Ultime(s) rencontre(s) avec Fersen aux Tuileries

Citation :

 C'est peut-être un silence gêné. Après la mort de Marie-Antoinette, tout le monde ferme la porte au nez de Fersen à Vienne. La duchesse d'Angoulême a même un comportement monstrueux à son égard. Elle le snobe. Elle ne vaut pas mieux que le gros plein de soupe celle-là. Elle refusera jusqu'au bout de le rembourser, ainsi que de rembourser la baronne de Korff des frais engagés lors de la fuite vers Montmédy. La baronne de Korff finira ruinée, et c'est ce " beau sal*ud"   de Fersen qui paiera une pension à la baronne de Korff jusqu'à la fin de sa vie, pour lui permettre de survivre. Cette animosité  des autrichiens et de la duchesse d'Angoulême à l'endroit de Fersen est bien suspecte à mes yeux.

Mercy écrit à Marie Thérèse et, après sa mort, à ses fils. Il ne parle pas du comte de Fersen, comme il ne parle pas d'un tas de courtisans, parce qu'il n'y a rien à en dire qui puisse intéresser la maison d'Autriche, c'est tout.  

Fersen n'alimente que les ragots de cour, parce qu'il est beau, elle est belle, et Versailles qui s'emmerde se croit dans "Les feux de l'amour". A mon avis, c'est à partir de la révolution que Fersen prendra de l'importance dans la vie de la reine... comme dans celle du roi.  

Citation :

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pimprenelle a écrit:

Je comprends que tu le cites. On dirait toi.  

Le mieux, c'est que tu as parfaitement raison: je me reconnaitrais presque !!!                      

  Ce passage est très beau et j'y adhère totalement : "Tout indique dans son comportement qu'elle revendiquait le droit d'être une femme à part entière, autant que celui d'être reine . C'est précisément ce qui donne à penser que, rencontrant l'amour, elle ne se soit pas dérobée."

On fait de la recherche historique, ou du Barbara Cartland ?  

Fersen commence à avoir une correspondance intime avec "Joséphine"/Marie-Antoinette à partir de 1783 selon brevdiarium. Il lui offre un chien, parle de l'opéra avec elle etc... à partir de 1783. Leur intimité remonte à 1783. (j'ai bien précisé "1783" ?   ).

pimprenelle a écrit:

Quant à ces sceaux, où est-il précisé que Louis les a confiés à Fersen ?

Petitfils ou Ozouf, je ne sais plus.

pimprenelle a écrit:

Etait-ce du reste un acte officiel, très visible ? Comme aurait pu l'être l'arrivée triomphale à Montmédy... sous la direction d'un comte suédois ?

Quand bien même aurait-il été présent, ce ne pouvait être sous la direction d’un comte suédois.  

Citation :

 

pimprenelle a écrit:

Quant à ces sceaux, où est-il précisé que Louis les a confiés à Fersen ?

Petitfils ou Ozouf, je ne sais plus.

Je ne sais pas trop non plus, pour cette sombre histoire de sceaux. Mais c'est assez peu attesté pour que les GDC puissent la remettre en question, en tout cas.

Citation :

 

pimprenelle a écrit:

Etait-ce du reste un acte officiel, très visible ? Comme aurait pu l'être l'arrivée triomphale à Montmédy... sous la direction d'un comte suédois ?

Quand bien même aurait-il été présent, ce ne pouvait être sous la direction d’un comte suédois.  

Pour Montmédy, imagine l'arrivée de la berline, avec un comte suédois qui tient les rênes. Ce ne le fait pas, mais alors là pas du tout. Louis XVI tente à toute force de démentir qu'il veuille sortir de France, il ne doit surtout pas apparaître mené par un étranger.  

Ne demande pas à moi, malheureux !

