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Sujet: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Mer 5 Fév - 2:43
Pour moi, c'est classé, je l'ai dit et répété en long, en large et en travers sur ce forum, je déteste ce film. Pour mille et une raisons toutes aussi bonnes les unes que les autres!
Cependant, ce film exerce sur certains une fascination incontestable... que j'aimerais, en toute objectivité, comprendre.
C'est pourquoi j'ai décidé d'ouvrir une rubrique qui rassemblera les commentaires, impressions et critiques positives que je trouverai sur la toile.
Commençons par cet article, plein de poésie...
I WANT CANDY
"Elle ressemble à un petit gâteau." Marie-Antoinette n’est pas une reine, encore moins une leçon d’histoire, c’est un sucre d’orge, une papillote dorée, une vestale aux boucles relevées en pièce montée. Une cerise négligemment posée sur une prison en chocolat. Un portrait comestible, vivant, sans patine ni plâtre. La table onéreuse confine à l'absurde, le champagne coule à flots, le jasmin éclot dans une tasse, les macarons roses et pistache jalonnent les appartements du roi. Les jeunes filles masquent leur solitude et diluent leur ennui en aiguisant leurs sens. Versailles a des allures de maison en pain d'épices. Attentive au goût, à la couleur, au grain, Sofia Coppola croque un château surprise, Marie-Antoinette enrubannée se laisse dévorer et engloutir par les fines bouches et les regards cupides. Les correspondances amusent et fascinent, l'étiquette et la chronologie sont constamment subverties par la musique et la langue, les cartes sont inversées, les légendes altérées. Bow Wow Wow, The Cure, New Order rivalisent avec Jean-Philippe Rameau, les accents indécis, américains, anglais, français, invitent à une cour dissonante. Marie-Antoinette n’est pas une biographie, encore moins une fresque politique, Sofia Coppola évince la nation, ébauche une révolution en sourdine, sabote l'arrestation, le procès, la guillotine, émiette les après-midi de farniente pour n’en retenir que la lumière déclinante et diffuse. Têtes blondes enlacées dans le Michigan (Virgin Suicides), flâneurs insomniaques à Tokyo (Lost in Translation): où qu’elles soient, les héroïnes captives de Coppola restent d'éternelles étrangères. La détresse de Marie-Antoinette l'Autrichienne, "l’Etrangère" par excellence, a trouvé une parfaite chambre d’écho.
UNE VRAIE JEUNE FILLE
Sofia Coppola clôt une trilogie sur l’adolescence, c’est encore la nuit et l’aurore qui happent les anges blonds. Terrées chez elles, enterrées vivantes, les sœurs Lisbon de Virgin Suicides composent un paradis mortifère régi par des lois secrètes. Charlotte dort éveillée, se perd dans les néons et se retrouve au petit matin dans Lost in Translation. A son tour, Marie-Antoinette refuse de quitter le bal, s’accoutume aux identités floues et aux énigmes d’un soir, dévale les escaliers pour assister au lever du soleil. Comme le serine sa mère, l’impératrice Marie-Thérèse tenue à distance, la situation est critique: la petite princesse n’est pas chez elle, c’est le règne de l’éphémère, la mue vient à peine de commencer que l’épouse docile, sous le poids de la couronne et des rituels compassés, incline sa fierté et penche la tête de côté. Habillée, déshabillée, conseillée, déconseillée, la poupée ventriloque acquiesce et s’émerveille d’un rien. Très conscient de ses artifices, Marie-Antoinette sublime les anachronismes et les rituels alambiqués, adoucit les adieux, en touchant au plus près à la tristesse d’une mère-fille intruse. La reine est une passagère clandestine, une contemplatrice puis une actrice. Le film obéit à trois temps: la découverte de Versailles et du beau monde, la vie de château et les errances de la cour, l'intimité du Petit Trianon à l'abri des discordes. Plus le portrait se précise, plus les repères s'estompent. Marie-Antoinette est à la croisée des chemins, masquée, déguisée, une fugueuse et un fantôme de jour, tiraillé entre ses rêves d'adolescente et ses devoirs d'héritière.
L'ENFANT ET LES SORTILEGES
L'horizon se voile, les liens se distendent. Une mère meurt, des courtisanes disparaissent. Sofia Coppola fait le deuil d'un sanctuaire idyllique, mais ne lâche plus la main de son héroïne. Les rituels et l'entourage volent en éclats, le charmant Fersen sur son cheval blanc déguerpit, les dialogues s'appauvrissent, les tableaux crispés sont laissés à l'abandon, la caméra s'embrase et se rapproche. Seuls comptent les émois de la reine, la joue rosie, la fossette, la respiration saccadée et les larmes. A son premier enfant (une fille, sans intérêt pour la succession), Marie-Antoinette confie: "Tu ne seras rien qu'à moi". L'aparté envoûtant du Petit Trianon est conforme à ce dernier caprice. Coppola recrée pour sa protégée un monde rien qu'à elle, un microcosme débarrassé des querelles et des importuns. Une serre amoureuse et champêtre, un concert privé au firmament, un jardin secret où les chevelures roses se battent en duel avec les dentelles et les éventails. Marie-Antoinette n'en dit pas plus que Virgin Suicides, Sofia Coppola édifie de nouveaux obstacles, déploie un faste spectaculaire, mais reste attachée aux mêmes frémissements, au même désarroi. Le décalage entre le monde adulte (la cour) et le berceau (les enfants rois) est d'autant plus saisissant. Sofia Coppola ne "dit" pas les tourments de l'adolescence, elle ne raconte pas une page d'Histoire, elle murmure un souvenir nuageux, cueille des sentiments, ravit des chagrins, vole un sourire. Au lever du jour, la bonbonnière a disparu, les rêveurs ont cassé leurs jouets. Mais c'est une autre histoire.
par Danielle Chou
En savoir plus Le tournage a eu lieu dans l'enceinte même du château de Versailles. La réalisatrice new-yorkaise a même reçu l'autorisation, exceptionnelle, de tourner dans le théâtre en bois du Petit Trianon. Férue de musique, Sofia Coppola a soigné la partition. Au générique, on retrouve bien sûr Air mais aussi The Cure, New Order, Aphex Twin, Gang of Four, The Radio Dept, Siouxsie and the Banshees ou encore The Strokes. C'est la deuxième fois que Kirsten Dunst collabore avec la réalisatrice, sept ans après Virgin Suicides, présenté en 1999 à la Quinzaine des réalisateurs. http://www.filmdeculte.com/cinema/film/Marie-Antoinette-1447.html
Merci pour ce premier éclairage. C'est si bien écrit que ça donnerait presque envie de se repasser le DVD, tiens...
