Encore une affaire qui a été un véritable supplice moral pour Marie-Antoinette, un grand "moment de solitude" comme dirait quelqu'un qu'on aimerait vraiment pas connaître...
En 1790, un certain Favras est condamné à mort puis exécuté par pendaison par les révolutionnaires, pour avoir voulu une contre révolution. Favras était en effet royaliste et il soutenait la famille royale.
A sa mort il a laissé une veuve et un orphelin, qu'on a eu la très mauvaise idée d'amener aux Tuileries, pour qu'ils puissent rencontrer la famille royale. C'est M. de la Villeheurnoys, un ami de Favras, qui les amena au dîner public du Roi.
Le problème est que la famille royale dînait en présence de gardes révolutionnaires, elle était donc ainsi coincée entre deux feux. Devaient-ils marquer de l'affection et de la tristesse pour cette veuve et ce fils, mais alors se faire griller par les révolutionnaires, ou alors devaient-ils rester indifférents pour ne pas faire empirer leur situation, et passer pour des ingrats auprès des royalistes? La question était là...
Marie-Antoinette, biensûr choquée par cette exécution, a dû faire un choix, et elle a essayé de rester relativement neutre des deux côtés...
Madame Campan rapporte très bien les sentiments de Marie-Antoinette, après ce dîner :
"Libre dans mes actions, je devais prendre l'enfant d'un homme qui vient de se sacrifier pour nous et le placer entre le roi et moi; mais environnée des bourreaux qui viennent de faire périr son père, je n'ai pas même osé jeter les yeux sur lui. Les royalistes me blâmeront de n'avoir pas paru occupée de ce pauvre enfant, les révolutionnaires seront courroucés en songeant qu'on a cru me plaire en me le présentant".Voilà un dîner bien horrible qu'a dû subir Marie-Antoinette....
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Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!