Je ne sais pas si c'est le sujet adéquat, mais bon, nos gentils nettoyeurs feront le boulot nécessaire si besoin est.
Je voulais évoquer le comte de Rosenberg que nous connaissons tous pour être le correspondant de la jeune reine de vingt ans qui lui écrit sa fameuse lettre qui fera étrangler d'horreur sa mère et son frère.
Je dois dire dès à présent que je ne l'apprécie que très peu pour avoir été un affreux cafteur et qui a valu à Marie-Antoinette une double engueulade.
D'autant que là encore, comme pour Mercy, je ne sais pas si elle a su d'où venait le coup.
Or voilà je lis en ce moment une énorme biographie sur Mozart.
Je ne peux hélas que me contenter de trois pages au maximum par jour tant j'ai peu de temps.
Outre des infos extrêmement intéressantes que j'espère avoir la possibilité de partager avec vous un jour de répit, ma lecture me ravit également parce que j'y retrouve tout le monde : la famille Habsbourg, Gluck
(difficile pour lui de voir un gosse aussi talentueux lui ravir la place), Metastase
(qui lui écrira des livrets), Kaunitz
(toujours aussi peu sympathique), Van Swieten
(son fils sera un des ses meilleurs amis), Mesmer
(qui lui commandera Bastien et Bastienne)...
Ceci pour la vie viennoise. De même tout le monde de célèbre quand il est à Paris et maintenant que je suis en Italie, il retrouve à chaque étape un archiduc ou une archiduchesse qui l'accueillent à bras ouverts.
Donc je suis en terrain connu et c'est très agréable.
Or hier, à son arrivée à Florence chez Léopold, je tombe sur ce Rosenberg. Une note m'indique qu'il était alors ambassadeur d'Autriche à la Cour de Toscane, de 1766 à 1772 (nous sommes en 1770). En 1779, il sera nommé grand chambellan et directeur du théâtre de la cour de Vienne. Il sera à ce titre un des grands ennemis de Mozart dans quelques années. Rien que pour cela, ce gars est à abattre.
Nous savons qu'il a été choisi par Marie-Thérèse pour accompagner son plus jeune fils Maximilien à Paris en 1775. Donc une mission très importante. Non seulement parce que le dernier des archiducs restera pour toujours le bébé adoré de l'Impératrice et si comme ses frères et soeurs il subira lettres sur lettres de recommandations, c'est surtout pour s'inquiéter de son établissement difficile pour un benjamin puis de sa santé chancelante à partir du conflit de Bavière qui l'obligera à entrer dans les ordres, au grand chagrin de sa mère. Contrairement à presque tous les autres, jamais pour le sermonner.
Mais surtout il lui fallait un homme de confiance, expérimenté contrairement au jeune prince, pour observer la toute jeune reine et son mari, s'assurer de l'alliance, prendre des infos encore plus délicates impossibles à écrire de la part de Mercy...
Rajoutons aussi qu'il est ambassadeur de Toscane à un moment bien précis : Léopold hérite du grand-duché après la mort de son père. Il est jeune, 18 ans en 1765. Marie-Thérèse a absolument besoin de "téléguider" ce fils éloigné plus tôt que prévu. La Toscane est officiellement indépendante mais dans les faits est sous domination Habsbourg.
Donc, qui mieux que son ambassadeur peut contrôler le nouveau grand-duc ?
Nous savons tous à quel point cette charge auprès de ses enfants a une importance primordiale dans la politique de l'impératrice.
Bref un homme de totale confiance pour Marie-Thérèse ! A tel point que Marie-Antoinette comme pour Mercy lui accorde entièrement sa confiance. C'est beau de compter à ce point sur "les hommes" de sa mère. Mais qui resteront justement uniquement ceux de sa mère.
Un gros pavé encore une fois mais je pense que la question mérite d'être creusée. Qui en saurait plus ?