretien et leur sécurité.

Fondamentalement, l’État n’a pas vocation à être créateur d’art. Il n’a même pas vocation à s’occuper du patrimoine puisqu’il se montre à ce point incapable de le faire correctement tant en matière de coût que de service rendu. Quant au contribuable, il n’a pas vocation à financer les petits privilèges et la grande médiocrité qui prolifèrent sous les tapis et les fauteuils Louis XVI du Mobilier national.

par Nathalie MP. https://www.contrepoints.org/

Et bien ça dérouille !
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madame antoine

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MessageSujet: Re: Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ?   Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? Icon_minitimeLun 11 Mai - 8:15

Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Avec le Confinement, une information vous aura éventuellement échappé. Elle concerne le Mobilier National, décidément en difficulté.

Le Mobilier national cède certains de ses trésors pour soutenir les hôpitaux

Une vente de meubles issus des collections publiques sera organisée en septembre au profit de la Fondation Hôpitaux de France.

Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? 93094c10
En plus de son geste caritatif, l'institution va consacré 500.000 euros au soutien aux métiers d'art et du design.
Thibaut Chapotot/Mobilier national



Afin de «contribuer à l'effort de la Nation pour soutenir les hôpitaux», le Mobilier national va organiser une vente aux enchères inédite. Une partie de ces collections sera cédée lors des Journées du Patrimoine, les 20 et 21 septembre. Jusque-là, la vieille institution vendait régulièrement quelques objets déclassés, sans en faire de grande publicité. Cette fois-ci, il s'agit de voir large: tous les bénéfices de la vente seront reversés à la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, présidée par Brigitte Macron.

On ne sait pas encore avec précision ce qui sera mis à l'encan. Une commission composée de conservateurs maison est en train d'arrêter une liste d'une centaine d'objets, principalement des meubles Louis-Philippe et XIXe siècle. «Nous choisirons du mobilier qui n'a ni valeur patrimoniale, ni valeur d'usage», explique Hervé Lemoine, directeur du Mobilier. La liste sera établie à l'unanimité des conservateurs, afin d'éviter le procès en «dilapidation des bijoux de famille». Les collections publiques sont réputées inaliénables - sauf en cas de déclassement- et le Mobilier national ne tient pas à apparaître comme celui qui braderait un héritage. Même pour la bonne cause.

Munis de ce viatique, les spécialistes de cette maison issue du garde-meubles royal n'auront que l'embarras du choix pour établir le catalogue de la vente. Quiconque s'est rendu un jour dans les réserves du Mobilier national sait ce que les mots «conservation» et «accumulation» signifie. Véritable caverne d'Ali baba, reflétant la longue histoire des collections royales puis publiques, le Mobilier conserve plus de 130.000 tapis, lustres, sièges, armoires, tables céramiques ou textiles.

On y trouve des merveilles patrimoniales, comme le bureau présidentiel créé par Cressent au XVIIIe siècle ou le salon Paulin tant prisé par Georges Pompidou. On y trouve également des séries de jolies commodes ou de sièges dits d'usage, qui servaient par exemple à meubler les appartements d'invités dans les grands châteaux royaux. «Les ministères ou les ambassades ne veulent plus les utiliser, car ils sont ni commodes et ni au goût du jour», constate encore Hervé Lemoine. Ces buffets Louis-Philippe ou ces commodes en bois sombre, qui ont tous une provenance avérée, trouveront peut-être un autre destin dans une maison de campagne, ou auprès d'un chineur.

Soutenir les artisans français

En attendant cette vente, qui devrait faire du bruit, le Mobilier s'apprête à s'engager auprès des filières des métiers d'art et du design. La crise sanitaire risque de faire des dégâts économiques considérables, et le Mobilier estime qu'il a un rôle de soutien à jouer auprès de ceux qui gravitent autour du mobilier, de sa restauration et de sa création.

Près d'un demi-million d'euros vont être consacrés à l'acquisition d'œuvres d'artistes designers de la scène française, à la mise en œuvre d'un plan de restauration de pièces de sa collection de mobiliers des années 1930 à 1950, ou à la relocalisation d'achat de matière première (laine, lin, soie).

https://www.lefigaro.fr/culture/le-mobilier-national-cede-certains-de-ses-tresors-pour-soutenir-les-hopitaux-20200430

Nous suivrons bien évidemment les développement de cette affaire.

