La Princesse Marie Louise Thérèse de Lamballe

Citation :

Le presque ultime portrait que vous mentionnez est marqué au coin de l'authenticité . Il est sobre, sincère. On le sent dénué d'artifices .
.... très poignant !

C'est ce que j'en pense également...d'où le montage que je vous ai proposé afin de nous figurer la Princesse telle qu'elle fut vraiment...
C'est quand même fou qu'une physionomie soit si peu visualisée malgré la quantité de portraits...
J'arrive à me faire une vague idée de son visage...alors que pour Yolande de Polignac , je sais vraiment quel était le sien...

Bien à vous.

De l'ensemble des portraits récoltés ici et des témoignages ressortent tout de même quelques lignes communes : Madame de Lamballe était blonde, avec une profusion de cheveux, elle avait les yeux clairs, elle semble avoir eu un long nez, aussi. La fine Vigée la décrit curieusement comme une femme moins belle de près qu'il n'y paraissait de loin. Quand on connaît sa plume acérée, c'est tout dire. Il est en effet à craindre que le visage de notre petite princesse n'eût rien de particulièrement accrocheur. En revanche, ses cheveux ont marqué les esprits.

Pour Madame de Polignac, il existe moins de portraits, et la plupart sont d'Elisabeth Vigée Lebrun, ce qui donne une immédiate impression de cohérence.

pimprenelle a écrit:

elle semble avoir eu un long nez, aussi.

Ce sont justement les portraits avec un nez à piquer les gaufrettes qui ont entre eux une vague ressemblance .

Ben oui... Une constante, quoi...

Bravo !  

Citation :

Le couple Provence a aussi été informé à la dernière minute...

Madame Elisabeth, pourtant de la partie, également : c'est qu'elle était très bavarde et on redoutait des indiscrétions de sa part...

Bien à vous.

J'ai consulté plusieurs ouvrages sur MADAME DE LAMBALLE et en voici un qui semble vous être inconnu de G. BERTIN 1894 !!!!! j'en tire quelques pages !!!!*

La Princesse se trouvait chez Monsieur de PENTHIEVRE à EU lorsqu'un courrier apporta les nouvelles de VERSAILLES le 7 OCTOBRE 1789 à 9 H du soir !!!!
A 23 H 00 par un temps épouvantable dans un nuit noire accompagnée d'une seule femme de chambre et d'un gentilhomme de son beau-père, elle partait vers PARIS.( et on dit qu'elle était peureuse !!!!!!) elle arrive fort tard le 8 aux TUILERIES

Dès son arrivée elle prend la situation en mains et s'installe dans le PAVILLON DE FLORE qu'elle ne quittera plus sauf pour de brefs séjours dans sa maison de PASSY ou à CHATEAUNEUF S/LOIRE où s'est retiré PENTHIEVRE.
C'est Madame DE LAMBALLE qui organise sur la demande de la Reine quelques fêtes auxquelles MARIE ANTOINETTE bientôt n'assistera plus.... la mort de son frère permet l'arrêt desdites fêtes

TExte du marquis de CLERMONT GALLERANDE " le dimanche qui précéda le départ de la reine, cette princesse, après son jeu, engagea Madame de LAMBALLE à aller dans la semaine à la campagne et, lui prenant la main, lui dit un adieu qui, prononcé d'un ton plus tendre que de coutume, frappa cette princesse au point qu'elle me le dit en rentrant chez elle. Comme personne ne parlait du départ du roi, nous n'y fimes pas une attention sérieuse".
La princesse reçu en pleine nuit, avec surprise la lettre de la reine lui annonçant le départ, en sa maison de PASSY. Calmement sans montrer d'émotion ou d'inquiétude,elle prépara ses bagages et donna ses dernier ordres.
A la première heure elle quitta PASSY en compagnie de Mesdames de GINESTOUS et de LAGE, ses dames en chaise de poste se fit conduire chez son beau-père en disant, pour détourner les soupçons , que la santé de son beau-père était inquiétante !!!!
A 6 H 00 un carrosse tout poussierieux s'arrête à AUMALE chez PENTHIEVRE qui était en compagnie de la DUCHESSE D'ORLEANS.

