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| L'incendie de Notre Dame | |
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Auteur | Message |
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Grandier A
Nombre de messages : 129 Date d'inscription : 16/04/2014
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mar 16 Avr - 22:26 | |
| C'est bien ces souscriptions pour des millions; en même temps il y a des gens qui crèvent de faim dans la rue _________________ What else ?
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| | | Chakton
Nombre de messages : 1263 Date d'inscription : 22/10/2017
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mar 16 Avr - 22:38 | |
| - Grandier A a écrit:
- C'est bien ces souscriptions pour des millions; en même temps il y a des gens qui crèvent de faim dans la rue
Rhooo. Même Libé n'a pas osé. - De la Reine Margot à la Libération, Notre-Dame ou l’église de la nation
Devenue grâce à Victor Hugo un symbole populaire au-delà de sa dimension religieuse, la cathédrale parisienne aura connu, entre grandeur et décadence, tous les soubresauts de l’histoire de la capitale depuis le Moyen Age.
L’Hôtel-Dieu en restauration et Notre-Dame, en 1878. Photo Rue des archives. Tallandier.
Heures terribles et symboliques, fait divers historique, spectacle effrayant pour quiconque aime un tant soit peu l’histoire de France. C’est le cœur d’un pays qui brûle sous les yeux de millions et de millions de terriens qui ont déambulé dans la nef, touristes impressionnés par l’aérienne solennité des lieux, sous les ogives nerveuses, les vitraux en technicolor, parmi les piliers vénérables et les chapelles aux innombrables mystères. Paris brûle-t-il ? Métaphoriquement, oui. Une épaisse fumée couronne un théâtre aussi tourmenté que cet incendie implacable, si difficile à contenir.
Cette charpente en flammes soutenait une toiture hiératique et une flèche altière, mais aussi une bonne part de l’identité française, où se bousculent les souvenirs d’école et de légende, ceux de Charles VII et de Jeanne d’Arc, d’Henri IV et de Bossuet, de la Révolution et des deux Bonaparte, de la Libération, de Claudel, du Maréchal et du Général et surtout, dans la culture populaire, de Quasimodo, de Frollo et d’Esmeralda, les héros du roman de Hugo, monument de papier qui a décuplé la gloire du monument de pierre.
Le mariage de Henri de Navarre, futur Henri IV, et de Marguerite de Valois, la «reine Margot», en août 1572, sur une gravure du XIXe siècle. (Tallandier. BRIDGEMAN)
Douter du Ciel
Notre-Dame de Paris, comme chez le grand Victor, c’est d’abord le Moyen Age cruel et foisonnant, injustement méprisé, réhabilité par les historiens, plébiscité par le public, avec sa foi impérieuse jusqu’au fanatisme, ses intrigues sanglantes à la Game of Thrones, sa misère et ses massacres qui faisaient douter du Ciel. La renommée du vaisseau de pierre en fit le grand centre populaire de la capitale. Sur l’île de la Cité où se dressait Lutèce, les hiérarques de l’Eglise au pouvoir sans limite font élever cette offrande de pierre à leur Dieu qui règne sur l’Europe. D’Ouest en Est, tournée vers Jérusalem comme tant de cathédrales, deux tours massives, une nef colossale, un transept aux rosaces de lumière, un chœur comme une proue dans la Seine, et une flèche qui gratte les nuages dominent le Paris chrétien et incarnent la force sans réplique du catholicisme. Tout autour se serrent des masures fragiles et un peuple habitué au malheur qui vit durement à l’ombre des gargouilles et des saints statufiés, protégés par des reliques aux pouvoirs magiques, dont la couronne d’épines du Christ déposée là par Saint-Louis. La cathédrale accueille les croyants, les bourgeois, les seigneurs, mais aussi les réprouvés, les exclus, les miséreux, entre ses murs qu’on croit livides parce que les fresques d’origine, aux couleurs rutilantes et dorées, ont été effacées par le temps et jamais restaurées dans une époque où l’on croit que la religion était par nature austère.
Dans ce musée vivant, les grands événements se sont succédé en rangs serrés, ponctuant l’histoire des manuels de la République. En guerre avec le Pape, Philippe le Bel y tient les premiers Etats généraux du royaume ; pendant la guerre de Cent Ans, on y couronne Charles VI, enfant-roi de France et d’Angleterre, comme on le fera pour Marie Stuart. Récupérant son royaume envahi, Charles VII célèbre la reprise de sa capitale aux Anglais et aux Bourguignons, par un Te Deum, le premier d’une longue série. Il réunit aussi le tribunal ecclésiastique chargé de réhabiliter Jeanne d’Arc brûlée à Rouen. La reine Margot y épouse Henri de Navarre, le chef des huguenots qui reste sur le parvis pendant la cérémonie, six jours avant que ces noces de réconciliation ne deviennent des noces pourpres avec le massacre de la Saint-Barthélémy. Encore un Te Deum pour le mariage de Louis XIV, et une péroraison majestueuse de Bossuet pour la mort du Grand Condé.
Napoléon se sacre empereur au même endroit, immortalisé par David, prenant des mains du pape la couronne pour se la poser sur la tête, puis pour couronner à son tour Joséphine. Son neveu Napoléon III se marie avec l’impératrice, puis y fait baptiser le prince impérial. Entre-temps, la Révolution a transformé la cathédrale en «temple de la Raison» à l’éphémère histoire, dans une vaine tentative de déchristianisation, quand on changeait les églises en greniers et qu’on fondait les cloches pour faire des canons.
Photo parue dans le journal Excelsior pour la célébration du Te Deum, le 17 novembre 1918. (Photo Roger-Viollet)
Sombres émotions de la foi
Pendant l’Occupation, heures sombres : le maréchal Pétain, acclamé par les Parisiens en avril 1944, est solennellement accueilli par le cardinal Suhard. Heures lumineuses : la libération de Paris commence près du parvis avec la révolte de la préfecture de police, continue avec l’arrivée à un jet de pierre, devant l’Hôtel de Ville, le 24 août 1944, des blindés du capitaine Dronne montés par des républicains espagnols, et trouve son apothéose avec le Te Deum et la Marseillaise jouée plein jeu par l’orgue de la cathédrale en présence du général de Gaulle entouré des chefs de la France libre et de la Résistance. Au moment d’entrer, des tireurs des toits prennent la foule pour cible et, dit-on, le Général est l’un des seuls à rester debout, avant de pénétrer d’un pas lent sous la nef.
C’est encore à Notre-Dame, derrière un pilier, dit-il, que Claudel embrasse la foi, qu’on célèbre les hommages nationaux à Charles de Gaulle, Georges Pompidou et François Mitterrand, qui préférait pourtant Saint-Denis et ses gisants. C’est encore là qu’on honore l’abbé Pierre, sœur Emmanuelle, que se suicide l’écrivain d’extrême droite Dominique Venner, et qu’on se recueille après les attentats de novembre 2015.