Bien à vous

madame antoine

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de Neubourg

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MessageSujet: Re: Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ?   Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? Icon_minitimeLun 11 Mai - 8:25

Ce pavé dans la mare a fait le tour du monde.


  • France to sell some of nation's antique furniture to support hospitals

    About 100 objects dating from 19th century expected to be auctioned by Mobilier National


Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? Zw10
Mobilier National’s Hervé Lemoine poses in front of a damaged Notre Dame Cathedral carpet last year.
He said only items of little heritage value would be sold. Photograph: Thierry Chesnot/Getty Images


  • France is to sell off some of the nation’s antique furniture to support the country’s hard-pressed hospitals.

    The Mobilier National, the national furniture collection, is drawing up a list of objects in storage that will be auctioned off in September.

    It is not yet known exactly what will be sold and officials did not respond to requests for details, but French media reported that about 100 objects dating from the 19th century, particularly from the reign of Louis-Philippe I between 1830 and 1848, will be selected.

    The sale of “declassified” objects from the national collection is not unknown, but it is reportedly rare for such a large number to come on the market at the same time.

    The auction, organised to “contribute to the national effort to support hospitals”, will take place on the Journées du Patrimoine (heritage days) on the weekend of 20-21 September. Proceeds will go to the Foundation for Paris Hospitals and French Hospitals, whose president is the first lady, Brigitte Macron.

    Hervé Lemoine, the director of the Mobilier National, said a list would be drawn up of furniture that had little heritage value and had not been used by anyone significant. The organisation’s curators would have to unanimously agree on what objects would be sold to avoid “squandering the family silver”, Lemoine told Le Figaro

    The Mobilier National, which is responsible for furnishing official buildings including the Élysée Palace, contains more than 130,000 rugs, chandeliers, chairs, ceramics, porcelain, furnishings, desks and other objects. A year ago, it published details of 78,000 objects after being criticised by the state accountants, the Cours des Comptes, for its management of the collection.

    To support French artisans and traditional creators during the coronavirus lockdown, Lemoine also announced the organisation, overseen by the culture ministry, would be commissioning new works and restoration projects.

    “Our first action will be to commission work to restore all the national collection by appealing to all craftspeople,” he told FranceInfo. “The second will be to set up a special acquisitions committee to which young designers and creators can suggest their ideas and projects, that we can buy then make.”

    French hospitals will also benefit from the sale of original drawings by the late Asterix co-creator Albert Uderzo, at auction next month. Uderzo died in hospital aged 92 last month.

    In a statement, the artist’s wife, Ada, said: “My husband was deeply touched by the terrible healthcare crisis that we are going through. A month after his passing, my daughter Sylvie and I were determined to carry out what he would have done himself: by supporting and thanking caregivers, the new heroes in every French village!”

    The auction will include five original pages of bandes dessinées by Uderzo, three from Asterix – the world famous Gaul created by Uderzo and René Goscinny – and and two from other story books.

    The Asterix pages, from the books La Galère d’Obélix (Asterix and Obelix All At Sea), Astérix et Latraviata (Asterix and the Actress) and La Rose et le Glaive (Asterix and the Secret Weapon), are estimated at €80,000-€120,000 (£70,000-£104,000) each.

    The drawings auction, organised by Artcurial, will be held on 26 May at 2.30pm French time.
    https://www.theguardian.com/world/2020/apr/30/france-to-sell-some-of-nations-antique-furniture-to-support-hospitals


Une décision critiquable, selon moi.
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madame antoine

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MessageSujet: Re: Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ?   Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? Icon_minitimeLun 11 Mai - 8:29

Bonjour De Neubourg,

Cette décision pénible ne fut certainement pas prise à la légère. Je me permets de remettre en français la citation de l'épouse de Mr Uderzo.