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Mer 5 Fév - 2:48
Une deuxième critique, d'un internaute qui met plein d'étoiles au film:
Introduisant sa caméra dans les splendeurs du chateau de Versailles, Sofia Coppola signe un film intimiste qui ne se soucie guère des réalités historiques. D’ailleurs qu’est-ce que l’Histoire au cinéma ? Une couleur, un décor, un miroir.
Marie-Antoinette (Kirsten Dunst), jeune fille enjouée, épouse Louis-Auguste, dauphin du royaume de France, jeune homme maladroit et passionné... par la serrurerie. Sous la pression de sa mère et des railleries de la cour, Marie-Antoinette met tout en oeuvre pour que le dauphin cède à ses avances. Il lui faut en effet donner à la France un héritier ; sans quoi son statut ne sera jamais assuré. Parallèlement le roi meurt et le jeune couple est appelé à régner.
Dans le décor fastueux du château de Versailles, le cinéma de Sofia Coppola continue à parler de la même chose : la jeunesse qui vient et qui s’en va. Car cet état de grâce sublime qui rend les filles terriblement belles n’est malheureusement pas éternel. La jeunesse quand on ne se l’enlève pas soi-même (Virgin Suicide) s’étiole avec le temps et la maturité (Lost in Translation). Dans Marie-Antoinette c’est le poids de l’Histoire (peut-être son seul rôle dans le film) ou de la société qui contraint la jeune reine à dire adieu aux splendeurs de ses plus belles années. Ce temps bénit qui dans un dernier regard, un dernier plan, parait anéanti : on voit une chambre détruite, c’est une jeunesse brisée.
Cette idée de la jeunesse, Sofia Coppola l’inscrit dans l’espace de son film. Versailles est, pour Marie-Antoinette, le lieu symbolique de la jeunesse, et ses mouvements dans l’espace traduisent une évolution dans le temps. C’est d’abord une marche, des adieux à la mère, un voyage et l’abandon d’un chiot qui font quitter l’enfance. Puis c’est une entrée, un passage d’un âge à un autre, de l’enfance à l’adolescence, de l’Autriche à la France. On la voit ensuite marcher pour se présenter à Louis-Auguste en pleine forêt, puis au milieu des gens de la cour lors de son arrivée à Versailles. A chaque plan la jeune fille gagne en rondeur et en assurance et c’est encore en marchant, jusqu’à l’autel, qu’elle entre enfin dans la jeunesse et dans son statut de dauphine du royaume de France. Toute cette trajectoire, cette marche convaincue de la jeune Marie-Antoinette nous conduit au coeur du film.
On suit alors la jeunesse de Marie-Antoinette à proprement parler. Celle-ci comprend vite que pour assurer son rang il lui faudra avoir un enfant du Dauphin. Pendant un long moment toute la tension du film est alors orientée dans ce sens. Kirsten Dunst campe un personnage qui se plie avec circonspection aux rituels de la cour et affronte les railleries du tout Versailles. Les critiques redoublent quand sa belle-soeur, comtesse de Provence, accouche d’un garçon : le premier Bourbon de sa génération. Humiliée et frustrée, Marie-Antoinette s’isole et noie son chagrin dans des plaisirs futiles : abondance de fringues de champagne et de sucreries.
Un soir, Louis-Auguste devenu Louis XVI cède finalement à ses avances. Dans le plan qui suit on voit Kirsten Dunst sourire aux lèvres s’allonger dans l’herbe et faire ainsi écho à Virgin Suicide où elle était laissée seule sur la pelouse d’un stade après une "nuit d’amour". Ce lien direct à son premier film est un indice, non pas de la modernité du sujet traité dans Marie-Antoinette, mais plutôt de sa proximité. Une paire de Converse au milieu des chaussures XVIIIème et des chamailleries de campus tout droit venues des teen-movies, elle joue le décalage pour insister sur l’intemporalité du portrait qu’elle réalise. Si Sofia Coppola fait entendre sa musique préférée (The Cure, New Order, The Strokes...), si elle filme un bal masqué à l’Opéra Garnier comme une soirée en boite et un retour en carrosse comme un premier métro, c’est, semble-t-il, plus que pour introduire un anachronisme formel, nous dire qu’on est ici chez elle. Quelques plans montrant Kirsten Dunst faire de la buée sur la vitre de son carrosse ou s’éveillant péniblement après une soirée animée nous paraissent étonnamment familiers ; il est question des filles d’aujourd’hui et de toujours, celles qu’on côtoie et qu’on aime.
On retrouve ici les traits de la génération aux extrémités de laquelle se trouvent Kirsten Dunst (24 ans) et Sofia Coppola (35 ans). Ne sachant pas trop quoi faire de la richesse que constitue sa jeunesse (Versailles), Marie-Antoinette la brûle par les deux bouts. Et quand, trop tard, elle prend conscience de ce qui a peut-être été un gâchis, il n’y a pas de regrets, mais des adieux. Aux mouvements vers l’avant qui animaient le début du film, se substituent des travellings arrières ; on retire à Marie-Antoinette ce qu’elle avait si facilement obtenu.
Avec grâce et élégance Sofia Coppola a donc réussit à investir le lieu Versailles pour en sublimer les formes et produire une oeuvre plastique. Mais derrière ces atours réside l’essentiel, le cri fulgurant et désespéré d’une jeune fille qui a enfin grandit. Entre nostalgie et gueule de bois, Marie-Antoinette est un regard posé sur cette jeunesse passée trop vite (comme une fête à Versailles), avec le douloureux sentiment d’avoir perdu le plus précieux. Et en repensant à cette scène de A little princess, le film pour midinettes d’Alfonso Cuarón, où la jeune Sara s’écrie que "toutes les filles sont des princesses" on se dit que le talent de Sofia Coppola est d’en faire des reines. http://www.findeseance.com/tout-d-une-reine
Merci, c'est bourré de remarques pertinentes.