Elle entra et mets ses parents au courant du départ du Roi... les dames reprennent des forces .
Madame DE LAMBALLE presse sa suite et demande que des cheveaux frais soient attelés dans un quart d'heure.
Elle fait ses adieux tranquillement comme pour une séparation de quelques jours....
changement d'itinéraire - le carrosse quitte AUMALE - direction ABBEVILLE - brûlant le pavé elle arrive le 22 à BOULOGNE et recherche un navire en instance de départ avec recommandation écrite de PENTHIEVRE.

Celui-ci avait fait ses bagages pour repartir vers EU.

MADAME DE LAMBALLE embarque sur un navire anglais à destination de DOUVRES en faisant activer les manoeuvres du départ au moyen d'achat de provisions. Après le départ les côtes françaises étaient encore en vue !!! le canon de boulogne fut tiré !!!TROP TARD

A DOUVRES elle rembarque pour OSTENDE - arrivée le 26 puis direction BRUXELLES où elle se repose et dine en compagnie de FERSEN
le 6 juillet. " diné et soirée chez SULLIVAN conversation avec Mme DE LAMBALLE, des bêtises et des commérages"
elle quitte BRUXELLES le 10 Juillet pour s'intaller dès le 11 à AIX LA CHAPELLE sous le nom de COMTESSE D'AMBOISE.

La REINE lui avait donné l'ordre écrit de passer à l'étranger lui donnant rendez-vous à MONTMEDY.

Le journal CHRONIQUE DE PARIS dès le 26 annonce que MADAME DE LAMBALLE est passée en Angleterre en embarquant à MONTREUIL S/MER - certainement pour une mission secrète d'après les journalistes -

elle ne sait plus exactement que faire et où aller !!!!! elle ira à SPA avec la marquise de LAS, sa seule dame, peut-être pour rencontrer secrètement le roi de suède !!!!

Enfin elle prend la décision de rentrer à PARIS dès son retour à AIX LA CHAPELLE où elle reçoit GUSTAVE, FERSEN et autres personnages.. la date de départ est souvent retardée .... enfin elle prend la route le SAMEDI 29 OCTOBRE seule et modestement vêtue !!!! elle arrive aux TUILERIES et loge au PAVILLON DE FLORE près des appartements de la REINE.... son retour est annoncé dans les journeaux.

Dès avant son départ le 15 Octobre elle a écrit son testament et dit "La Reine me désire, je dois vivre ou mourir pour Elle !!!!"
elle ira à ANET du 14 au 18 Novembre voir PENTHIEVRE bien malade. Elle rentre à PARIS et rouvre son salon.

La suite est très connue !!!!!!
Voilà bien la preuve de sa fidélité et de ses grandes qualités !!!!!!!!!! quelle grande Dame !!!!!!

Amicalement MARIE ANTOINETTE

Bravo et mille merci Marie Antoinette pour ces eclairssicements. J'étais certain que la Princesse était en Angleterre mais j'étais à demi dans l'erreur. donc la thése de la pseudo surveillance de Mme de Tourzel est bien de la proteger contre elle même. Pim la balle est dans ton camp

Citation :

Bravo et mille merci Marie Antoinette pour ces eclairssicements. J'étais certain que la Princesse était en Angleterre mais j'étais à demi dans l'erreur. donc la thése de la pseudo surveillance de Mme de Tourzel est bien de la proteger contre elle même. Pim la balle est dans ton camp    

Je ne vois pas ce que ça prouve. Juste que Madame de Lamballe a fui en Angleterre. Rien à voir avec l'épisode de l'arrachement au temple. Pour moi, la reine craint des débordements verbaux de la part de son amie. Et ça peut être tout autant pour la protéger, en effet, que pour se protéger elle-même.

