Nouvelle biographie de Marie-Antoinette ! (Vial)

bon : il ne sera pas dit que j'aurai laissé de côté sans la lire, une nouvelle biographie de notre Reine......

Je l'ai ! je reviendrai vous dire fidèlement ce que j'en pense, avec de larges extraits......

je suis en vacances dans une semaine, donc

Chère Aglaé,

Vous souhaitant anticipativement d'excellentes vacances, je me permets de vous faire part de mon plus vif intérêt pour les commentaires que vous nous ferez, n'ayant pas encore eu l'occasion d'acquérir cette Biographie personnellement.

Bien à vous

madame antoine

Merci de votre intérêt, très chère Madame Antoine !

J'aurai à coeur de le mériter

Chère Aglaé, c'est moi qui, modestement, au nom de tout le Boudoir de Marie-Antoinette, vous remercie chaleureusement. Vos remarques et commentaires sont toujours très intéressants.

Bien à vous

madame antoine

C'est trop gentil !

Je suis d'accord avec Madame Antoine ! Vos messages sont toujours intéressants et originaux.

Plus convenus, ceux de la presse écrite, qui comme l'on s'y attendait, continue d'encenser la biographie de Vial.

Pour Le Figaro, l'auteur rend toute sa densité à Marie-Antoinette dans qui fera date.

• «Comme reine, Marie-Antoinette s'est retrouvée prisonnière d'une fonction en pleine redéfinition»

Pour Le Monde, Charles-Eloi Vial nous livre une reine restaurée.
Du coup, l'illustration est tellement décalée que je vous la copie.

Pourquoi décalée ?

Melle Adelaide a écrit:

Pourquoi décalée ?

Parce que ce n'est pas un portrait d'époque mais un dessin actuel, de Caroline Andrieu.
On peut d'ailleurs lire tout l'article en ligne (si vous en avez le courage).

Merci Fleur !

je trouve qu'il y a déjà beaucoup à dire sur l'article lui-même.......le "restaurée" notamment qui assimile MA à un objet....

on va voir ce que donne la lecture...Vial est un jeune chartiste, et son époque d'étude est la période Napoléonienne;
lorsqu'il s'attache au XVIIIème siècle, c'est le siècle finissant qu'il étudie, plus précisément, la transition révolution/directoire/empire, ce qui peut influencer son regard sur MA.....
De fait, nous ici, dans le Boudoir avons déjà noté l'une des tendances actuelles ( puisqu'il est question de "restauration" d'effacer l'identité, la présence de MA jusque dans la restauration d'un des lieux qui est créé par et pour elle : le Hameau; ainsi, la Maison de la Reine, dont le salon aux murs jaunes citron et aux peintures Empire, re meublé avec des lourds meubles contemporains de sa nièce Marie-Louise

La Reine "gêne".....

Aglae a écrit:

La Reine "gêne".....

Mais pourquoi ?
C'est tellement moche la restauration de la maison de Reine au hameau, que beaucoup d'entre nous n'ont pas eu le courage de la visiter.

C'est vrai, "la reine restaurée", on voit presque les échafaudages.

Cher Zébulon, la République ne sait pas quoi faire de la "Révolution" :

Ce serait si bien si la révolution avait entraîné une belle république bleu ciel, jusqu'à aujourd'hui.....

Seulement, voilà, d'abord il y a eu trop de morts, de tous les partis, jusqu'à s'entretuer eux-mêmes, puis retrouvé un peu de calme, il y a eu l'Empire ! puis la Restauration ( de la monarchie), puis...puis.... des révolutions 1830, 1848, des Rois, encore un Empereur..... et enfin la république, mais avec une succession de présidents mous du bulbe, expirant dans les bras de leur maîtresse, etc.... sans compter qu'aux deux guerres mondiales, la république n'a pas forcément "brillé"

alors dézinguer la monarchie, oui, mais la remplacer par ?
d'autant que nombreuses sont les voix qui s'élèvent pour dénoncer, témoigner, accuser.....


alors, même si aujourd'hui une monarchie est, de facto, inenvisageable, il est un peu gênant de constater que sous l'ancien régime, tout n'était pas si noir, et encore bien pire, que la Révolution a été confisquée par la bourgeoisie, et que le peuple a été victime;

à partir de là il ne faut pas dire trop fort que Louis XVI et MA étaient de braves gens.....ça vaut mieux, soyons prudents

Un peu comme les Russes avec Lénine. Savent pas trop quoi en faire.
Caramba ! Bien encombrant !