Notre-Dame pour l’histoire, donc, la plus imposante et la plus traditionnelle. Mais aussi Notre-Dame pour le peuple. Victor Hugo décrit les sombres émotions de la foi, mais surtout l’exubérance populaire qui animait le parvis et même la nef, où se pressaient les artisans, les tire-laine, les portefaix et les prostituées, où dansait la Rom Esmeralda, où souffrait Quasimodo, qui habitait dans les hauteurs obscures de la charpente qui vient de brûler. Avant lui, Eugène Sue avait fait commencer dans l’île de la Cité, à l’époque le quartier le plus pauvre de la capitale, ses Mystères de Paris, premier grand reportage romancé sur la misère des oubliés, leur humanité et leur dignité. Et enfin, une comédie musicale en stuc, tissée de mélodies faciles, allait porter partout dans le monde la gloire de ce monument qui concentre en lui les grandeurs d’un passé mythique mais aussi les très humaines épreuves d’un peuple dévot ou révolté. Laurent Joffrin Directeur de la publication de Libération https://www.liberation.fr/
_________________ X est la force deux fois pure
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| | | Rose Rose
Nombre de messages : 96 Date d'inscription : 31/08/2017
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mar 16 Avr - 22:44 | |
| Mon coeur est plein de larmes. Hier je n'ai rien dit parce que j'étais incapable. Ce soir je veux retourner dans le passé. Notre Dame en 1890 _________________ Je me réveille à peine. Je suis encore toute décoiffée.
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| | | Petite Fourmi
Nombre de messages : 121 Date d'inscription : 29/01/2019
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mar 16 Avr - 23:52 | |
| Un désastre |
| | | pilayrou
Nombre de messages : 716 Age : 63 Localisation : (Brest) Guilers Date d'inscription : 22/12/2014
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mer 17 Avr - 10:16 | |
| Estimons-nous heureux SI le pire est passé. Une personne du métier a parlé dans un reportage à Télé-Matin. Il n'était pas forcément QUE optimiste. _________________ "Je sais le fils de Louis XVI vivant ! Et je verrai pendu ce scélérat de corse !" Barras. Consulat.
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| | | globule Administrateur
Nombre de messages : 2236 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mer 17 Avr - 12:10 | |
| - Grandier A a écrit:
- C'est bien ces souscriptions pour des millions; en même temps il y a des gens qui crèvent de faim dans la rue
Bon faut pas tout mélanger. 1) C'est clair qu'il faut aider les pauvres. Mais ce ne sera pas par des aides sporadiques ou la charité. Un changement structurel est indispensable et peut-être se s'obtiendra-t-il pas sans révolution. 2) C'est pas une raison pour laisser sombrer un joyau du patrimoine comme Notre Dame. 1 et 2 bis : C'est sûr que les grosses fortunes se mobilisent plus pour sauver des pierres que des vies. - pilayrou a écrit:
- Estimons-nous heureux SI le pire est passé. Une personne du métier a parlé dans un reportage à Télé-Matin. Il n'était pas forcément QUE optimiste.
Non ? On va croiser les doigts, alors. En tout cas, tout le monde est prêt et beaucoup sont déjà au boulot. On peut aussi se dire que la reconstruction de Notre Dame va donner du travail à des ouvriers pendant des années. _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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| | | de Neubourg
Nombre de messages : 386 Date d'inscription : 08/08/2018
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mer 17 Avr - 12:16 | |
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| | | globule Administrateur
Nombre de messages : 2236 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mer 17 Avr - 12:27 | |
| On va un peu relever le débat. - Après l’incendie de lundi soir, l’heure est à la mobilisation pour la reconstruction de Notre-Dame. Dix à vingt ans de travaux. C’est ce que prévoyaient les premières estimations hier. Comment relever le défi au regard des techniques qui existent aujourd’hui ?
rédits : LIONEL BONAVENTURE - AFPQue sera-t-il possible de faire, refaire ou même modifier pour ce monument emblématique ? Est-il forcément souhaitable de reconstruire à l’identique ce chef-d’œuvre de l’architecture gothique ? Pour écouter https://www.franceculture.fr/emissions/la-question-du-jour/notre-dame-faut-il-reconstruire-la-cathedrale-a-lidentique?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR1qfc75QpTPTy2ousW444zV0DQVsm_MxU3SN4krF8bJOijVyRitDeCsHqo#Echobox=1555479933 _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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| | | Cyrio
Nombre de messages : 192 Date d'inscription : 09/06/2018
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mer 17 Avr - 12:54 | |
| Une autre nouvelle qui réconforte
- Le Conseil français du culte musulman (CFCM) et le recteur de la Mosquée de Lyon ont appelé mardi les musulmans de France à «manifester leur solidarité» et à «participer à l'effort financier» pour reconstruire la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Le CFCM «appelle les musulmans de France à participer à l'effort financier pour la reconstruction de ce chef d'oeuvre architectural qui fait la gloire de notre pays», écrit l'instance dans un communiqué, faisant part de «son immense tristesse» et de «sa solidarité et de sa fraternité aux chrétiens du monde entier».
C une vraie info https://www.cnews.fr/france/2019-04-16/notre-dame-de-paris-la-communaute-musulmane-se-mobilise-pour-la-reconstruction?fbclid=IwAR3W0TL4f-2AiaiyYPh_XW37gsYoqodLRidgiwBLZ_krW4OL8I9L9VKp9Cc et je la partage parce que j en ai marre de voir les fakes sur Facebook _________________ Mais tu es pur et tu viens d'une étoile
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| | | Sulpice
Nombre de messages : 330 Date d'inscription : 27/07/2018
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mer 17 Avr - 12:57 | |
| - Cyrio a écrit:
- j en ai marre de voir les fakes sur Facebook
On l'appelle d'ailleurs maintenant Fakebook _________________ I'll have to go to Las Vegas or Monaco
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| | | soho23
Nombre de messages : 320 Date d'inscription : 01/12/2018
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mer 17 Avr - 13:19 | |
| - Hercule Poirot a écrit:
- Quelles sont les conclusions des experts ? S'agit-il bien d'un accident, ou y a-t-il eu malveillance ?