Je comprends qu'on puisse s'enthousiasmer pour la princesse de Lamballe, mais je garde malgré tout le sentiment que Marie Antoinette se méfiait. La princesse avait montré à maintes reprises sa fragilité nerveuse... sans parler de son attachement aux Orléans, auquel elle n'avait accepté de renoncer que le dos au mur.

Certes, son martyre force le respect. Mais le sacrifice ressortit pour moi de la même nature exacerbée. Comme le dit un de ses biographes, "mourir pour la reine", comme pour un dieu ou une idole.

Je pense qu'il y avait quelque chose de too much dans son tempérament, ce qui ne m'empêche pas de l'aimer beaucoup.

Citation :

Citation :

D'accord pour ton raisonnement sur Artois.  

Mais que Breteuil ait pris la liberté d'avertir Bombelles, c'est énorme. De quelle utilité pouvait-il en effet être ? Et on sait que, plus il y a de gens au courant, plus le danger de fuites augmente.

Ah , ça y est, Pim !!!   J'ai retrouvé !

En fait, ce n'est pas que Breteuil prenne la liberté d'informer Bombelles .
C'est que Marie-Antoinette, elle-même, et Louis XVI choisissent Bombelles comme intermédiaire de prédilection de Breteuil ( donc eux ) auprès de l'Empereur .

Cette lettre en atteste :

Ce 22 mai 1791
Je suis charmée, mon cher frère, que vous soyez content de M. de Bombelles; c'est lui aussi que nous chargeons de parler de notre part, et le baron de Breteuil l'instruira de tous nos projets . Je suis étonnée que vous soyez si peu instruit de nos véritables intentions . Les voici en peu de mots, car la manière de chiffrer est très difficile :

Nous avons toujours compté et pensé à nous retirer de la position affreuse où nous sommes, et pour cela nous nous sommes adressés à M. de Bouillé d'une part et au baron de Breteuil de l'autre .  Il n'y a qu'eux deux et une troisième personne ici ( Fersen )qui s'est chargée des préparatifs et de notre correspondance ...................

Et Marie-Antoinette d'expliquer le plan de voyage jusqu'à Montmédy ... etc ...  etc .................

Bombelles se donne le plus grand mal pour déchiffrer cette lettre dont la Reine a ordonné qu'elle fut " mise au clair " avant que d'être confiée à son destinataire .
Elle est publiée d'abord par Arneth ( op. cit., p. 165 ) puis reproduite dans le 2ème volume des Lettres de Marie-Antoinette réunies par la Rocheterie et Beaucourt .

Merci !   J'avais oublié que Marie Antoinette citait Bombelles dans cette lettre. Elle a l'air de considérer que ça fait pas beaucoup de monde, mais, au final, ça commence à chiffrer...

Je ne sais plus, je me trompe sans doute, mais je crois avoir lu que c’est justement Marie-Antoinette qui rappelle la princesse auprès d’elle.
Ou est-ce le contraire ? L’encourage-t-elle à ne pas revenir se jeter dans la tourmente ?
Je ne m’en souviens plus...

Eh bien, Breteuil jouit de la confiance du Roi . Il est son porte-parole à l'étranger .
En revanche, le couple royal se défie ouvertement de la légèreté d'Artois et de ses " gesticulations " anti-révolutionnaires .
En conséquence, Artois ne doit rien savoir des projets de son frère .

Or, ce bon et excellent Bombelles, bras droit de Breteuil, est aussi très sincèrement dévoué à Artois .
Breteuil considère qu'il n'a d'ordre à recevoir que du Roi .
Artois est convaincu que Louis XVI n'est plus qu'une marionnette aux mains des factieux qui lui dictent leurs desiderata .

Finit par arriver ce moment crucial d'affrontement Breteuil / Artois dans lequel Bombelles commence par essayer de ménager la chèvre et le chou .
Quand Artois découvre ce qu'il considère comme une trahison, un double jeu ( etc ... ) de la part de Bombelles, éclate une scène effroyable .
Il s'étouffe d'indignation et ose hurler quelque chose comme : " Sachez , Monsieur, qu'il n'est de roi que moi ! "

Boum la réplique

Citation :

Je ne sais plus, je me trompe sans doute, mais je crois avoir lu que c’est justement Marie-Antoinette qui rappelle la princesse auprès d’elle.
Ou est-ce le contraire ? L’encourage-t-elle à ne pas revenir se jeter dans la tourmente ?
Je ne m’en souviens plus...