Au fait, il est mort un 21 janvier, comme Louis XVI.
Coïncidence ? Je ne pense pas. Encore un coup des reptiliens.

Globule a écrit:

Coïncidence ? Je ne pense pas. Encore un coup des reptiliens.

funérailles......

Aglae ! Vous connaissez mon humour décapant !

Charles-Éloi toujours : « Marie-Antoinette était un personnage énigmatique, que ses contemporains peinaient déjà à comprendre »

Pas sûr que lui l'ait comprise.

Cher Globule, on va voir ça.....

Lu. Assez indigeste.

Je suis d'accord; dévorée de curiosité j'ai débuté la lecture ( introduction simplement) et déjà, il y a quelques points un peu "litigieux" du moins avec mes idées....

* la Reine est sans cesse présentée comme une figure historique mal analysée, mal connue, jusqu'à - on s'en doute- la bio de Vial;
C'est faire bon marché des études déjà faites et remarquables Simone Bertière, notamment;

* second point - plus dangereux selon moi- les sources dont se réclame C.E. Vial me semblent inégales en valeur : oui, à Bertière, Antonia Fraser est oubliée, Evelyn Lever bof, Madame Campan, hum, méfiance, etc.... mais alors surtout Evelyn Farr et Stefan Zveig, je vois avec inquiétude qu'aucun tri lucide n'est effectué et que C.E. Vial va se référer à des études contestables pour moi;

* troisième grief touchant encore les précédentes études : les Goncourt, souvent cités alors que de l'avis général ce ne sont nullement des analystes sérieux, bref le pb se répète = il y a un problème des documents auxquels va se référer Vial

* ce dernier cependant expose sa méthode = faire surgir la personnalité de la Reine des documents qui ont trait à elle, quels qu'ils soient, concernant la mode, la décoration, tout ce qui a eu un contact avec la Reine


j'en suis là....J'ai acheté l'ouvrage en numérique ( 20 euros au lieu de 28 euros) ce qui rend parfois malaisé d'annoter au fur et à mesure de la lecture;
On va voir si il y a un progrès ensuite;

Merci Aglaé et Vlad Tépès parce que je n'ai pas encore pu lire cette biographie et je ne sais même pas encore si je vais pouvoir l'acheter.
Du coup merci pour vos retours.

Colibri, je vais vraiment analyser de façon détaillée, aussi, vous pourrez vous faire une idée précise.....

J'ai lu ce livre et chaque page m'a enchantée. Le contenu est excellent, la reine est présentée sous un jour intéressant. Comme dit, je confirme : la politique est développée. Mais aussi le sujet qui me tient à coeur : la relation avec Axel de Fersen est analysée avec finesse et toutes les nouvelles découvertes mises en avant.

En résumé, je recommande cette biographie

Voilà, j'ai mis à profit cette première semaine de vacances pour poursuivre la lecture de C.E. Vial;
Je m'y suis obligée un peu, car j'avais en concurrence la nouvelle biographie sur Madame de Sévigné de Geneviève Haroche Bouzinac  ( https://maria-antonia.forumactif.com/t52579-madame-de-sevigne-biographie-de-genevieve-haroche-bouzinac )
que j'ai beaucoup plus appréciée, ayant beaucoup travaillé sur Marie de Sévigné;
La lecture de Vial est un peu longue, et ralentie par beaucoup de détails pas forcément indispensables; il y a une certaine méticulosité à évoquer les sources, c'est pesant, et ainsi que je le craignais les écrivains évoqués n'ont pas guère mon adhésion;
Donc, j'abrège un peu : si vous voulez le lire, achetez le en "numérique" : 20 euros, au lieu de 28 pour le livre papier;
Vial est ( on le comprend !) très fier de ses diplômes d'archiviste, et il le fait sentir;
Personnellement, je n'ai rien lu de neuf ni de concluant;
Je ne rappelle pas les brillantes analyses et le style excellent de, par exemple Simone Bertière qui se dévore;
Mon impression de départ s'est confirmée au fil des pages, personnellement, je ne suis pas convaincue, pour moi ce n'est pas LA biographie;

Ah bah pas sûre de l'acheter alors. Trop de pages à lire et si elles sont pas intéressantes.