Le coupable a été identifié. Dessin de LauzanScusi, c'est juste pour détendre l'atmosphère, parce que j'en ai gros sur le coeur aussi. _________________ London bridge is falling down
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| | | Aglae
Nombre de messages : 1681 Date d'inscription : 09/10/2016
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mer 17 Avr - 14:30 | |
| Soho, c'est excellent !! très drôle, et mignon !!! Merci à tous de cet élan dans vos posts...... Je reviens ( en vrac, pardon !) sur plusieurs posts qui m'ont interpellée...... @ Cyrio, oui, ça fait chaud au coeur, et j'ajoute que le premier à avoir appelé au téléphone Mgr Aupetit archevêque de ND, c'est le grand rabbin de France..... Aujourd'hui, les "religions du Livre" ( pour employer le nom qu'elles se sont donné) sont en oecuménisme et solidaires ; c'est beaucoup lorsqu'on est dans la peine; @ Tous, j'ai été touchée de voir une communauté de voix tous partis politiques confondus; dans le choc de la catastrophe, JL Mélenchon a parlé de "coeur poignardé" .... bien sûr, il y aura des critiques, des tiraillements, et encore des conflits, tant pis; tentons de garder ces instants de pensée commune en tête; @ Grandier et @ Globule, je trouve aussi que la plus belle cathédrale c'est le coeur de l'homme, comme l'a dit un responsable religieux; et je partage l'amertume de Grandier, il dit juste; émotion et générosité pour un édifice ( qui a une âme, certes !) et indifférence devant les SDF.....Mon fils pense comme moi.....Pour autant, cette question poignante des sans abri, demande "une réforme structurelle ?" sans doute, mais pas seulement.....Un élan, aussi, et une ferme générosité; @ Hercule Poirot, il semble ( je dis bien semble) que le spectre de la malveillance s'éloigne.....L'enquête technique et scientifique a débuté très vite, des auditions d'ouvriers aussi; une vidéo a circulé sur twitter montrant une silhouette blanche errant dans les coursives, dans laquelle on a cru identifier un vêtement musulman; AFP factuel a démontré qu'il s'agissait d'une statue de ND située devant un pilier, "la seule épargnée en 1789" ( !!!!) et transportée par des sauveteurs; On atteint presque le milliard de dons...... Mon seul souhait c'est que ce "sursaut" d'âme soit contagieux, et que, oui, la générosité n'oublie pas, n'oublie plus les êtres humains aussi; Qui sait....... |
| | | Rose Rose
Nombre de messages : 96 Date d'inscription : 31/08/2017
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Jeu 18 Avr - 17:20 | |
| Merci pour ces nouvelles, chère Aglaé. _________________ Je me réveille à peine. Je suis encore toute décoiffée.
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| | | Invasive Kennedy
Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 09/04/2019
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Jeu 18 Avr - 22:43 | |
| Image quasi mystique La fumée enveloppe l’autel où trône la croix, à l’intérieur de Notre-Dame de Paris, après l’incendie qui a ravagé la cathédrale, mardi 15 avril 2019.PHILIPPE WOJAZER / AFP _________________ Under His Eye
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| | | Invasive Kennedy
Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 09/04/2019
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Jeu 18 Avr - 22:56 | |
| Et les Américains vont beaucoup contribué, ils ne demandent que ça. L’aide américaine à l’art et aux monuments français est presque aussi vieille que les Etats-Unis. Non seulement Rockefeller est crédité d’avoir littéralement sauvé Versailles de la ruine, mais d’autres mécènes ont plus tard marché dans ses pas. En 1973, par exemple, cinq créateurs de mode américains avaient affronté cinq Français, dont Yves Saint-Laurent et Christian Dior, pour une « bataille de Versailles » au profit de la restauration du château. Une cartographie de la France gothiqueEt Notre-Dame ? Même si les Américains n’ont pas avec elle la connivence historique qu’ils ont avec Versailles – Louis XVI était un allié –, ils adorent notre cathédrale qu’ils visitent par millions et dont la popularité a fait un bond en 1996 avec le film de Disney, « le Bossu de Notre-Dame ». Lundi 15 avril, les chaînes d’info américaines ont couvert en direct la tragédie, meublant parfois le manque d’informations par des commentaires hasardeux, comme celui-ci sur CNN : « Notre-Dame a survécu à la Deuxième Guerre mondiale, à la Première, à la Révolution et même aux croisades. » Parmi les Américains qui se sont passionnés pour Notre-Dame, un nom sort du lot : Andrew Tallon, professeur d’histoire de l’art du Moyen-Age au prestigieux Vassar College, dans l’Etat de New York. Emporté en novembre 2018 par un cancer, Tallon a beaucoup écrit sur l’architecture gothique et popularisé ses recherches dans le long-métrage « les Cathédrales dévoilées », produit par Arte. Avec Stephen Murray, professeur de l’université Columbia, il est l’auteur d’une cartographie de la France gothique permettant d’explorer les monuments par le biais d’impressionnantes images de synthèse réalisées grâce à un relevé au laser en 3D. Leur travail sur Notre-Dame a fait l’objet d’une exposition dans le déambulatoire de la cathédrale, financée par Vassar. Tallon devait sa vocation d’historien médiéviste à Notre-Dame : il est tombé amoureux de la cathédrale à l’âge de 9 ans, alors que sa famille passait une année à Paris. « Au bout du compte, Notre-Dame est l’édifice pour lequel plus de poésie, plus de prose – plus de mots, tout simplement – ont été dédiés qu’à tout autre : un énigmatique monument de mots, offerts à un monument de pierre par excellence », a-t-il écrit. Il était donc naturel qu’il soit l’un des pères, côté américain, de la fondation Friends of Notre-Dame de Paris, établie à l’initiative de l’archevêché de Paris en 2012. « Une part importante de l’histoire américaine dans Paris »- « Nous recevons beaucoup de demandes d’Américains demandant s’il existe un canal pour des dons », confiait en 2014 Michel Picaud, président de la fondation. Et d’ajouter :
« La cathédrale est une part importante de l’histoire de Paris, mais aussi de l’histoire américaine dans la ville de Paris. »
La fondation s’était fixé pour objectif de lever quelque 150 millions de dollars en France et aux Etats-Unis. Après la catastrophe de lundi, elle peut et devrait jouer un rôle central dans l’effort philanthropique massif qui s’annonce, peut-être avec une structure rappelant celle suggérée et obtenue par Rockefeller : un comité mixte d’individus français et américains ayant son mot à dire sur l’affectation des dons. Ce ne serait pas la première fois que des Américains aideraient à sauver une église française historique. Tout récemment encore, un magnat du pétrole texan a donné 100 000 dollars pour réparer la toiture d’une église du XIIe siècle à Aurignac, en Haute-Garonne. Il faudra certes ajouter quelques zéros pour Notre-Dame, mais les sommes nécessaires n’ont rien d’extravagantes au pays des milliardaires en dollars. Pour financer sa restauration, toujours en cours, la cathédrale Saint-Patrick, à Manhattan, a déniché sans mal 200 millions de dollars. Il s’agissait de faux gothique du XIXe siècle… Le vrai, le sublime, mérite bien quelques dizaines de millions de dollars de plus ! Philippe Boulet-Gercourt (correspondant à New York) https://www.nouvelobs.com/ _________________ Under His Eye
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| | | Sublime&Silence
Nombre de messages : 207 Date d'inscription : 31/08/2017
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Jeu 18 Avr - 23:08 | |
| Versailles intervient ! - A la santé de Notre-Dame ! Ce mercredi, le Château Mouton Rothschild et celui de Versailles se sont alliés pour contribuer à la reconstruction de la cathédrale dévastée par un incendie lundi soir. Les 871 160 € issus d’une vente aux enchères organisée pour soutenir la restauration du château de Versailles seront finalement dédiés à Notre-Dame.