Non, non, tu as raison . Marie-Antoinette la rappelle auprès d'elle, et la princesse rédige son testament avant que de rentrer à Paris .

Marie Antoinette rappelle la princesse, après avoir beaucoup hésité. Elle le fait sur les instances de Barnave, qui espère que ça encouragera les émigrés à rentrer en France. Cela apparaît dans leur correspondance.

Mais, de lettres à Madame de Lamballe, point. Celles qui sont citées par les biographes, pleines d'atermoiements, de contradictions, de revirements, ont été forgées. Dommage, parce que j'aime bien la "gueule du tigre". J'aimerais bien que l'expression soit effectivement de Marie Antoinette.

Moi aussi, Pim, j'ai toujours regretté que cette lettre ( somme toute trop belle pour être vraie ) soit apocryphe ...

C'est une plaie, ces apocryphes !

Citation :

Il s'étouffe d'indignation et ose hurler quelque chose comme : " Sachez , Monsieur, qu'il n'est de roi que moi ! "

Quel autre frère de roi a osé de tels propos ?

Aucun, jamais !!!
Je tâcherai de retrouver l'extrait .

Vos recherches à vous tous sont passionnantes ! Merci !!!

J'ai aussi beaucoup de mal à cerner la personnalité de la princesse. Emotive, exaltée, certes. Fersen ne semble pas l'apprécier, la jugeant durement. Un peu une petite fille qui n'aurait jamais grandi.
Mais en même temps, au récit de notre MARIE-ANTOINETTE, comment ne pas voir une femme courageuse ? Elle qui s'évanouissait à la vue d'un homard ou un bouquet de violettes en peinture traversait la France de nuit en compagnie seulement de deux femmes, prend la mer... Peur de rien.

Et elle revient en connaissance de cause puisqu'elle écrit son testament.

Je crois qu'elle rentre non pas sur ordre de la reine mais plutôt par insinuation. Le couple royal, après le désastre de Varennes et l’acceptation de la Constitution doit prouver sa bonne volonté en rappelant auprès d'eux des grands noms de l'émigration, comme une sorte d'amnistie. La princesse de Lamballe en tant que princesse du sang et amie bien connue de Marie-Antoinette devait forcément avoir un tel rôle.

Citation :

Aucun, jamais !!!
 Je tâcherai de retrouver l'extrait .

Il avait sacrément de la chance, étant donné les circonstances. C'est du pur lèse-majesté. Frère du roi ou non, c'est risquer la peine capitale !

olivia a écrit:

La princesse de Lamballe en tant que princesse du sang et amie bien connue de Marie-Antoinette devait forcément avoir un tel rôle.

Beaucoup d’autres ne se donnent pas la peine de revenir pour autant. A mon avis, c’est plus l’amie que la princesse du sang qui prend le risque immense de remettre un pied aux Tuileries.

Voilà, ça y est ! J'ai retrouvé :  (     )

Pour se justifier, Bombelles confesse qu'il a reçu des ordres particuliers du Roi, en ayant bien soin d'ajouter que ces ordres, loin de contrecarrer la commission dont il s'était chargé pour le prince ne faisaient que l'étayer , que, par conséquent, "il avait cru pouvoir se charger des deux messages en ne blessant en rien les règles les plus sévères de la probité . "
" Qu'est-ce que le Roi, reprend vivement le comte d'Artois. Monsieur, dans ce moment-ci il n'est de Roi que moi, et vous me devez compte de votre conduite . "

Comte de Fleury : Marquis et marquise de Bombelles, leurs dernières années .

Ah, çà... Il se la pétait grave.

Vraiment avec ça, la sympathie que je lui portais s'est réduite considérablement ! C'est un sale enfant gâté !