La duchesse de Polignac

Ne connais-tu pas le portrait par Elisabeth dont est tiré celui que tu nous as posté?Elle y est tout en boucles, la coiffure diffère donc mais l'expression y est assez semblable



Bien à vous.

Bien sûr, celui réalisé de mémoire. Je l'ai posté en page 1 de ce sujet. Mais la facture en est tout à fait différente, ainsi que l'expression et, je dirais, le climat. Cette représentation-ci a des accents romantiques, quand celle d'Elisabeth avait ceux du souvenir.

J'y ai toujours vu Gabrielle malade, n'est-ce pas ainsi que Madame Vigée Lebrun a voulu la peindre ?

Ce portrait est magnifique Pim en effet!

C'est aussi la première fois que je le vois...quel regard!

J'avais déjà lu quelque part que Madame de Polignac avait été présente dans la vie de Marie Antoinette dès son mariage en 1770. Mais, faute de plus amples renseignements, je ne m'étais pas attachée à cette information.

Jacques de La Faye nous en apprend davantage (Amitiés de reine, Paul Emile éditeur, 1910, pp 24-26).

Lors du fameux bal qui fâcha, le 19 mai 1170, Marie Antoinette les mariés devaient danser les premiers, suivi des princes du sang, dont la princesse de Lamballe.

Cela, nous le savons, mais ce qui n'est que rarement considéré par les biographes, c'est que, plus bas dans la liste établie par le roi, figurait la comtesse Jules de Polignac.

C'est la première fois que le nom de Madame de Polignac apparaît dans les chroniques de la cour, nous révèle La Faye. Il ajoute qu'elle dansait avec une grace incomparable et avait, dit le duc de Lévis, "la plus céleste figure que l'on puisse rêver; son regard, son sourire, tous ses traits étaient angéliques.
Des yeux bleus expressifs et parlants, un nez un peu relevé, tout près d'être retroussé et ne l'étant pas, des dents petites, blanches et bien rangées, de magnifiques cheveux bruns, des épaules abattues, un col bien détaché, qui grandissaient sa petite taille", complétaient la séduction de cette jeune femme, mariée depuis trois ans.

Monsieur de La Faye cite les prénoms de la duchesse dans cet ordre : Gabrielle Yolande Martine, tout en l'appelant Yolande. Il précise que, avec à peine 10 000 livres de rente, le couple ne pouvait soutenir le train de la cour et qu'il vivait retiré sur ses terres de Claye, près de Meaux.

Il avait fallu une invitation formelle du roi pour faire venir Madame de Polignac à Versailles au moment des fêtes du mariage de la dauphine, ajoute l'auteur; malgré tous les succès qu'elle y remporta, elle repartit aussitôt après le bal du 19 pour Claye, où pendant plus de quatre ans elle vécut dans une semi-retraite, tout occupée de son fils et de sa fille.

Voici qui rend justice aux sentiments maternels de Gabrielle de Polignac, sentiments si tendres qu'elle se retrouvera maman encore plusieurs fois, des années plus tard, en même temps que Marie Antoinette.

Je suis épaté de cet scoop ! Toutes les biographies aussi succintes soient-elles ne nous la faisait entrer en scène Versaillaise qu'après l'avènement de Louis XVI...Coppola, par inadvertance , n'aurait donc pas commis pour cela de véritable anachronisme (sauf, quand-même, qu'elle y était déjà Duchesse ... )

pimprenelle a écrit:

Voici qui rend justice aux sentiments maternels de Gabrielle de Polignac, sentiments si tendres qu'elle se retrouvera maman encore plusieurs fois, des années plus tard, en même temps que Marie Antoinette.

Une tendresse à laquelle Marie-Antoinette fera appel, lors de la banqueroute des Guéméné...

Bien à vous.

Citation :

sauf, quand-même, qu'elle y était déjà Duchesse

... et peut-être qu'elle n'a pas tout à fait dit "hello!"

Je ne résiste pas à citer Lescure dans son livre "Marie-Antoinette et sa famille", où il parle superbement de l'amitié entre la Reine et la Duchesse de Polignac, en 1782 lorsque cette dernière a été nommée gouvernante des enfants de France (ce qui a été très critiqué par la noblesse) :

"Car il n'est de faveur plus naturelle et plus légitime que celle qui repose sur une amitié fondée elle-même sur l'estime, et ce serait interdire aux reines d'avoir un coeur, que de leur en interdire les sentiments les plus honorables, la générosité et l'amitié. Marie-Antoinette était digne d'éprouver ces sentiments, madame de Polignac digne de les inspirer."

Je trouve cela vraiment joliment écrit, et tellement vrai....

Ah, oui, c'est beau ! Merci, Chou !

