La duchesse de Polignac

Absolument ! C'est le fonctionement "normal" du courtisan : "dire du bien de tout le monde, demander tout ce qui vaque, s'asseoir quand il peut" . Souvenons-nous que même le très riche et très vertueux duc de Penthièvre se rend opportun pour faire entendre que la rémunération de la charge de Surintendante de Mme de Lamballe est trop faible. Mercy l'écrit à Marie-Thérèse.
Montesquieu fustige l'ambition dans l"oisiveté et le désir de s'enrichir sans travail ... " Notre Jules n'y échappe pas ! On le voit dans plusieurs occasion réclamer "avec hauteur" , comme quelqu'un qui croit que tout lui est accessible, que tout lui est dû ...

Oui, c'est vrai... Vous avez raison de le rappeler. J'ai un peu de mal à intégrer ce fonctionnement. A la limite, je dirai même que la psychologie d'une Diane, franchement ambitieuse, m'est plus compréhensible.

Citation :

Je pense qu'il avait pris son parti de ce que Yolande en aimait un autre.

Comme Louis XVI....

Je vois, baron, que la lecture de Dufresne vous a profondément marqué. Dans le genre bas de gamme, je vous conseille aussi Messadié. Vous y trouverez votre lot de sensations fortes.

pimprenelle a écrit:

Oui, c'est vrai... Vous avez raison de le rappeler. J'ai un peu de mal à intégrer ce fonctionnement. A la limite, je dirai même que la psychologie d'une Diane, franchement ambitieuse, m'est plus compréhensible.

Diane c'est un bulldozer; que surgisse un problème, une difficulté, elle fonce dans le tas !

C'est vrai que, vu comme ça, niveau psy, faut pas un doctorat !

Sacrée Diane, c'est un grand coeur dans une enveloppe épineuse. En voilà une que l'on peut toujours prendre au pied de la lettre. Elle ne fait pas dans le second degré.

Pim a écit:

Citation :

Je vois, baron, que la lecture de Dufresne vous a profondément marqué. Dans le genre bas de gamme, je vous conseille aussi Messadié. Vous y trouverez votre lot de sensations fortes.

Non, pour les sensations fortes j'ai mon compte pour l'instant, je vous remercie. Je lis les Girault de Coursac...

Bonne lecture, baron !

La personne de Jules me semble ausi très difficile à cerner, j'ai tilté qu'en fait cet homme est vraiment en retrait  
On part du principe qu'il n'a pas rechigné quand Louis XVI lui a retiré sa charge, car finalement les historiens ne s'attardent pas sur son cas.
J'ai du mal à cerner sa personnalité tellement il est dans l'ombre de sa femme...

Pas d'accord avec toi, Chou. En général, on précise bien que le duc a été dans les premiers à renoncer à sa charge, ce qui donne un certain panache au personnage. D'où le sentiment de contradictions que je ressentais à la lecture d'autres passages de la biographie.

C'est vrai? Ah je ne m'en souvenais plus....

Chou d'amour a écrit:

La personne de Jules me semble ausi très difficile à cerner, j'ai tilté qu'en fait cet homme est vraiment en retrait  
On part du principe qu'il n'a pas rechigné quand Louis XVI lui a retiré sa charge, car finalement les historiens ne s'attardent pas sur son cas.
J'ai du mal à cerner sa personnalité tellement il est dans l'ombre de sa femme...

Pas de sa femme, Chou, mais de sa tempêtueuse soeur Diane qui commande toute la famille depuis bien avant le mariage Polastron-Polignac, y compris leur père, le vicomte de Polignac que Marc de Bombelles dit très occupé à pincer dans les coins la fille de son jardinier de Claye.

Il ne serait pas un peu langue de pute à ses heures, Marc de Bombelles ?

Ah ! ah ! ah !!!!!!!

Vous voulez dire que par rapport à sa femme Yolande, Jules de Polignac n'était pas en retrait? J'aurais dit l'inverse, tant sa femme occupe une très grande partie de la scène à Versailles, aussi bien sociale que politique :s:

Cela dépend de quel point de vue vous vous placez. Du point de vue familial, Jules est sous la coupe de Diane, et Yolande comme lui. Du point de vue de la Cour, du monde, Yolande est sous les "projecteurs" au centre de la scène, objet de toutes les curiosités et toutes les attentions, quand Jules est quasiment inexistant, malgré sa charge de grand écuyer et son titre de duc qu'il sait ne devoir qu'à la faveur dont jouit sa femme.

Je dirais qu'entre sa soeur et sa femme, le brave Jules compte pour du beurre !

Effectivement, le pauvre était caché non pas par sa femme seulement mais aussi par sa soeur. Les femmes Polignac savaient y faire

Diane, Chou! savait y faire !!! Yolande n'était pas calculatrice. Elle était la première étonnée de bénéficier de la distinction royale.

C'est vrai je suis d'accord, mais même inconsciemment Yolande savait y faire, elle a quand même réussi à être une grande amie de la Reine de France, et à le rester...pour moi elle sait bien mieux y faire qu'une calculatrice comme sa belle soeur

Ce n'est pas la même chose, en effet. Yolande n'avait pas manoeuvré pour s'attacher le coeur de la Reine. C'est une manière de coup de foudre de la part de Marie-Antoinette.

Voilà, mais disons que Yolande a su entretenir cette amitié

Pour ses détracteurs, Yolande y a même déployé mille ruses et bassesses, se jouant des sentiments de la Reine en feignant l'indifférence et en se livrant à une forme de chantage sur le mode "Je quitte la Cour" , propre à affoler Marie-Antoinette.

La vision de ces détracteurs fait honte à Madame de Polignac mais également à Marie Antoinette. Il suffit de lire les lettres que la souveraine a adressées à son amie en exil pour mesurer toute la profondeur de cette affection. Marie Antoinette aurait-elle été stupide au point d'accorder toute sa confiance à une intrigante ? Non... il est clair que la petite duchesse a aimé sa reine de tout son coeur. La séparation l'a même menée au désespoir et a hâté sa mort.