Citation :

Il est certain que son penchant pour Fersen offrait prise à la médisance, encore qu'il ne s'agît peut-être que d'une amitié amoureuse, si l'on veut : d'une liaison platonique .
Ici, l'historien avance à pas comptés, s'en tient à quelques faits prouvés, à des documents d'une authenticité non douteuse, à de prudentes supputations . Il était pourtant impossible de passer entièrement sous silence ce qui fut le roman de la reine, peut-être sa raison de vivre,  peut-être aussi l'explication de son revirement de 1787, à coup sûr son domaine secret . Tout indique dans son comportement qu'elle revendiquait le droit d'être une femme à part entière, autant que celui d'être reine . C'est précisément ce qui donne à penser que, rencontrant l'amour, elle ne se soit pas dérobée .

J’y adhère aussi. Et lève seulement le pied sur « sa raison de vivre ».

D'accord avec ton bémol !  

Citation :

Fersen commence à avoir une correspondance intime avec "Joséphine"/Marie-Antoinette à partir de 1783 selon brevdiarium. Il lui offre un chien, parle de l'opéra avec elle etc... à partir de 1783. Leur intimité remonte à 1783. (j'ai bien précisé "1783" ?   ).

Si Marie Antoinette est bien toutes les entrées "Josephine", ce qui est loin d'être prouvé...  

Mais quelle que fût la destinataire de ces lettres, elles étaient tout sauf intimes. Echange de considérations sur des toilettes, des tissus, de la musique, des partitions...  

pimprenelle a écrit:

Si Marie Antoinette est bien toutes les entrées "Josephine", ce qui est loin d'être prouvé...  

Ah si, c'est prouvé. Cf la discussion que nous avons eu l'autre jour. L'histoire du chien, du mémoire à l'évêque etc...

pimprenelle a écrit:

Mais quelle que fût la destinataire ce ces lettres, elles étaient tout sauf intimes. Echange de considérations sur des toilettes, des tissus, de la musique, des partitions...  

Je ne suis pas d'accord avec vous. Pourquoi entretenir une correspondance clandestine, s'ils n'avaient rien à cacher ? Je cite ici l'excellente Françoise Kermina, que vous aimez tant, chère Pim   :  

"Le brevdiarium indique donc que Marie-Antoinette et Fersen entretenaient une correspondance secrète bien avant la Révolution, alors que les circonstances ne leur imposaient nullement cette clandestinité, et les bribes qui nous en restent annoncent un ton d'intimité ne laissant guère de doutes sur la nature de leur liaison" (Kermina, p. 105).

Pourtant, plusieurs Josephine gravitaient dans les alentours de Fersen. Vous vous contentez de preuves bien approximatives, mon cher.  

Il est bien dommage que Madame Kermina ne nous ait donné aucun extrait de ce fameux brevdiarium, décidément... car, selon Nesta Webster, il s'agit d'échanges bien anodins.

Qu'est-ce qui était secret, au reste ? Ces lettres étaient en code ? Qu'elle est nébuleuse, parfois, Madame Kermina...  

pimprenelle a écrit:

Il est bien dommage que Madame Kermina ne nous ait donné aucun extrait de ce fameux brevdiarium, décidément... car, selon Nesta Webster, il s'agit d'échanges bien anodins.

Ils parlent ensemble de tout, et s'intéressent à tout ce qui les concerne respectivement, famille, politique, ou simples arrangements domestiques, avec affection et confiance, comme deux vrais amants, pour qui ce qui vient de l'autre, important ou futile, a toujours le même prix (Kermina, p. 104).

pimprenelle a écrit:

Qu'est-ce qui était secret, au reste ? Ces lettres étaient en code ? Qu'elle est nébuleuse, parfois, Madame Kermina...

Nous n'en saurons sans doute jamais rien, ces lettres ayant disparu. Marie-Antoinette les jetait sans doute au feu après les avoir lues. Ces lettres étaient forcément secrètes, puisque Fersen utilise un nom de code pour désigner la personne à qui il les envoie ("Joséphine"/Marie-Antoinette). Manifestement, Fersen ne voulait pas qu'on sache qu'il entretenait une correspondance de cette nature avec la reine. Il s'agit donc bien d'une correspondance clandestine.

Citation :

Mais moi non plus !  

Euh... j'm'excuse, mais ton truc de Bordonove, là...  

