yann sinclair
Nombre de messages : 26592 Age : 66 Localisation : Versailles Date d'inscription : 10/01/2016
| Sujet: 27 février 1800: Madame Adélaïde Mer 27 Fév - 10:09 | |
| Madame Adélaïde (1750) Madame Adélaïde (Adélaïde de Bourbon) princesse de Béarn duchesse de Foix
- Née le 23 mars 1732 au château de Versailles (Yvelines)
- Baptisée le 27 avril 1737 à Notre-Dame de Versailles (Yvelines)
- Parrain et marraine:
- Charles de Bourbon-Condé, comte de Charolais 1700-1760
- Marie-Anne de Bourbon-Condé 1697-1741
- Décédée le 27 février 1800 à Trieste (Italie) à l'âge de 67 ans
- Inhumée en la Basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)
Parents
- Louis XV le Bien-Aimé de Bourbon, roi de France 1710-1774
- Marie Leszczyńska, princesse de Pologne 1703-1768
Quatrième fille et sixième enfant de Louis XV et de Marie Leszczyńska, est certainement la plus connue, à cause d’une forte personnalité. Mme Adélaïde est prénommée en l’honneur de feu Mme la duchesse de Bourgogne, mère de Louis XV Marie-Adélaïde de SavoieMarie Adélaïde de France, dite « Madame Adélaïde »puis à partir de 1752, « Madame »
- Filleul : Louis d'Andlau 1738-1760
- Filleule : Adélaïde de Bourbon, duchesse d'Orléans 1753-1821
- Filleule : Adélaïde Stanislas Marie de Saint-Mauris Montbarrey 1754
- Filleul : Louis XVI de Bourbon, roi de France 1754-1793
- Filleule : Marie Louise Adélaïde Julie Pigrais 1762
- Filleul : Louis, comte de Narbonne Lara 1755-1813
- Filleul : Armand de Montmorin Saint-Hérem, marquis de Saint-Hérem 1759-1814
- Filleule : Louise Marie Julienne Thierry de Ville d'Avray 1765-1765
- Filleule : Adélaïde Starot de Saint-Germain 1769-1850
- Filleule : Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé 1757-1824
- Filleule : Louise Marie Thècle Le Roy de Rocquemont 1763
- Filleule : Louise Marie Julienne Bailly 1774-1835
- Filleule : Pierre Stanislas Albine Hersemule de La Roche 1774-1838
- Filleul : Louis Marie Adélaïde Waubert de Puiseau 1774-1848
- 1744 : Témoin au mariage de Claude Jouvenel de Harville des Ursins, marquis de Trainel 1723-1794 et de Marie-Antoinette Goyon de Matignon 1725-1770
- 1751 : Témoin au mariage de François Martial, comte de Choiseul-Beaupré 1717-1791 et de Charlotte Rosalie Romanet, comtesse de Choiseul-Beaupré 1733-1753
- 1760 : Témoin au mariage de Eugène de Rosen-Kleinroop 1737-1775 et de Marie Antoinette Jouvenel de Harville des Ursins 1745-1798
- 1771 : Témoin au mariage de Louis, duc d'Aumont 1736-1814 et de Antoinette Marguerite Henriette Mazade 1756-1822
- 1773 : Témoin au mariage de Henri Lefèvre, marquis d'Ormesson 1751-1808 et de Louise Charlotte Le Peletier de Mortefontaine 1753-1840
- 1773 : Témoin au mariage de Charles X de Bourbon, roi de France 1757-1836 et de Maria-Teresa di Savoia, comtesse d'Artois 1756-1805
- 1780 : Témoin au mariage de Louis Marthe de Gouy d'Arsy, marquis d'Arcy 1753-1794 et de Amable Hux de Bayeux 1763
- 1783 : Témoin au mariage de Gabriel, vicomte de Vaulx 1740-1809 et de Elisabeth Bontemps 1762-1834
- 1788 : Témoin au mariage de Jean-Baptiste Billecocq 1765-1829 et de Angélique Dorothée Hersemule de La Roche 1770-1846
Archives départementales des Yvelines en ligne, registre des baptêmes 1737 de Versailles, paroisse Notre-Dame, vue 27/76Elle naquit, « publiquement » dans la chambre de la reine le 23 mars 1732, au château de Versailles. Portrait par Jean Marc Nattier "Diane" Détail de la peinture ci-dessous Portrait en 1745 par Jean Marc Nattier (en "Diane") Mme Troisième à la Cour: - Citation :
-
Elle fut élevée par la « gouvernante des Enfants de France » au château de Versailles, avec ses frères et sœurs et soumise, dés son plus jeune âge, à l’étiquette, qui gérait la vie quotidienne des princes, quelque soit leur âge. Mme Adélaïde eut de nombreuses sœurs, qui encombrèrent peu à peu le château de Versailles, car les naissances répétée des filles de France fut une véritable tragédie pour l’Etat. Aussi l’économe cardinal Fleury, premier ministre, décida, en se passant outre l’avis du roi et de la reine, d’exiler les princesses dans la lointaine abbaye angevine de Frontevrault. A l’occasion du départ, en respectant une leçon bien apprise auprès de ses gouvernantes, Adélaïde se singularisa, par une volonté et une autorité marquée, en suppliant jusqu’aux larmes son père de ne pas la laisser partir avec ses sœurs. Emu, le roi la gardera auprès d’elle et Adélaïde échappera au couvent.
