Livre "L'énigme Fersen" de Françoise Wagener

On annonce pour le 2 mars 2016 la parution d'un essai au titre alléchant



Ce livre sera signé, excusez du peu, Françoise Wagener.

Fersen est un sujet touchy, mais l'auteur de cet essai n'est pas n'importe qui et au vu de son parcours on peut espérer qu'elle ne donnera pas dans le sensationnalisme.  

Pour les plus distraits, je rappelle brièvement de qui il s'agit.   Françoise Wagener a fait des études supérieures littéraires à la Sorbonne et une carrière au Monde où elle a dirigé pendant douze ans la rubrique Lettres étrangères. Spécialisée dans la période napoléonienne, elle a écrit des biographies couronnées de succès, Madame Récamier (Lattès 1986, Grand Prix des Lectrices de Elle 1987, réédition Flammarion 2001), La reine Hortense (Lattès 1992, Grand Prix d'Histoire de la Vallée aux Loups 1992, Prix Napoléon III 1993), La comtesse de Boigne (Flammarion 1997, couronné par l'Académie française) et L'Impératrice Joséphine (Flammarion 1999, Grand Prix de la Fondation Napoléon 1999).

La couverture du livre, du moins son bandeau, ne m'inspire rien qui vaille.


Mais on peut raisonnablement penser que c'est peut-être un racolage de la maison d'édition et que le contenu de l'essai correspondra plutôt à cet avant-goût très prometteur

« Marie-Antoinette n’a eu qu’un grand sentiment et peut-être une faiblesse » note la comtesse de Boigne, élevée quasiment sur les genoux de la Reine. L’objet de ce sentiment était l’énigmatique et très séduisant comte suédois Axel de Fersen. Alors que Versailles et Stockholm confortaient leur alliance séculaire, cet héritier de la première famille de son pays choisit très tôt, avec l’aval du brillant Gustave III, de servir la France. Cette allégeance ne se démentit jamais. Il épousa dès les premières heures de la Révolution la cause des souverains français, ses bienfaiteurs, mais échoua à les sauver, ce qui le brisa.
Mais qui fut véritablement Fersen, dont le nom suscite encore tant de fantasmes et une éternelle question restée à ce jour sans réponse ? Françoise Wagener, à qui l’on doit quelques biographies très remarquées sur cette époque, a choisi de redonner à Fersen sa voix : grâce aux nombreux écrits intimes de son personnage, elle trace de l’intérieur un portrait en pied de celui qu’on disait froid et d’une réserve irritante, mais dont la nature profonde se révèle, au contraire, complexe autant que chaleureuse. Démarche inédite et originale qui permet de mieux évaluer la qualité de la relation, énigmatique elle aussi, de Fersen à la reine de France.
Après avoir évoqué Mme Récamier (Grand Prix des Lectrices de Elle en 1987), La Reine Hortense (Grand Prix d’Histoire de la Vallée-aux-Loups en 1992 et Prix Napoléon en 1993), La Comtesse de Boigne (couronné par l’Académie française en 1997) L’Impératrice Joséphine (Grand Prix de la Fondation Napoléon en 1999), et Louise de Vilmorin, avec Je suis née inconsolable, Françoise Wagener se penche, pour la première fois, sur le destin d’un homme, et pas n’importe lequel !

Moi, en tout cas, ça me donne envie ! J'ai dévoré son Joséphine et me réjouis de me jeter dans cette lecture-ci.  
On peut l'avoir en précommande
http://www.albin-michel.fr/L-Enigme-Fersen-EAN=9782226323774
http://www.fr.fnac.be/a9259383/Francoise-Wagener-L-enigme-Fersen
http://www.amazon.fr/L%C3%A9nigme-Fersen-Fran%C3%A7oise-Wagener/dp/2226323775

Achetez !!!! Achetez ce livre sur mon Axel !!!!!!

http://aliciaperris.blogspot.be/2016/03/lenigme-fersen-le-grand-amour-de-marie.html

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C'est fait!

Première bonne nouvelle, la grosse inscription en rouge est bien un bandeau. Il suffit donc de le retirer pour se retrouver face à non plus un roman mais bien une étude universitaire...

... du moins espérons-le!

Mais Madame Titi m'a dit tant de bien de cette biographe de Joséphine que j'avoue un a priori positif...

Je serais assez satisfait d'avoir des impressions car j'hésite à l'acheter

Je suis plongée dedans et, pour le moment, j'adore! On en est au début de la vie de Fersen, à ce tourbillon de son grand voyage, et l'auteur remet très bien en perspective les événements, ce qui fait vibrer le jeune homme: les rencontres, les jolies femmes, les réceptions... On sent aussi ce qui sera un des moteurs de son existence: se faire une place face à son père, omniprésent non seulement en Suède mais dans toutes les cours d'Europe, et omnipotent sur ses enfants. Le lien très fort avec sa soeur Sophie est aussi bien décrit.