Une information que j'ignorais totalement :



L'Hotel de Marle se situe au 11 rue Payenne, il s'appelle aussi Hôtel de Polastron-Polignac. Il a appartenu à la Comtesse de Polignac, Gouvernante des enfants de Louis XVI et de Marie-Antoinette d'Autriche.


Il est aujourd'hui le siège du Centre Culturel Suèdois.

Quel bel endroit...

Hôtel de Marle, du nom de son premier propriétaire.

Wahou! merci Pim ! Je ne connaissais pas mais suis pourtant passé régulièrement devant puisque la rue Payenne est attenante au musée Carnavalet...Un lieu haut en culture historique donc

Bien à vous.

Une question peut-être idiote... serait-ce celle-là, la seule maison particulière dans laquelle Louis XVI serait entré ?

pimprenelle a écrit:

Une information que j'ignorais totalement :

Rooooh ! : http://www.lafoliedix-huitieme.eu/ftopic291h.php%F4tel++marle

D'après ce que j'ai lu, cet hôtel lui échut vers 1755. Elle le vend en 1774 (Louis XVI n'y est certainement jamais venu ).

Pour la petite anecdote, cette demeure est cédée en 1821 à Charles Bourdon qui y installe un établissement d'enseignement préparatoire aux grandes écoles ; Baudelaire fut l'un des pensionnaires...

Citation :

Rooooh !  : http://www.lafoliedix-huitieme.eu/ftopic291h.php%F4tel++marle

Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa, pater...   Ze l'avais pas vu...  

Citation :

D'après ce que j'ai lu, cet hôtel lui échut vers 1755. Elle le vend en 1774 (Louis XVI n'y est certainement jamais venu  ).

Ca, c'est strange... vu que Gabrielle est née en 1749. Elle n'aurait pas pu posséder cet hôtel à 6 ans... Si ?   Son père vivait encore...

Par contre, que la famille Polignac l'ait vendu en 1774, c'est fort possible.

Ce n'est donc pas là que Loulou est allé...   Merci pour ces infos.  

J' ai lu dans certains de vos postes que Madame de Polignac est née le même jour et même année que Madame de Lamballe le 08 septembre 1749, je me demande si cela n 'est pas exagéré, ou allez c'est un pur hasard que ces deux femmes aient la même date de naissance à la même année

En effet, Madame Royale, cette coincidence m'a toujours étonnée aussi. Je me demande s'il n'y a pas là une erreur... J'ai trouvé une autre date pour Madame de Polignac, le 10 septembre 1749, mais celle que vous citez est bien plus souvent avancée.

Ce qui me surprend le plus est qu'à priori nous ne sommes pas sûr de la date de naissance d'une Duchesse....qui a été d'abord Comtesse certes, mais quand même...il n'y a donc pas d'acte de naissance ou autre document du genre?

Aujourd'huy est le 258ème anniversaire de notre Duchesse préférée !

Toutes nos pensées pour elle !

Bien à elle.

De Madame de Lamballe aussi, alors... puisque, comme l'a relevé Madame Royale, elles sont censées être nées le même jour.

Une pensée pour elle deux

Très bon rappel !

Quelqu'un ici  sait-il où se trouve la tombe de la Duchesse à Vienne, et si on peut encore la visiter? Et si il y a vraiment l'inscription "Morte de chagrin" ou quelque chose de semblable ?

Ah, baron... J'ai contacté divers organismes, à Vienne, ainsi que des spécialistes des cimetières. Rien à faire ! J'ai eu beau me fier à mon instinct... la passion n'a pas payé... Les cimetières que j'ai visités ne m'ont rien appris.

A moins d'une localisation précise, je crains que cette recherche ne soit vaine. Il existe en effet un bon nombre de tombes effacées par le temps...

Il semblerait que Madame de Polignac ait été enterrée aux abords d'une église. Si quelqu'un en sait plus... Je retournerai à Vienne avec joie pour me recueillir auprès de Madame de Polignac !

Cette question fait partie des choses qu'il reste à découvrir

Remarque trouvée au hasard de recherches : Catriona SETH, Marie Antoinette, Anthologie et dictionnaire, Laffont, 2006, dans son lexique, p. 802, mentionne Gabrielle Yolande Martine de Polastron. Dans cet ordre-là, bien que, dans le corps du texte, elle l'appelle Yolande.

Epinglons cet article qui ne donne pas dans le sensationnel, comme trop souvent lorsqu'il est question de la duchesse de Polignac. Loin de tomber dans la caricature facile, Catriona Seth fait preuve de beaucoup d'objectivité. Faire état des rumeurs qui couraient sur Gabrielle ne l'empêche pas de relever ses grandes qualités.

L'auteur insiste aussi sur l'amitié que le roi avait également pour Madame de Polignac.

La fin accrédite la version des amis de Gabrielle : elle est morte de chagrin à l'annonce du décès d'Antoinette.