L’événement d’envergure internationale est le fruit d’un partenariat de longue date. « Historiquement, le château et la famille sont liés de façon personnelle et par l’amour commun de l’art », glisse-t-on au Château Mouton Rothschild. L’idée de cette vente est née d’un « échange impromptu » entre Catherine Pégard, la présidente du Château de Versailles, et Philippe Sereys de Rothschild, Président-Directeur Général de Baron Philippe de Rothschild S.A.
Ensemble, ils ont décidé de créer un coffret en bois imitant la marqueterie du château de Versailles. Chacun des 75 coffrets confectionnés contient cinq millésimes de Château Mouton Rothschild dont les étiquettes ont été réalisées par des artistes ayant par ailleurs exposé au château de Versailles : le 2005 illustré par Giuseppe Penone, le 2007 dessiné par Bernar Venet, le 2009 par Anish Kapoor, le 2010 par Jeff Koons, le 2013 par Lee Ufan.
https://fr.news.yahoo.com/versailles-sacrifie-dame-161553776.html _________________ Le vide aurait suffi
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| | | Noche de Varennes
Nombre de messages : 285 Date d'inscription : 25/09/2018
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Jeu 18 Avr - 23:14 | |
| L'incendie raconté par un témoin Accrochez-vous - On a beaucoup écrit sur le sinistre. J'étais dans la foule, sur une rive, puis l'autre de la Seine, lundi soir. Voilà ce que j'ai effectivement vu et entendu. Un suspense haletant.
Tout a commencé d'une manière bizarre. Je suis ce lundi à 18 heures dans un café du Palais-Royal en compagnie d'un ami travaillant sur les cathédrales. Il me montre des plans. Il y a notamment là celui de Notre-Dame. L'homme me raconte la forêt de poutres du XIIIe siècle formant la toiture de l'édifice épargné par le temps, alors que l'Hôtel-Dieu contigu a brûlé au XVIIIe siècle avec une partie des ses malades. «Des arbres qui ont commencé à pousser autour de l'an Mil.» Je l'écoute. Tout a coup, un cri retentit dans l'établissement. «Notre-Dame est en feu.» Les écrans s'allument. La coïncidence paraît irréelle. J'ai l'impression de lire du Dan Brown. Nous nous séparons (après avoir payé, tout de même) afin de mieux arriver sur place. Il suffit en fait de suivre la colonne de fumée dans le ciel bleu. De grise, elle devient noire à mesure que l'on se rapproche de la Seine. Au début, les passants vont et viennent normalement. Peu d'entre eux prennent le chemin du sinistre. Tout le monde n'a pas les mêmes priorités. Je pense à l'église, que les Communards n'ont pas réussi à incendié, alors que flambaient non loin de là l'Hôtel-de-Ville et le Palais de Justice en 1871. A Victor Hugo aussi. C'est grâce à son livre, sorti en 1831, que Notre-Dame de Paris est véritablement devenue mythique. Sous l'Ancien Régime, c'étaient Reims, où l'on sacrait les rois depuis Clovis, et Saint-Denis, où ils étaient enterrés. Laissée sans entretien aux XVIIe et au XVIIIe siècle, abîmée par le Siècle des Lumières (1) et la Révolution, la cathédrale parisienne semblait en si mauvais état vers 1820 qu'on parlait de la démolir. Me voici tout de même sur les quais. La foule se densifie. Je ne distingue encore rien. Il me faut descendre beaucoup plus loin, l'île de la Cité coupant longtemps la vue.
- Religieuses médusées
Au niveau du Châtelet, le spectacle commence. On est venu voir l'incendie, comme au Moyen Age, quand les villes vivaient sous la terreur du feu. Il y a des gens des tous âges, photographiant à qui mieux mieux. Je note un groupe de religieuses. Elles demeurent au propre médusées, alors même que d'ici on ne voit encore presque rien. Il me faut progresser parmi les gens, de plus en plus nombreux. Certains restent indifférents à la scène, pourtant unique. Pensez! Voir se consumer une cathédrale qui n'avait jamais connu d'accident grave en huit cents cinquante ans! Il y a pourtant des garçons à leur portable pour raconter leurs histoires de bonshommes et des filles hurlant leurs affaires de bonnes femmes. J'arrive néanmoins à me faufiler jusqu'au point de vue idéal, si j'ose dire, sur la Rive Droite. Le chevet de l'église. Les tours, que j'ai pu observer précédemment, restent apparemment intactes. Là, c'est le désastre! La flèche reconstruite par Viollet-le-Duc (2), qui apparaissait encore entourée de fumées sur les écrans au Palais-Royal, n'est plus là. «Elle vient de s'effondrer comme un fétu de paille», explique une femme aux nouveaux-arrivants. L'arrière entier de Notre-Dame se retrouve maintenant embrasé. Il reste, insolite, l'échafaudage monté pour la réfection de la dite flèche. Je pense alors d'un coup que c'est toujours lors de travaux de réfection d'immeubles anciens qu'éclatent les pires incendies. Comme me disait un architecte ami (on ne peut pas tous les détester), une restauration constitue une provisoire mise en danger. Les pompiers sont présents, bien sûr, même si j'ai surtout croisé des voitures de police dans les rues. Sur un côté du moins. Le droite, depuis mon point de vue. Des lances crachent des tonnes d'eau sur les toitures en voie d'effondrement. Pourtant, le jet semble vu d'ici ridiculement petit par rapport aux flammes, hautes comme un immeuble. A peine un petit robinet d'eau froide. «Pourquoi ne pas jeter de l'eau depuis des avions», s'interroge ma voisine. La réponse semble pourtant bien simple. Rien de plus lourd qu'un liquide. Ce serait comme bombarder Notre-Dame. Et Rouen, qui est à mon avis une cathédrale plus spectaculaire que celle de Paris, a bien failli disparaître ainsi sous les obus alliés en 1944. - Oeuvres en péril à l'intérieur