Citation :

pimprenelle a écrit:

Il est bien dommage que Madame Kermina ne nous ait donné aucun extrait de ce fameux brevdiarium, décidément... car, selon Nesta Webster, il s'agit d'échanges bien anodins.

Ils parlent ensemble de tout, et s'intéressent à tout ce qui les concerne respectivement, famille, politique, ou simples arrangements domestiques, avec affection et confiance, comme deux vrais amants, pour qui ce qui vient de l'autre, important ou futile, a toujours le même prix (Kermina, p. 104).

Voilà bien typiquement une correspondance entre amis.  

Encore faut-il, bien entendu, que cette Josephine soit la reine de France... Reine à laquelle le brevdiarium mentionne une correspondance également, adressée à... la reine, évidemment.  

pimprenelle a écrit:

Voilà bien typiquement une correspondance entre amis.    

S'ils n'ont rien à se reprocher, si cette correspondance est totalement innocente et dénuée d'arrières-pensées, pourquoi faire tant de cachotteries? Pourquoi désigner la reine sous le nom de code "Joséphine"?

Citation :

 

pimprenelle a écrit:

Qu'est-ce qui était secret, au reste ? Ces lettres étaient en code ? Qu'elle est nébuleuse, parfois, Madame Kermina...  

Nous n'en saurons sans doute jamais rien, ces lettres ayant disparu. Marie-Antoinette les jetait sans doute au feu après les avoir lues. Ces lettres étaient forcément secrètes, puisque Fersen utilise un nom de code pour désigner la personne à qui il les envoie ("Joséphine"/Marie-Antoinette). Manifestement, Fersen ne voulait pas qu'on sache qu'il entretenait une correspondance de cette nature avec la reine. Il s'agit donc bien d'une correspondance clandestine.

Ah, d'accord... C'est ça que vous entendez par "correspondance clandestine".  

Citation :

S'ils n'ont rien à se reprocher, si cette correspondance est totalement innocente et dénuée d'arrières-pensées, pourquoi faire tant de cachotteries? Pourquoi désigner la reine sous le nom de code "Joséphine"?

Vous aurait-il échappé que le comte de Fersen adore les cachotteries ?  

Pas tant que ça, puisqu'il n'hésite pas, par exemple, à avouer dans son Journal qu'il couche avec Eléonore Sullivan, derrière le dos de Quentin Craufurd.   Pas de cachotteries sur ce point-là.

pimprenelle a écrit:

Pourquoi, alors, ne lui donne-t-il pas son prénom d'Ulrique ?

Sans doute pour qu'on ne la confonde pas avec Louise-Ulrique (1720-1782), reine de Suède et de Finlande en 1751, après son mariage en 1744 avec le futur roi Adolphe-Frédéric de Suède.

Citation :

pimprenelle a écrit:

Vous aurait-il échappé que le comte de Fersen adore les cachotteries ?  

Pas tant que ça, puisqu'il n'hésite pas, par exemple, à avouer dans son Journal qu'il couche avec Eléonore Sullivan, derrière le dos de Quentin Craufurd.   Pas de cachotteries sur ce point-là.

Ah, là, il prend son pied grave, plus besoin de code, de majuscules, minuscules ni autres raturages, puisque, les cachotteries, il les vit en live.  

Citation :

Sans doute pour qu'on ne la confonde pas avec Louise-Ulrique (1720-1782), reine de Suède et de Finlande en 1751, après son mariage en 1744 avec le futur roi Adolphe-Frédéric de Suède.

On ne pouvait pas confondre l'amant.  

Voiiiilàààà.  

Mais s'il l'avait appelé juste "Ulrique" on aurait pu confondre les deux reines entre elles. Cela aurait créé la confusion. Alors que là, c'est beaucoup plus clair.  

Citation :

 Voiiiilàààà.  

Ben oui. Vous qui avez lu ses papiers, vous le savez aussi bien que moi ! Il fait des cachotteries sur tout, il adore ça.   La vie est tellement plus palpitante comme ça...