PS: "le jeune couple est appelé à régner"... fallait oser!
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pimprenelle
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Mer 5 Fév - 9:28
La note générale que propose Première est plus mitigée. Le film ne remplit pas toutes les étoiles. Voici un avis pris dans la presse et publié sur le site:
Fluctuat ( Jérôme Dittmar )
Marie Antoinette, nouvelle oeuvre tant attendue de Sofia Coppola après Lost in Translation, on se met à rêver, sans doute à tort, d'un autre film. Les mélanges d'intime et d'historique, d'ancien et de moderne annoncent un parti-pris formel excitant. Mais qui ne tient pas ses promesses. Beaucoup d'idées, souvent audacieuses, tombent à plat faute d'une bonne mise en scène.
- Débat : le film Marie-Antoinette est-il invraisemblable ?Il y a beaucoup de choses dans Marie Antoinette, trop de choses en réalité, qui finissent par s'annuler les unes les autres. En voulant retracer la vie de la jeune dauphine et future reine de France de ses quatorze ans jusqu'à sa fuite de Versailles, Sofia Coppola désire autant dépeindre un monde finissant que la trajectoire d'une jeune adolescente qui doit s'adapter puis apprendre à survivre dans ce monde. Ce thème de la jeune fille étrangère qui cherche à s'échapper d'une société régie par des conventions et des protocoles, la cinéaste l'avait déjà abordé dans Lost in Translation avec le Japon, et en partie avec la famille dans Virgin Suicides. Tout en dessinant derrière les traits de Marie Antoinette le portrait d'une adolescente qui n'a d'appétit que pour la vie et l'amour, d'une insouciance vouée à l'inexorable ; Sofia Coppola signe là probablement sa propre biographie.
Une audace formelle Chaque thème de Marie Antoinette est une belle promesse de fiction qui ne demande qu'à être incarnée par la sensibilité naïve mais lucide de son héroïne. La réalisatrice cherche par ailleurs à se libérer des contraintes du film historique. L'association post moderne d'une fantaisie "girlie" et rock à un réalisme scrupuleux du moindre détail des costumes et décors d'époque - le film est tourné à Versailles même -, tient d'une audace et d'un parti pris formel très excitant. Seulement dans un collage ce qui compte d'abord c'est la colle, comment ça tient, et dans Marie Antoinette Sofia Coppola n'en a pas idée, elle paresse presque - à l'image de son héroïne. Pourtant, son film, elle le regarde droit dans les yeux, avec une sincérité aimable, franche et honnête. Marie Antoinette c'est du sérieux. Qu'est-ce qui fait alors que pour nous le film ne produit rien, que tout reste en germe, qu'au pire chaque thème vient d'abord du scénario moins que du film ?
Manque de musicalité. Si la première sensation que distille Marie Antoinette est l'ennui, c'est parce que le film n'a pas de réel enjeu formel ou esthétique. Sofia Coppola souhaite capter le désoeuvrement et l'ivresse, mais elle ne sait jamais comment le filmer, sa caméra hésite, toujours trop intimidée par le faste des décors, des costumes et des pâtisseries. Le projet d'unir l'intime à l'histoire semble trop grand pour elle ou pas assez préparé, comme si le film s'était fait trop vite, dans l'urgence, sans avoir eu le temps d'inventer une boussole qui lui dicterait un style. Cinématographiquement, Marie Antoinette nous envoie des SOS, il paraît presque pressé d'en finir, de filmer à tout prix son scénario tant bien que mal. Le film s'enlise très tôt, dès l'arrivée de la future reine, pour ensuite se répéter sans jamais trouver le bon ton. On aimait les touches atmosphériques grisantes des précédents films de Sofia Coppola, ici la tonalité n'y est pas, le film manque atrocement de musicalité.
Un film qui se cannibalise Pourtant la musique on l'entend dans Marie Antoinette, Siouxie and the Banshees lors d'un bal costumé, New Order à l'aube après une soirée enivrée, soit une ambiance New Wave qui voudrait lier deux époques en les menant dans la même direction : l'atmosphère insouciante de la fin d'une époque. L'idée était belle et très conforme à une cinéaste qui dessine ses films comme on fait de la haute couture : mode, air de tous les temps, qui se croisent et inventent des possibles à partir de formes qui préexistent. Sauf que ça ne marche pas. Sans musicalité dans la mise en scène, la musique semble plaquée, elle ne crée aucun relief et le procédé vire à la facilité. On finit par être un peu las et triste d'assister à tant d'idées qui n'existent pas, de voir un film qui se cannibalise par son incapacité à produire quelque chose de communicatif.
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Mer 5 Fév - 10:02
Allez, je le dis, pour en être débarrassée, puis je reviens à mes efforts d'objectivité. Pour moi, le film de Sofia Coppola, c'est comme le Titanic avec l'autre qui gueule en arrière-plan: c'est une insulte à l'Histoire et à des gens qui ont réellement existé et souffert.
Voilà, c'est dit, je me sens mieux.
Je vais essayer maintenant de voir si, sur la toile, je peux piocher des photos que je trouve belles, ou intéressantes. Je veux dire... pas que des trucs ridicules exprès.
Commençons par des clichés à chaud, des ambiances de travail: http://www.toutlecine.com/images/star/0006/00062184-sofia-coppola.html
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Mer 5 Fév - 10:08
Bien sûr, la petite Dunst est une grosse erreur de casting, à plus d'un égard... Mais, artistiquement, cette prise est très réussie. Le décor est magnifique, dans ce film. C'est normal, c'est Versailles, avec Trianon et ses jardins. Mais la réalisatrice a bien exploité le côté paradis perdu, Neverland, du domaine de la reine.
Les costumes, en dépit de quelques glissières et bavures, sont bien entendu superbes, puisque créés par Milena Canonero. On le voit bien dans la première photo de foule que j'ai postée, un grand soin est apporté aux matières et aux couleurs... Oublions le rose chimique, c'est comme la musique, c'est le choc des générations, et ça fait le charme du film, diront les adeptes.
Moi, je trouve tout de même que, si ces audaces sont bienvenues, elles sont mal gérées...
... mais je l'ai déjà dit un bon millier de fois, je sais...