A côté de moi, j'entends une question plus sensée. «Le mur du transept droit (le gauche, donc si l'on était devant les tours) ne commence-t-il pas à pencher? Etait-il ainsi avant l'incendie? Je n'arrive plus à me souvenir.» Effectivement, on croirait la tour de Pise. Un frisson collectif supplémentaire, tout à coup. Il semble que l'incendie soit parvenu à l'intérieur de Notre-Dame, sous les voûtes. Ce serait vraiment la catastrophe. Comme le soleil se couche dans un incroyable rougeoiement, je n'arrive plus à distinguer le feu des effets du crépuscule. Il me faut aller de côté, sur l'autre rive de la Seine. La circulation devient difficile. Sur le pont, un groupe aux allures d'intégristes (il existe un look intégriste) psalmodie interminablement des prières. Ouf! Je passe. Ouf! L'incendie intérieur semble dû à un effet optique. Je demande son avis à mon nouveau voisin. Coup de chance. C'est un étudiant avancé en histoire de l'art. Nous inventorions ensemble les œuvres en péril à l'intérieur. «On dit que tout date du XIXe, mais c'est faux. Il y a là une partie des Mays, ces immenses et merveilleux tableaux que les orfèvres offraient chaque année au XVIIe siècle. Le Brun. La Hyre...» A côté de nous, une femme dit qu'on pourrait aussi penser aux reliques du trésor, reconstitué après la Révolution. La grande peur réside maintenant dans la contagion du feu aux tours. Tout le monde sent que, si l'une d'elles venait à s'écrouler, ce serait la fin. Un écroulement général. Il me faut donc progresser sur le quai. La circulation des badauds commence à se voir limitée. Des cordons tendent des rues, pour les empêcher de passer. J'avance au petit bonheur sur la Rive Gauche. A un moment, je me retrouve bloqué. Mais tandis qu'on entend de la fenêtre d'un appartement une Passion de Bach rappelant que nous sommes le premier jour de la Semaine Sainte, je croise ma rencontre providentielle. C'est une architecte restauratrice. Elle explique à son entourage des réalités inconnues. «Le bois peut prendre feu par incandescence. Il suffit d'avoir trop manié le chalumeau à côté. Rien ne se voit. Rien ne se sent. Il y a d'un coup des flammes et c'est trop tard. Il y a aussi l'accident électrique.» N'empêche qu'on connaît la chose et qu'il faudrait une garde permanente, proteste un des ses interlocuteurs. Tout semble ici avoir été bien lent. Il n'y a du reste toujours pas de lance à gauche pour cracher de l'eau. La restauratrice explique alors comment elle se trouvait, en 2013, sur le chantier de l'Hôtel Lambert, à la pointe de l'Ile Saint-Louis. Ce chef d’œuvre du Grand Siècle a brûlé comme une torche au moment de ses transformations, sans qu'on puisse faire autre chose que limiter le dégâts. On avait jasé à l'époque. Je me souviens. Le feu intervenait après le refus des Monuments historiques de transformations pour son nouvel acheteur. Un émir. Beaucoup de gens pensaient (et pense toujours, du reste) que l'incendie n'était pas tout à fait accidentel. J'essaie de me frayer un chemin encore plus avant, mais cela devient vraiment difficile. La police ferme artère après artère. La station de métro Saint-Michel a son rideau de fer baissé. On se demande si c'est par précaution ou à cause de cette manie très française de faire le vide quand arrive un homme ou une femme important. J'apprendrai plus tard qu'Emmanuel Macron et Anne Hidalgo sont là. Le président et la maire en représentation. Il paraît même qu'ils se sont étreints. Le grand jeu quand on se déteste, mais c'est ce qu'on appelle la politique. De loin, je constate cependant que le feu se rabougrit. Il y a maintenant des lances d'eau des deux côtés. Les flammes semblent comme reculer. Elle perdent en tout cas de leur hauteur. Les tours restent solidement debout. Le reste se consume. Sans bruit. Sans odeur. Le désastre se résume à une image, que tout le monde ne regarde d'ailleurs pas. A des terrasses, je vois des gens finir de dîner comme si de rien n'était. Il ne me reste plus qu'à partir. Je lirai le reste dans les journaux mardi. Je le fais effectivement quelques heures plus tard, en trouvant que la presse a beaucoup tartiné, avec de la mauvaise littérature. Puis je ferai mon petit tour d'inspection. Le mur incliné est toujours là. De loin, il ne me paraît pas si noir que cela. Juste de grosses traces vers le haut, au dessus de la rose. Le plus étrange demeure en fait de voir Notre-Dame veuve de toit. Il faudra sans doute des décennies pour le retrouver, du moins en apparence, tel qu'avant. Sans sa forêt du XIIIe siècle. Une forêt d'autant plus mythique que le public ne l'a en fait jamais vue. - (1) On a alors cassé des vitraux pour faire entrer plus de lumière et rogné les portails afin de faire passer les dais de procession.
- (2) Elle remplaçait celle démontée à la fin du XVIIIe, tant Notre-Dame paraissait instable.
ETIENNE DUMONT https://www.bilan.ch/ _________________ Le rock français c'est comme le vin anglais.
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| | | Sublime&Silence
Nombre de messages : 207 Date d'inscription : 31/08/2017
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Jeu 18 Avr - 23:24 | |
| Bouleversant ! Merci Noche pour avoir partagé ce récit et Merci Etienne Dumont qui l'a écrit avec tant de force. Le débat qui secoue pour le moment nos élites (vous le savez sûrement déjà par les réseaux sociaux), c'est de savoir si on va reconstruire la flèche ou pas. Et alors si oui, à l'identique ou pas. Genre Pas frapper, c'est pas moi qui l'ai dessinée _________________ Le vide aurait suffi
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| | | Aglae
Nombre de messages : 1681 Date d'inscription : 09/10/2016
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Ven 19 Avr - 6:09 | |
| Voici un premier état des fragilités = Et le feu, raconté par les pompiers = CLIC sur le lien ci dessous https://twitter.com/i/status/1118601477667340288 - Sublime et Silence a écrit:
- Le débat qui secoue pour le moment nos élites (vous le savez sûrement déjà par les réseaux sociaux), c'est de savoir si on va reconstruire la flèche ou pas.