“Mon mari était profondément affecté par l’effroyable crise sanitaire que nous traversons”, a écrit Ada Uderzo dans un communiqué repris par le Guardian. “Un mois après sa mort, ma fille Sylvie et moi souhaitons faire ce qu’il aurait fait lui-même : soutenir et remercier les soignants, les nouveaux héros de chaque village français !”
https://www.courrierinternational.com/article/vu-du-royaume-uni-la-france-va-vendre-une-partie-de-son-patrimoine-pour-aider-les-hopitaux

Bien à vous

madame antoine

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sheldon12

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MessageSujet: Re: Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ?   Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? Icon_minitimeLun 11 Mai - 8:35

Du calme. Rolling Eyes Hervé Lemoine, le directeur du Mobilier national, a bien expliqué (je cite)

Hervé Lemoine a écrit:
Je regrette l’interprétation qui en a été faite, notamment par le Guardian. Non, il n’y aura aucun trésor, aucune pièce majeure de mobilier dans cette vente. Pour reprendre la terminologie des commissaires-priseurs, il s’agira de pièces courantes. Leur seule particularité aura d’avoir servi à meubler des bâtiments officiels et certains de nos palais nationaux. Mais même dans nos palais nationaux, il y a des communs... et des meubles ordinaires. Ceux-ci sont inscrits sur l’inventaire B du Mobilier national pour les distinguer de l’inventaire A, qui identifie les pièces importantes ou intéressantes. Cependant, afin d’être certain de ne pas commettre d’impairs nous avons décidé qu’une commission interne réunissant tous les scientifiques de l’établissement, inspecteurs des collections et conservateurs du patrimoine, se réunirait pour décider de la liste des biens aliénables du domaine public. Un seul vote contre et le doute bénéficie toujours à l’objet. Nous sommes donc d’une extrême prudence, sachant que certains meubles plus simples peuvent aussi servir à des reconstitutions de décors comme nous l’avons fait abondamment avec la maison de Balzac à Saché, le château de Duras, la villa Cavrois et bien d’autres.

Ces aliénations sont nécessaires pour nous pour au moins deux raisons : la première pour moi est qu’elles vont nous permettre de mieux séparer, pardon de la trivialité de ma comparaison, le bon grain de l’ivraie.

Voilà. Pas de meuble de Marie-Antoinette, pas de panique. Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? 49856
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Galaor

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MessageSujet: Re: Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ?   Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? Icon_minitimeLun 11 Mai - 14:49

Sur le site d'Etienne Dumont:
https://www.bilan.ch/opinions/etienne-dumont/le-mobilier-national-veut-proceder-a-une-vente-cet-automne-a-paris-levee-de-boucliers

La vacation aurait pour bénéficiaire les hôpitaux français. Il y aurait une centaine de pièces jugées secondaires. La presse s'est excitée contre une braderie patrimoniale.

Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? 20200510
L'entrée du Mobilier National aux Gobelins de Paris.
Crédits: DR


  • Qui a mis le feu aux poudres? «Le Figaro», peut-être. Mais le fait que «The Guardian» londonien (autrement dit l’étranger et peut-être même l’ennemi) ait relayé l’information a joué un grand rôle. En soi, la nouvelle n’offre pourtant rien d’extraordinaire. Le Mobilier National (MN) va vendre les 20 et 21 septembre à Paris une centaine de pièces tirées de son fonds colossal. L’institution étatique conserve environ 130 000 objets entre les meubles proprement dit, les tapis, les lustres, les textiles et les objets d’art. Moins d’un millième de ses collections se verrait donc dispersé. Ce n’est pas la première fois en plus que le Mobilier déstocke. Seulement voilà! Dans les deux journaux que j’ai cités, la photo choisie pour l’illustration de l'article montrait des sièges Louis XVI dorés sur lesquels Marie-Antoinette n’aurait pas dédaigné s’asseoir. D’où l’idée que les «bijoux de famille» se verraient bradés. Pour une bonne cause, il est vrai! Le produit de la vente ira à la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, présidée par une Brigitte Macron promue dame patronnesse dans la lignée de Bernadette Chirac.