Portrait en 1749 par Jean Marc Nattier (avec un éventail)
Dés lors, Mme Adelaide dut endurer le quotidien monotone d’une princesse de France, c’est à dire des journées réglées par l’étiquette interrompues par de rares distractions, où elle devait, en autres, faire sa toilette et manger en public, changer plusieurs fois de robes, endurer le Grand habit de Cour, « faire sa cour » au roi et à la reine, recevoir les visites et les ambassadeurs ou s’amuser sans joie dans des bals et divertissements réglés d’avance... Et ceci dés qu’elle put se mouvoir… En 1743, elle fera son entrée dans le monde, à sa confirmation. A cette époque, Mme Adélaïde était une jeune fille émancipée, étourdie, malicieuse, turbulente et remuante, plus garçon manqué que fille, avec des manières un peu rudes, une voix forte qui amusait son entourage par des réparties inattendues.
Portrait en 1750 par Jean Marc Nattier (en robe de cour)
En 1744, durant la guerre de succession d’Autriche et le départ du roi aux armées, Mesdames se rapprochèrent de leur frère.
Une intimité accrue s’organisa et se poursuivra leur vie durant, révélant un climat quasi bourgeois, très étonnant à Versailles.
Chaque jour, son plus grand plaisir était de partager la journée de son frère, ses études et ses jeux.
Elle reportera cette amitié sur les deux épouses successives de son frère quant ce dernier se maria.
Mme Adélaïde, avec la fougue qu’elle mettait dans toutes choses, s’adonnait « furieusement » aux études.
En février, conformément aux usages de l’étiquette, son « Éducation » déclarée terminée, elle fut « remise » au roi par sa gouvernante.
Mme Adélaïde disposa dès lors, selon la réglementation de Cour, d’une « maison » avec dames d’honneur, d’atours, dames et officiers de tous ordres, qu’elle partagera d'abord avec sa sœur ainée.
Portrait en 1751 par Jean Marc Nattier (en "Air")
Jean-Marc Nattier aurait pris comme modèle Madame Adélaïde, pour représenter La Justice châtiant l'Injustice La chasse aux appartements: - Citation :
-
Dès lors, commença, à travers le château de Versailles et durant plusieurs années, des déménagements incessants d’appartements.
On connaît la localisation des divers logements qu’elle occupa dans le château.
Elle habita d’abord après le départ de ses autres sœurs, avec la future Mme Infante et Mme Henriette, l’ancienne nursery située au premier étage de l’aile des Princes.
Le premier mariage de son frère avec une infante d’Espagne, pour qui toutes ces chambres d’enfants seront réaménagé somptueusement en appartement double, l’obligea à déménager, toujours avec Henriette, dans l’appartement du dauphin au rez de chaussée du corps central.
Portrait en 1753 par Jean Etienne Liotard (en "turcque")
Le décès prématuré de la première dauphine, morte en accouchant d’une princesse, plongea son frère dans une tristesse horrible: il voulut quitter l’appartement où il vécut si heureux avec la défunte.
En conséquence, les princesses réintégreront l’appartement de l’aile des Princes et profiteront des décors somptueux entrepris pour leur frère.
Adélaïde occupa l’ancien logement de la dauphine.
C’est là qu’elle perdit sa sœur aînée, Henriette, morte prématurément en pleine jeunesse.
L’arrivée de la seconde dauphine, Marie Josèphe de Saxe, nécessita une installation provisoire dans cet appartement, dans l’attente de la réception des travaux du traditionnel appartement du dauphin au rez-de-chaussée.