Lire est mon métier ( prof' de lettres) et j'ai traîné : la pensée de Vial ne progresse pas simplement, il veut prouver à coup sûr, il insiste, répète de façon différente;

bon, ensuite, chacun est libre;


Personnellement, avec Zweig et Evelyn Farr, en ce qui me concerne, il s'est tiré dans le pied; je trouve ça étrange de la part d'un archiviste;

Chères Noumea et Aglae, merci d'avoir partagé vos impressions avec le Boudoir. Vos opinions divergent et comme je suis souvent en accord avec Aglae, je crois que je vais suivre son avis et m'épargner une lecture qui ne m'apprendrait rien de plus que les précédentes.
D'ailleurs, ma méfiance était déjà éveillée par les effets d'annonces; une biographie n'est jamais définitive.

Ah la la, mes p'tits loulous ! Ce ne sont pas vos commentaires qui me donneront envie de me précipiter chez mon libraire.

D'autant plus, chère Aglae, que vous êtes tout à fait en phase avec notre ami Benjamin Warlop, notre cher Majesté du Boudoir.

Majesté a écrit:

Pour commencer, pour le choix de la couverture, pourquoi avoir préféré cette version du tableau d'Elisabeth Vigée Le Brun à celle-ci si fraîche ? :



Ce 13 janvier 2024, je termine à peine cet ouvrage avec une impression de manque et de déception tant les médias vantaient ce livre. On ne lira jamais rien de plus élogieux que l'introduction où Charles-Eloi Vial semble confirmer tout ce qu'on attend.... J'avais beaucoup apprécié son livre sur La Famille Royale au Temple ( Paris, Perrin, 2018). Quel ne fut donc pas mon contentement en n'apprenant rien de spécifiquement nouveau dans ces lignes où l'auteur se vante de détromper le lecteur en reprenant tout depuis les sources ... Mais quelles sources ! Beaucoup que nous connaissons déjà bien, mais qu'il cite au conditionnel, histoire d'émettre certains doutes qu'on a finalement toujours eus.
Certaines sources, notamment autrichiennes, permettent de connaître d'où viennent certaines informations qu'on a lues et relues, et parfois de corriger certaines idées, mais surtout ici de préciser certains traits de vie de la petite Archiduchesse.

Il suffit de voir que pour la question «Fersen», il ne s'appuie essentiellement que sur le travail d'Evelyn Farr, (dont il mentionne les analyses d’après Dorset …) qui n'a rien d'objectif, puisque selon ses aveux-mêmes, elle se base sur une conviction première et pioche dans les mémoires, libelles et informations diverses tout ce qui entre dans le point de vue de sa théorie. C'est un travail anti-scientifique qui jure avec la belle scientificité de Vial. Il n'a pas cru devoir reprendre les propos d'Alma Soderhjelm, ni même l'excellent récent travail d'Isabelle Aristide-Hastir, Farr lui a suffit. Une telle suffisance m'est insuffisante ! L’archiviste se vante de couper court aux légendes et rumeurs en se fiant seulement aux archives ! Il parle de la nuit de Fersen aux Tuileries en février 1792 comme «la dernière qu'ils passèrent ensemble».... donc au lieu d'évincer les rumeurs, les pamphlets de l'époque, il les compte comme des sources fiables. Tu parles d'une révolution ! Il affirme dans sa conclusion que «l'amour de Marie-Antoinette et Fersen ne fut ni tout à fait chaste, ni vraiment platonique»... en somme il ne conclut rien de bien neuf ! Une conclusion pleine de doutes qui en reste à ce que disaient André Castelot ou Jean Chalon. Ou même Evelyne Lever. Donc aucune évolution malgré les lettres décaviardées ! Il a une thèse qu'on lui a peut-être demandé de défendre d'une Marie-Antoinette cérébrale, politique, tacticienne donc une histoire d'amour là-dedans, ça jure !
En fait, il est aussi néophyte sur Marie-Antoinette qu'une Sophie Herfort qui m'avait promis monts et merveilles de nouveautés (elle ne mentait certes pas : elle découvrait tout ce que je lui depuis bientôt quarante ans) … La suffisance de sa présentation ne me rend pas indulgent !

