L'Opéra Royal est malheureusement dans la tourmente.
Directeur de l’Opéra royal de Versailles, Laurent Brunner pousse un cri d’alarme sur sa page Facebook, un coup de gueule même. Société privée, l’institution n’est en effet pas éligible aux aides destinées à sauver le monde de la culture, et en particulier du spectacle vivant. Alors que l’Opéra royal est condamné, pour cause de COVID, à n’ouvrir à la vente que la moitié de la jauge, l’administration refuse (pour l’instant du moins) à verser les compensations financières liées aux places invendables. Comme le souligne Laurent Brunner, de nombreuses autres institutions se retrouvent dans la même situation, en particulier les multiples formations baroques françaises qui contribuent pourtant massivement au rayonnement culturel international de la France. « Les ensembles indépendants, ceux de William Christie, Raphael Pichon, Sébastien Daucé, Marc Minkowski, Valentin Tournet, Gaétan Jarry, François Xavier Roth, etc. ... sont exclus de certains dispositifs d'aide d'urgence : tous les orchestres baroques français, donc notre programmation à Versailles depuis 11 saisons ». Certes, les pouvoirs publics ont pris plusieurs mesures d’urgence pour les artistes intermittents du spectacle, mais elles ne concernent pas les structures qui les emploient. La chose est d’autant plus difficile à justifier que l’Opéra royal ne vit pas de subventions : bien au contraire, et sans jamais avoir transigé sur la qualité culturelle de sa politique artistique. On en arrive donc à ce paradoxe que les établissements publics les plus budgétivores, ou ceux les moins économes des deniers publics, verront leurs déficit comblés, tandis que les plus frugaux sont menacés de disparaitre. Ce pourrait être le titre d’un opéra-comique, enfin, pas si comique que ça : La bonne gestion punie, ou Les institutions sans aide.
https://www.forumopera.com/breve/lopera-royal-de-versailles-dans-la-tourmente
madame antoine
_________________
Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)