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Mer 5 Fév - 10:30
Comme je tombe dessus, j'épingle aussi cette photo-là, parce qu'elle résume bien mon sentiment:
J'ai été heureuse de voir sur écran ma reine dans son intimitié, et encore plus de constater que Sofia Coppola avait suivi à cet égard la vision d'Antonia Fraser: Marie Antoinette est entourée presque tout le temps de ses deux amies, Madame de Polignac et Madame de Lamballe, sans qu'on insiste sur des guéguerres, jalousie et autres intrigues de Cour.
Je crois que, sur ce point, Lady Fraser et Miss Coppola ont tapé juste car je pense, comme Nolhac et les frères Goncourt, que Marie Antoinette s'est créé un eden, un cocon où elle vivait le plus possible avec des personnalités sûres et amies.
Bien, donc, pour cette image des trois grâces comme prises sur le fait dans leur intimité. Bien aussi que la reine soit en négligé et ses deux acolytes guindées. Ca représente la réalité, pour moi. Quel que soit le degré de confiance que Marie Antoinette avait atteint avec une personne de son entourage, la Cour et la fonction imposeront toujours une certaine distance.
J'adore bien entendu les robes, je veux les mêmes, et je ne suis pas la seule, je parie! J'aime aussi que la méridienne soit un peu bordélique, c'est très Marie Antoinette, à mon avis, et nous, visiteurs d'un jour à Versailles, nous imaginons mal ces petits salons regorgeant de broderies, laines, étoffes... et tous les petits riens qui faisaient la vie quotidienne de notre reine. Sans compter les chiens et les fleurs... des fleurs partout, nous rappellent les sources.
Très chouette, donc. Les restes de gâteaux même ne me dérangent pas, la reine était occasionnellement gourmande. Elle faisait fondre des biscuits et buvait de l'eau sucrée, nous dit Madame Campan.
Par contre, les verres... Quelle faute de goût! Quoi? Ah, c'est une touche actuelle, ça aussi?
Ok... Dommage tout de même, ça m'a fait retomber sur terre.
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Mer 5 Fév - 10:34
Les deux photos précédentes sont extraites d'une revue qui m'a beaucoup plu. http://obscurendure.blogspot.be/2012/07/review-marie-antoinette-2006-dir-sofia.html
Je me suis dit que je ne la mettrai pas, parce que c'est en gros le même avis que moi. Mais, oui, tout compte fait, je vais en poster une partie. Ca nous fait du bien de tomber sur des gens qui pensent comme nous.
I had high hopes as the director and lead actor combination (Coppola/Dunst) had previously produced the excellent Virgin Suicides, but my initial optimism proved a little misplaced. Marie Antoinette gets caught in the crossfire of not knowing what it wants to be. Is it a romantic comedy, an alternative view of history or a serious costume drama? It ends up being non of these things and ends up a distinct oddity. Coppola has admitted that her representation of events is intentionally stylised and modernised to increase our connection with the characters, but this still doesn't hold water.
On the positive side, it's a visually stunning film, but scratch the surface and you are left with more questions than answers. Dunst almost pulls the show around by proving gorgeously coquettish, however she's let down by the clashing range of American accents on offer in regency era France, some one dimensional male love interest(s), and by the casting of Alan Partridge as some sort of wooden butler/advisor. The soundtrack is interesting if equally bizarre, with Gang of Four, Siouxsie and Bow Wow Wow sitting shoulder to shoulder with Vivaldi and the Aphex Twin!
It's not all bad and at least held my attention for the duration, but I have little insight into the life of the real Marie Antoinette other than the fact that she didn't actually ever say 'Let them eat cake.'
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Mer 5 Fév - 15:47
Encore une photo qui illustre ce qui m'a plu dans ce film:
La beauté des jardins, la splendeur de la nature et le chatoiement des couleurs. On sent vraiment, à certains moments, nous envahir la douceur de vivre.
J'aime aussi l'importance qui est laissée à la simplicité du quotidien et aux enfants. La petite qui joue Madame Royale est absolument délicieuse.
Bien sûr, perso, comme je ne suis pas très contemplative, comme spectatrice, ces longs plans finissent tout de même par me lasser...
Mais j'aime beaucoup ces ambiances fin d'après-midi dans un jardin anglais...
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Jeu 6 Fév - 21:14
Je continue mon petit tour de la toile...
In Defense of Sofia Coppola’s Marie Antoinette By Amanda Dobbins
Ah... Exactement ce que je cherchais, je plonge!
To be fair, not everyone hated Sofia Coppola's Marie Antoinette. New York's David Edelstein called it "one of the most immediate, personal costume dramas ever made"; 55 percent of the critics on Rotten Tomatoes sided with him, to varying degrees. But seven years later, Marie Antoinette, loosely based on the best-selling Antonia Fraser biography, is probably Coppola's least-loved film. It's the one that got booed at Cannes (though of course it did, Cannes is in France); it is the one that didn't live up to Lost in Translation. And if you are anti-Sofia, then it is probably the most obvious example of her worst tendencies: style over substance, minimal plot, overprivileged young women who refuse to speak in full sentences or really at all.
I happen to love Marie Antoinette; it’s probably my second favorite of Coppola’s films, right behind Lost in Translation. And while I understand some of the criticisms (specifically the part about no one using words, ever), most of its so-called weaknesses — even that famous pair of Chuck Taylors — are the reasons I enjoy it. For all its historical trappings, Marie Antoinette is just a painfully hip period film about how annoying and fun and terrifying it is to be a teenage girl. It is a high-school movie transplanted to Versailles.
This makes Dunst’s Antoinette the Cady Heron of eighteenth-century France, though she never gets to apologize to the Baroque Tina Fey and start a new life as an everybody. In Coppola’s rereading, like in Mean Girls, our heroine is a victim of unfamiliar social expectations, of wanting to please, and, crucially, of her basic teenage desire to be cool. She wears ridiculous clothes because everyone else does. She goes to parties because she has status to maintain. Like all popular girls in movies, Marie Antoinette gets punished for these instincts; since this is based on history, she gets decapitated. But the film makes clear that Antoinette did not create her own circumstances, and it allows her — in my favorite scene, with a Dunst eye-roll that deserves its own Oscar, or at least a GIF Wall — to call the court rituals “ridiculous.” She goes along with things because she has to, and then she gets swept up in the consequences. What else was she supposed to do?, the movie suggests, which is absurd in terms of historical responsibility but makes a remarkable amount of sense to anyone who has ever been or known a tenth-grade girl.