Et alors si oui, à l'identique ou pas. Réponse ici = CLIC = https://twitter.com/i/status/1118654421871808512 |
| | | Airin
Nombre de messages : 1005 Date d'inscription : 19/09/2015
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Ven 19 Avr - 9:24 | |
| Oui, Mesdames et Messieurs, de grands projets sont lancés. Je vous partage l'article le plus révélateur que j'aie trouvé. Notre-Dame: lancement d'un concours international d'architectes Le premier ministre français Édouard Philippe a annoncé mercredi le lancement d'un «concours international d'architecture» pour déterminer s'il fallait reconstruire, et si oui comment, la flèche de Notre-Dame, détruite dans l'incendie qui a ravagé la cathédrale lundi soir. Ce concours «permettra de trancher la question de savoir s'il faut reconstruire une flèche, s'il faut reconstruire la flèche qui avait été pensée et construite par Viollet-le-Duc à l'identique, ou s'il faut (doter) la cathédrale d'une nouvelle flèche adaptée aux techniques et aux enjeux de notre époque», a-t-il ajouté, à l'issue d'un conseil des ministres consacré exclusivement à la reconstruction de la cathédrale. La flèche du XIXe siècle de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc, haute de 93 mètres, construite en bois et recouverte de plomb, s'est effondrée dans l'incendie, une image qui a marqué les esprits. Ce concours sera inscrit dans un projet de loi «Notre-Dame», donnant un cadre légal à la souscription nationale pour la reconstruction, et prévoyant également des réductions d'impôt majorées. Le projet de loi accordera aux particuliers qui effectueront un don « une réduction de leur impôt sur le revenu de 75 % jusqu'à 1.000 euros et de 66 % au-delà ». Les entreprises, elles, bénéficieront des réductions d'impôts habituelles pour le mécénat, a précisé le premier ministre. Il a précisé que le coût total du chantier, que le chef de l'État veut voir achevé dans les cinq ans, n'était pas encore évalué. - Reconstruction de la flèche
L'arrière arrière-petit-fils de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui avait reconstruit au XIXe siècle la flèche de Notre-Dame de Paris, a estimé qu'il serait «très dommage» de ne pas la rebâtir, car «ce serait amputer la cathédrale d'un élément qui lui appartient».
Réagissant auprès de l'AFP à l’annonce du lancement du concours, Jean-Marie Henriquet, 76 ans, a déclaré: «je trouve que la flèche était très belle et ce serait très dommage de ne pas la reconstruire du tout...»
«Il existe des photographies de Notre-Dame sans flèche, au début de la photographie, et quand on compare ces photos avec celles de Notre-Dame avec la flèche je trouve que c'est beaucoup plus élégant avec la flèche. Reconstruire le toit sans flèche, cela me semblerait une énormité», a-t-il estimé.
«Quand vous regardez la cathédrale de face, ses deux tours sont assez lourdes, c'est imposant; et quand vous la regardez sur le côté et à l'arrière il y a quelque chose de beaucoup plus élancé, et cette flèche contribue à alléger et à élancer le bâtiment», a-t-il noté, estimant que «la flèche est partie intégrante» de la cathédrale.
«Il faut remettre une flèche, que ce soit celle-là ou celle du XVIIIe siècle (...), mais je trouve que celle-là était très harmonieuse», a-t-il indiqué. «Ne pas reconstruire de flèche, ce serait amputer la cathédrale d'un élément qui lui appartient», a-t-il conclu.
M. Henriquet a estimé que le concours international d'architecture était «une bonne idée». «Réfléchir sur l'utilisation de matériaux contemporains qui soient mieux adaptés, à partir du moment où l'esthétique est respectée, cela me paraît une bonne idée et je pense que l'auteur de la flèche n'aurait pas été opposé à cette démarche», a-t-il dit en référence à son ancêtre.
L'architecte Eugène Viollet-le-Duc avait mené en 1859-1860 la reconstruction de la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris. La flèche d'origine avait été construite en 1250, puis démontée dans les années 1786-1792.
https://www.tvanouvelles.ca/ Voilà. Il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour que les modernes respectent l'ancien. |
| | | globule Administrateur
Nombre de messages : 2236 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Ven 19 Avr - 9:35 | |
| Une question que certains se posent sans doute Pourquoi le luxe vole au secours de Notre-DameL’incendie de Notre-Dame de Paris, le lundi 15 avril, a produit une sidération d’une ampleur aussi rare que subite, saisissant la France entière et bien d’autres pays au-delà des frontières, en Europe, en Amérique, en Asie. Alors que les braises n’étaient pas encore éteintes, très tôt s’est manifestée de façon spontanée une volonté de contribuer avec fortement à l’immense chantier de reconstruction qui s’annonçait. Tout le monde l’aura noté, ce furent les familles du luxe qui lancèrent le mouvement : la famille Pinault, la famille Arnault, la famille Bettencourt. Ce sont les trois grands noms du luxe en France, ceux-là même qui contribuent à développer le soft power de la France, sa culture, son rayonnement sur les marchés mondiaux, à travers les marques de luxe réputées des groupes Kering, LVMH et L’Oréal. Chacun aura été frappé aussi par le montant significatif des dons annoncés, dont le cumul dépassait le milliard d’euros à peine 48 heures après le drame. Ces sommes sont à la hauteur de la fortune, immense, des donateurs, mais également à la mesure du coût probable des travaux. Elles sont enfin au niveau de la charge symbolique exceptionnelle de cet incendie qui faillit mettre à terre un édifice incarnant à lui seul toute l’Histoire de France, ses racines, sa culture, son identité, que l’on soit croyant ou non. Pourquoi le luxe s’est-il porté aux avant postes de la volonté de refuser le destin annoncé et des forces de la reconstruction de Notre-Dame ? Éliminons d’emblée les thèses qui voudront ne voir là que stratégie de communication ou fiscale. C’est mal connaître les créateurs de ces groupes. En réalité, les causes sont d’une autre nature, liée à la fonction profonde du luxe et à la spécificité du luxe à la française. Le luxe, une origine religieuseLe luxe est l’industrie de l’excellence, mais elle a commencé comme une activité sacrée. De tout temps, dans tous les pays où l’activité de luxe a pu se développer, les meilleurs artisans se sont mobilisés pour inventer, créer, fabriquer des produits d’exception, faits de matières rares les plus précieuses, et sur lesquels le temps de travail n’était pas compté, présents inestimables offerts en sacrifice aux dieux, soit pour se les concilier avant la bataille, soit pour les remercier à la hauteur des victoires, ou des bonnes récoltes. Le prix très élevé de ces