    Les polémiques ont donc vite fusé. En France, comme vous le savez, tout peut devenir pomme de discorde. On s’étripe pour un rien. Cela fait partie du jeu politique, puisque tout devient ici AUSSI politique. Le nom de la Première Dame, pour parler comme «Point de vue», a bien sûr fait tousser. Le Mobilier n’aurait-il pas pour elle un geste courtisan? Mais c’est surtout l’idée de vente qui gène les observateurs. Et cela même si le garde-meubles étatique procède régulièrement à des aliénations discrètes. Il faut dire qu’il recèle parmi ses «meubles d’usage» d’inavouable rogatons. Son directeur Hervé Lemoine n’attend du reste pas grand-chose en temps ordinaire de ces débarras. Un quart à peine des meubles s’y vend pour quelques dizaines d’euros. Le reste revient dans les réserves, dont la location ruine l’institution. Près de 30 pour-cent de son budget part en loyers d’entrepôts. En pure perte. Ni les ambassades, ni les ministères ne veulent aujourd’hui de ces créations non seulement modestes, mais démodées. Pour respecter le goût actuel, ils désirent du neuf.

    Un nombre paralysant

    Du neuf, ils en auront sans doute. Critiqué sur tous les fronts (1), le Mobilier National vient de s’associer, comme je vous l’ai raconté, à des bureaux de diffusion afin de proposer des éditions limitées. Il se voit aujourd’hui sommé d’aider les créateurs et designers français touchés par la crise économique, comme à la fin des années 1930. Les artisans formés par ses soins continuent par ailleurs la création de pièces uniques où doivent se perpétuer des savoir-faire. Mais il y a le problème lancinant non pas de l’ancien, mais du vieux. Le MN a le même problème que les archives, les musées ou les bibliothèques. Il succombe sous le nombre, même si l’État lui promet un nouveau grand lieu de stockage. Que faire de toutes ces tables Louis-Philippe, souvent en mauvaises conditions, de ces lustres, qui ne se verront plus jamais accrochés, ou de ces tapis ne correspondant plus à la décoration contemporaine? Il est arrivé au MN de brûler certaines choses, ce qui heurte comme de juste Hervé Lemoine. Mieux vaut vendre à un prix gonflé par le caritatif des meubles dont la France n’a plus besoin. Pour élaguer les œuvres de prestige, classées comme «biens patrimoniaux», il y a moins de problèmes. Début 2020, juste avant la pandémie, le MN pensait du reste envoyer près de 1000 meubles à Versailles ou à Fontainebleau, où il y avait aussi du mobilier d’usage plutôt modeste sous l’Ancien Régime et les deux Empire(s).

    Seulement voilà! En liquidant, il ne faut pas se tromper. Hervé Lemoine a dû assurer à la presse (enfin celle qui s’occupe aujourd’hui d’autre chose que du coronavirus!) que toutes les précautions seraient prises. Elles se révèlent multiples. Rien de proviendra des «biens patrimoniaux», ni des «biens de valeur». Tous les conservateurs se verront consultés, et ils voteront. Une seule voix négative, et l’œuvre reste en place. Pour le directeur, «le doute doit toujours profiter à l’objet.» C’est bien, mais évidemment peu profitable. Dans toute vente, même de bienfaisance, il se trouve en principe une ou deux bonnes choses. On ne peut normalement pas y mettre que d’énormes commodes du XIXe siècle ou des tables plus récentes du genre mahousse.

    Du caritatif

    Si vous voulez mon avis, il faudra vraiment beaucoup aimer les hôpitaux pour participer aux enchères les 20 et 21 septembre. Et les organisateurs doivent prier pour que le public soit alors admis en chair et en os dans la salle. Il sera venu manifester d’un geste de la main sa belle âme. Je ne vois pas qui miserait par téléphone ou Internet un objet moche et encombrant pour lequel il s’agira de payer en prime les frais (élevés) du transporteur…

    L’opération tentée par le Mobilier National s’appelle techniquement aux Etats-Unis une «deaccession». De quoi s’agit-il? Je vous le résume dans un article situé une case plus bas dans le déroulé de cette chronique.

    (1) Le Mobilier National n’arrive pas à récupérer les objets volés par les ambassadeurs. Ses employés feraient de loin moins de 35 heures par semaine. L’institution ne se montre pas assez créative. Ses expositions (pourtant remarquables) n’attirent personne…

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Aglae

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MessageSujet: Re: Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ?   Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? Icon_minitimeLun 11 Mai - 16:36

En dépit d'un flot de bonnes paroles, mon ressenti est très négatif !
Le mobilier national appartient au peuple Français;

Nul sous nul motif ne devrait avoir le droit de le vendre;
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MessageSujet: Re: Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ?   Le Mobilier national, une institution à bout de souffle ? Icon_minitime

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