This sympathy can rankle history buffs and Coppola naysayers, both of whom would argue that Marie Antoinette is a morally vacuous tale about a sad little rich girl. The premise — “Versailles wasn’t my fault, but it was awesome” — is certainly the largest hurdle to clear here. Still, the movie judges in its own way: The barrage of candy-colored opulence is ultimately, intentionally off-putting, and despite her weepy backstory (stolen pug, mommy issues), there’s no seeing past the superficiality of Dunst’s Antoinette. But Marie Antoinette finds both sides of the situation, which I find more engaging than, say, The Bling Ring, another Coppola teens-gone-wrong movie that seems content to mock every impulse of its characters — even relatable ones, like wanting to belong or simply have fun.
Happily, Marie Antoinette approves of fun. Holy shit, the parties in this movie. Champagne towers! Laduree pastries on every surface. Four-foot wigs powdered with blow. Admittedly, I will watch any film with a corset budget, but Marie Antoinette makes your average costume drama look like the local news reel from a Halloween parade. Then it ignores basically every Merchant-Ivory rule about sex, drugs, or crashing a masked ball because you’re young and you feel like it. Society still trumps all, but Marie Antoinette puts a 16-year-old girl in charge of society, and then lets her run wild. It’s the “no parents” teen dream, but in a real live palace, filled with cool shoes and people who will cater to your every whim.
Which doesn’t work out, obviously. It is easier to enjoy Marie Antoinette’s frivolity when you know where it is headed (the guillotine); the whole undertaking feels like one last party before the grown-ups come home and real life kicks in. Yes, the party goes on too long — I am still not sure why we have to watch Kirsten Dunst run around the woods for twenty minutes, though I’m guessing it has something to do with Walden Pond and personal growth. I zone out during that part, because “growth” and “nature” aren’t really the point of Marie Antoinette (nor is paying full attention to anyone or anything). It is mostly about getting to feel like a Mean Girl for two hours, and still getting to punish the Mean Girl. It is about letting us have cake and eat it, too. (With all apologies to history.) http://www.vulture.com/2013/06/defense-of-sofia-coppolas-marie-antoinette.html
Ok, merci, je prends note.
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Jeu 6 Fév - 21:26
From Director Sofia Coppola: Marie Antoinette (2006) By Paul Bullock
Sofia Coppola’s post-modern take on the life of Marie Antoinette is best understood through two scenes involving – appropriately enough – cake.
The first comes during the title sequence, when Gang of Four’s anti-consumerist classic ‘Natural’s Not In It’ is interrupted by a shot of Marie stretched out on a lounger, her feet massaged by a servant. She turns to scoop some cake onto her finger and her eye catches the camera as she does. She shrugs, smiles and licks the cake from her digit. ‘Whatever’, she seems to say.
Later in the film, Coppola returns to this image of conspicuous consumption but reveals it to be a lie. When the public tide has turned against Marie and France is in turmoil, we hear the rabble of politicians wildly debating Marie’s most famous contribution to history.
Cutting from a distant shot of Versailles to an obviously fake ‘flashback’, we again see Marie enjoying the comforts of luxury as she soaks in a bathtub, her lips coated in blood-red lipstick. “Let them eat cake,” she says dismissively before normality is restored and the real Marie appears to insist the quote is nonsense.
The tension between historical perception and actual fact is at the heart of Coppola’s film, only her third and perhaps her best. What is history, she asks, and who shapes the way we view important moments and significant figures?
Marie attributes the ‘cake’ quote to “the media” (one of the film’s many allusions to the modern day), but the scurrilous gossip of Versailles has become the respected ‘fact’ of history, indeed the single most defining element of Marie’s life. Is this the stuff history is built on? A slanderous quote? A silly bit of hearsay? A gigantic game of Chinese Whispers?
That’s certainly what Versailles becomes after Marie moves there to enter into a political marriage with Louis XVI (Jason Schwartzman). A minimalist performance from Kirsten Dunst establishes Marie as a quiet, even shy, young woman eager to do what it takes to please her family and serve her country.
Her willingness though makes her an easy target for vicious gossip. When will she produce an heir? Why isn’t the King attracted to her? How long before the whole thing crumbles? Coppola uses wide, alienating shots to establish the dehumanising effect on Marie as Versailles’ physical dominance looms over her. She’s a tiny cog in a gigantic machine.
Against this backdrop, Marie’s famed excesses – which, despite claims to the contrary, Coppola is not shy of exploring – are played as a desperate (and failed) bid to establish identity. Again using twin scenes and music, Coppola invites us into Marie’s bedroom in the first sequence, as she is told that she can neither wash nor clothe herself after waking up. Instead, she must wait for the highest-ranking noblewoman present to do it for her.
The task is taken on and Marie is stripped, but when a more senior royal appears, she’s left naked and shivering, waiting for the duty to switch hands. “This is ridiculous,” Marie says. “This, Madame, is Versailles,” comes the response.
Vivaldi’s ‘Concerto in G’ is played during this sequence and repeated in similar montages throughout the film’s first act, further establishing the court’s constricting regime. More montages appear as the film enters its second act and Marie makes her bid for independence. In these scenes, the music becomes wilder and more contemporary (Bow Wow Wow’s ‘I Want Candy’), the editing faster and the camerawork more chaotic.
The focus is no longer on Versailles’ halls though, rather extravagant hairdos, luxurious food and copious pairs of bright pink heels. All are shown in unsettling Marie Antoinetteclose-up, all are used highlight the shallow materialism Marie has had to embrace to regain her sense of self.
Poor little rich girl? Well, yes actually. The film’s much-criticised allusions to the modern day, which include reference to figures like Nicole Ritchie and Paris Hilton, are intentionally confrontational. Coppola isn’t just asking us to question history, but also our prejudices against class, wealth, gender, celebrity…everything really. It’s a complete attack on our pre-conceptions that’s deeply rooted in humanism.
We condemn Marie Antoinette just as we do the rich, spoiled celebrities of our own time but aren’t they all just like us: flawed, vulnerable and prone to error? Aren’t they all, once we look beneath the surface, just human?