Et, ce que je préfère, le portrait de Gustav III. Jusqu'à présent, chez Kermina et les biographes de la reine, on n'a eu droit en gros qu'à une grande folle aussi névrotique qu'inintéressante. Françoise Wagener rend enfin à ce roi toute sa consistance. C'était un hypersensible, en effet, mais aussi un visionnaire, un réformateur et un fin politique.

Du coup, on comprend mieux l'amitié qui l'unissait aux souverains de France!

Et puis, quelle plume! C'est fluide, clair, limpide, admirablement écrit. Je me régale!

Nous sommes dans les années 80, et on déchante un peu...

En Suède, l'âge d'or du règne est passé, Gustav sombre dans cette espèce de mégalomanie qui le rendra insupportable.

En France, Madame Wagener porte sur les amies de Marie Antoinette un jugement aussi convenu qu'infondé: sotte pour Madame de Lamballe et avide pour Madame de Polignac.

Dommage... ça donne du coup moins envie de continuer...

Ah, je reviens en arrière pour signaler une erreur absurde dont j'avais oublié de vous parler: l'auteur décrit un Fersen aux yeux noirs... alors que le portrait sur la couverture montre bien qu'il les avait bleus.

Pour ceux qui, comme moi, hésitent encore à acheter ce livre (en effet il me lasse de voir sans cesse décortiquer cette question somme toute privée), voici un avant-goût.
http://cr.epagine.eu/cloudReading/9782226389152/56d960b09dcec/preview/

C'est vrai que que la plume est séduisante .....

Voici la position de Mme Wagener développée pour Le Parisien. Nous relèverons la nuance de son propos, qui correspond parfaitement aux arguments avancés dans son livre que personnellement j'ai beaucoup apprécié. On y retrouve effectivement la nature chevaleresque du Comte de Fersen qui était avant tout aux Amériques comme en France un héros.
http://www.leparisien.fr/espace-premium/air-du-temps/non-la-reine-n-etait-jamais-seule-02-04-2016-5679187.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.com%2F


Françoise Wagener



Le reste comme rappelé plus haut est affaire privée et on peut douter que la communauté scientifique aussi bien que le grand public parviennent jamais à un consensus.

Bien à vous

madame antoine

Ben, moi, je suis très dubitative... Très partagée, même, on pourrait dire...

D'un côté, l'essentiel est sauf: l'image de Marie-Antoinette véhiculée par ce livre correspond à nos espérances. La reine y apparaît noble, grande, fine, intelligente et généreuse.

L'énigme elle-même reste entière, à plus d'un égard, Madame Wagener ne prenant aucune position tranchée. Un choix qu'elle assume et qui est tout à fait ce que le public est en droit d'attendre d'un travail d'historien sérieux.

Mais, bon... L'énigme Fersen reste entière aussi du point de vue de son caractère. Françoise Wagener analyse de façon pertinente ses relations avec les femmes, en ce sens qu'elle ne fait pas l'impasse sur les multiples liaisons de l'Apollon des fjords. En revanche, j'ai été frappée par le gommage de ses petitesses. Nulle mention des pénibles tergiversations peu avant la mort de la reine, ni des calculs de boutiquier à propos de sa carrière.

Pouquoi?  

En résumé, je dirai que L'énigme Fersen est un beau livre, très bien écrit, qui nous donne un portrait du comte de Fersen tel qu'il l'aurait voulu lui-même, celui d'un héros de mille combats, d'un chevalier blanc, sans peur et sans reproche   ... mais en ignorant superbement les travaux antérieurs de Paul et Pierrette Girault de Coursac, Philippe Delorme ou Thérèse Poudade...

A avoir dans sa bibliothèque, donc... mais à côté de l'ouvrage de Françoise Kermina qui, elle, accepte le bel Axel dans toutes ses aspérités.  

Un livre décisif ! Le mieux de ce qui a été écrit sur Axel de Fersen. Tout est dit.

Quelques pages sont en lecture libre. On se plonge dans le début des années 80.











C'est ce que je pense aussi : Fersen était un sigisbée au sens classique (puisque le Roi agréait) cette relation et qu'elle restait platonique. Ou comme vous en discutez sur le forum, "un chevalier courtois de Marie-Antoinette".
https://maria-antonia.forumactif.com/t7763-fersen-un-chevalier-courtois-1
https://maria-antonia.forumactif.com/t7620-fersen-un-chevalier-courtois-2

La route de la soie a écrit:

Un livre décisif ! Le mieux de ce qui a été écrit sur Axel de Fersen. Tout est dit.

J'aime toujours bien la biographie qu'a faite Françoise Kermina

Le meilleur livre sur Fersen.