Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 12 octobre 1793 (21 vendémiaire an II): 6 heures du matin...

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yann sinclair

yann sinclair


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MessageSujet: 12 octobre 1793 (21 vendémiaire an II): 6 heures du matin...   12 octobre 1793 (21 vendémiaire an II): 6 heures du matin... Icon_minitimeDim 13 Oct - 14:41

Samedi 12 octobre 1793
Primidi 21 vendémiaire an II Chanvre


A six heures


Marie-Antoinette subit, à son tour, un interrogatoire secret destiné à préparer l'audience devant débuter le surlendemain.

Entourée de deux gendarmes et d'un huissier, elle traverse la cour des hommes puis, par l'escalier Bonbec, pénètre dans la salle d'audience du Tribunal révolutionnaire.

Cette "salle de la Liberté" (Grand'chambre) est la salle dans laquelle les rois tenaient jadis leurs lits de justice (actuelle première chambre du Tribunal de grande instance de Paris)

La reine est invitée à s'asseoir sur une banquette, devant le bureau du jeune président du tribunal, Martial Joseph Armand Herman - un protégé de Maximilien de Robespierre-, qui fait office de juge d'instruction, et en présence de l'accusateur public Fouquier-Tinville.

Les questions posées à Marie-Antoinette n'appellent pas de réponses : elles constituent déjà des accusations.

Le Président Herman demande à la reine ses nom, âge, profession, pays, et demeure.

La reine répond: « Marie-Antoinette de Lorraine d'Autriche, âgée de 37 ans, veuve du roi de France »

Les questions s'enchaînent, Marie-Antoinette ne faiblit pas, et écarte les accusations avec autant d'esprit que de lucidité.

Les protagonistes ne parlent pas le même langage.

Le Président Herman articule son instruction autour de quelques thèmes majeurs, présentés de manière outrancière.

Ces thèmes seront développés au cours du procès. Herman passe en revue les relations coupables de la reine avec l'Autriche, ses dépenses excessives, son influence néfaste sur Louis XVI, mais aussi son rôle dans plusieurs épisodes controversés de la Révolution : le banquet du 1er octobre 1789, la fuite en berline suivie de l'arrestation à Varennes, le massacre des Tuileries (10 août 1792), plus récemment la "Conspiration de l'Oeillet"


Accusation

"Non contente de dilapider d'une manière effroyable les finances de la France, fruit des sueurs du peuple, pour vos plaisirs et vos intrigues, de concert avec d'infâmes ministres, vous avez fait passer à l'empereur des millions pour servir contre le peuple qui vous nourrissait".

Marie-Antoinette

Jamais, elle sait que souvent on s'est servi de ce moyen contre elle ; qu'elle aimait trop son époux pour dilapider l'argent de son pays ; que son frère n'avait pas besoin de l'argent de la France ; et par les mêmes principes qui l'attachaient à la France, elle ne lui en aurait point donné".

Accusation

" A elle observé (...) que lorsqu'il était question de savoir si Louis Capet sanctionnerait ou opposerait son veto aux décrets rendus dans le courant de novembre 1791, concernant ses frères, les émigrés et les prêtres réfractaires et fanatiques, ce n'est pas elle qui a déterminé Louis Capet à apposer son veto à ces décrets ?

Marie-Antoinette: Répond

"que son époux n'avait pas besoin qu'on le pressât pour faire ce qu'il croyait de son devoir ; qu'elle n'était point de conseil; et que ce n'est que là que ces sortes d'affaires se traitaient et se décidaient".

Accusation

"C'est vous qui avez appris à Louis Capet cet art de profonde dissimulation avec laquelle il a trompé trop longtemps le bon peuple français, qui ne se doutait pas qu'on pût porter à un tel degré la scélératesse et la perfidie ?

Marie-Antoinette

"Oui le peuple a été trompé ; il l'a été cruellement, mais ce n'est ni par son mari, ni par elle."

Accusation

Vous n'avez jamais cessé un moment de vouloir détruire la liberté; vous vouliez à quelque prix que ce fût et remonter au trône sur les cadavres des patriotes ?

Marie-Antoinette

"Qu'ils n'avaient pas besoin de remonter sur le trône, qu'ils y étaient; qu'ils n'ont jamais désiré que le bonheur de la France, qu'elle fut heureuse; mais qu'elle le soit, ils seront toujours contents".

L'interrogatoire terminé, le Président Herman demande à l'accusée si elle souhaite l'assistance d'un avocat. Épuisée, Marie-Antoinette répond qu'elle n'en connait aucun.

Le tribunal lui commet d'office deux avocats: Claude François Chauveau-Lagarde et Guillaume Alexandre Tronsson.

Les avocats de Marie-Antoinette ne sont prévenus que le 13 octobre 1793.

Or les débats doivent commencer le lendemain matin, dès huit heures. En hâte, Claude François Chauveau-Lagarde revient de sa maison de campagne et se précipite à la Conciergerie, où la reine lui donne la connaissance de l'acte d'accusation.

Au greffe, les pièces du dossier sont entassées dans un désordre indescriptible.

Il faudrait au moins deux semaines pour trier et y voir clair.

Claude François Chauveau-Lagarde réussit à convaincre Marie-Antoinette de solliciter un délai de trois jours.

La Convention nationale refuse la demande, sans même l'étudier.

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