The great tragedy of Marie Antoinette is that even as she shows that humanity by growing into a loving mother, trusted wife and responsible Queen, the weight of history undermines her.
In one of the film’s closing scenes, the birth and death of her third child are not shown as personal moments of high emotion, but events in history, as we witness the hanging and replacement of a family portrait, one with and one without the third child. Marie’s life is, quite literally, just a painting on a wall, a relic of a history which will state, with typical detachment, that Marie Antoinette, Queen of France, was executed. In this haunting biopic, Coppola uses a much more emotive, vital and appropriate word. Marie Antoinette, daughter, sister, wife and mother, was murdered. http://www.fromdirector.net/from-director-sofia-coppola-marie-antoinette-2006/
Ouais, bon... franchement, je trouve que c'est un peu facile, mais, ok, je note, je note...
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Jeu 6 Fév - 23:04
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Ven 7 Fév - 10:44
Un cri du coeur!
I love the movie "Marie Antoinette" One of my favorites - "Marie Antoinette" which was directed by Sophia Coppola (much better director than actress - that's for sure).
I've always loved the story of Marie Antoinette, once Queen of France whose lifestyle was so crazy out of control that she was eventually beheaded for it. (during the french revolution). Personally I think MA was totally misunderstood but because she was Austrian born, she always was considered an outsider and many times they blamed her for saying things she never really said (Like she never said "Let them eat cake").
I love how Coppola directed the movie - it never seemed scripted but more like I was a 'fly on the wall' during pre-french revolution times at the Palce of Versailles. You would have these scenes where she would run the camera scanning over a room of party goers and you felt that you were eavesdropping on their conversation, many times it was the people of the court putting down poor Marie Antoinette, who was pretty much blamed for not having any children for the first 5 years of marriage (turns out the king had no clue about sex and wouldn't touch her). What was really great was how Coppala blended this great soundtrack of New Wave classics with life at Versailles - when they showed Marie Antoinette and her friends doing a major shopping spree they were playing "I Want Candy" by Bow Wow Wow.
Kirsten Dunst and Jason Schwartzman (cousin of Coppola, a family tradition of using family members) were well cast as Marie Antoinette and Louis XVi. Marianne Faithful was wonderful as MA's mother, the queen of Austria (here's a bit of trivia - Marianne is half Austrian and a descendant of Austrian royality). I thought Rip Torn was masterful as King Louis XV, he played the part absolutely decadent especially with the scenes he did with Asia Argento, who was wonderful as the quite tacky Madame Du Barry, mistress to King Louis XV. Coppal really managed to showcase the extreme cold wall between du Barry and Marie Antoinette - MA couldn't stand her but since she wasn't producing any heirs had to try and show some niceness to her since she was the King's favorite.
So I strongly recommend this movie, it was well done and definately a favorite of mine! http://www.democraticunderground.com/101884444
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Sam 8 Fév - 9:55
Je continue ma petite collection de témoignages positifs sur ce film. Je précise que je vois passer pas mal de critiques négatives, que je brûle d'envie de poster aussi, tant elles représentent ma propre opinion... Mais, non... J'ai décidé de voguer à contre-courant, donc, allons !
Marie-Antoinette version Coppola…
Un film que j’ai vu récemment et que j’ai énormément aimé… Les décors, les costumes, les couleurs, les images, la lumière, tout est simplement délicieux. Kirsten Dunst est d’une grâce, d’une fraîcheur et d’une beauté éblouissantes dans ce film. Certaines scènes sont superbes… L’esthétique vraiment sublime… Une musique complètement décalée mais parfaitement bien choisie… Des noeuds, des macarons… Plein de choses que j’aime… J’ai aussi beaucoup l’interprétation qu’a fait Coppola de cette période de l’histoire et du personnage de la Reine Marie-Antoinette surtout. C’est assez troubant…
Le cinéma de Sophia Coppola est grand. Tout simplement. Telle père, telle fille j’ai envie de dire… ; ) Un film qui régale les yeux et les papilles que je vous conseille vivement si comme moi vous aviez loupé un épisode… ^^
Je n'ai posté qu'une seule de la série de photos épinglées par la blogueuse. Je vous invite à visiter son blog si vous désirez voir les autres. http://www.zoemacaron.fr/marie-antoinette-version-coppola/
Spoiler:
Ben oui, c'est plein de macarons qui n'existaient pas encore, et d'allures avachies qui n'étaient pas possibles en présence de la reine, a fortiori par la reine elle-même.
... voilà voilà...
Nous ne sommes donc pas à la Cour de France au XVIIIe siècle et cette jeune femme qui renifle une friandise n'est pas la reine Marie Antoinette. Derrière elle, ce n'est pas un courtisan qui se déhanche. On est peut-être dans une after or something...
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Sam 8 Fév - 10:17
Ici, une discussion sur un forum consacré à la couture et à la customisation. La plupart des internautes qui participent à la conversation ont adoré le film. Et c'est un véritable plébiscite pour les costumes.
Parmi la série de photos proposées, je prends celle-ci, parce qu'il y a des enfants.
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Sam 8 Fév - 10:29
Ce site a choisi de mettre en évidence ce commentaire-ci parmi ceux qui expriment leur avis sur le film: http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20080326225852AAf4dGP
J'ai aimé ce film, assez décalé, avec un vrai parti de mise en scène à contre-pied. C'est bien à cela que sert une création originale, si c'était pour refaire un enième film en costume classique, ce n'était pas le peine. Et si c'est l'exactitude historique que l'on recherche autant passer la semaine aux archives nationales ou se faire enfermer quelques jours à Versailles... Ce jeu de chercher les petits détails anachroniques j'aime bien, ça donne du rythme, créée la surprise. Prendre les spectateurs par le jeu et la surprise, c'est une bonne chose. D'autre part la partie exil, départ de Marie-Antoinette et le "traumatisme" que cela représentait pour cette très jeune femme m'a semblé assez intéressant, sensible. L'approche du couple dont le désir est absent, difficile à venir, comment s'apprivoiser, "puis "faire avec" m'a également plu. Peut-être la partie Fersen était plus "critiquable", un peu plaquée; mais c'est un point de vue. Raconter une histoire c'est faire le choix d'un point de vue subjectif et personnel... C'est toute la différence entre une dépèche AFP et un article de Libé... Prendre un parti prix, dont celui d'être critiqué(e) c'est toujours courageux, intérêssant, osé, et élaborer la mise en scène d'un tel film est aussi plein de risques, en serions nous capables ? J'imagine aussi que la nationalité americaine et la jeunesse de la réalistrice ne sont pas pour rien dans l'ambiance générale du film. Mettre un peu d'air frais dans la grande histoire, quel bonheur ! Laissons-nous surprendre, soyons critiques et sensibles, à tout ce qui n'est pas nous et nous apprend tant sur les autres. Il faut que je regarde "virgin suicides", justement...