Portrait par Jean Marc Nattier en 1756, "dénouant des fils" Elle est dite aussi "faisant des nœuds"
Portrait en 1756 par Jean Marc Nattier
Louis XV octroya à Mme Adélaïde une partie de l’ancien appartement des bains de Louis XIV au rez-de-chaussée du corps central, mais la princesse fut, provisoirement installé, au rez-de-chaussée de l’aile du bord, dans le logement vacant de la duchesse du Maine, car l’appartement projeté nécessitait beaucoup de travaux, pour le rendre plus moderne et propre à servir à une fille de France.
Là, la princesse accueillera sa sœur ainée, Mme Infante en visite en France lors de ses premiers séjours.
Le retour de ses sœurs cadettes et leur installation complexe au château, l’obligea, à nouveau à déménager pour une installation magnifique et jugée définitive.
Portrait en 1756 par Jean Marc Nattier (avec un livre sur les genoux)
Ce sixième appartement est le fameux logement situé dans les « cabinets » du roi, pour qui, on démolit le fameux escalier des ambassadeurs.
De cette installation, nous reste le joli cabinet doré qui servit de cabinet intérieur à la princesse.
La princesse devait, encore, quitter cet appartement au moment, où Louis XV, ayant besoin d’espaces pour ses salles à manger privées, déplacées par l’installation de Mme du Barry sous les combles, le lui reprit pour aménager un cabinet de jeux, deux salles à manger et une salle de billard.
Louis XV lui octroya, définitivement, toujours au rez de chaussée, l’ancien appartement « très confortable » de feue Mme de Pompadour.
Portrait en 1760 par François Hubert Drouais portrait en 1762 par Van Loo Une femme de caractère: - Citation :
-
Malgré ses allures garçonnières et sa liberté de langages, Adélaïde était restée dans l’adolescente, une jeune fille pure, mais qui n’avait rien d’une ingénue.
C’est elle qui surnomma Mme de Pompadour « Maman putain » dont la Cour fit les délices.
C’est elle, encore qui fut l’héroïne d’un incident fâcheux à propos d’un ouvrage un peu gaillard, qui fit grand scandale à la Cour, car le roi ne plaisantait pas au sujet de la morale.
Elle n’en connue pas moins les joies d’une brève idylle assez mystérieuse avec le jeune prince de Conti, durant une convalescence suite à la variole.
On songea mariage, malgré le désir royal de la voir épouser un prince étranger.
Mais Adélaïde ne se mariera jamais, préférant rester « Fille de France » plutôt que princesse étrangère sans fortune, puisqu’il n’y avait pas de princes catholiques dignes pour elle.
ous les divers projets matrimoniaux échoueront les uns après les autres...
Portrait en 1771 par Vallayer Coster
Portrait en 1776 par Louis Lié Perin Salbreux, avec un portrait de Victoire à ses pieds Madame et Louis XV: - Citation :
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Après 1750, ses sœurs reviennent du couvent et partagèrent son existence.
Dès lors, on distingua à la Cour « Mesdames Ainées », qui étaient les trois aînées (dont l’aînée, appelée « Madame Infante » qui fit trois longs séjours parmi elle à Versailles), des dernières, qui devinrent « Mesdames Cadettes »
Sa vie active débuta, vers cette époque, car la politique l’attirait et elle brûlait de s’en mêler, comme l’avait fait auparavant sa sœur aînée.
Portrait en 1785 par Heinsius Johann Ernst Jules
A dix huit ans, elle prendra le commandement du « parti dévot », menant l’offensive contre les mécréants.
Chaque jour, elle profitait du café matinal qu’apportait Louis XV lui-même chez elle, pour se plaindre et harceler son père à propos de ces intrigues de parti.
En quoi , elle réussie à moitié ...
Tout en se mêlant des affaires, Mme Adélaïde continua une vie studieuse qui fit d’elle une femme très intelligente, voire savante.
Elle sera une bonne musicienne, jouant de tous les instruments depuis le cor jusqu’à la guimbarde.
Elle apprit plusieurs langues dont l’italien et l’anglais, s’intéressa aux mathématiques et même à l’horlogerie, mais toujours comme à son habitude, superficiellement.
Portrait en 1787 par Adélaïde Labille Guiard - 1787
Malgré son violent caractère, sa tète chaude « un peu à l’envers », son esprit curieux et bouillonnant, elle restera, après le décès de Mme Henriette, la préférée de son père.
