Marie-Thérèse, reine de France par Henri et Charles BeaubrunLa dépouille de la Reine fut inhumée en grande pompe en la basilique Saint-Denis
CatafalqueMusiques de Charpentier pour les funérailles royales
Hélas pour les cérémonies organisées à Versailles, on ne sait rien.
À la vérité, on ne sait trop quels compositeurs et Maîtres de Chapelle participèrent aux nombreuses cérémonies organisées à cette occasion, tant à Versailles, à Paris et partout en province.
C’est pourquoi la figure de Marc-Antoine Charpentier prend ici un sens et une portée légitime.
Le corpus des trois œuvres composées par Charpentier, est unique en son genre, autant par l’importance historique qu’il revêt que par sa profonde qualité artistique.
En effet, dans les trois œuvres, dans le Luctus écrit pour 3 voix solistes, dans l’impressionnant In obitum qui revêt toutes les caractéristiques des motets dramatiques et Histoires sacrées du compositeur, – c’est à dire dans une écriture italienne, sensuelle et raffinée apprise à Rome auprès de son maître Carissimi-, dans le De profundis enfin, on retrouve au plus haut degré d’inspiration, le génie de Charpentier, son originalité inégalée en matière de musique sacrée en cette seconde moitié du XVIIème siècle.
Une telle musique de funérailles, plus somptueuse encore que ne le seront les Funeral Sentences écrites par Purcell pour la Reine Anne bouleverse toujours l’auditeur du XXIème siècle, comme les contemporains de la Reine Marie-Thérèse purent être touchés voire bouleversés par le spectacle funèbre des Funérailles de la Reine en 1683.
Outre sa grande qualité et son éloquence funéraire d’une gravité prenante directe, avant celle d’un Rameau par exemple (et qu’Olivier Schneebeli a précédemment abordé à l’occasion en 2014, des 250 ans de la mort de Rameau), la musique de Charpentier jouée ainsi dans l’écrin le plus sacré et le plus solennelle du Château de Versailles pose clairement la question de la place et de l’estime de sa musique à la Cour de Louis XIV: s’il n’a jamais occupé de fonctions officielles comme Lully, Charpentier fut un tempérament très apprécié du Roi qui n’a cessé de lui témoigner un soutien constant pendant le règne.
Jouer Charpentier est donc légitime d’autant que sans réelles sources précises ni témoignages fiables, aucun document n’indique les compositeurs sollicités pour la Messe des funérailles de Marie-Thérèse.
Au regard de la qualité et de la justesse de l’écriture de chaque partition, on peut facilement imaginer qu’elles aient pu être écrites à cette occasion.
Sa vie exemplaire fournit à Bossuet l'occasion d'une belle oraison funèbre
Son cœur fut remis à l'église du Val-de-Grâce
A la Révolution, en octobre 1793, sa sépulture fut profanée et ses restes jetés dans une fosse
en 1817, ils furent inhumés dans l'ossuaire général de la basilique où est conservé une partie du tombeau de la reine
En 1840, on ramena de l'église Saint-Séverin un monument qui lui sert de cénotaphe dans la basilique
L'urne en plomb de son cœur fut fondu et l'organe fut acheté par le peintre Martin Drolling afin d'obtenir de la mummie nom que l'on donnait à la couleur brune provenant du mélange avec de l'huile de matières organiques préalablement broyées
Cette peinture donnait en effet, un glacis merveilleux que ne fournissait aucune matière minérale ou végétale; très difficile à se procurer, elle était très recherchée par les artistes