produits est précisément ce qui permet d’être offert en sacrifice, c’est-à-dire au sens littéral « ce qui fait le sacré ». C’est pourquoi les temples étaient recouverts d’or, les églises ornées des plus beaux objets, et les artistes prompts à donner le meilleur d’eux-mêmes à cette fin. Après les dieux vinrent les demi-dieux, les nobles, les castes dominantes, auxquelles rien n’était refusé, privilège de la naissance. La Révolution française mit fin aux privilèges de la naissance, mais pas au droit d’accéder au beau, au sublime par la vertu de sa propre fortune, c’est-à-dire de son destin et de ses moyens. Les révolutions communistes elles-mêmes ont commencé par une phase d’éradication des inégalités, mais les pays qui les ont vécues ont été obligés de relancer leurs économies en lâchant la bride à l’entrepreneuriat et à l’innovation. Autrement dit, à une libéralisation… qui a recréé des inégalités à l’arrivée. Or, le luxe se nourrit justement des inégalités, car il faut que certains aient plus d’argent pour que l’on puisse payer les objets à la hauteur de leur préciosité. Partout dans le monde, les classes sociales montantes veulent jouir de leurs efforts et se voir reconnues. D’où la croissance remarquable de l’industrie du luxe. Même s’il est réel que cette croissance soutenue résulte de l’arrivée successive des vagues de nouveaux riches, hier du Japon, puis de Russie et maintenant de Chine, ce serait une erreur de ne voir dans la consommation de luxe que la recherche du paraître, du « bling bling ». C’est vrai dans une première étape de la vie des clients mais très vite ceux-ci accèdent à une vérité plus profonde, celle de la dimension culturelle et sacrée des objets qu’ils achètent si cher. Car le paradoxe du luxe est qu’il élève les acheteurs, pas uniquement dans la perception des autres par la valeur connue des produits et logos affichés, mais aussi en leur offrant une voie de sortie du quotidien, grâce à la possession d’une pièce incomparable qui condense toute la spiritualité, la culture vivante d’un pays, son histoire, son art. Cultures du lieu, du temps, du sacréLe luxe, en particulier à la française, érige en condition sine qua non pour être luxe de pouvoir condenser l’unicité d’un lieu, d’un héritage historique, et d’une filiation. Ce luxe-là fait de l’espace, du temps long et du sang les bases de son rayonnement et de sa quête de suprématie. D’où l’importance du « made in », du culte des origines, du respect du fondateur et de son legs. Les marques de luxe, à l’image d’Hermès ou de Chanel, y font en permanence référence comme leur patrimoine le plus précieux car cette pérennité ancrée dans un lieu d’origine et portée par un créateur est ce qui fonde leur « non-commercialité », le refus de se considérer comme des produits de simple commerce. En réalité, l’industrie du luxe se veut elle aussi sacrée : ses marques parlent de leurs « icônes », elles bâtissent des « cathédrales » dans les capitales du monde entier, dédiées à la magnificence de la marque, au développement de la communauté des croyants, qui adhèrent émotionnellement. Aucune autre industrie ne valorise autant la notion de patrimoine, comme fondement de son unicité : les marques de luxe se projettent d’autant plus dans le futur qu’elles ont l’assurance de leur passé qui les distingue, comme il confère distinction aux adeptes de la marque. On comprend alors l’affinité profonde entre ce secteur et Notre-Dame, patrimoine de la culture française, de son histoire, là où se concentre le sacré national depuis huit siècles. Le luxe est la vitrine de la France, de sa capacité à produire des objets dérivés de l’art issus de marques d’élégance nourries par leur histoire et leurs lieux. La France, qui représente une histoire et un terroir communs à ces marques, a pour symbole quelques monuments érigés au rang de patrimoine de l’humanité, au premier rang desquels figure Notre-Dame. Les familles, pas les marquesIl n’aura échappé à personne que les maisons de luxe sont les nouveaux mécènes de l’art aujourd’hui. Hier les familles patriciennes de Florence ou de Venise encourageaient les arts, tout comme nos Rois de France avant que l’État ne se porte garant de la culture et de sa diffusion à tous en développant musées, écoles d’art, académies, etc. Mais l’État-providence ne peut pas tout. En outre, l’art est devenu un marché très spéculatif où les prix des tableaux ou sculptures s’envolent, car ces pièces sont uniques, donc objets de rivalité pour leur possession par les musées du monde entier, dont ceux, désormais, des pays émergents. L’État étant limité dans ses dépenses, le luxe est devenu mécène incontournable de l’art. Il en a les moyens et le savoir-faire. Cela s’inscrit également dans une démarche à long terme dite d’artification visant à transformer le non-art en art. Le luxe se veut le produit dérivé de l’art. D’où la multiplication des collaborations avec les artistes contemporains de tous pays, le sponsorship d’expositions grandioses hymne aux créateurs de mode, ou encore la création de musées comme la Fondation Louis Vuitton. Cela change la perception des objets du luxe eux-mêmes. À ce titre, il était naturel que les grandes maisons du luxe se portent d’emblée au secours de cette grande maison symbolique qu’est Notre-Dame. Le secteur du luxe doit beaucoup à la France, il se devait de le lui rendre. On notera enfin que les offres de dons furent portées au nom des familles elles-mêmes, Pinault, Arnault, Bettencourt… certes à travers leurs fondations dont c’est la fonction, mais pas à travers leurs marques notoires. Car la portée symbolique eût été toute autre. La mise en avant des marques, c’est « faire du commerce », c’est réintroduire les marchands du temple au moment où l’édifice lui-même avait un pied à terre, et où toute idée d’intérêt à court terme est bannie. C’eût été surtout déroger au sacré… https://theconversation.com/uk J'avoue, c'est clair qu'un don de 500.000 €, ça fait plus d'effet que 5 €, même si de ta part c'est du fond du coeur mais tu peux pas plus. _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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| | | Airin
Nombre de messages : 1005 Date d'inscription : 19/09/2015
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mar 23 Avr - 10:14 | |
| A l'heure où d'aucuns fantasment une cathédrale de verre ou, pourquoi pas, composite, il ne sera pas superflu de rappeler quelques jalons qui font la valeur historique de ce monument incomparable. Victor Hugo, l'homme qui sauva Notre-Dame - La cathédrale était délaissée, délabrée, menacée… Avec son roman « Notre-Dame de Paris », Hugo sensibilisa l'opinion publique à l'urgence de son sauvetage.