C'est vrai que c'est une chouette réponse, d'autant plus que son auteur avoue avoir puisé à la source de sa subjectivité. Et que faire de mieux devant l'écran, que se laisser envahir par les impressions et les sensations?
Je suis donc assez d'accord avec ce que dit l'internaute ci-dessus, sauf que, dans ce cas, il ne fallait pas appeler ce film tout simplement "Marie-Antoinette"...
Allez, j'arrête de faire ma mauvaise tête et je poste une jolie photo:
... sauf que, pour moi, c'est plus Shakespeare in Love que Marie Antoinette...
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Sam 8 Fév - 20:12
http://marieantoinettedaily.tumblr.com/
J'aime bien. J'ai trouvé ces scènes de Cour très réussies, d'autant plus que Judy Davis est absolument époustouflante. Au départ, ce n'est pas comme ça du tout que j'aurais imaginé Madame L'Etiquette, mais... mais, oui, pourquoi pas?! Elle met dans son rôle tant de conviction qu'on y croit avec ravissement.
Autre bonne surprise du film, Marianne Faithfull en Marie Thérèse. Elle est géniale! Et, puisque je les ai tous les deux sur la photo, j'ajoute Mercy, bien interprété aussi par Steve Coogan.
J'aimais bien aussi Joseph, Danny Huston. Bien sûr, ce n'était pas notre Joseph, mais cet acteur aussi montrait tant de personnalité que je me suis laissé faire.
Bon, maintenant... j'aime beaucoup Jason Swartzman. J'aime la façon dont il campe un Loulou réservé et second degré. Mais, physiquement, il est aux antipodes du blond et grand Louis XVI. Je veux bien qu'on torde l'Histoire, mais pas jusque là, tout de même...
Ah, et...
Qui a dit "plus Habsbourg que ça tu meurs?"
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Dim 9 Fév - 2:48
J'aime beaucoup Rose Byrne. Je suis fan de la série "Damages" où tous les acteurs jouent un double-jeu et essaient de se doubler mutuellement. Ici, Rose Byrne est très en retrait de ce qu'elle peut donner. Elle nous construit une Madame de Polignac trop inspirée du film de Van Dyke, trop frivole et trop débauchée.
Mais elle est très jolie et très bien castée.
C'est fou comme Kirsten Dunst a tendance à briller...
Jolie photo que je n'avais encore jamais vue. http://4.bp.blogspot.com/_WAe8k-_nMMA/TNoA_mGdj4I/AAAAAAAAASQ/AadmcUGu2Xs/s1600/Rose-in-Marie-Antoinette-rose-byrne-6770563-1440-946.jpg
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Dim 9 Fév - 3:10
Incontestablement le meilleur acteur du film, dès qu'il apparaît on n'a plus d'yeux que pour lui, il crève l'écran... tadam...
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Mer 12 Fév - 0:05
Le succès du film de Sofia Coppola s'explique exactement en raison de la fascination pour la destin tragique de Marie-Antoinette largement diffusé dans les imaginaires, à tel point que la réalisatrice n'a même plus jugé utile de montrer la scène de la guillotine, ni même aucune scène révolutionnaire postérieure au 6 octobre 1789. Il suffisait de montrer la clameur d'une foule haineuse brandissant des torches devant les fenêtres de Versailles, suivie d'un ultime plan fixe et silencieux où l'on voit la chambre de la reine pillée et dévastée après l’invasion du palais de Versailles par le peuple, ouverte à tous vents. Le lustre fracassé, gisant à terre au centre de l'image, annonce la tête coupée de Marie-Antoinette. Avant cette image finale, le film n'est qu'un enchaînement de tableaux débordants de luxe raffiné, de frivolité et d'hédonisme. On peut lui reprocher l’absence de véritable scénario, mais c’est précisément ce qui le rend plus intéressant qu'une énième reconstitution chronologique.
“Marie-Antoinette” de Coppola synthétise le regard que porte la haute société étrangère – américaine en l'occurrence, mais aussi britannique et nippone – non seulement sur le personnage historique, mais aussi sur la France elle-même, pays profondément fascinant parce que paradoxal. En effet, notre pays est pour eux celui qui porte à un haut degré le raffinement de l'art de vivre par l'exigence universelle de bon goût jusque dans les moindres détails de l'habillement, de la nourriture, du comportement ou du cadre de vie. Mais la société française se caractérise aussi par des poussées régulières de rébellion, d'incivilité et de violence autodestructrice aussi soudaines que spectaculaires: de la Saint-Barthélémy à mai 68, en passant par les révolutions de 1830, 1848, la Terreur ou la Commune de Paris, l’histoire française regorge d’insurrections et de massacres civils qui ont eu une répercussion dans les autres pays d’Europe. Les publics étrangers d'aujourd'hui peuvent s'identifier volontiers avec Marie-Antoinette parce qu'ils entretiennent un rapport semblable à la culture française. Comme elle, venant de l’extérieur, ils découvrent et s’approprient avec délice l'inventivité frivole du luxe français, mais, tout comme Marie-Antoinette, ils finissent aussi par se heurter à certains rejets et incivilités incompréhensibles. Dans le dernier plan du film de Coppola, les soieries, girandoles et boiseries à la fois fabriquées et saccagées par un même peuple représentent exactement ce paradoxe. Ce plan fixe symbolise ce joli bibelot sophistiqué et dangereux qu'est la culture française, par lequel une étrangère un peu naïve peut se laisser piéger. C’est une interprétation que l’on trouve déjà au XIXe siècle, par exemple avec une nouvelle très amusante d’Alphonse Daudet, “La pendule de Bougival”, ou comment une ravissante petite pendule française de style Second Empire, transplantée dans le salon d’un brave bourgeois de Munich, est capable de détraquer toute la famille et ruiner sa réputation ! http://www.canal-educatif.fr/videos/art/30/vigee-lebrun-art-en-question-4/marie-antoinette-enfants.html
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Mer 12 Fév - 12:17
Encore une revue favorable:
Marie Antoinette 2006 ★★★★½
Watched Feb 12, 2014
OmarBishir’s review:
Sofia Coppola's most ambitious film, as she orchestrates a compelling retelling of Marie Antoinette's rise and fall. Dunst embodies the role, supported by the ever-so awkward and brilliant Jason Schwartzman. This film is BIG, in every sense of the word. Coppola reaches new heights in her abilities, with a larger than life set and elaborate costume design propelling this film into simply looking awesome. Other than her 2013 production "The Bling Ring," this is the only film she's made that is so vibrant in tone and style. http://letterboxd.com/omarbishir/film/marie-antoinette-2006/
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Dim 16 Fév - 12:21
Où j'en suis de mes réflexions? Eh bien, je cherche toujours...