«Marie-Antoinette fait partie de ces personnages sur lesquels on projette beaucoup de nous-même»
Charles-Éloi Vial publie une magistrale biographie de la dernière reine de l’Ancien Régime et en profite pour tordre le cou à de nombreuses idées reçues.

PAR HUGO WINTREBERT

https://www.vanityfair.fr/article/marie-antoinette-fait-partie-de-ces-personnages-sur-lesquels-on-projette-beaucoup-de-nous-meme

Charles-Eloi Vial qui s'emble se déclarer comme la nouvelle référence absolue, fait des erreurs : il parle, par exemple, du «baron Pierre de Besenval»... passe encore à l'oral, mais à l'écrit, surtout quand on est archiviste, on parle de «Pierre, baron de Besenval».... et il fait ça pour tous. Il évoque Guines, sans î ... On connaît toutes ses citations. Mais à part quelques éléments sur Judith de Brandeiss au début, j'ai appris peu de choses.

Il revient à présent sur le phymosis comme une chose incertaine que rien ne semble pouvoir certifier.... Chacun sait pourtant que si c'est effectivement un petit-fils (peu porté sur l'hygiène) de Louis XV, effectivement marié à une fille de Marie-Thérèse d'Autriche, qui était touché de phymosis, c'est Ferdinand de Parme (1751-1802), fils d'Elisabeth de France (1727-1759), époux de Marie-Amélie d'Autriche (1746-1804).

Il cite l’anecdote de Didon seulement au conditionnel…. Sans la contrer complètement… Alors que c’est issu de mémoires apocryphes d’un faux seigneur anglais forgés au début du XXe siècle !

En fait Marie-Antoinette est absente du livre tant le descriptif est plat et peu vivant ... Il ne rencontre pas Marie-Antoinette, il La décrypte, il pense l'analyser.
Mais il ferait honte à Jacob-Nicolas Moreau !

Au final, il utilise des archives; il ne traite pas son sujet !

Le propos d'archiviste de Vial se veut objectif, il manque donc totalement d'empathie, il l'évite même volontairement, ce qui rend son texte assez froid. Evidemment, il est dénué des adverbes et autres exclamations inutiles dont usent certains auteurs pour personnaliser leur réemploi de textes précédents. Dans ce cas, il aurait fallu que le choix des sources soit irréprochable, or y rencontrer les mémoires d'Adèle de Boigne, même si prévenus de les prendre avec des pincettes, est décevant.

Décidément ce livre m'apparaît comme inutile !

Sur le plateau de Quotidien, Il évoque Fersen comme «Son amant probablement».... L'archiviste n'a lu que Farr sur le sujet.... alors en terme de sources c'est limite en qualité comme en quantité !!! Il cite Marie-Antoinette qui aurait écrit à Fersen en lui tutoyant Son amour… s’il n’est fiable dans la forme il ne l’est pas davantage dans le fond .

https://www.tf1.fr/tmc/quotidien-avec-yann-barthes/videos/invite-charles-eloi-vial-devoile-les-secrets-de-marie-antoinette-04970719.html

Il dit des choses intéressantes notamment l’aspect politique et Son caractère beaucoup moins frivole qu’on se l’imagine mais commencer par Fersen et terminer par Fersen c’est vraiment très mal résumer sa vie ! Et pour le coup de la brioche, au lieu de couper court direct, avec preuves à l’appui qu’il a, il affirme qu’Elle aurait pu le dire !

«Fersen raconte danss son journal codé et caviardé qu'on lui a dit que...» est-ce une manière de procéder digne de l'école des Chartes ?

Décidément, ces trois ans de travail ne semblent pas avoir été suffisants pour connaître l'ensemble de la personnalité de Marie-Antoinette. J'invite l'auteur à se procurer le livre d'Isabelle Aristide-Hastir pour concevoir le manque dans son analyse qui n'en aurait été que meilleure, puisque les deux auteurs vont dans le même sens d'une Marie-Antoinette cérébrale, politique et tacticienne. ( cette omission le faisant apparaître comme «un savant de la veille», pour reprendre le terme proustien) « Une femme politique, donc, dont l'échec a fini par se transformer en victoire posthume», conclue-t-il subtilement son introduction.

«Marie-Antoinette fait partie de ces personnages sur lesquels on projette beaucoup de nous-même»

Benjamin Warlop