Le pavillon de musique de Mme du Barry est bien connu à Louveciennes. On connait moins cependant le château dont le pavillon n'était que la plus importante fabrique de parc.
Propriété privée ouverte quelques jours par an, j'ai eu le plaisir de la visiter en compagnie d'une charmante guide, qui sût me rendre Mme du Barry assez sympathique.
Je n'ai que peu de photos à vous montrer, n'étant autorisées qu'à l'extérieur.
Dans l'enclos de la célèbre machine, vers 1701, Arnold de ville, son concepteur, reçut l'autorisation de faire édifier une demeure de fonction, d'où il pouvait surveiller les bruits de sa machine. Cette demeure, de plan carré, d'architecture très sobre, compose le corps central du château.
A son retour dans sa région de natale de Liège, le Roi affecte cette demeure à la fantasque Mlle de Clermont, sa petite fille, issue de Mlle de Nantes et de Louis III, prince de Condé. Sa soeur, la princesse de Conti, possédait juste à coté le château de Voisins. A la mort de la jeune personne, on confie la demeure à la belle fille de Louis XIV, la comtesse de Toulouse, d'un tout autre caractère. Elle y vécut assez longtemps, avec son fils, le duc de Penthièvre, et firent ajouter une aile latérale, et réaliser des boiseries rocailles que l'on peut toujours admirer dans les deux salons du rez-de-chaussée qui ouvrent sur la terrasse.
Le duc de Penthièvre, à la mort de son fils, préfère se défère de la maison, que Louis XV décide de remettre à Mme du Barry. Celle-ci y vit peut, séjournant le plus souvent à la Cour.
En 1774, on lui retire la demeure. Mais sa bonne conduite à Pont-aux-dames lui permet de rentrer un peu dans les bonnes grâces de Louis XVI, qui lui rend l'usufruit de cette demeure en 1776, devenant alors son unique demeure.
Vue aérienne du domaine, où l'on voit le château en bas à gauche et le pavillon de musique en haut à droite, propriétés séparées depuis la fin du XIXème siècle par le banquier Laffite. Au dessus de la rue Dreux, se trouvent les bâtiments d'écuries de Mme du Barry.
Voici le carré de De Ville, et l'aile Penthièvre ;
Le jardin fut passablement modifié par le propriétaires successifs. Il subsiste néanmoins quelques fabriques, dont un petit temple, et un tilleul, vieux de quatre siècle, et qui connut donc Louis XV, qui vint passer une nuit au château. (on voit sa ramure immense sur la vue aérienne, juste à coté de la maison).
A la mort de Mme du Barry, l'ensemble de l'enclos de la machine est vendu. La propriété sera vendue à de nombreuses reprises, divisées, jusqu'à ce que dans les années 1990 la japonaise pilleuse de château ne l'acquiert. Si les boiseries purent être sauvées, les cheminées de Goutières, le plus grand bronzier du temps, sont parties sur le marché de l'art. Les propriétaire actuels ont fait un très beau travail de restauration, rendant une grande doucceur à la demeure.
La salle à manger conserve encore de sublimes boiseries à la capucines du temps de Mme du Barry, assez semblable à celles du salon de musique du Trianon.