Par Marc Fourny
En 1828, Victor Hugo n'est encore qu'un jeune écrivain prometteur… Âgé de 26 ans, il est pensionné par le roi, s'est fait un nom avec le succès de Cromwell, commence à fréquenter les auteurs qui comptent et cherche depuis quelque temps à s'imposer avec un grand roman dramatique et populaire. Pourquoi ne pas aller sur le terrain historique ? lui suggère son éditeur Charles Gosselin, puisque les récits de Walter Scott sont à la mode... Un contrat est signé, Hugo se lance dans l'écriture, mais la rédaction va prendre plus de temps que prévu : il travaille en même temps sur Hernani, connaît des problèmes avec sa pièce Marion Delorme, sans compter l'insurrection de 1830 qui vient tout retarder… En revanche, il tient son histoire : une rivalité passionnelle autour d'une gitane, la jeune Esmeralda, entre un bossu et un archidiacre tout-puissant. Quant au décor, ce sera Notre-Dame, dont la lente décrépitude ne cesse de l'attrister et de l'alarmer. À l'époque, la cathédrale n'est plus que l'ombre d'elle-même : sa flèche centrale a été démantelée à la fin du XVIIIe siècle, la Révolution l'a transformée en temple de la Raison, puis en entrepôt de vin ; on répare le plus urgent pour le sacre de Napoléon, on camoufle les fissures, ressoude à la hâte des vitraux, avant de la rendre au culte… Comme un vaisseau fantôme sur l'île de la Cité, l'édifice reste en l'état dans une France endettée et dépassée par d'autres urgences nationales. Va-t-elle finir comme d'autres monuments vendus puis rasés, car jugés vieillots et trop chers à entretenir ? - « Il faut arrêter le marteau qui mutile »
Un scandale pour Victor Hugo, qui s'est très tôt investi dans la défense du patrimoine, une idée neuve portée à l'époque par le courant romantique. À 23 ans, il signait son premier pamphlet contre les bandes de « démolisseurs », qui rachetaient les vieilles bâtisses pour revendre les pierres, dans l'indifférence ou, pire, avec la complicité de l'administration. Il remet ça en 1832, sans mâcher ses mots : « On ne restaure plus, on ne gâte plus, on n'enlaidit plus un monument, on le jette bas. Et l'on a de bonnes raisons pour cela. Une église, c'est le fanatisme ; un donjon, c'est la féodalité. On dénonce un monument, on massacre un tas de pierres (…) À quoi servent ces monuments ? disent-ils. Cela coûte des frais d'entretien, et voilà tout. Jetez-les à terre et vendez les matériaux. C'est toujours cela de gagné. Sous le pur rapport économique, le raisonnement est mauvais. » L'écrivain se fait soudain prophétique en pressentant qu'un jour ces œuvres attireront les curieux : « Ces monuments sont des capitaux poursuit-il. Un grand nombre d'entre eux, dont la renommée attire les étrangers riches en France, rapportent au pays au-delà de l'intérêt de l'argent qu'ils ont coûté. Les détruire, c'est priver le pays d'un revenu. » Et de conclure : « Il faut arrêter le marteau qui mutile la face du pays. Une loi suffirait. Qu'on la fasse. » Un cri du cœur qui tombe au moment où son roman sur Notre-Dame connaît un vrai succès, malgré un accueil critique plutôt tiède. On redécouvre le Moyen Âge, Esmeralda inspire déjà des ballets et des opéras… En faisant de la cathédrale le principal personnage de son roman, en rendant les pierres vivantes et vibrantes, Hugo frappe les consciences, d'autant que l'édifice a été une nouvelle fois vandalisé l'année même de la sortie du roman. En février 1831, la cathédrale et l'archevêché sont en effet dévastés par des émeutiers après un service à la mémoire du duc de Berry à Saint-Germain-d'Auxerrois : vitraux brisés, mobilier saccagé, trésor et sacristie pillés… La restauration du bâtiment s'impose peu à peu dans les esprits. Un petit groupe d'intellectuels et de politiques va soutenir cet intérêt nouveau pour le patrimoine dans les années qui suivent. Il y a là l'historien et ministre François Guizot, qui crée l'Inspection générale des monuments historiques, le journaliste Charles de Montalembert, le baron Justin Taylor, auteur des fameux Voyages pittoresques et romantiques… et bien sûr Victor Hugo qui lance en préface de son best-seller un appel à la mobilisation : « Inspirons, s'il est possible, à la nation l'amour de l'architecture nationale. C'est là, l'auteur le déclare, un des buts principaux de ce livre ; c'est là un des buts principaux de sa vie. » Cela tombe bien, le roi Louis-Philippe entend rassembler la France autour de ses racines, sans effacer ni les vestiges de la monarchie ni l'épopée du drapeau tricolore. En 1842, le Conseil des bâtiments civils s'attaque enfin à la restauration de Notre-Dame, suite à une pétition soutenue une fois de plus par Victor Hugo, toujours en première ligne du combat. Un concours est lancé, plusieurs architectes déposent leurs projets, dont le tandem Lassus-Viollet-le-Duc. Ce dernier est seulement âgé de 29 ans, mais s'est fait connaître avec la restauration de la basilique de Vézelay et a la confiance de Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments. Les travaux débutent enfin en 1845 pour s'achever vingt ans plus tard. Hugo était toujours vivant pour contempler, au soir de sa vie, la résurrection de ce « livre de pierre » dont il avait tant plaidé la cause. Article de Marc Fourny dans https://www.lepoint.fr/ |
| | | Aglae
Nombre de messages : 1681 Date d'inscription : 09/10/2016
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mar 23 Avr - 10:36 | |
| Quelques soient les ressentis de chacun d'entre nous à l'égard de l'actuel gouvernement, il faut admettre que ce dernier s'est littéralement emparé de ND....... Il faut aussi reconnaître que la générosité des dons qui atteignent le milliard conduit à s'interroger = la restauration chiffrée par plusieurs experts atteindra en comptant le plus largement possible 600 millions d'euros; que sera-t-il fait de l'argent restant ? Personnellement, je suis proche de l'agacement ( et j'emploie des termes mesurés !!) * les experts de la PTS ( police technique et scientifique) n'ont pas encore eu l'aval du gouvernement pour rechercher et relever des indices = qu'attend-on ?? et par quel "miracle" peut-on déduire qu'il s'agit d'un "accident" ??? * il serait question d'utiliser la somme restante pour restaurer d'autres monuments historiques = .........et utiliser ce geste de GÉNÉROSITÉ pour donner un toit aux démunis de la rue ? utilisation en partie au moins ! car cet argent est venu du coeur, et POUR un but bien particulier......Bref, la question ND m'agace, m'agace....... |
| | | de Laage de Volude
Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 23/04/2019
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mar 23 Avr - 17:55 | |
| Nouveau venu dans ce forum, je suis mal placé pour m'exprimer. Mais je dirais tout de même que je partage votre ressenti et celui de beaucoup de monde, un nombre croissant. Peut-être le président Macron a-t-il voulu se servir de ce tragique accident pour redorer son image; dans ce cas c'est raté, parce que les gens s'énervent de plus en plus. _________________ De ce qu'elles ne sont pas pour ce qu'elles ne sont pas.
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| | | Aglae
Nombre de messages : 1681 Date d'inscription : 09/10/2016
| Sujet: Re: L'incendie de Notre Dame Mar 23 Avr - 19:56 | |
| Bienvenue à vous, de Laage de Volude ! C'est cela = il semble que rien, jamais ne puisse empêcher le chef de l'état "d'instrumentaliser" ( comme on dit) la moindre chose.....Et cela m'agace, et dans le cas de ND, je trouve pitoyable "d'utiliser" cet élan sincère qui nous a réuni pour "surfer" dessus, et hop, en rajouter ! Enfin..... |
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