Sa grâce, son esprit, sa gaieté, son entrain, sa conversation enjouée ravissait Louis XV.
Le décès de sa douce sœur attrista profondément Adélaïde si fort que l’on craignit un moment pour sa raison.
Quant elle obtiendra du roi l’appartement proche du sien, elle jouira d’une grande faveur et d’un grand crédit à la Cour, au point de devenir une dangereuse rivale vis à vis de Mme de Pompadour, qu’elle n’accepta jamais.
Des cabales injurieuse commencèrent à circuler, prétendirent jusqu’à une liaison incestueuse avec son père dont le fruit fut la naissance d’un enfant naturel.
Toutes ces libelles n’étaient que, bien sur, que faux bruits et absurdités...
En septembre 1752, elle disposera d’un rang marqué à la cour, en devenant « Madame »
Son influence déclina peu à peu avec le temps, continuant, de loin à s’occuper de politique.
A la mort de leur mère, Mesdames pressèrent leur père de se remarier avec une archiduchesse d’Autriche, sœur aînée de Marie-Antoinette, mais déjà une autre maîtresse royale, Mme du Barry avait ravi le cœur du roi et était « présentée » à la Cour.
Ce fut finalement le Dauphin qui épousa une princesse de Hasbourg-Lorraine.
Ces deux événements horrifièrent Mesdames, ennemies de l’Autriche parce que Mme de Pompadour avait été artisan du renversement des alliances et révoltées par la « créature ».
Madame Adélaïde en 1787, par Adélaïde Labille-Guiard, 1787 Château de Versailles
Adélaïde, altière et ambitieuse, aurait bien voulu gouverner la Dauphine qu’elle n’aimait pas.
Ce fut un échec complet.
C’est elle, qui la première en France, a prononcée le surnom fatidique de « l’Autrichienne » en parlant de Marie Antoinette... Madame Tante: - Citation :
-
Des rivalités féminines entre elle et Marie Antoinette assombrirent les premières années du jeune ménage royal. Mme Adélaïde, en effet, garda une rancune atavique contre la maison d’Autriche et demeura hostile longtemps « par principe » avec sa nièce, malgré une certaine intimité avec elle qui régna durant les premières années de mariage.
Dans le but de combattre Mme Du Barry, Mme Adélaïde entendait la tenir sous sa coupe, la diriger comme ses sœurs et lui influer le mépris de la favorite.
Après la mort de Louis XV, Adélaïde régna de façon éphémère sur son neveu Louis XVI, en lui demandant la nomination de Maurepas, comme principal ministre.
Tel sera son seul acte politique réussi.
Elle sermonna tant est si bien, par son humeur tracassière, le jeune couple royal, qu’elle réussit simplement à perdre toute influence...
Portrait en 1788 par Henrius Johann Ernst Jules
Adélaïde sera, désormais, souvent, en froid avec Louis XVI et Marie-Antoinette, refusant d’assister aux fêtes tapageuses de cette époque et n’apparaissant en public seulement quant l’Étiquette l’exigeait, comme au mariage de sa nièce Mme Clothilde en 1775, aux couches de la reine et aux festivités de la naissance des Enfants de France par exemple.
C’est Louis XVI qui prit la décision d’éloigner ses tantes de Versailles, en leur vendant le château de Bellevue (prés de Meudon) qui devient ainsi leur résidence estivale habituelle.
Elle y établira une petite Cour, recevant avec magnificence, y menant un quotidien gai plein de sollicitudes maternelles envers les enfants de leurs dames, leurs neveux et nièces, mais tout en continuant de se mêler des affaires et de critiquer la reine. L'exil d'une Fille de France: - Citation :
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Portrait en 1791 par Elisabeth Vigée Lebrun
Avec sang froid et son extraordinaire énergie, Mme Adélaïde rassure son monde durant les premiers bouleversements qui vont secouer le royaume en 1789, assiste impuissante aux journées d’octobre 1789, et vécut semi-prisonnière à Bellevue et aux Tuileries, pendant 1790.
Ne supportant pas le décret de la constitution civile du clergé, elle projette de quitter la France.
Mmes Adélaïde et Victoire, sa seule sœur survivante, s’exilèrent, non sans mal, suite aux nombreuses difficultés de passages à Moret ou Arnay-le-Duc, le 19 février 1790.