Je viens de tomber sur une vidéo dont j'étais sûre, vu le contexte de l'article, qu'elle allait instantanément m'écoeurer:
Figurez-vous que non! Enfin, pas quand je parviens à séparer le film de Marie Antoinette, à considérer qu'il n'a pas grand chose à voir avec ma reine adorée, à le regarder comme une vision moderne, actualisée et déjantée de la vie de Cour à Versailles.
Et, ça, ça a été possible parce qu'il s'agissait d'une petite vidéo, bien mise en musique. Sur la longueur, je ne peux pas et l'oeuvre de Miss Coppola m'endort.
Donc, il vaut mieux que je la morcelle par clips bien calibrés.
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Dim 16 Fév - 12:53
Un commentaire tiré d'un blog au nom qui laisse rêveur... http://www.apartes-uchroniques.org/index.php/post/2006/06/03/312-marie-antoinette-vue-d-amerique
Marie Antoinette vue d'Amérique Publié le samedi 3 juin 2006 à 19 h 37
J'ai vu aujourd'hui le film de Sofia Coppola, "Marie Antoinette"... Je ne suis pas déçu puisque je n'attendais rien de particulier de ce film.
Kirsten Dunst a un jeu aussi diaphane que la carnation de ses joues, donnant à voir une Marie Antoinette évanescente, Jason Schwartzman campe un Louis XVI balourd et aussi expressif qu'un cochon, les autres rôles sont à l'avenant. Lorsque la jeune reine court dans l'herbe, aussitôt les images de films de Sissi avec Romy Schneider viennent me parasiter m'esprit : même blondeur, même sourire, même robe blanche. Malheureusement, Kirsten Dunst n'est pas Romy Schneider...
Le film est truffé d'inexactitudes, d'invraisemblances, d'anachronismes. Sofia Copola a choisi sans doute Ladurée comme fournisseur des macarons roses, elle aurait dû prendre Pierre Hermé, cela aurait peut être donné du parfum et de la vigueur aux images. L'ambiance générale est sucrée, kitsch, lourdé, écoeurante à force de roses et de pastels. Difficile d'échapper aux caries et au diabète avec Sofia...
Je pense qu'il aurait fallu titrer ce film "Une Marie Antoinette" parce qu'en aucun cas, il ne rend justice à cette reine "martyre."
Une seule vedette se dégage, et d'une manière extraordinaire, c'est le château de Versailles, l'écrin des derniers Bourbons : les salles sont sublimées par les costumes des acteurs, notamment la chambre de la Reine, que l'on peut enfin admirer sans les housses transparentes qui protègent, habituellement, les tissus.
Le tabernacle de la "Sainte Capitale de la France Eternelle" (dixit Rodolphe von Todstadt) est le personnage central et je tiens pour la plus réussie la scène de la reconstitution du mariage de Louis XVI et de Marie Antoinette dans la chapelle du Château : la nef est pleine, la galerie de même, en oubliant le film, on peut se laisser couler dans un XVIIIe ressuscité.
Il faut regarder ce film comme un bel album d'images sur la fin du Versailles des rois et Sofia Coppola doit en être remerciée. Pour le reste, foncez dans les biographies de Marie Antoinette, notamment celle de l'excellent Evelyne Lever, parue chez Fayard ("C'était Marie Antoinette").
... perso, je prendrais plutôt la bio écrite par Simone Bertière, mais il est vrai qu'elle est plus longue...
J'aime quand on illustre les pages consacrées à Marie Antoinette par d'authentiques portraits de Marie Antoinette...
Je vous conseille de lire aussi les commentaires d'internautes, ils discutent de l'opportunité au nom de guillotiner les gens en tant que symboles, et sont bien intéressants. Je ne les mets pas ici pour éviter le hors sujet. rappel du lien: http://www.apartes-uchroniques.org/index.php/post/2006/06/03/312-marie-antoinette-vue-d-amerique
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Mer 19 Fév - 19:39
Le film passe ce soir sur une chaîne payante. L'annonce n'est pas mal, je trouve.
Quand Sofia Coppola, la plus hype des cinéastes américaines, investit le château de Versailles, c'est pour conter une histoire d'ados tourmentés, sa grande affaire depuis Virgin Suicides. La jeune reine Marie-Antoinette, dans le film du même nom, n'y échappe pas. Alors que gronde la colère du peuple, la souveraine insouciante et honnie (Kirsten Dunst) s'étourdit de fêtes et tue le temps en s'achetant des robes et en gobant des macarons. http://www.programme-tv.net/news/cinema/48869-programme-tv-film-regarder-soir-chaines-payantes/
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola? Ven 21 Fév - 8:50
J'aime beaucoup cette image d'un monde fracassé.
De très belles photos techniques vont suivre. Je les place ici, comme tout ce qui m'aide à apprivoiser ce film.
J'aime bien voir la caméra, pour me rappeler, de temps à autre, le point de vue subjectif.
... et la plus belle, celle de l'artisan au travail.
clichés extraits de ce très beau blog: http://alethgalen.over-blog.com/photo-1600521-1-marie-antoinette-Sophia-COPPOLA--2-_jpg.html
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Sujet: Re: Que penser du Marie Antoinette de Sofia Coppola?