Elles séjournèrent d’abord à Turin chez leur nièce, la reine de Sardaigne, puis atteignirent Rome chez le Cardinal de Bernis, où elles éliront domicile.
Les victoires de Bonaparte en Italie les terrifieront de nouveau, en 1797, elles reprennent, toutes deux, le chemin de l’exil vers Naples où elles habiteront le palais de Caserte.
Après quelques mois calmes, elles seront, abandonnées par la famille royale de Naples, eux-mêmes, chassés de leur État.
Âgées et malades, elles n’auront plus un endroit susceptible de leur donner le repos et la sécurité, elles seront démunies de toutes ressources financières.
Elles décident de partir pour Trieste en décembre 1799, par un froid glacial, au milieu des pires dangers et des alertes continuelles, affrontant sur un mauvais bateau, une terrible tempête.
Elles débarquent à Corfou, anéanties et très fatiguées.
Mme Victoire dut s’aliter et mourra à Trieste d’une mort calme et douce.
Désormais seule, Mme Adélaïde éprouvera bien des tourments, des humiliations et des chagrins.
Son caractère orgueilleux et fier acceptera courageusement les épreuves les plus pénibles.
Elle quitta ce monde le 27 février 1800, à Trieste, dans sa soixante huitième année, huit mois après sa sœur Victoire, ayant supporté une fin d’existence dramatique sans jamais se plaindre ni abandonner sa ferme attitude.
Sa dépouille fut ensevelie dans la cathédrale de Trieste auprès de sa sœur puis transférée, sous ordre de Louis XVIII, dans la crypte de la nécropole de St Denis, où elle se trouve toujours. -*-*- Le saviez-vous? Mme Adélaïde pouvait lire jusqu’à 4 heures par jour.
Elle avait contracté cette habitude depuis son extrême jeunesse.
Lorsqu’elle était fatiguée de lire elle-même, une dame d’honneur continuait la lecture.
Cet exercice était partagé entre le matin et le soir. -*-*- L’ordre, aux femmes de chambre de Mme Adélaïde, était d’entrer dans son appartement, hiver comme été, quelque fois plutôt, mais jamais plus tard. -*-*- Marie Adélaïde de France, dite « Madame Adélaïde », est la sixième des enfants de Louis XV et de Marie Leszczyńska, est née le 23 mars 1732 à Versailles et morte le 27 février 1800 à Trieste. Elle passa son enfance à Versailles, avec sa sœur Madame Henriette (alors que toutes ses sœurs cadettes étaient envoyées à Fontevrault), où elle vécut dans l'ombre de son frère, le dauphin. Dotée d'un caractère vif, elle sut s'imposer comme un véritable chef de famille auprès de ses sœurs. Ardente défenseur de l'ordre des Jésuites, elle se mit à dos le Parlement. Mais la princesse tenta aussi de s'imposer vainement, avec ses sœurs et le dauphin, à la liaison de Louis XV et de Madame de Pompadour. La mort de Madame Henriette, puis plus tard, celle du dauphin, l'affectèrent beaucoup, et elle trouva en la musique - tout comme ses sœurs - un véritable moyen d'exister. Lorsque Marie-Antoinette devint dauphine de France, elle tenta la mettre de son côté, contre l'imposante Madame du Barry, mais l'impératrice Maria Teresa von Habsburg s'opposa à cette entente (quoique la dauphine poursuivît plus farouchement encore la lutte contre la favorite) Lors de la révolution, Madame dut quitter Versailles avec Madame Victoire, mais les deux princesses s'installèrent à Bellevue (château offert par Louis XV) plutôt qu'aux Tuileries. Les lois contre l'Église les incitèrent à fuir la France pour rejoindre l'Italie, où elle s'installèrent d'abord à Rome. Mais la montée au pouvoir de Napoléon Bonaparte et ses conquêtes les contraignirent à fuir encore plus loin, d'abord à Naples, puis à Trieste, où Madame Adélaïde s'éteignit un an après Madame Victoire, après 67 ans d'une vie mémorable. Il existe un roman de Frédéric Lenormand, Les princesses vagabondes, sur la fuite de Mesdames en Italie à partir de 1791 et jusqu'à leur mort. Bibliographie
- Les Princesses vagabondes: roman de Frédéric Lenormand, fondé sur l'exil de Mesdames en Italie entre 1791 et leur mort; l'œuvre se base sur leur vie réelle mais est fictive
- Mesdames de France: roman de Bruno Cortequisse
- Chronique de la Révolution, éditions Larousse, 1989.
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